Kazakhstan - France (30 avril 2004)

 

Championnats du monde 2004, poule de maintien.

Les choses sérieuses commencent pour l'équipe de France. Après un tour préliminaire catastrophique (trois défaites, zéro but marqué, quinze encaissés), les Bleus jouent maintenant leur tête dans l'Elite mondiale qu'ils viennent de retrouver face à une équipe qu'ils avaient su maîtriser en amical lors des matches de préparation (1-1 et 3-1). Les espoirs sont donc permis. À noter que Brice Chauvel malade est rentré en France, remplacé par le junior Pierre-Édouard Bellemare.

Evgeni Korsehkov se charge du premier lancer de la partie mais Christian Pouget lui réplique aussitôt. Les Français entrent plutôt bien dans la rencontre et créent quelques mouvements intéressants en zone d'attaque, comme sur cette incursion de David Dostal dont le tir est bloqué par Vitali Eremeïev. Mais l'embellie ne dure pas. Cristobal Huet doit s'interposer par deux fois devant Fedor Polichshuk parti en échappée après s'être faufilé entre Dewolf et Prunet. Un premier gros avertissement pour la défense française qui n'en tient pas compte. Sur un débordement côté droit, Roman Kozlov, libre de tout mouvement, s'approche de la cage française et envoie un slap puissant en lucarne opposée avant que Carriou n'ait pu l'en empêcher (1-0, 07'58"). Un bien mauvais début pour les Bleus qui accusent le coup. Evgeni Koreshkov est tout près de doubler la mise mais manque le cadre. Une pénalité infligée à Trochshinsky permet aux Français de repartir de l'avant, mais à part une combinaison entre Bordeleau et François Rozenthal, on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent. À peine la pénalité kazakhe terminée, les Bleus perdent le palet à la ligne bleue et Dmitri Upper part en contre côté gauche. Malgré l'opposition de Pousset, il décoche un slap qui va se loger dans la lucarne opposée (2-0, 11'42"). Les Français n'y sont plus défensivement. Huet doit sortir le grand jeu sur un 2 contre 1, puis Fedor Polichshuk ressort derrière les buts sans aucune opposition mais butte sur le portier français. Les défenseurs kazakhs trouvent la faille en adressant de longues passes à leurs attaquants dans le dos de la défense française qui se traduisent systématiquement par des occasions de but. Trochshinsky rate ainsi de peu le K.O. Laurent Gras a beau se démener en fin de tiers, les Bleus accusent déjà un retard conséquent à la pause.

La France débute le deuxième tiers en jeu de puissance et montre une saine agressivité. Pouget sollicite Eremeïev sur un slap puis Bordeleau rate de peu un rebond. L'attaquant franco-canadien se démène pour marquer ce but qui ferait tant de bien au moral des Français. Mais sa nouvelle tentative lors de la supériorité numérique suivante bute à nouveau sur le portier kazakh. Disciplinés jusqu'à présent, les Bleus enregistrent leur première pénalité après vingt-cinq minutes de jeu (Briand). Les frères Koreshkov tentent d'animer le power-play mais Huet veille. Une fois la pénalité tuée, les Bleus se procurent une belle occasion sur un slap de Maurice Rozenthal, mais Bordeleau ne parvient pas à reprendre le rebond laissé par Eremeïev. Dommage, car quelques instants plus tard, Anatoli Filatov va s'offrir un petit slalom dans la défense française pour marquer sans opposition après avoir déjoué Huet (3-0, 29'12"). Un but symptomatique des carences défensives des Français, beaucoup trop statiques sur cette action. Cristobal Huet quitte les cages françaises à la mi-match pour laisser sa place à Fabrice Lhenry. Le gardien mulhousien ne mettra pas longtemps à prendre contact avec la réalité : sur un power-play kazakh (Pousset en prison) installé, le palet circule comme à l'entraînement et Evgueni Koreshkov trouve la lucarne de Lhenry sur un slap puissant (4-0, 31'26"). Bienvenue en enfer ! Les Français prennent l'eau. La sortie du gardien kazakh Eremeïev sur une civière, touché à la tête après un choc avec son capitaine Trochshinsky, ne changera rien pour les Bleus. Lhenry doit encore s'employer sur un contre kazakh puis Sergueï Aleksandrov se joue de Nicolas Pousset et enfonce le clou d'un tir précis (5-0, 35'52"). La routine, quoi. Ridiculisés et humiliés, les Français essaient de réagir par Coqueux et Zwikel. Peine perdue. La fin du tiers est pénible, Jonathan Zwikel tente d'alerter François Rozenthal mais sans succès. Fin du calvaire.

Qu'espérer dans ces conditions lors de la dernière période ? Marquer ce petit but qui se fait tant désirer... et espérer ne pas en prendre d'autres. Pouget intervient avec justesse sur un 2 contre 1 et François Rozenthal est tout près d'ouvrir le score mais son tir va mourir au ras du poteau de Kolesnik. Les Français tuent deux infériorités numériques consécutives sans être vraiment inquiétés par les Kazakhs qui se contentent de gérer. Un centre de Benoît Bachelet pour Anthony Mortas aurait pu avoir une conclusion plus heureuse. Sur une supériorité kazakhe, Bordeleau et Pouget ne parviennent à inquiéter Kolesnik que sur des tirs de loin. Fedor Polichshuk met le feu dans la défense française avec deux tirs en quelques secondes mais Lhenry est présent. En fin de match, les Français se procurent de nombreuses chances de marquer : Bachelet sur un centre en retrait de Mortas, Maurice Rozenthal et enfin Bordeleau, mais la réussite fuit les Français. Une dernière supériorité française semble être l'occasion de sauver l'honneur mais une faible passe de Pouget pour Bordeleau à la ligne bleue est interceptée par Polichshuk qui se la joue un peu trop facile en breakaway face à Lhenry. Ce dernier sauve la France d'un sixième but.

La France a touché le fond en prenant une valise face à un adversaire du tour de relégation. La défense française a encore pris l'eau et les attaquants, malgré de nombreuses tentatives, se sont tous montrés inefficaces. Avec deux victoires lors de ses deux derniers matches face à l'Ukraine et au Japon, la France peut encore rêver au maintien. Mais avec ce que l'on a vu aujourd'hui, il faudrait vraiment un miracle pour que ce scénario se produise. Triste.

Meilleurs joueurs du match : Laurent Gras pour la France et Dmitri Upper pour le Kazakhstan.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match :

Heikki Leime (entraîneur de la France) : "On avait besoin de marquer le tout premier but, mais au lieu de cela on en n'a pas marqué un seul. Nous n'avons pas bien joué. C'est un groupe fragile. Il a toujours fonctionné jusqu'ici sur l'énergie positive. Or, il ne trouve là plus que du négatif. Les joueurs ne trouvent pas la cause du problème. Tant qu'il y a des matches à jouer, il y a de l'espoir. Mais il faut tout reprendre de zéro."

Arnaud Briand (capitaine de la France) : "Dans nos têtes, ce n'est pas clair. C'est vrai qu'il y a un problème de leadership. Je n'ai jamais rempli ce rôle. Ce n'est pas maintenant, alors que j'arrive à la retraite, que je vais commencer. On va redéfinir plus défensivement et solidement les rôles. En Norvège en février, on avait fait ça après avoir pris un 8-1 d'entrée et ça nous avait plutôt bien réussi."

Nikolaï Myshagin (entraîneur du Kazakhstan) : "C'était un match difficile car les deux équipes savaient ce qui se passait et pourquoi elles jouaient. Je suis content de mon équipe."

 

Kazakhstan - France 5-0 (2-0, 3-0, 0-0)

Vendredi 30 avril à 12h15 à la Sazka Arena de Prague. 800 spectateurs.

Arbitrage de Moray Hanson (G-B) assisté de Marco Coenen (P-B) et Anton Semionov (EST).

Pénalités : Kazakhstan 12' (4', 4', 4'), France 10' (0', 6', 4').

Tirs : Kazakhstan 25 (11, 4+6, 4), France 34 (10, 6+6, 12).

Évolution du score :

1-0 à 07'58" : Kozlov assisté d'Essirkenov et Antipin

2-0 à 11'42" : Upper assisté de Trochshinsky

3-0 à 29'12" : Filatov assisté d'Upper

4-0 à 31'26" : E. Koreshkov assisté de Trochshinsky et A. Koreshkov (sup. num.)

5-0 à 35'52" : Aleksandrov assisté d'Argokov

 

Kazakhstan

Gardien : Vitali Eremeïev puis Vitali Kolesnik à 33'10".

Défenseurs : Oleg Kovalenko - Vladimir Antipin ; Alekseï Trochshinsky - Sergey Nevstruyev ; Evgueni Kuzmin - Artyom Argokov ; Andreï Savenkov - Evgueni Mazunin.

Attaquants : Anatoli Filatov - Dmitri Upper - Dmitri Dudarev ; Andreï Samokhvalov - Evgueni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov ; Sergueï Aleksandrov - Fedor Polichshuk - Vadim Rifel ; Roman Kozlov - Anton Komissarov - Rustam Essirkenov.

France

Gardien : Cristobal Huet puis Fabrice Lhenry à 30'11".

Défenseurs : Vincent Bachet - Christian Pouget ; Allan Carriou - Nicolas Pousset ; Baptiste Amar - Nicolas Favarin ; Lilian Prunet - Karl Dewolf.

Attaquants : Maurice Rozenthal - Sébastien Bordeleau - François Rozenthal ; Arnaud Briand - David Dostal - Benoît Bachelet ; Jonathan Zwikel - Anthony Mortas - Pierre-Édouard Bellemare ; Xavier Daramy - Laurent Gras - Olivier Coqueux.

 

Retour aux championnats du monde