Finlande - Russie (3 mai 2004)

 

Championnats du monde 2004, deuxième tour, groupe F.

La Russie doit gagner pour se laisser une maigre chance se qualifier. La Finlande est quasiment assurée de finir troisième, même si ses chances de se placer deuxième et d'éviter le Canada ou la République Tchèque en quart sont moins minces que celles de la Russie de participer à ces quarts de finale. La Finlande compte à présent dans ses rangs Jari Viuhkola du Kärpät Oulu. Il ne reste plus qu'un seul joker à l'équipe nationale, et seul Selänne à l'avant est susceptible de faire son apparition en cas d'élimination avec Colorado.

Le match commence sur une bon rythme, avec une légère domination finlandaise, mais la Russie comme à son habitude est très bonne pour garder le palet. Cela dit, la défense nordique n'est pas trop inquiétée, mis à part sur les accélérations russes sur les ailes. Les Finlandais s'installent plus longtemps dans la zone adverse grâce à un meilleur jeu le long des bandes. Un poteau du but russe laisse le score vierge jusqu'à la fin du tiers.

En deuxième période, le jeu est fluide, ce qui évite les arrêts de jeu accompagnés d'insupportables musiques et les montages douteux du réalisateur (style je fais avant-arrière avec le magnéto en accéléré pour faire danser les joueurs russes lorsque l'insupportable musique en question a une intonation vaguement slave). Après quelques occasions de part et d'autre, Jukka Hentunen concrétise la supériorité finlandaise sur un contre de la bleue et bat Podomatsky d'un tir du poignet en un contre un après une jolie feinte de tir (1-0 à 34'21", photo). Les Russes sont assommés et les Finlandais mitraillent le but comme s'ils étaient en jeu de puissance pendant les cinq dernières minutes du tiers-temps.

Au troisième tiers, Niko Kapanen nettoie la lucarne gauche en reprise de volée sur un schéma bien rodé par la HPK : jeu en triangle avec entrée de zone à deux, passe en retrait de l'ailier au troisième attaquant plutôt qu'au centre qui attire un défenseur (2-0 à 45'30"). Si le premier but finlandais avait coupé les jambes des Russes, le deuxième au contraire les déchaîne. Mais en vain car sur une passe de deux lignes de Niinimää, Tomi Kallio lance fort entre les jambes de Podomatsky (3-0 à 54'15"). La paire d'arrières Guskov-Kalinin était présente sur la glace lors des trois buts finlandais.

Jarkko Ruutu se prend une méconduite de dix minutes, ce que j'estime plutôt positif pour l'équipe tant son apport est limité, bien qu'il ait les faveurs de Summanen qui lui accorde beaucoup (trop) de temps de glace. Les Finlandais deviennent ennuyeux et se contentent de gérer le score sans affolement, ce qui en général ne leur réussit pas trop, sauf contre des Russes qui ne s'affolent pas assez et temporisent trop lors de leurs attaques, à l'image de Morozov. Petteri Nummelin clôt les derniers espoirs russes en supériorité numérique : il passe à Kapanen qui lui remet au centre et il n'a plus qu'à lancer le palet dans la cage ouverte, alors qu'il est entouré de défenseurs visiblement plus occupés à chercher le contre et à partir devant (4-0 à 58'38").

Les Russes sortent de la compétition par la petite porte, sans marquer un but, avec comme bilan deux victoires en six matches contre le Japon et le Danemark. Tikhonov a presque réussi à faire aussi mal que la Russie de Yakushev à domicile en 2000.

Élus joueurs du match : Sami Salo pour la Finlande et Maksim Sushinsky pour la Russie.

Élus meilleurs joueurs russes du tournoi : 1 Maksim Sokolov, 2 Maksim Sushinsky, 3 Valeri Zelepukin.

Compte-rendu signé Benoît Mantel

 

Commentaires d'après-match

Raimo Summanen (entraîneur de la Finlande) : "Ce match était devenu notre dernier entraînement avant le second tour. Je suis un homme heureux car mon équipe a fait du bon travail. Son jeu confiant m'a beaucoup plu. Nous avons vraiment joué comme un collectif soudé aujourd'hui. Maintenant, toutes nos pensées vont aux quarts de finale. Nous devrons nous améliorer pour y réussir."

Sami Salo (défenseur de la Finlande) : "C'est difficile d'avoir la foi quand vous devez croire en la défaite d'une autre équipe. Les Russes n'y croyaient plus, notre volonté était supérieure. Je pense que la Suède, la Slovaquie et la République Tchèque ont de grandes équipes, mais nous ne partons pas battus. Nous avons une chance de gagner la médaille d'or, nous avons de bons gardiens et une défense pour cela, si elle joue son meilleur hockey à chaque match."

Viktor Tikhonov (entraîneur de la Russie) : "Notre équipe n'a joué qu'un seul tiers-temps. En troisième période, elle a décidé d'arrêter de jouer. Tout est dans la psychologie. Mon collègue finlandais dit que les pensées de son équipe vont au prochain match. Dans mon équipe, les pensées étaient inverses, car le championnat se termine pour nous. Les hockeyeurs sont des gens avec leur psychologie. Nous avons préparé le match, vu des vidéos, donné des consignes. Mais les discours sont une chose, le jeu en est une autre. Les problèmes de discipline sont évidents. Si nous avons renvoyé dix ou douze joueurs chez eux avant le tournoi, ce n'était seulement parce que nous faisions une revue d'effectif, mais c'est aussi une question de respect des consignes. Faire la sélection est le plus gros problème du hockey russe, surtout maintenant. Nous n'avons réuni l'ensemble de l'équipe qu'au dernier moment, nous avons manqué de temps. Démissionner ?! Pourquoi je devrais démissionner ? J'ai un contrat, et je le remplirai."

Oleg Tverdovsky (capitaine de la Russie) : "Comme presque à chaque match, les joueurs ont refusé de suivre les ordres des entraîneurs. Nous continuerons à perdre tant que les joueurs ne s'engageront pas à faire ce que les entraîneurs demandent. Quant à savoir si Tikhonov est le bon choix ou pas, je laisse ça aux médias."

 

Finlande - Russie 4-0 (0-0, 1-0, 3-0)

Lundi 3 mai à 16h15 à la CEZ Arena Vitkovice d'Ostrava. 6944 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Dutil (CAN) assisté de Karol Popovic (SUI) et Lars Kronborg (NOR)

Pénalités : Finlande 24' (2', 4', 8'+10'), Russie 14' (4', 2', 8').

Tirs : Finlande 27 (6, 14, 7), Russie 19 (5, 5, 9).

Évolution du score :

1-0 à 34'20" : Hentunen assisté de Niiniimää

2-0 à 45'26" : Kapanen assisté de Hentunen et Niemi

3-0 à 54'15" : Kallio assisté de Niinimää

4-0 à 58'36" : Nummelin assisté de Kapanen et Niinimää (sup. num.)

 

Finlande

Gardien : Mika Noronen.

Défenseurs : Petteri Nummelin - Antti-Jussi Niemi ; Sami Salo - Janne Niinimää ; Tuukka Mäntylä - Jere Karalahti ; Toni Soderholm.

Attaquants : Ville Peltonen - Olli Jokinen - Tomi Kallio ; Jukka Hentunen - Timo Pärssinen - Niko Kapanen ; Kimmo Rintanen - Esa Pirnes - Jarkko Ruutu ; Lasse Pirjetä - Tony Virta - Jari Viuhkola ; Antti Laaksonen.

Remplaçant : Jussi Markkanen (G).

Russie

Gardien : Egor Podomatski.

Défenseurs : Dmitri Yushkevich - Oleg Tverdovsky ; Vitali Proshkin - Dmitri Bykov ; Dmitri Kalinin - Aleksandr Guskov ; Maksim Kondratiev.

Attaquants : Aleksandr Ovechkin - Aleksandr Prokopiev - Maksim Sushinsky ; Ilya Kovalchuk - Alekseï Yashin - Valeri Zelepukin ; Andreï Bashkirov - Nikolaï Pronin - Maksim Afinogenov ; Vladimir Antipov - Aleksandr Skugarev - Alekseï Morozov ; Vyacheslav Butsaïev.

Remplaçant : Maksim Sokolov (G).

 

Retour aux championnats du monde