France - Belarus (3 septembre 2004)

 

Match de l'Euro Hockey Challenge, tournoi de Riga.

La France a l'habitude d'aborder la première rencontre de l'Euro Challenge en laissant au repos certains de ses vétérans, mais cette fois des défections ont encore amplifié le phénomène. Fabrice Lhenry, victime d'une entorse, est forfait, remplacé par Julien Figved, de même que Sébastien Dermigny, souffrant des adducteurs, et en dernière minute de Nicolas Pousset et Lilian Prunet. Il a donc fallu trouver en quatrième vitesse des défenseurs disponibles, et Il s'agira d'un trio dijonnais (Mille, Mazzone, Gillet), auquel s'ajoute Benoît Quessandier qui arrive comme benjamin de l'équipe à dix-huit ans dans un contexte particulier. Il n'y a plus qu'un seul arrière qui a connu la débâcle de la défense française aux championnats du monde, c'est Vincent Bachet, promu nouveau capitaine par le nouveau sélectionneur Dave Henderson, qui remplace Heikki Leime officiellement en arrêt maladie...

En face, le Bélarus a carrément failli envoyer son équipe des moins de vingt ans ! Il a fallu des protestations des organisateurs lettons, qui ne voulaient pas voir leur tournoi dévalué, pour que soient incorporés des joueurs confirmés, avec les paires défensives Yerkovich-Kastyuchonak (Yunost) et Ryadinski-Bashko (Minsk), ainsi que quatre attaquants du champion Yunost Minsk (Strakhov, Zadelenov, Dudik, Shitkovski). Par ailleurs, Ruslan Saleï s'est entraîné avec l'équipe nationale biélorusse, mais il ne peut pas participer à ce tournoi de Riga car son contrat NHL, qu'il vient de prolonger à Anaheim après avoir eu cours à l'arbitration pour obtenir une augmentation (2,4 millions de dollars), ne l'y autorise pas.

Par contre, le sélectionneur n'a pas voulu toucher à son gardien Stepan Goryachevskikh, dont certains disaient que ses bonnes prestations au Yunost Minsk étaient dues à la qualité de sa défense. Ce portier prommeteur a en effet prouvé sa valeur récemment en blanchissant deux fois chez elle l'équipe des moins de vingt ans de Slovaquie (2-0 et 3-0). C'est dire la force actuelle de cette équipe junior du Bélarus ! Lors de ces étonnants résultats, c'est le bloc de Volkov qui a marqué les quatre buts, et il fait encore impression ce soir. Entièrement composé de joueurs du Yunost grâce à une répartition par clubs dans la plus pure tradition soviétique (il y a par exemple aussi quatre joueurs du Dynamo Minsk sur la troisième ligne), il profite aussi d'être mis face à une quatrième ligne française dont la composition est en chantier et qui n'a donc pas le temps d'avoir la cohésion nécessaire.

Le match commence on ne peut plus mal pour les tricolores. Alors que Zwikel et Radzinski viennent d'être envoyés simultanément en prison, le junior Pierre-Édouard Bellemare est pénalisé pour retenir la crosse. À quatre contre trois, l'occasion est trop belle pour le Bélarus. L'ex-Brestois Viktor Kastyuchonak cherche dans le coin droit Zadzialionov qui redirige le palet vers Dmitri Dudik au second poteau. C'est l'histoire du match, les pénalités vont coûter très cher à la France. Pourtant, elle aussi marquera en supériorité numérique. Cela lui permet de revenir une première fois au score par François Rozenthal, et une seconde fois en deuxième période sur un puissant lancer de David Dostal que Goryachevskikh ne peut que freiner mais qu'il ne voit pas glisser lentement derrière lui jusqu'à la ligne de but.

La troisième période est néanmoins fatale aux Bleus. L'ex-espoir (?) Christophe Burnet, qui ne convainc plus depuis son retour en D1 à Chamonix, se noie, mais il est bien aidé dans son naufrage par ses coéquipiers. Le Bélarus marque trois buts en supériorité... et un en infériorité. Vraiment, Olivier Coqueux a bien choisi la personne à qui faire une mauvaise passe pendant un jeu de puissance, en l'occurrence Shitkovski, l'unique trentenaire de la formation biélorusse, dont le métier aura raison de Burnet en face-à-face.

Catastrophiques en infériorité numérique alors qu'ils prennent des pénalités de pure nervosité, les Bleus ont gâché leurs chances dans ce match. La défense adverse a su leur interdire l'accès au slot et n'a également pas lésiné sur les mises en échec pour leur faire barrage à la ligne bleue, ce qui les a obligés à envoyer le palet au fond et à aller batailler dans les coins.

Élus meilleurs joueurs du match : Sergueï Shitkovski pour le Bélarus et David Dostal pour la France.

Commentaires d'après-match

Dave Henderson (entraîneur de la France) : "Difficile de donner une estimation tranchée à ce match. D'un côté, nous avons mérité de perdre, de l'autre, nous avons fait jeu égal pendant deux périodes face à un adversaire qui ne nous a jamais réussi. Oui, je sais que les Biélorusses ont amené un jeune effectif. Mais notre situation est encore plus complexe : l'équipe a disputé son premier match avec un nouvel entraîneur et seulement quatre jours de préparation. Souvent, l'émotion a pris le pas sur le savoir-faire. Par conséquent, il a eu un grand nombre de pénalités inutiles qui nous ont joué un sale tour. Notre adversaire a très bien joué en supériorité numérique."

Mikhaïl Zakharov (entraîneur du Belarus) : "Tout n'a pas fonctionné pendant les deux premières périodes, mais notre travail de constante amélioration de la condition physique de nos joueurs a payé au troisième tiers-temps. Nous leur sommes littéralement passés dessus. Je suis en particulier satisfait que nos jeunes joueurs aient joué avec autant de confiance face à des adversaires expérimentés. La quatrième ligne a été la meilleure et a complètement déterminé le résultat. Je pense que son trio offensif continuera avec la même composition au Yunost : l'alliance de la jeunesse de Volkov et Ugarov avec l'expérience de Shitkovski n'est pas mauvaise."

 

France - Bélarus 2-6 (1-1, 1-1, 0-4)
Vendredi 3 septembre à 15h30 au palais des sports de Riga. 200 spectateurs.
Arbitrage de Maksim Urda (UKR) assisté de Juris Balodis et V. Korsaks (LET).
Pénalités : France 30' (10', 12', 8'), Bélarus 36' (8', 8', 20').
Tirs : France 32 (8, 12, 13), Bélarus 32 (7, 17, 7).
Engagements : 43 (12, 16, 15), Bélarus 42 (13, 16, 13)

Évolution du score :
0-1 à 02'42" : Dudik assisté de Zadzialionov et Kastyuchonak (sup. num.)
1-1 à 12'47" : F. Rozenthal assisté de M. Rozenthal et Zwikel (sup. num.)
1-2 à 27'48" : Shitkovski assisté de Kastyuchonak et Dudik (sup. num.)
2-2 à 32'50" : Dostal assisté de Mazzone et Coqueux (sup. num.)
2-3 à 47'28" : Karaga assisté de Shitkovski et Volkov (sup. num.)
2-4 à 52'01" : Shitkovski (inf. num.)
2-5 à 54'17" : Volkov assisté de Karaga (sup. num.)
2-6 à 57'55" : Yerkovich assisté de Bashko et Ugarov (sup. num.)
 

France (2' pour surnombre)

Attaquants :
Benoît Paillet - Laurent Gras - Yorick Treille
Maurice Rozenthal (4') - Jonathan Zwikel (2') - François Rozenthal
David Dostal - Thibault Geffroy - Mickaël Brodin (6')
Olivier Coqueux (2') - Pierre-Édouard Bellemare (4') - Xavier Daramy

Défenseurs :
Julian Marcos (2') - Mathieu Mille (2')
Frédérick Brodin - Vincent Bachet (C, 2')
Benoît Quessandier - Nicolas Besch
Arnaud Mazzone - Aymeric Gillet (2')

Gardien :
Christophe Burnet (2')

Remplaçant : Julien Figved (G).

Bélarus

Attaquants :
Dmitri Dudik - Siarhei Zadzialionau - Alekseï Strakhov (2')
Vitali Gorbachev (2') - Alekseï Savin (2') - Vadim Karaga
Vitali Labionak (4') - Pavel Asmalouski (2') - Oleg Frolov (2')
Alekseï Ugarov (10') - Artsiom Volkov (2') - Siarhei Shitkovski (2')

Défenseurs :
Viktor Kastyuchonak (2') - Dmitri Yadeshka
Andreï Bashko (2') - Aleksandr Riadzinski (2')
Yalihen Haranin - Siarhei Kolasau
Andreï Karev - Siarhei Yerkovich (C, 2')

Gardien :
Stepan Goryachevskikh

Remplaçant : Igor Shlykov (G).

 

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