Lada Togliatti - Salavat Yulaev Ufa (7 septembre 2004)

 

Match comptant pour la troisième journée de la Superliga russe 2004/05.

Faut-il que je vous aime pour regarder à la télévision un match de mon équipe "préférée", le Lada Togliatti, champion toutes catégories de hockey avec Vorobiev, c'est-à-dire non pas de hockey sur glace (en russe on dit hockey avec palet), mais du jeu hyper-défensif mis en œuvre par le "rigolard" Piotr Vorobiev, entraîneur en chef (très chef d'ailleurs) du Lada Togliatti.

Mais, comme tout le monde à le droit à la rédemption, que l'être humain est perfectible et que les vacances à la datcha de la famille Vorobiev ont peut-être été bénéfiques pour l'esprit guilleret du monsieur (bien que, à Togliatti, même les datchas doivent être épouvantables... Ah, ce mauvais esprit...), je me dis que... En attendant, les effectifs des deux équipes ont été que très peu modifiés à l'intersaison.

Le Lada ne présente ce soir que quatre nouveaux joueurs. Le gardien Maxime Mikhaïlovski qui revient après une saison où il n'a pratiquement jamais joué dans le CSKA de Viktor Tikhonov (un autre joyeux drille...), deux défenseurs qui reviennent à la maison (le Lada est de toutes manières la maison de TOUS les défenseurs), Grigori Panine (l'an passé à Samara en première division) et Andreï Kroutchinine de retour de Nijnekamsk, et enfin un attaquant en provenance de LNH, Ivam Novoseltsev (ex Florida Panthers et Phoenix Coyotes). Principale nouveauté au Lada, un superbe maillot blanc avec des parements bleus et rouges comme le chandail des Français Volants de Paris !

Du côté des Bachkires d'Oufa, peu de nouveautés également. Sur la glace du Palais des Sports Volgar, on signale juste la présence de six nouveaux joueurs, dont beaucoup rentrent également dans leur ancien club. Dans les cages bachkires, à signaler la présence de l'international letton Sergejs Naumovs, il rejoint à Oufa son compatriote le défenseur Atvars Tribuncovs. Retour en défense chez les Verts et Bleus de deux anciens partis au Netfekhimik Nijnekamsk, Andreï Iakhanov et Nikolaï Tsoulyguine. En attaque arrivée de deux joueurs de division inférieure, Azat Sharipov (Iantar Seversk et Kedr Novouralsk l'an passé) et Andreï Taratoukhine (Mechel Chelyabinsk avec des piges chez le champion élite Omsk), ainsi que d'un joueur d'élite, Vladimir Gorbounov en provenance du CSKA.

On débute donc la partie en terrain connu. D'autant plus que fidèle à son habitude, le Lada part pied au plancher (ce qui est un exploit, car vous avez déjà essayé de faire partir une Jigouli pied au plancher ?) en espérant marquer rapidement et ensuite voir venir. Pourquoi changer un système gagnant ? La preuve, ça marche. Quatre minutes de jeu et déjà 1-0 par le capitaine Alexandre Boïkov concrétisant une belle action de la première ligne du Lada.

Les joueurs du bassin de la Volga poursuivent sur leur lancée, alors que l'on voit très peu les représentants de la république de la Bachkirie (je ne vais pas vous faire deux ans de suite les mêmes mauvais jeux de mots...). Dominé, Oufa commet des fautes et Togliatti en profite. Les attaquants Azat Shapirov et Rinat Khassanov se retrouvent en prison et le Lada ne laisse pas filer l'occasion, ce n'est pas le genre de la maison. Et 2-0 par le défenseur (normal...) Andreï Kroutchinine. Avec deux buts d'avance pour les locaux, on commence à s'inquiéter pour le "spectacle". Une pénalité locale pour l'attaquant Dimitri Kazionov, que ne transforme pas en but les visiteurs et l'on reste là pour cette première période.

Dans le deuxième tiers-temps, Oufa sort du bois. Les Bachkires n'ont plus vraiment le choix. En plus, c'est la traditionnelle tactique vorobievienne de rester planqué pour préserver le magot. Une fois passée deux pénalités en début de tiers, les Verts et Bleus se montrent à leur tour dangereux. Mais c'est là que se confirme le proverbe. Mettez n'importe quel gardien dans l'équipe de Togliatti, il sera impérial. Maxime Mikhaïlovski était une doublure discrète au CSKA, il est "impérial" ce soir au Lada. N'était-il pas en confiance avec le colonel Tikhonov ? Quoi qu'il en soit, il fait plus que tenir la baraque du Lada. Il finit cependant par s'incliner pratiquement à la mi-match alors que son équipe évolue en infériorité numérique (Grigori Panine purgeant sa seconde pénalité du tiers). Le Salavat met le feu dans la défense du Lada, mais en vain. Alors les Oufistes (désolé, je n'ai pu m'empêcher, mais c'est la "dernière" fois...) repartent de derrière leur cage pour tout reprendre à zéro. Et ça marche. Le défenseur letton Atvars Tribuncovs lance remarquablement sur l'aile, l'excellent attaquant Rouslan Nourtdinov qui déborde et place un tir puissant qui passe derrière le gardien de Togliatti pour se loger dans l'angle opposée sous la transversale. Bingo ! Et la preuve que si l'on veut déstabiliser le Lada, il ne faut pas bombarder de près sans réfléchir, mais partir de loin. Plus facile à dire qu'à faire, car ensuite, le match tombe dans une torpeur certaine.

La dernière période sera sans saveur. Le Lada se contentant de voir venir, le Salavat fonçant dans le tas, sans jamais parvenir à renverser la tendance. Et comme Maxime Mikhaïlovski joue désormais comme un titulaire, rien ne rentre. Témoin, ces deux dernières minutes de jeu que le Salavat Ioulaiev passe en faisant du camping dans la zone défensive du Lada à six joueurs de champs. C'est comme si rien ne se passait. La défense vorobievienne renvoie tout sans se poser de question et n'essaie même pas de marquer dans la cage vide (un seul tir du Lada en deux minutes !) Cela aurait pu durer ainsi longtemps, mais comme toutes les "bonnes" choses ont une fin, la sirène libère les joueurs, les spectateurs de Togliatti (heureux de cette victoire) et les téléspectateurs qui vont enfin pouvoir reprendre une vie normale. Une chose est sûre dans ce monde troublé. Les vacances d'été n'ont pas changé Piotr Vorobiev. Cela fait du bien, des certitudes, de nos jours...

Meilleurs joueurs du match selon Sport-Express : Andreï Kroutchinine (Lada), Maxime Mikhaïlovski (Lada), Rouslan Nourtdinov (Salavat).

Compte-rendu signé Bruno Cadène

 

Lada Togliatti - Salavat Yulaev Ufa 2-1 (2-0, 0-1, 0-0)

Mardi 7 septembre 2004 à 18h30 au palais des sports Volgar. 2900 spectateurs.

Arbitrage de M. Cherenkov (Moscou).

Pénalités : Togliatti 12', Ufa 20'.

Tirs : Togliatti 26 (12, 8, 6), Ufa 17 (3, 7, 7).

Évolution du score :

1-0 à 04'06" : Boïkov assisté de Buturlin et Butsaïev

2-0 à 11"34" : Kruchinin assisté de Kazionov et D. Vorobiev (double sup. num.)

2-1 à 37"32" : Nurtdinov assisté de Tribuncovs

 

Lada Togliatti

Gardien : Maksim Mikhaïlovsky.

Défenseurs : Vladimir Malenkikh - Aleksandr Seluïanov ; Andreï Krutchinin - Dmitri Vorobiev ; Maksim Semenov (KAZ) - Aleksandr Titov ; Filip Metliuk - Grigori Panin.

Attaquants : Aleksandr Buturlin - Yuri Butsaïev - Aleksandr Boïkov (c) ; Ilya Vorobiev - Aleksandr Skugarev - Ruslan Bernikov ; Mikhaïl Sevostianov - Dmitri Kazionov - Sergueï Sevostianov ; Ivan Novoseltsev - Aleksandr Nesterov - Stanislav Zhmakin.

Salavat Yulaev Ufa

Gardien : Sergejs Naumovs (LET), sorti de sa cage de 57'57" à 59'59"

Défenseurs : Andreï Iakhanov - Atvars Tribuncovs (LET) ; Vladislav Ozolin - Nikolaï Tsulygin (c) ; Leonid Kanareïkin - Vladimir Loguinov ; Aleksandr Grichin - Viacheslav Seluïanov.

Attaquants : Andreï Sidiakin - Nikolaï Zavarukhin - Igor Volkov ; Askhat Rakhmatullin - Denis Khlystov - Ruslan Nurtdinov ; Vladimir Gorbunov - Rinat Khassanov - Sergueï Akimov ; Azat Charipov - Andreï Taratukhin - Sergueï Salnikov.

Remplaçant : Sergueï Nikolaïev (G).

 

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