Nice - Reims (16 octobre 2004)

 

Match comptant pour la quatrième journée de la division 2, poule est.

Les Niçois partent un peu dans l'inconnu ce soir. Ils ont perdu leur match inaugural face à Annecy (4-7) et se sont rattrapés la semaine dernière en allant gagner largement chez une faible équipe de Boulogne (14-1). Sans grande certitude, les hommes de Stan Sutor savent avoir besoin d'une victoire pour se rassurer à domicile. La tâche s'annonce difficile face à une équipe de Reims qui a certes perdu ses trois premières rencontres, mais vient de se voir renforcer par un attaquant américain, Tom Child. Les Rémois doivent absolument réagir afin de conserver une chance de qualification.

La première action franche est niçoise, mais, bien construite par la première ligne, elle ne se matérialise que par une bonne combinaison derrière la cage adverse. Dans la foulée, c'est Reims qui se réveille, avec d'abord un bon tir du capitaine Arnaud Maujean, puis immédiatement un slap de Julien Maire. On ne joue pas depuis deux minutes et les esprits s'échauffent déjà : le capitaine niçois, Pascal Margerit, inaugure le banc des pénalités (1'58"). Tom Child sème rapidement le trouble dans la défense azuréenne et il faut tout le talent défensif d'Anthony Miramond pour dégager un palet dangereux, alors que Patrik Åkerlund avait perdu ses appuis. Les Rémois ne parviennent pas à concrétiser et offrent même, à sa sortie de prison, une belle occasion de contre à "Margot". De retour à égalité numérique, les deux équipes se neutralisent et le jeu est équilibré.

Il en est de même pendant toutes les dix premières minutes. Les locaux s'offrent quelques occasions, par l'intermédiaire notamment d'Yves Cruz (4'59") ou d'encore Pascal Margerit (6'58"). Les visiteurs, pugnaces, répliquent sans réussite, avec notamment Vincent Bouché (6'30") ou Richard Zadovny (9'01"). Aux points, c'est bien Reims qui commence à dominer, face à des Aigles volontaires mais par trop indisciplinés. Contraints de jouer régulièrement à quatre contre cinq, les hommes du président Medioni pèchent dans la finition. Score nul et vierge à la pause, mais une pénalité appelée en toute fin de période contre Mathieu Bouché suivie très vite d'un bon slap de Tomas Banas laissent augurer un deuxième tiers-temps plus favorable aux locaux.

C'est d'ailleurs bien ce qui arrive. On joue à peine depuis trente secondes en deuxième période que Pascal Margerit, encore lui, débloque la situation. Un petit palet à destination de Jozef Hopjak et voilà que le Slovaque fait mouche (1-0 à 20'30"). Soulagement sur le banc niçois, car l'équipe ouvre le score à domicile pour la première fois de la saison. L'avalanche va-t-elle commencer ? Au contraire, si les Niçois se font dominateurs, la défense adverse fait bonne garde. Sur une pénalité concédée par Stéphane Lacuisse (23'10"), Nice perce bien mais peine à installer un jeu de puissance efficace. Reims, aussitôt revenu à forces égales, manque de peu l'égalisation, sur une action brillante de Guillaume Blanc (26'20"). Encore une fois, le jeu s'équilibre, mettant particulièrement en valeur le gardien rémois, le Polonais Marek Raczka, qui fait miracle devant son filet. Nice pousse, rate plusieurs fois le break et s'expose à des contres.

C'est finalement sur une nouvelle indiscipline que les Aigles craquent. Martin Dubaj en prison (32'38"), les Rémois combinent intelligemment et, sur une passe du dernier venu Tom Child, le capitaine champenois, Arnaud Maujean, trouve le chemin des filets (1-1 à 33'05"). Plusieurs secondes passent avant que le tableau d'affichage ne fasse mention de l'évolution du score : les Niçois n'y croient pas. Mais plutôt que de s'endormir, ils se révoltent et, moins d'une minute plus tard, Medhi Belhassen s'offre une splendide occasion... dans la mitaine du gardien adverse (33'52"). C'est finalement Martin Dubaj, le "responsable" de l'égalisation, qui redonne l'avantage à ses coéquipiers. Le défenseur s'offre un petit tour de la cage adverse et, bien aidé par Anthony Miramond, inscrit en finesse un joli but (2-1 à 35'04"). La défense rémoise perd de sa concentration et, à peine trente secondes plus tard, Medhi Belhassen en rajoute une couche (3-1 à 35'34"). On croit alors que les visiteurs en ont pris un coup sur le crâne. Cela semble tout d'abord exagéré, à tel point qu'Yves Cruz concède une pénalité (35'51"). Mais de fait, même en infériorité numérique, les Azuréens s'offrent les meilleures occasions, par Romain Laplace ou Tomas Banas. L'arbitre sanctionne la fébrilité rémoise de deux prisons pour Guillaume Blanc (37'16") et Sylvain Berthon (39"11). Anthony Miramond rate le but du 4-1 en toute fin de période.

Le troisième tiers-temps commence donc comme le précédent : en supériorité numérique niçoise. Le public peut croire au but sur une bonne percée de Martin Dubaj, mais c'est derrière les filets que la corde a tremblé. Les Niçois, sereins, ne pressent pas vraiment. Anthony Miramond offre même une occasion à ses adversaires de revenir dans la partie, concédant rapidement une nouvelle pénalité (41'38"). Vincent Bouché et Tom Child s'emploient à convertir l'offrande, sans succès. Pascal Margerit, sur un contre, est même tout près de mettre Reims KO. La sono de la patinoire entonne alors "Un peu plus près des étoiles" et c'est vrai que les Niçois n'en sont plus très loin. Une pénalité concédée par Vincent Bouché va encore les en rapprocher : l'attaquant rémois n'a plus qu'une poignée de secondes à passer au cachot quand Damien Laplace surgit et offre un caviar à Jozef Hopjak. Le Slovaque ne se fait pas prier pour porter l'estocade (4-1 à 44'41"). Nice vient de couler son adversaire. La preuve, s'il en fallait une, c'est encore Jozef Hopjak qui l'apporte, quand le meilleur buteur niçois convertit une nouvelle supériorité en but (5-1 à 48'01").

On pense alors qu'on ne reverra plus les Champenois. C'est faux. Toujours indisciplinés, les hommes de Stan Sutor concèdent deux nouvelles pénalités dans la foulée de leur but. À cinq contre trois, Reims ne parvient pas à se montrer dangereux, et Pascal Margerit manque le 6-1 d'un cheveu. Tom Child, pourtant, est tout près d'alléger la sanction des siens. Patrik Åkerlund rassure ses coéquipiers et gèle le palet, un peu avant la fin de la période d'infériorité pour les locaux. On atteint gentiment les cinq dernières minutes, et le gardien niçois est toujours aussi chaud, notamment sur un bon contre d'Arnaud Maujean (54'58"). L'unique buteur adverse, visiblement frustré, se prend la tête à deux mains. Petit à petit, le jeu s'équilibre. Les Niçois ont fait l'essentiel, ils ne poussent plus vraiment. Les Rémois, eux, semblent s'être résignés. Les derniers instants du match voient tout de même quelques occasions, notamment pour Anthony Miramond (57'15") et Pascal Margerit (58'14"). Le capitaine niçois averti une nouvelle fois, les Rémois terminent le match en zone défensive adverse. 5-1 : le score final leur rappellera le numéro minéralogique de leur département. Pas sûr que ça les console...

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Stan Sutor (entraîneur de Nice) : "On a abordé ce match dans des conditions difficiles. Nous avions connu la défaite pour notre première sortie à domicile, la pression était des deux côtés, avec cette équipe rémoise qui avait perdu ses trois premiers matchs. On a mis du sérieux. Ça a bien patiné au premier tiers et je crois que le travail de condition physique a payé, puisque Reims a lâché à partir du deuxième. Malgré leur bon gardien, on a mis au fond les palets qu'il fallait. Les défenseurs ont fait le boulot, bien aidés par les avants. Au hockey, tout part de là. Je me base avant tout sur la défense. Il y a encore du travail, dans la direction qu'on a prise, mais je pense avoir trouvé une tactique qui convient à l'équipe."

Victor Nunes (président de Reims) : "C'est dur, ce soir, d'autant qu'on venait de récupérer deux garçons blessés la semaine dernière. C'est un match qui s'est joué au mental, Nice a été plus fort sur ce plan. Les premiers matchs, nous les perdons sur un manque de préparation. Nous n'avons pu avoir notre glace que le 20 septembre. Quatre joueurs se sont blessés lors de la première rencontre, deux autres dans le deuxième match. Nous sommes dans la fameuse spirale de l'échec. Ce soir, on craque dans le deuxième tiers, quand ils mettent deux buts en cinq minutes. Ce soir, on a vu certes deux équipes qui n'ont pas le même jeu ni, c'est clair, le même effectif. Cela dit, il y avait du hockey, ce n'était pas haché. Nice a peut-être aussi une plus grosse condition physique. Nous ferons un gros point après ce match, mais j'ai dit aux garçons ce soir que s'ils ne se mettaient pas en condition, il faudrait voir à procéder à certains changements."

 

Nice - Reims 5-1 (0-0, 3-1, 2-0)

Samedi 16 octobre 2004 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Roy de Tao et Bernard Goffo.

Pénalités : Nice 32' (8', 4', 10'+10'), Reims 12' (2', 6', 4').

Évolution du score :

1-0 à 20'30" : Hopjak assisté de Margerit (sup. num.)

1-1 à 33'05" : Maujean assisté de Child (sup. num.)

2-1 à 35'04" : Dubaj assisté de Miramond

3-1 à 35'34" : Belhassen assisté de Margerit et de Hopjak

4-1 à 44'41" : Hopjak assisté de D. Laplace (sup. num.)

5-1 à 48'01" : Hopjak assisté de Margerit et de Belhassen (sup. num.)

 

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