Grenoble - Angers (23 octobre 2004)

 

Match comptant pour la neuvième journée de la Ligue Magnus.

Match de haut de tableau à Pôle Sud avec les Ducs d'Angers, surprenants troisièmes, qui rendent visite aux Brûleurs de Loups, toujours accrochés à leur cinquième place. Mais des retrouvailles aussi puisque le dernier affrontement entre les deux clubs remonte à la saison 2001-02. La grande question au coup d'envoi est de savoir si les Brûleurs de Loups vont proposer le visage conquérant affiché face aux Gothiques, qui faisait croire que la saison était définitivement lancée en Isère. Ou bien celui plus laborieux présenté une semaine plus tôt à Villard-de-Lans, replongeant le collectif grenoblois dans ses doutes. Du côté angevin, ce match est l'occasion de se tester face à un "gros" du championnat après une série de victoires face à des équipes de seconde moitié de tableau.

Guennelon choisit cette fois d'aligner d'entrée ses quatre lignes, tandis que François Dusseau préfère laisser sur le banc Julien Pihant, de retour de blessure. Le scénario de début de match était couru d'avance : Grenoble pousse, Angers défend, scénario auquel il faudra s'habituer cette saison à Pôle Sud. Une configuration de jeu d'autant plus facilitée que les Angevins prennent d'entrée deux pénalités, les conduisant à jouer en infériorité numérique pendant presque quatre minutes consécutives. Mais au lieu de profiter de l'occasion pour prendre les devants, les Brûleurs de Loups butent sur une défense bien en place et mettent en confiance un Julien Figved très sollicité. Josef Podlaha se montre plus à son aise en début de rencontre avec plusieurs tirs consécutifs arrêtés par le gardien angevin. Le premier tiers est archi-dominé par les Grenoblois, mais comme on pouvait s'y attendre, Angers est à l'affût du moindre contre. Claude Devèze hérite ainsi d'un palet devant la cage grenobloise mais Rolland sort un arrêt-réflexe face au capitaine angevin. Malgré les efforts nourris des locaux, le score reste vierge à l'issue de la première période.

Bis repetita en deuxième période, où les Brûleurs de Loups bénéficient d'une supériorité numérique dès le début du tiers. Une bonne circulation de palet, quelques tirs dangereux (surtout de la bleue), mais le même constat d'échec : les Grenoblois pèchent dans la finition et Figved sort le grand jeu. Puis changement de décor lorsque Christophe Tartari puis Benoît Bachelet se font sanctionner consécutivement offrant ainsi une minute de double supériorité numérique aux Angevins. Une minute très délicate pour les locaux mais finalement bien négociée par une défense grenobloise concentrée, la seule satisfaction du match côté isérois. Même s'ils n'ont pas marqué, les Ducs se montrent bien plus entreprenants par la suite et sont tout près d'ouvrir le score avec deux tirs sur les montants de Patrick Rolland, un de loin de Guillaume Rodrigue et un autre de Jonathan Bellemare bien démarqué. Pas malheureux, les Grenoblois, dont les efforts offensifs deviennent de plus en plus irréguliers à l'image d'une nouvelle supériorité numérique vendangée. Roger Jönsson se procure la plus belle occasion grenobloise du tiers en se présentant seul face à Figved mais l'attaquant suédois tire au-dessus des buts angevins. C'est donc sur un nouveau score nul et vierge que les deux équipes rentrent au vestiaire.

Ter repetitia avec la troisième période. Nouveau powerplay d'entrée pour les Brûleurs de Loups (après une petite frayeur dans les premières secondes du tiers), nouvelle domination toujours aussi stérile. Les Angevins profitent à leur tour de deux supériorités numériques d'affilée, dont une pour surnombre (le deuxième du match !) mais le jeu de puissance angevin n'est pas non plus à la fête ce soir. Les Brûleurs parviennent à emballer la rencontre sur deux nouveaux avantages numériques et imposent une pression de plus en plus forte sur les cages angevines. Mais que d'imprécisions dans le dernier geste ! Et Figved sort les arrêts qu'il faut lorsque les combinaisons grenobloises se concluent par un tir cadré. Angers se voit tout près d'enlever la rencontre dans la dernière minute lorsque Nicolas Antonoff se fait sanctionner pour une charge un peu trop appuyée. Fin de match tendue sur le banc grenoblois et match nul et vierge préservé, une première victoire pour Angers.

La prolongation débute à l'avantage d'Angers puis s'équilibre. Josef Podlaha a une occasion en or de plier la rencontre, en héritant du palet seul face à Figved mais il tarde trop et ne parvient pas à déjouer le gardien angevin. Après qu'une première faute sur Hecqufeuille, retenu au moment de tirer, n'a pas été sifflée, Bellemare est finalement pénalisé par M. Durand pour un accrocher dans la dernière minute de la prolongation. Une dernière supériorité numérique (la huitième de la rencontre !) permet aux Brûleurs de Loups de finir en trombe, mais un tir en finesse de Petri Lehtonen vient mourir à quelques centimètres des poteaux de Figved. Le match s'achève finalement sur ce score inhabituel et triste de 0-0, offrant ainsi un blanchissage aux deux gardiens, héros du match ce soir.

Comme Briançon il y a quelques semaines, Angers est parvenu à repartir de la capitale iséroise avec un point précieux. Un point chèrement acquis en grosse partie grâce à un gardien, Julien Figved, en état de grâce, et une défense concentrée et appliquée. Voilà qui devrait faire taire les mauvaises langues en montrant que la place des Ducs dans le quatuor de tête n'est pas usurpée. Avec un peu plus de réussite (deux poteaux !), les Angevins auraient même pu revenir avec les deux points...

Mais si les Angevins ont réussi à revenir avec un point, c'est aussi grâce à l'incroyable manque de réalisme dont ont fait preuve les Brûleurs de Loups, à commencer par un jeu de puissance totalement stérile. Une inefficacité offensive qui semblait être le talon d'Achille des vice-champions de France cette saison, et cela se confirme match après match. Même si le naufrage offensif est collectif, les premiers visés sont les renforts étrangers, supposés être capables de faire la différence techniquement dans un match "bloqué". Or Josef Podlaha n'est que l'ombre du grand buteur qu'il a été depuis le début de la saison, et Roger Jönsson a toutes les peines du monde à inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs. Ne parlons même pas de faire oublier Sami Kaartinen dans le rôle de la gâchette grenobloise... Quant au défenseur "offensif", Pasi Järvinen, déjà fébrile défensivement, son compteur est désespérément bloqué à zéro... Cette fois c'est l'ombre de Jesse Saarinen qui plane sur Pôle Sud... Comme Laurent Meunier ne pourra sauver l'équipe à chaque match et que "la ligne des jeunes" ne ressortira pas son match face à Amiens toutes les semaines, le réveil ou non de ces trois étrangers dans les semaines à venir conditionnera certainement la suite de la saison grenobloise. Du moins à domicile. Car les Grenoblois ont remporté trois rencontres sur quatre à l'extérieur et ramené un excellent nul de Mulhouse. En revanche, à domicile, c'est la soupe à la grimace avec une seule victoire en quatre rencontres (face à Amiens). Il va pourtant falloir que les Brûleurs s'habituent à jouer face à des défenses resserrées devant des gardiens en forme et trouvent rapidement des solutions, sous peine de décourager un public qui pourrait se lasser des tristes prestations de ses protégés sur leur glace.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Angers 0-0 après prolongation (0-0, 0-0, 0-0, 0-0)

Samedi 23 octobre à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3222 spectateurs.

Arbitrage de Gilles Durand assisté de Nicolas Barbez et Anne-Sophie Boniface.

Pénalités : Grenoble 10' (0', 4', 6', 0'), Angers 16' (4', 4', 6', 2').

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Tommi Hämäläinen - Pasi Järvinen ; Baptiste Amar (A) - Simon Bachelet ; Jean-François Bonnard (A) - Nicolas Favarin ; Martin Millerioux.

Attaquants : Roger Jönsson - Petri Lehtonen - Josef Podlaha ; Yven Sadoun - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Christophe Tartari - Nicolas Antonoff - Kévin Hecquefeuille ; Cyril Papa - Laurent Deschaume - Romain Bachelet.

Remplaçant : Cédric Dietrich (G). Absent : Timo Bayon.

Angers

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Michael Irani - Simon Lacroix ; Sébastien Rousselin - Patrik Bärgman ; Patrice Bellier (A).

Attaquants : Guillaume Rodrigue - Jonathan Bellemare - Martin Lacroix (A) ; Tomas Mysicka - Michal Piotrowski - Julien Albert ; Benjamin Mocquard - Radek Hovora - Claude Devèze (C).

Remplaçants : Frédéric Gilbert (G), Benjamin Tijou, Julien Pihant.

 

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