Toulouse - Bordeaux (13 novembre 2004)

 

Match comptant pour la septième journée de la division 2, poule ouest.

Dans le derby du sud-ouest et devant un public venu en nombre à la patinoire de Blagnac, les Boxers et les Bélougas n'ont pu se départager, se quittant sur le score nul de 2 à 2, après un match riche en intensité. Si ce résultat est plutôt bon compte tenu du classement de Toulouse et de son invincibilité depuis le début de la saison, le déroulement du match peut quand même faire nourrir d'amers regrets aux Bordelais.

Il faut dire que les débats avaient très mal commencé pour eux puisque la première minute du match venait à peine de s'écouler que l'attaquant Dominique Blondin récupérait un palet mal dégagé par la défense bordelaise et partait en breakaway : le duel tournait à l'avantage du Toulousain qui glissait le palet sous Daniel Spasic, permettant à son équipe de prendre très vite l'avantage au score. Les Bordelais, complètement apathiques en ce début de match, ne réagissaient pas et éprouvaient les pires difficultés à ressortir le palet proprement pour aller porter le danger dans le camp adverse. Pire, ils retombaient dans leur vieux travers de l'indiscipline et perdaient un joueur clé de leur défense à la treizième minute : envoyé en prison pour une charge incorrecte, Guillaume Arnould manifestait son mécontentement, ce qui lui coûtait dix minutes de pénalité supplémentaires, puis une méconduite de match pour son entêtement à contester la décision arbitrale. La situation se compliquait sérieusement pour les Boxers, même si finalement les Bélougas ne se montraient pas si dangereux que cela au niveau des tirs. Pourtant, les locaux allaient terminer ce tiers avec un avantage de deux buts au tableau de marque, puisque Damien Gadiot profitait d'une incroyable erreur de Daniel Spasic, qui sur une frappe anodine de loin laissait passer la rondelle entre ses jambières. 2 à 0 à l'issue de ce tiers où ils avaient été complètement absents, les Boxers ne s'en sortaient pas si mal...

Si le premier tiers avait été toulousain, le deuxième allait être celui des Bordelais. Revenus motivés des vestiaires et décidés à ne pas lâcher ce match très important pour la suite de la saison, les visiteurs s'installaient dès le début de ce tiers dans le camp des Bélougas et imposaient une énorme pression à leurs adversaires. Pressing plus haut, défense agressive et rigueur dans leur comportement (pas de pénalité pendant les douze premières minutes du deuxième tiers), voilà ce qui permettait aux Bordelais de revenir dans le match grâce à un but inscrit par Stéphane Labayle en supériorité numérique après une action un peu confuse devant la cage. Les Bordelais maintenaient leur emprise sur le match, mais continuaient à buter sur le gardien toulousain Raphaël Vincent qui multipliait les arrêts exceptionnels devant les attaquants blancs. Les Bordelais trouvaient néanmoins l'ouverture une deuxième fois dans ce tiers : Stéphane Tartari récupérait un palet à la ligne bleue adverse et offrait un caviar à Thomas Decock, qui n'avait plus qu'à pousser dans le but vide le palet superbement donné par son entraîneur entre le dernier défenseur et son gardien. Une action d'école qui faisait recoller au score les visiteurs. Les Boxers revenaient de loin...

Le troisième tiers s'annonçait décisif et passionnant. Et il commençait sur un rythme d'enfer, avec des Boxers euphoriques, bien décidés à repartir de Toulouse avec les deux points de la victoire. Mais le gardien toulousain, encore une fois, parvenait à sauver les siens en écœurant littéralement les attaquants visiteurs par ses arrêts de très grande classe. Et c'est malheureusement la multiplication des pénalités dans ce tiers qui allait empêcher les Boxers de prétendre à mieux qu'au match nul, puisqu'ils subissaient lors de ce dernier tiers cinq pénalités mineures, contre une seule pour les Bélougas. Ainsi pénalisés, il leur devenait difficile de maintenir leur emprise, et ce sont d'ailleurs les Toulousains qui prenaient d'assaut le camp visiteur dans les dernières minutes de la rencontre. Les locaux bénéficiaient même d'une double supériorité numérique à quatre minutes de la fin avec Cantos et Hortholary en prison. Mais les courageux Bordelais tenaient bon et réussissaient grâce à leur volonté et à leur rigueur défensive à tuer ces pénalités. Ils manquaient même de peu l'exploit à quelques secondes de la fin : partis en contre, Mario Poularas et Stéphane Tartari rataient de très peu de donner un avantage définitif à Bordeaux. Cette fois, ce sont les Bélougas qui pouvaient s'estimer heureux de conserver le point du match nul...

Après une série de deux défaites face à des concurrents directs, les Boxers se devaient absolument de réagir. Et ils l'ont fait, même si leur premier tiers complètement raté leur coûte certainement la victoire. Au rang des satisfactions, on peut retenir de ce match le courage des Boxers qui, menés de deux buts à l'extérieur, ont trouvé les ressources nécessaires pour revenir dans le match et récupérer le point important du nul. À noter également la confirmation d'une évidente solidité défensive retrouvée depuis quelques matchs. Par contre, on peut regretter la résurgence de certains défauts des joueurs bordelais, comme leur manque de calme à certains moments qui leur coûte des pénalités stupides. Au rayon des satisfactions individuelles, un joueur de la défense s'est mis en évidence samedi soir : même s'il prend parfois des risques dans la relance, Martial Esnal a livré un très gros match. Christophe Cantos s'est aussi révélé être un solide et fiable défenseur. Leur performance a permis de compenser la sortie préjudiciable et prématurée d'Arnould. Offensivement, Stéphane Labayle est aussi à créditer d'un très bon match, de même que Jill Cauly, très actif sur le front de l'attaque bordelaise, et Thomas Decock, excellent dribbleur et précieux dans les remontées de palet. Et si Stéphane Tartari n'a pas eu son rendement habituel, en particulier dans les supériorités numériques, il prend encore au passage deux points supplémentaires, et grâce à sa motivation évidente il a constitué le détonateur du réveil bordelais.

Toulouse est incontestablement une solide équipe, même si elle me semble un cran en dessous de Nantes ou même de Bordeaux. Le jeu offensif des Bélougas est assez intéressant, avec une aisance particulière à redoubler de passes pour remonter le palet et se mettre en situation favorable devant le but. Par contre, la défense est un peu plus faible, et repose largement sur deux joueurs excellents : le gardien de but, Raphaël Vincent, qui a été exceptionnel ce soir et a permis à son équipe de ne pas sombrer (en particulier lors du deuxième tiers et au début du troisième), et Terry Prunier, un défenseur particulièrement efficace.

Compte-rendu signé Jean-Philippe Métayet

 

Toulouse - Bordeaux 2-2 (2-0, 0-2, 0-0)

Samedi 13 novembre 2004 à 18h00 à Mériadeck. 500 spectateurs.

Arbitrage de Guillaume Cisneros et Karim Smaïn.

Pénalités : Toulouse 14' (4', 8', 2'), Bordeaux 60' (4'+10'+20', 6', 10'+10').

Évolution du score :

1-0 à 01'06" : Blondin

2-0 à 14'27" : Gadiot

2-1 à 30'32" : Labayle assisté de Tartari (sup. num.)

2-2 à 36'19" : Decock assisté de Tartari

 

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