Nice - Amiens II (11 décembre 2004)

 

Match comptant pour la onzième journée de la division 2, poule est.

Les Niçois ouvrent ce soir une série de cinq matchs à domicile qui pourrait, s'ils la négocient bien, leur ouvrir rapidement la porte de la poule finale. Une semaine après une courte défaite à Reims (3-5), les hommes de Stan Sutor sont au pied du mur et doivent battre la réserve d'Amiens, un adversaire direct en vue d'une qualification. Un succès ce soir ne garantirait rien, mais permettrait à tout le moins aux Aigles de faire un bon pas vers le maintien, objectif avoué des dirigeants azuréens en début de saison.

Le match est lancé et c'est Nice qui remporte le premier engagement. La première ligne locale crée même un certain danger devant la cage de Joffrey Pingrit, mais la défense adverse fait bonne garde. Bastien Petit, à son tour, teste la solidité de l'arrière-garde niçoise. La partie part sur de bonnes bases. À peine le temps d'y penser que les Aigles ouvrent la marque. C'est la deuxième ligne qui déflore le tableau d'affichage, grâce au jeune Damien Laplace, à la réception d'une merveille de passe de son frère Romain (1-0 à 1'53). Le rythme s'intensifie et les joueurs locaux semblent décidés à marquer leur territoire, tant les contacts sont rugueux en ce début de match. Rien d'incorrect pour autant. La première action amiénoise arrive sur un bon jeu d'Arnaud Grossemy, qui offre presque une assistance à Christopher Teixeira, mais ce dernier ne trouve pas le cadre. David Hennebert y va aussi de sa petite occasion, mais le tir du Picard est contré. Finalement fébrile, Nice concède la première pénalité du match, par Yves Cruz (5'21). L'occasion d'égaliser pour les Gothiques "bis" ? Non, car, une petite minute plus tard, Christopher Teixeira rejoint à son tour le banc des prisonniers.

Les affaires niçoises ne s'arrangent pas tout de suite, et Patrik Åkerlund ne semble pas encore entré dans le match quand il perd sa crosse derrière sa cage, une drôle d'action heureusement sans conséquence pour ses couleurs. Le portier suédois du NHCA reprend ses esprits en sortant seul et avec efficacité sur Cyril Arnaud. Un peu plus tard, il faut toute sa science du jeu pour gérer une relance difficile face à David Hennebert (8'50). Secouant un peu le cocotier et ses partenaires du même coup, Anthony Miramond s'arrache en zone défensive adverse et offre un superbe palet de break à Romain Laplace. Bingo : la rondelle touche le fond des filets (2-0 à 9'38). Les Niçois sont-ils enfin lancés ? Non, tour à tour, Bastien Petit et Nicolas Roussel créent le danger. Les locaux jouent bien collectivement, mais pêchent dans la finition. Et même le capitaine Pascal Margerit n'est pas exempt de tout reproche quand il se fait chiper la rondelle devant son but (15'00). Heureusement, la lucidité offensive est là où on ne l'attend pas, et Giani Sarcinelli s'offre son premier filet de la saison pour marquer le coup (3-0 à 17'10). Score flatteur pour les Aigles, qu'Arnaud Grossemy force à revenir sur terre dans l'immédiate foulée, en faisant fructifier un bon service de Bastien Petit (3-1 à 18'04). La fin de tiers est houleuse, avec une "dix minutes" concédée par l'Amiénois Nicolas Roussel.

La deuxième période s'ouvre sur un faux rythme, pas vraiment de nature à rassurer les spectateurs de Jean-Bouin, restés sur le bon souvenir du match de Coupe contre Briançon. Loin de l'engagement aperçu face aux Diables Rouges, Nice bafouille son hockey et se laisse endormir. Le réveil est brutal, quand Cyril Arnaud plante une deuxième banderille dans le dos des hommes de Stan Sutor (3-2 à 23'52). Ce n'est pas du grand Nice ce soir et Augustin Gillardin manque de peu l'égalisation. Anthony Miramond concède une pénalité qui n'augure rien de bon pour la suite. David Hennebert slape en force, Ludovic Letellier s'engouffre sans mal entre deux défenseurs, mais Nice serre les coudes. Rien ne passe. Jozef Hopjak a même une grosse occasion en contre. Finalement, c'est à nouveau Romain Laplace qui brille, en inscrivant un but important en infériorité numérique (4-2 à 26'50). Pas étonnant que le ton monte entre les deux clubs, tant les Amiénois peuvent s'estimer frustrés à cet instant précis. Moins de vingt secondes après le but de l'ex-Castelvirois, les arbitres doivent s'employer à mettre de l'ordre sur la glace. Il y a du monde en prison et Yann Morette, un peu trop vif, est même fermement prié de rejoindre sans attendre son vestiaire.

Le break forcé semble finalement salutaire pour les Niçois, qui profitent de l'opportunisme de "captain Margot" pour s'échapper un peu plus (5-2 à 27'59). Le public est ensuite tout près de se lever pour applaudir le troisième but de Romain Laplace, inscrit après que l'attaquant a dévalé toute la glace à partir de son camp (6-2 à 29'11). Malheureusement, ce gros écart ne refroidit pas les ardeurs "batailleuses" des Picards, et comme ces derniers trouvent à qui parler, le qualité du match faiblit et le rythme tombe au plus bas. Pas grand-chose à se mettre sous la dent, tout juste des mauvais coups et d'interminables palabres avec le corps arbitral. De cette grisaille sportive ressort tout de même une belle éclaircie, avec un magnifique but de Jozef Hopjak. En contre, le Slovaque semble se positionner dans un angle trop fermé pour mystifier Joffrey Pingrit, mais il y parvient toutefois sur un exploit personnel (7-2 à 35'52). À part ça, rien de bien agréable à regarder, d'autant qu'aussitôt après le but, les deux équipes se chicanent encore, obligeant les hommes en noir à les punir chacune d'une pénalité de banc mineur. Giani Sarcinelli, en fin de tiers, offre même une énième occasion aux Gothiques d'évoluer à cinq contre quatre, sans conséquence toutefois. Ouf, c'est fini, le buzzer retentit après quarante-cinq minutes de "jeu".

Cinq buts d'écart et un match mollasson : reste à espérer que le dernier tiers va redonner au public l'occasion de voir du beau hockey. Les choses partent bien, avec deux buts dans la première minute, par Christopher Teixeira d'abord (7-3 à 40'26), par Anthony Miramond ensuite (8-3 à 40'42). Malheureusement, les tensions demeurent, illustrées par un très vilain geste de Jozef Hopjak sur un Amiénois à terre (41'39). C'est pourtant une "simple" crosse haute que siffle l'arbitre. Patrik Åkerlund doit alors s'employer sur un bon tir d'Arnaud Grossemy, et c'est bien Amiens qui domine désormais les débats. Anthony Miramond et Yves Cruz retrouvent le cachot et on se dit que les Niçois vont finir par payer leur nonchalance. C'est chose faite quand Cyril Arnaud signe le doublé, ramenant le score à un écart de quatre buts (8-4 à 47'54). Åkerlund reste très actif, même quand c'est au tour de Bastien Petit d'aller voir ailleurs pendant deux minutes. Sur la supériorité, c'est finalement Tomas Banas qui trouve la solution, but validé après un temps d'hésitation du côté des tribunes (9-4 à 49'31).

Puisqu'il ne sert plus à rien de se fâcher, Nice gère son avantage et on voit Giani Sarcinelli calmer son coéquipier Yves Cruz, à nouveau sanctionné. Patrik Åkerlund doit toutefois veiller aux dernières velléités adverses, sur notamment une bonne percée de Bastien Petit, dont le palet échoue dans le petit filet. Vittorio Wiotte, lui aussi, s'offre une belle occasion sur une frappe en pivot. Les Aigles, de leur côté, combinent bien, sans danger réel pour la défense des Gothiques. Et ce sont en fin de compte ces derniers qui une nouvelle fois réduisent le score. Dans les espaces créés par un jeu à quatre contre quatre, David Hennebert fait fructifier une offrande de Fabien Leroy (9-5 à 55'54). Encore un tour de cadran pour la trotteuse, et Tomas Banas remet les pendules à l'heure (10-5 à 56'56). La fin de match est vraiment débridée, sans grande rigueur défensive de part et d'autre. Le dernier but est pour les visiteurs : profitant d'une énième prison niçoise signée Christophe Perez, c'est Fabien Leroy qui clôt la marque (10-6 à 59'40). Les hommes de Stan Sutor n'ont pas brillé. Ils ont quand même assuré l'essentiel.

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Stan Sutor (entraîneur de Nice) : "On a assuré le principal, avec les deux points de la victoire. C'était un match haché, avec des prisons inutiles et beaucoup de fautes. Avant de jouer, les gars étaient concentrés, préparés pour gagner. On a vraiment fait trop de fautes défensives, notamment au troisième tiers, il faudra qu'on évite de prendre des buts aussi facilement. Défensivement parlant, il y a du travail. À l'avant, on a mis beaucoup de buts, grâce à un très bon patinage, notamment des frères Laplace. Bref, c'est le match qu'il fallait gagner, face à un adversaire direct pour la qualification. C'est vraiment bien parti maintenant, encore un match à assurer la semaine prochaine, et nous pourrons travailler plus sereinement."

Romain Laplace (attaquant de Nice) : "Je ne sais plus à quand remonte la dernière fois que j'ai marqué trois buts. C'était un très bon match de notre part. Le premier tiers a été un peu difficile, on a eu une très bonne deuxième période, et nous avons faibli dans la troisième. Heureusement, ils ont faibli en même temps que nous, et ça nous a aidés. Oui, on a pris beaucoup de buts, mais on a aussi un très bon gardien, qui en arrête quand même, et on a su garder le moral. On a un très bon entraîneur, heureusement qu'il est là, lui aussi. On a l'occasion de faire un grand pas vers le play-off la semaine prochaine, contre Toulon. C'est un adversaire qu'on ne connaît pas, je m'attends à une semaine dure à l'entraînement. Après, c'est les vacances. Je passe une semaine chez moi à Paris avant de revenir pour passer le jour de l'An ici, avec ma copine. Mes premiers mois à Nice ? C'est parfait, il y a une très bonne ambiance d'équipe."

Sacha Kalisa (entraîneur d'Amiens) : "On a eu du mal ce soir, comme depuis quelque temps déjà. Nous avons une équipe jeune, qui manque d'expérience et de lucidité défensive. On donne trop de buts faciles au premiers tiers, en manquant d'agressivité. Ensuite, on a du mal à garder notre sang-froid, on se déconcentre et on perd de vue l'objectif. Le problème, c'est ça, on joue par intermittences. Maintenant, il n'est plus question de qualification pour nous, on va juste continuer à gagner de l'expérience et voir l'année prochaine. Entraîner cette équipe, c'est un vrai challenge, puisqu'on alimente les pros. Alors, on passe par des matchs comme ça, c'est le revers de la médaille. Je garde un souvenir agréable de mon passage à Nice lors de la saison 1995/96. Je souhaite que le club de Nice puisse continuer sa progression, il y a un public pour le hockey ici. Probablement parce que ça correspond à la mentalité des gens, faite d'enthousiasme et d'engagement."

 

Nice - Amiens B 10-6 (3-1, 4-1, 3-4)

Samedi 11 décembre 2004 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Kamel Kattouche assisté de Frédéric Hemmery.

Pénalités : Nice 30' (2', 14', 14'), Amiens B 71' (2'+10', 6'+5'+10'+20', 8').

Évolution du score :

1-0 à 01'53" : D. Laplace assisté de R. Laplace et Miramond

2-0 à 09'38" : R. Laplace assisté de Miramond et D. Laplace

3-0 à 17'10" : Sarcinelli assisté de MacLean et Cruz

3-1 à 18'06" : Grossemy assisté de Petit

3-2 à 23'52" : Arnaud assisté de Gillardin et Teixeira

4-2 à 26'50" : R. Laplace assisté de D. Laplace (inf. num.)

5-2 à 27'59" : Margerit assisté de Dubaj et de Hopjak

6-2 à 29'11" : R. Laplace

7-2 à 35'52" : Hopjak assisté de Banas

7-3 à 40'26" : Teixeira assisté de Grossemy et Petit

8-3 à 40'42" : Miramond assisté de D. Laplace et R. Laplace

8-4 à 47'54" : Arnaud assisté de Eloy et Grossemy

9-4 à 49'31" : Banas assisté de Belhassen (sup. num.)

9-5 à 55'54" : Hennebert assisté de Leroy

10-5 à 56'56" : Banas assisté de R. Laplace et Margerit (sup. num.)

10-6 à 59'40" : Leroy assisté de Hennebert et Teixeira (sup. num.)

 

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