Toulon - Nice (18 décembre 2004)

 

Match en retard de la première journée de la division 2, poule est.

Grand chambardement dans le calendrier de D2 que la venue des Toulonnais à Nice. Censés recevoir leurs voisins à la patinoire de La Garde lors de la première journée, les coéquipiers de Christian Ferland n'étaient pas prêts. C'est donc bien un match reporté qui se joue ce soir... à Jean-Bouin, puisque la Fédération en a décidé ainsi pour sanctionner le club varois. L'opportunité est belle pour les Aigles qui, s'ils gagnent devant leur public, auront fait un vrai et grand pas vers les playoffs.

Et ça démarre très fort. Les Niçois gagnent le premier engagement et foncent s'installer dans le camp de leurs adversaires. Medhi Belhassen presse haut et fort, et à peine le temps de s'asseoir qu'il a déjà ouvert le score (0-1 à 0'31). La réaction toulonnaise est immédiate et Patrik Åkerlund se voit obligé de s'asseoir pour stopper une rondelle dangereuse. La défense niçoise ne donne pas toutes les garanties de sérénité et fait peur à son gardien, notamment sur une bonne frappe d'Alexandre Joubert. C'est finalement très rapidement qu'elle craque et offre l'égalisation à Nicolas Casini (1-1 à 2'49). Romain Laplace est ensuite tout près de redonner l'avantage à ses couleurs. Le match est débridé. Toulon s'enflamme par l'intermédiaire de Casini, encore, ou de Josef Drzik, expert en tirs longue distance. Pascal Margerit, lui, ne veut pas accepter ça, et file donner le tournis à la défense varoise, sans succès cependant. Peut-être inspiré par son capitaine, Anthony Miramond sonne une nouvelle charge et offre un bon palet de but à Damien Laplace, qui ne se fait pas prier pour le convertir (1-2 à 6'19). Nice s'en sort bien. Le jeu passe alors d'un but à l'autre, sans efficacité. C'est Martin Dubaj qui manque de faire le break, après avoir reçu une merveille de petite passe de David Zaina, sur un engagement en zone offensive toulonnaise (9'34). Åkerlund n'a pas de quoi être rassuré, tant la domination annoncée des Aigles n'est pas évidente. Il ne serait même pas illogique de voir les Boucaniers revenir dans la partie, et c'est ce qu'ils font, une nouvelle fois par l'intermédiaire de Nicolas Casini (2-2 à 11'32).

La patinoire Jean-Bouin peut s'étonner : Nice n'a pas la vista habituelle et, pour l'instant, ne parvient pas à imposer sa loi. Même le toujours efficace Josef Hopjak semble emprunté ce soir. Ses anciens coéquipiers ne l'ont pas oublié et le Slovaque est pris en sandwich par deux défenseurs adverses sur une situation chaude. Puis, victime d'une crosse haute, il doit sortir de la glace pendant que Josef Drzik, lui, inaugure le banc de la prison. Cette première phase de supériorité, les Niçois la gèrent plutôt mal, en s'exposant même à quelques contres. Orphelins de leur buteur, les hommes de Stan Sutor voient ce dernier revenir du vestiaire très rapidement. Et c'est grâce à lui qu'ils reprennent l'avantage, quand il offre une bonne passe à son capitaine Pascal Margerit (2-3 à 16'55). La fin du tiers est relativement équilibrée, avec des tirs dangereux de part et d'autre. Rien ne rentre toutefois et le buzzer sonne donc sur cet avantage d'un but pour les Niçois. Franchement pas glorieux mais un moindre mal tout de même, tant Patrik Åkerlund a dû s'employer pour freiner les velléités adverses.

La deuxième période commence sur une autre affaire de gardien, avec l'entrée en jeu côté toulonnais de la doublure de Johan Merbah, le Slovaque Martin Lopaska. Ce dernier peut tester ses réflexes d'entrée et il le fait relativement bien, stoppant un gros tir de Martin Dubaj. Même efficacité devant Tomas Banas, dont la rondelle est reprise, mais mal exploitée, par Josef Hopjak. Nice presse mais le "show" slovaque tourne pour l'heure à l'avantage de Toulon. Mis en confiance par leur cerbère, les Varois relèvent la tête et égalisent. Julien Rives reprend un bon palet de Christian Ferland et ramène ses coéquipiers à hauteur (3-3 à 22'15). C'est toute une équipe qui s'enhardit, avec rapidement une frappe sur le poteau de Patrik Åkerlund, heureux de voir le palet ressortir, puis une grosse activité de Josef Drzik, un peu simulateur sur l'action défensive de Christophe Pérez. Nice semble décidément fébrile, mais manque de reprendre l'avantage par Tomas Banas, auteur d'un shoot puissant plein axe, que Martin Lopaska détourne in extremis (24'01). Comme en première période, le jeu va d'un but à l'autre. Les deux équipes se rendent coup pour coup, dans l'esprit du sport toutefois. Il y a comme un faux rythme depuis l'égalisation varoise, un endormissement que Nice paie d'une pénalité pour surnombre (27'59).

Qui va redonner vie à ce match ? Josef Hopjak ? C'est bien parti, mais le numéro 12 pousse trop loin son palet de contre-attaque. David Zaina ? Il en a l'opportunité, mais se fait finalement reprendre par la défense toulonnaise. Romain Laplace ? Oui, sauf qu'au dernier moment, le jeune attaquant est poke-checké par le gardien adverse. C'est en fait de l'arrière que va venir le danger, avec un nouveau gros shoot de Tomas Banas. Incapable de bloquer la rondelle, Martin Lopaska la relâche... derrière lui. Au grand dam du public de Jean-Bouin, le Slovaque s'en aperçoit juste avant qu'elle ne franchisse la ligne de but (30'58). Nice connaît une petite période de domination, illustrée notamment par de bons tirs de Cédric Jalet et Tim MacLean, ou encore par l'activité de Hopjak. L'ex-Toulonnais manque toutefois ce qu'il réussit bien d'habitude, partir seul en contre et mystifier les défenseurs adverses. Nice n'est décidément pas dans ses patins. La fin de tiers s'équilibre et, alors que son équipe joue en supériorité, Sylvain Girard manque de donner pour la première fois l'avantage à Toulon. C'est ensuite une farandole de Toulonnais qui se retrouve en prison : un surnombre est d'abord sifflé, que conteste Christian Ferland, lui aussi envoyé au cachot. Nice joue donc à cinq contre trois, et ça ne calme pas Mathieu Coulon qui charge avec la crosse. Dans cette situation favorable, les Aigles pensent un temps reprendre leur envol, mais un but leur est refusé du fait de la présence d'un des leurs dans la zone du gardien adverse (39'44).

Soupe à la grimace dans les travées de Jean-Bouin. Il ne reste plus que vingt minutes aux hommes de Stan Sutor pour faire la différence. Problème, les Toulonnais ne semblent pas l'entendre de cette oreille. La différence annoncée entre les deux équipes ne se voit pas. Le fait que les Varois soient venus à treize contre dix-sept Niçois non plus. Les Aigles ne sauraient-ils plus compter ? Possible, car, après une bonne attaque en ce dernier tiers, ils se font une nouvelle fois surprendre en surnombre (41'39). On en oublierait presque qu'ils étaient jusqu'alors en avantage numérique. Le Toulonnais Guillaume Charrier s'offre un bon slap sur le côté droit et c'est désormais à son équipe de jouer en supériorité. Rien de bien dangereux à gérer pour Åkerlund, même si Sylvain Girard manque de peu la cible. De retour à forces égales, c'est Nice qui se montre le plus entreprenant, avec notamment une bonne percée de Romain Laplace pour son frère Damien, puis une tentative de shoot de Josef Hopjak sur laquelle se couche un défenseur varois. Medhi Belhassen, lui aussi, est tout près de porter l'estocade, mais l'ex-Angloy manque son contrôle. Toulon n'a pas abdiqué et sème une belle panique en contre, sur un bon jeu de Richard Brodeur. Alexandre Joubert sanctionné pour une faute sur Anthony Miramond (47'43), le public donne de la voix pour motiver son équipe. Josef Hopjak ne peut toutefois pas reprendre une bonne longue passe de Pascal Margerit. Nice piétine.

C'est alors qu'il reste dix petites minutes à jouer que Toulon a sa plus belle occasion de renverser le cours de la partie. Julien Rives s'engouffre dans la zone offensive niçoise et il est séché par Tomas Banas. L'arbitre accorde un tir de pénalité (50'14). Consternation et huées dans les tribunes locales au moment où Richard Brodeur s'élance, puis grand ouf de soulagement quand Patrik Åkerlund prend finalement le dessus sur le Québécois. Julien Rives, lui, se retrouve en prison dans la foulée. Nice s'est fait peur, Nice veut donc reprendre l'avantage, profitant d'une éventuelle démobilisation de son adversaire. Seulement voilà, les Varois sont pugnaces. Bien lancé par Pascal Margerit, Medhi Belhassen s'emmêle les crayons et, ne pouvant éliminer son défenseur, s'effondre sur la cage de Lopaska. Romain Laplace, lui, est repris en force par Sylvain Girard. Toulon plie mais ne rompt pas. Les quelques supporters varois qui ont fait le déplacement s'inquiètent tout de même de voir Josef Drzik quitter la glace (54'24), en boitant très bas. Ils se rassurent très vite, constatant l'impuissance des Niçois à porter un vrai danger devant la cage adverse, malgré de bonnes opportunités, de Josef Hopjak ou Damien Laplace notamment. Il reste moins de trois minutes à jouer : Toulon demande un temps mort. Dans la foulée, c'est Fort Alamo sur la cage varoise, avec deux grosses occasions du duo défensif slovaque Martin Dubaj - Tomas Banas (58'01). Et le match tourne. Sur une bonne percée, Sylvain Girard contraint les Aigles à un dégagement interdit. Tout de suite après, il envoie un tir monstrueux sur Åkerlund, dont Richard Brodeur reprend victorieusement le rebond (4-3 à 58'32). C'est du délire dans le camp varois. Stan Sutor laisse le jeu venir dans la zone offensive adverse pour sortir son gardien. Sans efficacité. Nicolas Casini profite de la cage vide pour clore la marque (5-3 à 59'41). Nice est passé à côté et reçoit une sanction immédiate : le club n'est pas encore qualifié, loin s'en faut. Toulon, lui, a gagné plus qu'un match : le droit d'y croire encore..

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Cédric Jalet (défenseur de Nice) : "Il faut que nous retravaillons sur le collectif. C'est l'envie qu'il faut remettre en question. Je n'en ai pas senti chez nous ce soir, elle n'était pas là contrairement à certains matchs plus difficiles. C'est là que s'est fait la différence, les joueurs de Toulon avaient plus de gnac. Ils se sont jetés sur tous les palets et méritent de gagner."

Josef Drzik (défenseur de Toulon) : "On savait que Nice était très fort et on s'est bien préparé. Vous avez vu le résultat, ça s'est bien passé. Je suis sorti vers la fin du troisième tiers, car je me suis blessé à Boulogne la semaine dernière et je joue avec une douleur. Je n'étais pas à 100 % au début et là, je ne pouvais pas continuer. À 3-3, j'ai souhaité bon courage à mes coéquipiers. La petite chance qui nous reste d'accrocher les playoffs ? On en a parlé aussi. Je pense qu'on peut y arriver. Nous devons rencontrer Reims, Nice à nouveau et Chambéry."

 

Toulon - Nice 5-3 (2-3, 1-0, 2-0)

Samedi 18 décembre 2004 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin de Nice.

Arbitrage de Jean Catarino et Thierry Espigat.

Pénalités : Toulon 14' (2', 6', 6'), Nice 8' (2', 4', 2').

Évolution du score :

0-1 à 00'31" : Belhassen assisté de Hopjak et Margerit

1-1 à 02'29" : Casini assisté de Charrier et Ferland

1-2 à 06'19" : D. Laplace assisté de Miramond

2-2 à 11'32" : Casini assisté de Coulon et Drzik (sup. num.)

2-3 à 16'55" : Margerit assisté de Hopjak

3-3 à 22'05" : Rives assisté de Ferland

4-3 à 58'32" : Brodeur assisté de Girard

5-3 à 59'42" : Casini assisté de Coulon (cage vide)

 

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