Nice - Chambéry (8 janvier 2005)

 

Match comptant pour la treizième journée de la division 2, poule est.

Nouveau match capital pour les Niçois ce soir à la patinoire Jean-Bouin. Pour la reprise du championnat, les Azuréens reçoivent l'équipe de Chambéry, un adversaire direct dans l'optique d'une qualification en play-off. Au coup d'envoi, les deux clubs ont le même nombre de points (12) aux troisième et quatrième places. Le vaincu du jour risque gros car Toulon et Reims, qui s'affrontent dans le Var, sont tout près (10 et 11 points), et du même coup à l'affût d'une place qualificative.

La tension est palpable dans la patinoire des Aigles. L'atmosphère est d'autant plus tendue que le club demande à son public de respecter une minute de silence à la mémoire des victimes du tsunami asiatique. Après quoi, Nice débute son année sportive 2005 sur un engagement perdu. Pas grave : l'équipe presse fort d'entrée de jeu et c'est Romain Laplace qui s'offre une première demi-occasion, imité ensuite par son capitaine Pascal Margerit. Stan Sutor a décidé de changer ses lignes et le meilleur marqueur niçois se retrouve donc en compagnie des jumeaux venus du Mont-Blanc, tandis qu'Anthony Miramond a pris place sur le premier bloc au centre de Josef Hopjak et Medhi Belhassen. Ce dernier manque d'ailleurs d'ouvrir le score, mais tergiverse une seconde de trop pour pousser le palet au fond des filets de Didier Drif. Le portier savoyard fait ensuite merveille sur une reprise de Romain Laplace, bien servi par Pascal Margerit derrière la cage. C'est le premier vrai arrêt de jeu du match (3'23). Tout de suite après, ce sont les Chambériens qui s'offrent une belle occasion. Aurélien Sarzier part en contre et décale Fabrice Aye, mais Patrik Åkerlund fait l'arrêt. Nice repart à l'assaut par Hopjak, qui oublie Miramond sur le côté, lequel s'offre tout de même un bon tir dans la foulée de l'action du Slovaque. Dans le même ordre d'idées, Martin Dubaj s'engouffre bien sur l'aile droite, mais n'a pas de soutien au moment de chercher la bonne passe. Le jeu va réellement d'un but à l'autre, sans qu'aucune des deux équipes ne parvienne à ouvrir la marque.

Premier tournant possible à 9'01 : pour s'être offert un sandwich savoyard, David Zaina file inaugurer le banc de la prison. C'est un peu la folie dans la défense des Aigles, mais ça tient quand même la baraque et les Alpins n'ont pas vraiment l'occasion de faire fructifier leur avantage numérique. Est-ce ce qui frustre Stéphane Messon ? Peut-être. Toujours est-il qu'à peine le jeu revenu à forces égales, c'est bien au tour du numéro 29 des Eléphants d'aller humer l'air du cachot. La différence est très nette quant à l'organisation du power play et, après un premier tir vicieux de Dubaj, Pascal Margerit inscrit un but toute en finesse (1-0 à 11'57). Nice domine de plus belle mais ne parvient pas à faire le break. C'est même tout le contraire qui survient : sur une belle action le long de la bande initiée par Aurélien Sarzier, Renaud Van den Abbeele récupère la rondelle et la propulse au fond des filets d'Åkerlund (1-1 à 14'32). Les Aigles paniquent un peu et concèdent même un dégagement interdit juste après. Ils reprennent ensuite leur domination, contraignant même Wilfried Molmy à une charge dans le dos, sanctionnée d'une pénalité de 2'+10' peu évidente pour le fautif. Christophe Pérez s'offre un bon slap sur la supériorité, mais Chambéry reste dangereux en contre, notamment grâce à Joël Raymond. Le tiers s'achève finalement sur un faux rythme, même si Josef Hopjak tente de secouer le cocotier, en vain. Les deux équipes rentrent donc aux vestiaires à égalité, un score plutôt flatteur pour les visiteurs.

À la reprise, c'est Nice qui gagne l'engagement et qui contraint Didier Drif à geler un palet chaud dès la dixième seconde. À cette exception notable, rien n'est encore bien construit dans le jeu des deux équipes et Fabien Satonay n'a pas grand mal à contenir Medhi Belhassen. C'est partie remise pour l'ex-Angloy qui peut reprendre de volée un palet de Josef Hopjak et faire mouche (2-1 à 21'36). Sur l'engagement, Chambéry s'énerve un peu et Joël Raymond s'emberlificote dans les patins de David Zaina, ce dernier réclamant une pénalité non accordée. Cette montée en puissance des Savoyards se traduit également par de bonnes actions sur la cage azuréenne, mais Nice ne craque pas. Josef Hopjak - encore lui - virevolte bel et bien dans la zone adverse, mais dans un angle trop fermé pour faire une passe. Nice presse haut et s'expose à quelques contres ravageurs, que Messon, Molmy ou Raymond ne parviennent toutefois pas à exploiter. Fabien Satonay s'essaye au slap, sans plus de réussite que Martin Dubaj en face. Plutôt inspiré sur ce coup-là, Yves Cuz voit son palet se diriger vers la cage, mais finalement heurter le casque de Didier Drif (30'33).

Dans la foulée, Nice va faire le break. Damien Laplace est vif sur le palet, mais loupe son face-à-face avec le gardien chambérien, parti encore plus vite que lui. C'est finalement du duo Margerit-Hopjak que vient la solution, le premier délivrant une merveille de passe au second pour le troisième but des locaux (3-1 à 31'22). Nice semble enfin lancé: la cage savoyarde bouge sur une nouvelle percée de Josef Hopjak, et Van den Abbeele est sanctionné d'une méconduite. Les Aigles peuvent prendre leur envol. Caramba, c'est raté : sur un exploit personnel et un bon jeu collectif, Fabrice Aye cloue ses adversaires au sol (3-2 à 33'18). Le jeu s'équilibre donc et file d'un but à l'autre. Comme depuis le début, les Niçois dominent légèrement (R. Laplace, Hopjak ou MacLean), mais sont menacés en contre par la vista de leurs visiteurs du soir. Frissons dans les travées de Jean-Bouin : le scénario n'est pas sans rappeler le précédent Nice-Toulon. Confirmation de cette mauvaise prémonition en toute fin de période. Tomas Banas trouve d'abord le poteau sur un gros slap (39'30). Anthony Miramond est sanctionné pour un faire trébucher (39'32). Et c'est Aurélien Sarzier qui ramène les siens à hauteur (3-3 à 39'50). Rageant.

Comme au premier tiers, les Chambériens sont les premiers sur la glace à l'entame de la troisième période. Il reste vingt minutes aux deux équipes pour se départager et prendre sans doute une très belle option pour la qualification. C'est Nice qui se met en action le plus rapidement, avec un engagement gagné et un très bon shoot de Tomas Banas, suivi d'un essai de Pascal Margerit. Martin Dubaj y va lui aussi d'un tir cadré, mais il faut une sortie lointaine de Patrik Åkerlund pour éviter le pire aux Niçois. Le fantôme toulonnais plane de plus en plus dans les têtes azuréennes. Nice presse tout de même plus que lors de la rencontre face aux Varois. Damien Laplace a une belle occasion, mais elle s'envole après avoir été détournée par la défense adverse (44'01). La prise de risque des locaux est patente. Elle profite presque à Sébastien Messon, repris in extremis par Anthony Miramond. Renaud Van den Abbeele donne lui aussi des sueurs froides au public : c'est Fort Alamo sur la cage des Aigles. Et les "Indiens" de Savoie trouvent un allié inattendu en la personne de Giani Sarcinelli, contraint à la faute sur une action brûlante (46'00). Plus de peur que de mal, la résistance s'organise dans la douleur, mais les Niçois laissent passer l'orage. Après quoi, le jeu s'équilibre une nouvelle fois et le KO manque de s'abattre plus d'une fois sur l'une ou l'autre des deux équipes.

C'est finalement Nice qui va craquer en premier. Sébastien Messon finit par marquer ce but qu'il attendait depuis longtemps, bien aidé en cela par Rol et Raymond (3-4 à 50'57). C'est un sale coup pour les Aigles, pourtant très disciplinés ce soir mais qui payent cash leur manque de réalisme offensif ... ou bien l'excellent comportement de Didier Drif. Pour sa part, Pascal Margerit refuse de se résoudre à une nouvelle défaite. Le capitaine niçois sauve un palet en zone défensive adverse, à l'extrême limite du hors-jeu. Il le fait tellement qu'il contraint Aurélien Sarzier à une obstruction. Le public se réveille et donne de la voix pour aider son équipe dans les moments difficiles du début de la supériorité numérique.. Il peut donc exulter quand Josef Hopjak signe l'égalisation, sur un superbe jeu collectif initié par Medhi Belhassen et Christophe Pérez (4-4 à 52'29). À partir de là, c'est au tour de Nice de mener un gros assaut sur la cage adverse. Le slap de Banas bute sur Drif. Un palet chaud termine dans le petit filet. Pascal Margerit loupe de très peu la concrétisation d'un rebond laissé sur un tir de Romain Laplace. Josef Hopjak manque une situation de deux contre deux avec Medhi Belhassen. Les deux plus grosses lignes des Aigles butent encore et toujours sur la défense savoyarde. Match terminé ? Non. À deux secondes de la fin, un monstre tir de Fabien Satonay fait une dernière fois trembler les tribunes de Jean-Bouin. Heureusement, Patrik Åkerlund sauve une dernière fois ses couleurs. Le match nul est logique. Il pourrait toutefois laisser des regrets aux deux équipes. Constat objectif au coup de sifflet final : aucune n'est encore qualifiée. Toulon, lui, est revenu à un point après sa victoire contre Reims (7-4). Derrière Annecy et Viry, la qualification se jouera entre ces trois clubs, les Rémois étant désormais mathématiquement hors course. Les matchs Nice-Toulon le 15 janvier et Chambéry-Toulon le 22 vaudront le déplacement.

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Michael Medioni (président de Nice) : "C'était un match de reprise. Les gars avaient deux entraînements dans les patins et on a fait une bonne partie. Le score n'est pas mauvais, même si on est un peu déçu quand on voit l'évolution et les buts qu'on a pris. C'est vous qui m'apprenez que Reims a été battu à Toulon et est désormais hors course. Ce que ça m'inspire ? Très sincèrement, je m'en moque. Cette saison, on bâtit quelque chose, on essaye de progresser. Si on a la chance de se qualifier, tant mieux. Sinon, tant pis, on jouera le play-down, en essayant de se maintenir, dans le droit objectif qu'on s'est fixé au départ."

Yves Cruz (attaquant de Nice) : "Je n'ai pas joué le troisième tiers, c'est dur de répondre à des questions sur le match. L'équipe d'en face ne m'a pas paru très forte. On a eu plein d'occasions et on a manqué de lucidité. Je pense qu'il faut être optimiste pour le match contre Toulon de la semaine prochaine. C'est le derby et on a largement l'équipe qu'il faut pour les battre. Derrière nos deux grosses lignes, nous, les blancs (la couleur des maillots d'entraînement de la troisième ligne, NDLR), on essaye d'acquérir un bon niveau. Ce soir, au deuxième tiers, on a eu des occasions aussi et je pense qu'en étant nous aussi au top samedi prochain, tout ira bien pour Nice. Ce soir, on n'a pas perdu, c'est l'essentiel."

Philippe Fontanel (président de Chambéry) : "On était venu ici pour ne pas perdre. Évidemment, je dis ça, et après un match nul, on est toujours un peu amer. En étant tout à fait honnête, je crois qu'on n'a pas trop à se plaindre du résultat. Nice a dominé et a été plus présent dans notre zone que nous dans la sienne. C'est une belle équipe, avec des jeunes plein de qualités et qui ont évidemment les défauts de leurs qualités. Je voudrais aussi remercier le club pour son accueil, car nous avons été très bien reçus, et ce n'est pas le cas partout. Mes gars n'étaient pas dans un grand jour, mais entre nous, Nice et Toulon, tout le monde reste dans la course et ça nous promet une fin passionnante. Mon ambition à moi est de créer un grand club de hockey en Savoie et, ayant la chance d'être élu à Chambéry, je dois dire que cela ouvre des portes. Je suis fier de dire que notre équipe n'est composée que de Français, dont quatre ou cinq joueurs que nous avons depuis l'école de glace. À terme, j'aimerais avoir une équipe composée d'au moins une moitié de Chambériens."

Alexandre Fauge (capitaine de Chambéry) : "Le match a été dur à se lancer, on a connu un début un peu bas de gamme. C'est monté en puissance par la suite. On termine avec une petite déception car on voulait la victoire. On peut malgré tout s'estimer heureux. Toulon a battu Reims ? Cela ne m'étonne pas. C'est une équipe très difficile à battre chez elle. Je ne pense pas à la qualification. Battons Annecy et Toulon et on verra après".

 

Nice - Chambéry 4-4 (1-1, 2-2, 1-1)

Samedi 8 janvier 2005 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Jean Catarino et Bernard Goffo.

Pénalités : Nice 6' (2', 2', 2'), Chambéry 26' (4'+10', 10', 2').

Évolution du score :

1-0 à 11'57" : Margerit assisté de Banas et R. Laplace (sup. num.)

1-1 à 14'32" : Van den Abbeele assisté d'A. Sarzier et Aye

2-1 à 21'36" : Belhassen assisté de Hopjak et Pérez

3-1 à 31'22" : Hopjak assisté de Margerit et D. Laplace

3-2 à 33'18" : Aye assisté de Fauge et A. Sarzier

3-3 à 39'50" : A. Sarzier assisté de Fauge et T. Fontanel (sup. num.)

3-4 à 50'57" : Séb. Messon assisté de Rol et Raymond

4-4 à 52'29" : Hopjak assisté de Pérez et Belhassen (sup. num.)

 

Retour au championnat de France de division 2