Nice - Viry-Chatillon (22 janvier 2005)

 

Match en retard de la douzième journée de la division 2, poule est.

C'est "grosse game" ce soir à la patinoire Jean-Bouin ! Déjà qualifiés pour la poule haute du championnat de D2, les Aigles de Nice accueillent l'équipe de Viry, un des favoris pour le titre final. Les deux points qui sanctionneront la victoire ont une importance capitale, sinon décisive : ils serviront pour la suite de la saison. Nice peut donc approcher les équipes de tête, Viry maintenir une forte pression sur le leader annecien.

Les Jets sont d'ailleurs les premiers dans la partie. On joue depuis moins d'une minute que, déjà, Kévin Dugas teste la mitaine de Patrik Åkerlund, sans souci pour le gardien suédois. En réplique, c'est Romain Laplace qui perce la défense viroise, mais l'attaquant est trop seul pour s'avérer dangereux. Le ton est donné : les deux équipes vont probablement se rendre coup pour coup. Le chassé-croisé se poursuit, et même à quatre contre cinq, à la suite d'une pénalité sifflée contre Anthony Miramond, Nice reste dangereux. De quoi ravir un public venu nombreux pour ce match en retard. En toute fin de prison, Viry est tout près d'ouvrir le score, avec une belle feinte de Cédric Gassiot, qui profite à Michael Marouillat. Plus de peur que de mal pour la défense azuréenne, à deux doigts de s'être laissée surprendre. Les Jets sont-ils en phase de décollage ? L'illusion est de courte durée. Probablement trop confiants, ils sont cloués au sol par un Damien Laplace opportuniste, qui profite d'une mauvaise relance adverse pour porter l'estocade (1-0 à 7'37). Les Niçois s'offrent alors de beaux mouvements, des tentatives signées David Zaina et Romain Laplace passant tout près des filets.

C'est également sur une erreur défensive que Viry revient dans la partie.. En deux temps, mais pas trois mouvements, Mathias Arnaud remet ses coéquipiers dans le sens de la marche (1-1 à 10'36). Il y a alors le feu dans la défense niçoise et les locaux sont une nouvelle fois surpris par la patrouille, quand Zaina écope de la deuxième pénalité du match (11'43). Le jeu de puissance s'installe bien, mais offre aussi quelques espaces de contre aux joueurs de Stan Sutor, qui manque d'en profiter par Jozef Hopjak, lancé par Yves Cruz. La pénalité est tuée. Le jeu s'équilibre de nouveau, la vista offensive des frères Laplace étant imitée par l'opportunisme de garçons comme Bertrand Danton ou Arnaud François. Et c'est finalement Nice qui reprend l'avantage : un super mouvement de Jozef Hopjak met la défense des Jets dans le vent, le palet atterrit dans la palette d'Yves Cruz et est repris par Medhi Belhassen. Un grand pont plus loin, le numéro 3 niçois signe un but d'anthologie. Les actions se raréfient à présent, mais ça patine fort, très fort, sur la glace de Jean-Bouin ! La dernière action de ce premier tiers est viroise. Après avoir semé Christophe Perez, Kévin Ledoux fait le tour de la cage à la recherche d'un trou de souris. Or, de trou de souris, il n'y a pas, grâce à la classe d'un Åkerlund plus félin que jamais. Nice rejoint donc les vestiaires avec un but d'avance.

Les coéquipiers de Pascal Margerit ont souvent fonctionné au moral cette saison. En l'absence de leur capitaine emblématique, ils font mieux que se défendre et attaquent la deuxième période tambour battant. Oubliant son pote Perez décalé, Cédric Jalet s'offre un tir cadré, mais le "missile" n'est pas assez puissant (21'04). Durant pratiquement les cinq premières minutes, c'est par leur vitesse de patinage que s'illustrent les deux équipes, plus que par leur réalisme offensif. Le jeu est très ouvert, jusqu'à ce que Martin Dubaj, auteur d'un coup de coude, laisse à nouveau ses coéquipiers à quatre. Fort heureusement pour les locaux, les occasions de Viry ne vont pas au fond. Tour à tour, les deux Kévin - Dugas et Ledoux - butent sur Åkerlund. Il faut ensuite tout le courage de Christophe Perez pour se jeter et détourner un palet dangereux. Débordé un peu après, le jeune défenseur manque de peu de laisser Clément Masson marquer (28'13). Viry est passé à la vitesse supérieure, ce qui n'empêche pas les frangins Laplace d'orchestrer un contre, pas loin de porter le score à 3-1. Las ! Dans la foulée, c'est Giani Sarcinelli qui est envoyé en prison. Les Jets ne tardent pas en profiter, et Clément Masson ramène les deux équipes à parité (2-2 à 30'18).

Nice a perdu le fil. L'égalisation déconcerte tant les Aigles qu'ils encaissent très vite un nouveau but. Sur un contre rapidement joué, Jérémy Buigues décale parfaitement Clément Masson (encore lui !), lequel ne se prive pas pour signer un doublé (2-3 à 31'46). C'est la douche froide pour les hommes de Stan Sutor. Viry est clairement passé à la vitesse supérieure et n'est pas très facile à stopper, même si Romain Laplace s'offre un bon tir, malheureusement non cadré. Dans la foulée, David Zaina zigzague dans la défense adverse mais, au terme d'un petit exploit personnel, ne peut faire fructifier ses belles dispositions techniques. À l'inverse, ce sont les Jets qui passent tout près de porter l'écart à deux buts, grâce notamment à la vista d'un Clément Masson décidément très en jambes. Coup sur coup, l'arbitre décide alors d'appeler une pénalité contre Marouillat et Astic : Nice se retrouve donc en supériorité numérique et son public veut croire à une nouvelle égalisation. Il n'en est rien. Sur un contre rondement mené, alors qu'il est sorti de prison depuis une poignée de secondes, Mickaël Marouillat prend un bon shoot sur Åkerlund. Le gardien des Aigles laisse un rebond et s'avoue battu sur la reprise du joueur virois (2-4 à 38'47). La colère des locaux est palpable, mais elle ne change rien à l'affaire. Nice vient d'encaisser un sévère 3-0 en vingt minutes..

À l'ouverture du troisième tiers, les Jets ont bien senti la menace et tentent donc de tuer dans l'œuf toute velléité de révolte niçoise. Un peu dilettantes dans le jeu, ils n'en contrôlent pas moins les opérations. Dans ce match très correct, l'arbitre estime tout de même que la crosse d'Olivier Roujon est un peu haute lors d'un contact avec Zaina. C'est l'heure du show slovaque: après une bonne tentative de Tomas Banas, Jozef Hopjak peut envoyer un palet à Yves Cruz, qui offre une bien belle assistance à Martin Dubaj (3-4 à 43'10). Le but semble d'abord piquer à vif les esprits virois, mais c'est désormais du côté des Aigles que la motivation est la plus nette. Il va tout de même falloir prendre garde aux excès de confiance, puisque une pénalité est appelée à l'encontre de Banas (45'00). Bon an mal an, les locaux serrent la garde et négocient bien leurs deux minutes d'infériorité. Malgré quelques occasions adverses, ils ne sont pas loin de lancer Anthony Miramond pour un contre dévastateur. Le score reste finalement inchangé. Le jeu à quatre contre cinq laisse tout de même des traces et c'est bien Viry qui reprend un léger ascendant physique. Nice n'est pas à la rue, loin s'en faut, mais s'offre objectivement moins d'occasions franches que son adversaire.

À croire décidément que Martin Dubaj a décidé d'épater la galerie ! Loin des buts, et tout seul comme un grand, le Slovaque envoie un missile se loger dans la cage de Francis Larivée (4-4 à 51'07). Comme ses coéquipiers, comme une bonne partie du public, le Québécois n'a strictement rien vu venir. Quel match de folie ! Il reste moins de dix minutes et les deux clubs n'arrivent toujours pas à se départager. Les Niçois sont-ils pour autant relancés ? Malheureusement pour eux, les Jets en décident autrement. Remontés comme des coucous, ils multiplient les tirs sur la cage de l'infortuné Patrik Åkerlund. C'est finalement Mathias Arnaud qui trouve la solution à l'issue de ce pilonnage en règle (4-5 à 52'18). Clément Masson, encore et toujours, loupe de peu le grand écart dans la foulée. Alors, enfin, le jeu azuréen s'organise, les joueurs temporisent et tentent non plus l'exploit individuel, mais le joli but collectif. Hopjak relève trop son tir, Miramond loupe une passe, mais Nice cherche à l'évidence à construire. C'est un siège qui est mené sur la cage viroise.. La défense banlieusarde serre les boulons et joue le contre, sans plus de succès. Jérémy Buigues fait passer un frisson dans les travées de Jean-Bouin (58'15), pas rassurées ensuite sur un nouvel échec de Hopjak. L'heure tourne et il semble désormais temps de faire sortir le gardien du côté niçois. Problème : les visiteurs jouent parfaitement le coup et maintiennent le jeu dans la zone défensive des Aigles. Åkerlund reste désespérément scotché à sa cage. 3, 2, 1, 0 : le buzzer, implacable, impose finalement sa loi. Les Niçois peuvent se consoler : malgré la difficulté de la tâche, malgré la défaite, ils ont signé un de leurs plus beaux matchs cette saison. Les Virois, eux, prennent les deux points qu'ils étaient probablement venus chercher.

Compte-rendu signé Martin de Kerimel

 

Commentaires d'après-match

Stan Sutor (entraîneur de Nice) : "On a fait quelques erreurs individuelles, qui nous ont obligé à ouvrir le jeu. On s'est fait prendre en contre, par la force des choses. Cela dit, à 4-2, on n'a pas lâché et les gars ont montré une grosse volonté. Cela fait plaisir, on est bien revenu dans le match. Ensuite, on prend ce cinquième but un peu facilement. Je pense qu'on a une équipe d'avenir. N'oublions pas que ce soir, il nous manque Pascal, et que, malgré tout, les jeunes se sont battus. Cela prouve qu'on a le potentiel, c'est prometteur pour l'avenir. Maintenant, les matchs, on va les prendre les uns après les autres. Je connais le nom de nos futurs adversaires, quelques joueurs aussi, mais je ne peux pas dire que je connais les équipes. C'est contre des clubs de haut niveau que nous pourrons progresser. Notre objectif est atteint, prenons simplement du plaisir."

Medhi Belhassen (attaquant de Nice) : "On a fait un bon premier tiers-temps. On avait pour consigne de jouer physique et on est parti en confiance. Au deuxième tiers, on devait continuer comme ça. Je ne dirais pas qu'on s'est relâché. On prend des buts sur des erreurs individuelles, car, collectivement, ça allait. Finalement, ça s'est joué à peu de choses. On a pris aussi beaucoup de pénalités, ça a joué contre nous. Pour nous, c'est toujours mieux de jouer contre des équipes du haut du tableau. On voit que les erreurs, on les paye cash. Maintenant, on ne va pas se mettre de pression inutile. Le match de ce soir est de bon augure pour la suite."

Romain Danton (attaquant de Viry) : "C'était un beau match, entre deux équipes de jeunes. Il y avait du suspense, c'était sympa à jouer. Cela m'a fait plaisir de jouer contre Medhi, mon cousin. Il nous a mis un beau but, j'étais fier mais je ne pouvais pas trop le montrer. Je connaissais aussi les Laplace et Miramond, on a tous joué ensemble en banlieue parisienne. Je souhaite bonne chance à Nice pour la suite. Notre objectif à nous, c'est la montée en D1, sinon on va perdre des joueurs. Bon, on va partir avec neuf points en play-off, et Annecy en a onze. Peut-être qu'on aura le barrage. On a le calendrier le plus favorable, je pense."

 

Nice - Viry-Chatillon 4-5 (2-1, 0-3, 2-1)

Samedi 22 janvier 2005 à 19h15 à la patinoire Jean-Bouin.

Arbitrage de Roy de Tao et Karim Smaïn.

Pénalités : Nice 10' (4', 4', 2'), Viry-Chatillon 6' (0', 4', 2').

Évolution du score :

1-0 à 07'37" : D. Laplace assisté de Miramond et R. Laplace

1-1 à 10'36" : Arnaud assisté de K. Dugas

2-1 à 15'41" : Belhassen assisté de Cruz et Hopjak

2-2 à 30'18" : Masson assisté de O. Roujon et Ledoux (sup. num.)

2-3 à 31'46" : Masson assisté de Buigues

2-4 à 38'47" : Marouillat assisté de Arnaud (inf. num.)

3-4 à 43'10" : Dubaj assisté de Cruz et Hopjak (sup. num.)

4-4 à 51'07" : Dubaj

4-5 à 52'18" : Arnaud

 

Retour au championnat de France de division 2