Autriche - Belarus (2 mai 2005)

 

Championnats du monde 2005, premier tour, groupe A.

C'est le match à ne pas perdre pour les deux équipes sous peine de se retrouver en poule de relégation (qui revenait à tirer au sort les relégués avec le Japon protégé, mais Dieu merci ce n'est plus le cas...). Glen Hanlon, le nouveau coach canadien de la Biélorussie, a beau dire que l'Autriche est favorite juste avant le match, son équipe serait-elle la surprise de ce Mondial. Tels qu'ils jouent ce soir, et quand on sait le match qu'ils ont fait contre la Slovaquie, ces Biélorusses ne semblent pas être descendus en division I, ou en tout cas n'en ont pas gardé de séquelles, tant ils sont vifs.

Andreï Mezin est de nouveau aligné dans les cages après avoir essuyé plus de cinquante tirs slovaques dans le premier match des championnats du monde, perdu 2-1. Le match est à peine débuté que Kostitsyn trouve le chemin de la prison. Quelques lancers semblent mettre tout de suite à mal la défense biélorusse mais Mike Stewart prend à son tour une pénalité qui vient annuler tout ça.

Les biélorusses tentent souvent le même schéma en supériorité, avec Vladimir Tsyplakov dans le rôle du "Gretzky derrière la cage", et sur un rebond laissé par Brückler, Mikhail Grabovsky ouvre le score (1-0 à 14'41"). Alors que son équipe est en infériorité, Zhurik se prend une pénalité ; les Autrichiens vont pouvoir jouer à cinq contre trois pendant quarante-quatre secondes, mais là où les Russes faisaient mouche au premier lancer par Markov lors du premier match de cette même journée, les Autrichiens ne parviennent pas à placer le moindre tir sur Mezin. C'est certainement un des tournants du match (déjà ?) qui illustre bien l'irréalisme offensive autrichien ce soir. La suite n'est qu'efficacité biélorusse (surtout celle d'un joueur). Il y a bien quelques contres autrichiens mais ils ne sont guère dangereux pour Mezin

Vingt-neuvième minute : un astucieux jeu en triangle dans le coin avec Tsyplakov et Koltsov permet à Grabovsky de se retrouver au rond d'engagement seul face à Brückler, qu'il bat d'un lancer rapide. Il saute alors instantanément à pieds joints derrière la cage autrichienne, fou de joie. Sur une énième pénalité, Zadalenov trompe le gardien après une passe transversale (3-0 à 38'53").

La troisième période débute et la situation semble bien compromise pour les Autrichiens qui n'y croient plus, alors que tout est possible en hockey pourtant. Grabovsky en ajoute un troisième lorsqu'il fusille à bout portant Brückler après un cafouillage dans le slot : un vrai but de "campeur" (4-0 à 44'19"). Et même un quatrième en déviant un palet dans l'axe après un tir d'Erkovich (5-0 à 49'43"). Ce soir assurément, Bernd Brückler n'était pas dans un bon jour et les Biélorusses ou plutôt Grabovsky étaient bien trop efficaces.

Mais qui est donc ce mystérieux joueur ? Vous n'attendez plus que ça, je le sais : né en 1984, Mikhaïl Grabovsky est l'un des espoirs biélorusses les plus cotés. Il ne vient pas de mettre un quadruplé par hasard, vous pensez bien ! Il a d'ores et déjà été drafté par les Canadiens de Montréal, comme Kostitsyn, et est une des révélations de la Superliga puisque pour sa deuxième saison avec le Neftelkhimik Nijnekamsk, il en est devenu le meilleur marqueur. Un joueur à suivre, donc...

Les Autrichiens sont tombés de haut ce soir - peut-être ont-ils cru après leur bonne prestation contre la Russie samedi que les Biélorusses serait un moins gros morceau. Erreur car chaque match est très différent !

Le match nul de la Russie et de la Slovaquie (3-3 cet après-midi) condamne l'Autriche au tour de relégation dans SON Mondial puisque ces deux équipes ont trois points (le Bélarus en a deux, l'Autriche zéro) alors qu'il reste un match contre les Slovaques. Ça risque de "barder" en Autriche dans les prochains jours...

Sans surprise, Mikhaïl Grabovsky est élu meilleur joueur du match pour les Biélorusses, mais comment choisir un Autrichien comme meilleur de son équipe après cette déroute. C'est à Mike Stewart que revient ce "simili de prix", un défenseur canadien tout juste naturalisé de la quatrième ligne dont le mérite est de n'avoir pas été présent sur la glace lors des buts encaissés.

Compte-rendu signé Maximilien Aspelin

 

Commentaires d'après-match

Herbert Pöck (entraîneur de l'Autriche) : "Tout le monde connaissait l'importance de ce match. Au début du tournoi, nous voulions tout faire pour éviter la poule de relégation, et ce match était déterminant. Hélas, nous l'avons raté de bout en bout, à l'exception peut-être d'une courte période au tout début. Ensuite, et jusqu'à la sirène, les Biélorusses ont fait ce qu'ils ont voulu. Nous savions qu'ils avaient un excellent gardien, nous voulions donc tirer autant que possible, mais leur défense ne nous a pas laissé faire. Par contre, la nôtre a capitulé devant leurs attaquants. Notre unique objectif restant est le maintien, je pense que les joueurs y sont déterminés."

Glen Hanlon (entraîneur du Bélarus) : "Je veux féliciter les supporters autrichiens, qui ont démontré leur dévotion pour leur équipe en continuant à l'encourager même quand la défaite était acquise. Ce succès est la continuation directe du match contre les Slovaques. Mezin a inspiré confiance à ses partenaires. Ils ont joué libérés et ont été excellents, y compris dans les unités spéciales, ce qui est particulièrement satisfaisant. Il ne sert à rien de revenir sur la moyenne d'un but marqué par match pendant la préparation, les enjeux sont différents et la comparaison n'a pas de sens. Prenez Grabovsky : j'ai entendu des reproches répétés sur le régime trop tranquille auquel je l'astreignais. Mais ce match a beaucoup plus de valeur que s'il avait réussi un quadruplé en amical."

 

Autriche - Bélarus 0-5 (0-1, 0-2, 0-2)

Lundi 2 mai 2005 à 20h15 à la Stadthalle de Vienne.

Arbitrage de Milan Minar (TCH) assisté de Joacim Karlsson (SUE) et Karol Popovic (SVK).

Tirs : Autriche 29 (7, 12, 10), Bélarus 31 (11, 9, 11).

Engagements : Autriche 40 (15, 15, 10), Bélarus 35 (9, 13, 13).

Pénalités : Autriche 18' (6', 4', 8'), Bélarus 14' (6', 6', 2').

Évolution du score :

0-1 à 10'41" : Grabovsky assisté de Mikulchik et Koltsov (sup. num.)

0-2 à 29'34" : Grabovsky assisté de Koltsov et Tsyplakov

0-3 à 38'58" : Zadelenov assisté de Svita et Skabelka

0-4 à 44'19" : Grabovsky assisté de Koltsov et Bashko (sup. num.)

0-5 à 49'43" : Grabovsky assisté d'Erkovich et Tsyplakov (sup. num.)

 

Autriche

Gardien : Bernd Brückler.

Défenseurs : Martin Ulrich - Gerhard Unterluggauer ; Emanuel Viveiros - André Lakos ; Philippe Lakos - Robert Lukas ; Mike Stewart.

Attaquants : Gerald Ressmann - Raimund Divis - Mathias Trattnig ; Oliver Setzinger - Dieter Kalt (C) - Daniel Welser ; Markus Peintner - Roland Kaspitz - Christoph Harand ; Patrick Harand - Mario Schaden - David Schuller.

Remplaçants : Patrick Machreich (G), Philippe Horsky.

Bélarus

Gardien : Andreï Mezin.

Défenseurs : Aleksandr Makritsky - Andreï Bashko ; Sergueï Erkovich - Oleg Mikulchik ; Vladimir Svito - Aleksandr Zhurik ; Aleksandr Radzinski - Vladimir Kopat.

Attaquants : Vladimir Tsyplakov (C) - Mikhaïl Grabovski - Konstantin Koltsov ; Andreï Kostsitsyn - Siarheï Zadzialionov - Andreï Skabelka ; Dmitri Mialeshka - Alekseï Krutsikov - Dmitri Dudik ; Alekseï Ugarov - Alekseï Strakhov.

Remplaçant : Sergueï Shabanov (G).

 

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