Allemagne - Autriche (6 mai 2005)

 

Championnats du monde 2005, poule de relégation.

Le duel germanique était peut-être attendu, mais certainement pas en poule de relégation... L'Autriche a domicile a déjà manqué son mondial, alors que l'Allemagne, considérée parfois comme la huitième nation mondiale, s'est faite surprendre lors de la première phase. Dans le staff allemand qui est un peu sous observation, on voit que Bernie Englbrecht fait sa réapparition sur le banc. Alors qu'il est normalement entraîneur-adjoint, il avait été envoyé en tribunes pendant tout le premier tour pour enregistrer les rencontres, peut-être le signe d'une collaboration difficile entre Poss et ses assistants. Finalement, on a trouvé quelqu'un d'autre dans la délégation allemande capable de tenir une caméra, et il reprend donc son poste.

Les Allemands restent sur une grosse désillusion face aux Suisses (1-5) aussi commencent-ils avec la rage au ventre. Plus concentrés et plus sérieux, ils dominent les deux côtés de la glace, mettant d'entrée la pression sur l'Autriche. Fort logiquement, l'ouverture du score vient récompenser ce travail de sape. Sven Felski lance une passe depuis le coin, un centre repris en puissance par Klaus Kathan, qui fait ses débuts dans le tournoi à la place du très décevant Morczinietz. Deux minutes plus tard, Christoph Harand tente d'égaliser sur une action similaire mais sa déviation manque le poteau de quelques centimètres. La domination allemande se confirme en jeu de puissance. Bernd Brückler, le gardien de l'université du Wisconsin, doit s'employer sur un lancer du poignet à bout portant de Daniel Kreutzer, puis sur un tir de loin de Stefan Schauer. Enfin, Christoph Schubert envoie un slap puissant de la bleue, sans plus de réussite. Malgré quelques erreurs techniques et quelques difficultés d'adaptation alors qu'il vient de débarquer comme joker, Schubert se signale par plusieurs charges appuyées. Toujours au-dessus du lot, les Allemands doublent la mise au quart d'heure de jeu avec une interception d'Alexander Barta au cercle d'engagement pour un tir côté mitaine. À 2-0, le public autrichien est quelque peu douché...

Le jeu a cependant tendance à s'équilibrer en deuxième période. L'Allemagne tente de gérer son avance alors que l'Autriche sort timidement de sa défense. Christoph Harand sert ainsi Roland Kaspitz devant la cage mais Müller sauve son camp. La roue tourne et à la troisième minute, André Lakos sort de sa défense pour semer le trouble dans l'arrière-garde adverse. Débordant sur la droite, il repique au centre et envoie le palet en hauteur côté crosse pour la réduction du score. L'Allemagne contient le jeu avec une domination en zone offensive, mais l'écart se réduit peu à peu. Sven Felski déborde en deux contre un mais ne trouve pas le cadre. En fin de période, Brückler stoppe avec autorité une tentative de Jan Benda derrière la cage. La contre-attaque de Dieter Kalt est cinglante, avec une accélération sur la droite et un lancer balayé ras-glace que Müller a toutes les peines du monde à bloquer de la jambière droite. Benda supplée ensuite son gardien en interceptant un palet sur un 2 contre 1 dans les dernières secondes...

Le troisième tiers poursuit la tendance. La domination autrichienne est sans partage avec une avalanche de lancers dangereux. Müller repousse l'inéluctable jusqu'à la moitié de la période. Le jeu de puissance autrichien crée l'égalisation lorsque le tir d'André Lakos est détourné par Daniel Welser, planté dans l'enclave. Le public porte son équipe sur la fin du match, notamment sur une percée d'Oliver Setzinger, qui ne parvient pas à lancer du revers. Puis Matthias Trattnig se promène côté droit avec un tir entre les jambières bien bloqué par Müller. Les Autrichiens se découvrent pour forcer leur chance, et Jan Benda a l'occasion de tuer le match en contre. Sa tentative à bout portant n'inquiète pas Brückler, l'attaquant allemand étant bien mis en échec au moment du lancer.

Au final, un 2-2 qui n'arrange personne mais reflète bien les deux tendances du match. Ce qui constituait aux dires des experts le sommet de la poule de relégation a logiquement débouché sur un match nul, qui contraint malgré tout les deux équipes au sans-faute face aux Slovènes et aux Danois.

Élus meilleurs joueurs du match : André Lakos pour l'Autriche et Klaus Kathan pour l'Allemagne.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match :

Greg Poss (entraîneur de l'Allemagne) : "Nous avions le moral en berne après la défaite d'hier contre la Suisse, et nous avons peu dormi. C'est sans doute ce qui explique que nous ayons progressivement baissé de rythme dans ce match. Ce n'est pas une surprise que Klaus Kathan, qui était frais, ait fait la différence. En poule de relégation, le hockey est rarement beau à voir. Il est juste question de points."

Herbert Pöck (entraîneur de l'Autriche) : "Nous avons pris le pire départ possible. Être mené de deux buts a été un choc, l'équipe avait perdu son assurance. Nous n'arrivions pas à trouver l'équilibre entre une défense agressive et la passivité. Notre premier but nous a réveillés, et après l'égalisation, nous avons eu les meilleures occasions. Mais nous pouvons être heureux du nul au vu de la première moitié du match. Les deux dernières rencontres à Innsbruck seront difficiles et palpitantes, il faudra jouer comme lors de la dernière demi-heure. Contre le Danemark, ce sera du cinquante-cinquante."

Dieter Kalt (capitaine de l'Autriche) : "C'était une grosse performance, surtout pour le moral. L'Allemagne était très supérieure au début, mais nous avons pris le match en mains à partir du deuxième tiers-temps. Gagner un point est un bon départ dans cette poule de relégation. Les journalistes allemands doivent descendre de leur piédestal, car on ne peut pas gagner contre le Kazakhstan, le Bélarus et même l'Autriche avec des performances moyennes."

 

Allemagne - Autriche 2-2 (2-0, 0-1, 0-1)

Vendredi 6 mai 2005 à 16h15 à la Stadthalle de Vienne. 6150 spectateurs.

Arbitrage de Rob Matsuoka (TCH) assisté de Derek Doucette (CAN) et Sergueï Shelyanin (RUS).

Tirs : Allemagne 27 (15, 8, 4), Autriche 28 (8, 9, 11).

Pénalités : Allemagne 12' (2', 4', 6'), Autriche 10' (4', 6', 0').

Évolution du score :

1-0 à 02'42" : Kathan assisté de Felski et Barta

2-0 à 16'09" : Barta assisté de Kathan

2-1 à 22'24" : A. Lakos assisté de Welser et Setzinger

2-2 à 51'06" : Welser assisté d'A. Lakos et Viveiros (sup. num.)

 

Allemagne

Gardien : Robert Müller.

Défenseurs : Christian Ehrhoff - Christoph Schubert ; Lasse Kopitz - Stephan Retzer ; Michael Bakos - Andreas Renz ; Nico Pyka - Stefan Schauer.

Attaquants : Daniel Kreutzer - Marcel Goc - Petr Fical ; Tomas Martinec - Jan Benda - Jochen Hecht ; Eduard Lewandowski - Tino Boos - Sebastian Furchner ; Sven Felski - Alexander Barta - Klaus Kathan.

Remplaçants : Oliver Jonas (G), Andreas Morczinietz.

Autriche

Gardien : Bernd Brückler.

Défenseurs : Martin Ulrich - Gerhard Unterluggauer ; Emanuel Viveiros - André Lakos ; Philippe Lakos - Robert Lukas.

Attaquants : Oliver Setzinger - Dieter Kalt - Daniel Welser ; Gerald Ressmann - Thomas Pöck - Mathias Trattnig ; Markus Peintner - Roland Kaspitz - Christoph Harand ; Raimund Divis - Mario Schaden - David Schuller.

Remplaçants : Patrick Machreich (G), Patrick Harand, Mike Stewart.

 

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