Championnats du monde 2005, deuxième tour, groupe F.

Choc au sommet entre deux prétendants au titre. La Suède est très impressionnante depuis le début du tournoi et a marqué les esprits avec son succès face aux Canadiens. Les États-Unis, médaillés l'an passé comme la Suède, ont rajeuni l'effectif et titularisent ainsi Zach Parisé, qui a brillé cette saison en ligue américaine avec Albany.

Le début de période est très serré. Les deux formations se livrent un duel physique ponctué de mises en échec sévères. Rick DiPietro confirme ses prestations avec un début de partie remarquable. Il parvient à museler l'attaque adverse sur une pénalité de Legwand, aidé il est vrai par l'indiscipline de Påhlsson qui annule l'avantage numérique. Puis Parrish et Roach se succèdent sur le banc de la prison, mais encore une fois le gardien américain se montre le plus solide. La défense américaine limite les lancers adverses et DiPietro multiplie les relances dangereuses grâce à un superbe jeu à la crosse. À quelques secondes de la fin de période, une contre-attaque américaine fait mouche. Aaron Miller tente sa chance sur Lundqvist, mais le tir est dévié par le joker de la deuxième phase Johan Franzen qui tente de se saisir du palet avec le gant. Le gardien, pris à contre-pied, laisse un rebond, et l'inévitable Mike Knuble, qui connaît bien le jeu suédois pour avoir passé la saison à Linköping, le récupère et ouvre la marque. Les Américains concluent ainsi sur une bonne note une période assez terne car verrouillée.

Le deuxième tiers-temps est similaire. La Tre Kronor se heurte à une défense intraitable et sérieuse. Lorsqu'Erik Cole est sanctionné pour retenir, DiPietro réussit une spectaculaire relance longue distance pour envoyer Yan Stastny en échappée. Le jeune attaquant ne manque pas l'occasion de doubler la mise, son second but en infériorité numérique dans le tournoi. La Suède, sonnée, essaie de revenir au score mais se fait à nouveau piéger en contre quelques secondes plus tard. Knuble dégage son camp, le palet rebondit sur la balustrade et profite à Erik Cole qui déborde pour un tir en lucarne depuis le cercle gauche, côté crosse. La situation devient extrêmement favorable aux États-Unis, vigilants malgré tout car la Suède a déjà remonté un handicap conséquent face au Canada... Henrik Lundqvist doit cependant s'illustrer sur un deux-contre-un par un bel arrêt du gant pour maintenir l'espoir, même si le 3-0 est déjà lourd.

Le gardien suédois doit d'ailleurs s'imposer une nouvelle fois sur une contre-attaque à deux contre un et un lancer ras-glace. Erik Cole s'impose pourtant en début de troisième tiers-temps, ajustant une passe parfaite pour Mike Modano. Le capitaine américain, qui retrouve de plus en plus son hockey dans ce tournoi et dont la ligne a dominé le jeu, trompe Lundqvist entre les jambières depuis le cercle droit. Il ne faut qu'une minute aux États-Unis de porter leur avantage à 5-0, une véritable leçon de réalisme. Zach Parisé, depuis sa zone, lance ainsi en échappée son coéquipier aux River Rats d'Albany, Brian Gionta, le petit ailier exploitant immédiatement l'aubaine. Un succès pour cette ligne de petits gabarits, très dangereux tout au long du match. Rick DiPietro manque malgré tout le blanchissage lorsque Johan Franzen réduit la marque à dix minutes de la fin, en angle fermé, trop tard cependant pour espérer le moindre retour. Les Suédois sont fatigués et dominés au troisième tiers.

Les États-Unis remportent ainsi une victoire précieuse et impressionnante, exploitant parfaitement les règlements internationaux. Trois buts sont ainsi marqués sur des longues passes autorisées par la suppression de la ligne rouge. La Suède en revanche paie sans doute l'usure physique du match remporté la veille face au Canada, ainsi que son inefficacité en avantage numérique (0 sur 7). Henrik Lundqvist ne fut pas particulièrement convaincant même si la défense scandinave fut encore plus décevante...

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match :

Peter Laviolette (entraîneur des États-Unis) : "C'était une victoire importante pour nous. Nous avons affronté la Suède au bon moment. J'étais à leur match contre le Canada et ils y ont laissé des forces. Nous l'avons tourné à notre avantage avec un bon jeu en infériorité. Nous avons réussi de bonnes séquences offensives. Qui choisir ? Le meilleur gardien du tournoi l'an passé [Conklin] ou celui qui a fait un gros match ce soir [DiPietro] ? Je ne pense pas que l'un ait dominé l'autre, donc nous prendrons match après match."

Rick DiPietro (gardien des États-Unis) : "J'ai jeté un coup d'œil rapide. Au début, je voulais simplement dégager et gagner du temps. Mais c'est là que j'ai vu Yan Stastny... Il a fait un très bon travail en échappée. C'est sympa d'avoir une glace plus grande et jouer sans ligne rouge, j'aimais ça à la Boston University. C'était un gros match et réussir une telle performance est un point positif pour notre moral."

Mike Knuble (attaquant des États-Unis) : "Nous avons limité les espaces pour les empêcher d'arriver en pleine vitesse. Vous devez toujours jouer physique face à eux ou ils domineront le match. C'est ce que nous avons fait ce soir, avec un bon taux de réussite en attaque."

Bengt-Åke Gustafsson (entraîneur de la Suède) : "Nous avons rencontré une bonne équipe. Nous manquions de mordant car nous avions utilisé beaucoup d'énergie, physiquement et mentalement face au Canada. Les États-Unis ont profité de nos erreurs et ont joué solidement derrière, exploitant leurs contre-attaques."

Suède - États-Unis 1-5 (0-1, 0-2, 1-2)

Dimanche 8 mai 2005 à 20h15 à la Eisolympiahalle d'Innsbruck. 4708 spectateurs.

Arbitrage de Richard Schütz (ALL) assisté de Stefan Fonselius (FIN) et Andreï Vasko (BLR).

Pénalités : Suède 8' (2', 2', 4'), États-Unis 16' (6', 4', 6').

Tirs : Suède 28 (9, 9, 10), États-Unis 20 (6, 7, 7).

Évolution du score :

0-1 à 19'42" : Knuble assisté de Miller et Modano

0-2 à 26'21" : Stastny assisté de DiPietro (inf. num.)

0-3 à 27'40" : Cole assisté de Knuble

0-4 à 47'39" : Modano assisté de Roach

0-5 à 48'43" : Gionta assisté de Parisé

1-5 à 50'23" : Franzen assisté de Höglund et J. Jönsson

Gardien : Henrik Lundqvist.

Défenseurs : Niklas Kronwall - Christian Bäckman ; Thomas Rhodin - Kenny Jönsson ; Ronnie Sundin - Magnus Johansson ; Mattias Norström.

Attaquants : Daniel Alfredsson - Samuel Påhlsson - Per-Johan Axelsson ; Mattias Weinhandl - Henrik Zetterberg - Jonathan Hedström ; Daniel Sedin - Mikael Samuelsson - Henrik Sedin ; Johan Franzen - Jonas Höglund - Jörgen Jönsson ; Magnus Kahnberg.

Remplaçant : Johan Holmqvist (G). Absents : Sanny Lindström, Peter Nordström (surnuméraires).

Gardien : Rick DiPietro.

Défenseurs : Hal Gill - John-Michael Liles ; Paul Martin - Aaron Miller ; Jordan Leopold - Andy Roach ; Brett Hauer.

Attaquants : Mike Knuble - Mike Modano - Erik Cole ; Richard Park - Doug Weight - Mark Parrish ; Yan Stastny - Zach Parisé - Brian Gionta ; Mike York - David Legwand - Jeff Halpern ; Adam Hall.

Remplaçant : Ty Conklin (G). Absents : Richard Park, Ryan Suter (surnuméraires).

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