République Tchèque - Russie (8 mai 2005)

 

Championnats du monde 2005, deuxième phase, groupe E.

Après l'évocation par Vladimir Krikunov de la possibilité d'envoyer Ilya Kovalchuk en tribunes, celui-ci s'est défendu dans la presse en expliquant qu'il ne pensait pas être celui qui méritait le plus une telle sanction, d'autant qu'il n'a jamais fini un match avec une fiche négative. Le jour du match, pourtant, une rumeur annonce que ce sont Kovalchuk et Zinoviev qui seront les réservistes lors du match contre les Tchèques, et elle est répercutée par de nombreuses agences de presse. Mais cette information est fausse, car Krikunov a en fait mis de côté Aleksandr Ovechkin et Fedor Fedorov... L'avant-match est bien plus calme chez les Tchèques. Forts de leur succès 5-1 sur la Slovaquie la veille, ils sont dans de bien meilleures dispositions malgré la fatigue.

Maksim Sokolov doit s'employer d'entrée dans un match vivant et rythmé. Vaclav Prospal se crée deux occasions sur la même présence mais le portier russe est bien présent sur son échappée puis sur son tir du revers consécutif à une passe de Jaromir Jagr. Les Russes mettent cinq bonnes minutes à rentrer dans le match, ce qui n'est pas suffisant pour gêner les Tchèques.

Jagr manque de peu le premier but, servi par Straka derrière la cage. Ce n'est que partie remise. Denisov sort deux minutes et Jagr perturbe la défense. Il feinte un tir de la droite mais sert David Vyborny pour le but, malgré un plongeon désespéré de Sokolov et un défense de Vyshedkevich. La troisième ligne tchèque fait par la suite passer des frissons dans l'arrière-garde russe, grâce au travail du défenseur Marek Zidlicky. De l'autre côté, les exploits individuels de Kovalev ou Afinogenov ne suffisent pas.

La deuxième période est à l'image de la première avec un jeu rythmé, alternant phases d'attaque et de défense. Jagr reste de côté, se ressentant toujours de son doigt cassé. La Russie bloque la zone neutre, jouant curieusement la défense alors qu'elle est menée. Tomas Vokoun réalise son arrêt le plus sérieux sur un lancer puissant de Kovalchuk dans l'axe. En face, Sokolov n'est pas en reste avec un spectaculaire sauvetage sur Petr Sykora qui remet son équipe dans la partie. Vokoun s'illustre à nouveau face à Zinoviev, oublié par la défense sur sa droite après un gros travail de Kozlov. Kovalev tente sa chance à son tour, sans plus de succès. Les occasions se multiplient mais le score reste à 1-0 jusqu'à la trente-troisième minute. Le deuxième avantage numérique russe est le bon. Kaberle ne peut qu'assister depuis la prison au beau mouvement adverse conclu par Ilya Kovalchuk, de son célèbre lancer de volée sur la gauche. Afinogenov s'illustre ensuite, avant que les Tchèques ne verrouillent le jeu. Vokoun parvient à maintenir l'égalité avant la pause en bloquant Semin parti en échappée.

En troisième période, Sokolov réalise un beau festival, arrêtant trois tirs de Martin Straka, un dans le plastron, un bloqué de la jambière et un du bouclier... Le tout en moins d'une minute sur un trois-contre-cinq qui fait figure de tournant du match, lorsque Pavel Kubina trouve le poteau. Jagr, revenu sur la glace, permet aux Tchèques de dominer la partie petit à petit, mais cela ne dure pas. Les Russes jouent en contre, se créant de nombreuses supériorités virtuelles très mal gérées.

Le match bascule lorsque Rucinsky est puni pour piquage avec une double mineure et dix minutes de méconduite. Denis Denisov lance l'action décisive pour Alekseï Yashin, qui envoie la rondelle du revers vers la cage. Le palet est dévié par le patin d'Aleksandr Semin au fond des filets. L'arbitre doit consulter la vidéo avant de statuer : il n'y a pas de geste volontaire du patin, le but est donc validé ! Les Tchèques sont encore dans le match mais manquent un nouvel avantage numérique. Maintenant leur plan de jeu, ils tentent de nombreuses combinaisons magnifiques, sans succès, malgré les efforts de Jagr. Puis Jiri Slegr perd un palet bêtement et la ligne de Yashin part à trois contre un. Toujours inefficace, Semin rate complètement la superbe passe de son centre. Du coup, Sokolov doit s'employer pour tenir le score face à Straka dans les deux dernières minutes. 2-1, score final, une partie serrée et de haut niveau remportée un peu chanceusement par la Russie... Défensive, elle n'a pas vraiment convaincu et s'en sort bien face à une équipe tchèque très forte, même si elle dépend sans doute encore un peu trop de Jagr.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne (photos Francis Larrède)

 

Commentaires d'après-match :

Vladimir Krikunov (entraîneur de la Russie) : "J'ai envoyé Aleksandr Ovechkin et Fedor Fedorov en tribunes en raison de leurs faiblesses défensives. Je pense que la ligne que nous avons trouvée à la place est pas mal. Nepryaev a été très sûr dans son travail défensif, donnant de l'assurance à Malkin qui s'occupe de la zone neutre, ce qui a permis à Afinogenov de se concentrer sur l'attaque. Mais la bonne prestation de Nepryaev ne signifie pas qu'Ovechkin n'a plus sa place. Il peut remplacer quelqu'un d'autre."

Alexei Kovalev (attaquant de la Russie) : "Nous avons bien mieux joué en infériorité numérique même si nous avons concédé un but. Nous travaillons toujours notre jeu et nous essayons de gagner chaque match. Espérons que nous allons garder cet état d'esprit pour la prochaine rencontre. Maksim Sokolov est un grand gardien, qui travaille dur. Avant notre arrivée ici, personne n'attendait un tel match de sa part, car beaucoup disaient qu'il avait trop peu joué cette année. Mais comme je l'ai dit, il travaille dur. Pour le deuxième but, Yashin tente de passer devant la cage et le palet arrive vite dans les patins de Semin... On ne peut pas dire que cela soit volontaire."

Jan Hejda (défenseur de la République Tchèque) : "Ce match s'est joué sur un coup de chance. Ils ont marqué un but bizarre... Ce n'est pas un coup d'arrêt, cela va nous aider car nous avons appris que nous pouvions perdre. Nous allons nous concentrer pour les quarts."

 

République Tchèque - Russie 1-2 (1-0, 0-1, 0-1)

Dimanche 8 mai 2005 à 20h15 à la Wiener Stadthalle. 7709 spectateurs.

Arbitrage de Hannu Henriksson (FIN) assisté d'Antti Hämäläinen (FIN) et Joacim Karlsson (SUE).

Pénalités : République Tchèque 22' (2', 2', 18'), Russie 12' (2', 2', 8').

Tirs : République Tchèque 36 (12, 12, 12), Russie 20 (6, 9, 5).

Évolution du score :

1-0 à 16'32" : Vyborny assisté de Jagr et Zidlicky (sup. num.)

1-1 à 32'59" : Kovalchuk assisté de Zinoviev et Ryazantsev (sup. num.)

1-2 à 48'26" : Semin assisté de Kovalchuk et Denisov (sup. num.)

 

République Tchèque

Gardien : Tomás Vokoun.

Défenseurs : Tomás Kaberle - Jirí Slegr ; Jaroslav Spacek - Pavel Kubina ; Jirí Fischer - Marek Zidlický ; Jan Hejda - Frantisek Kaberle.

Attaquants : Martin Straka - Václav Prospal - Jaromír Jágr ; Jan Hlavac - David Výborný - Petr Sýkora ; Martin Rucinský - Petr Cajánek - Radek Dvorák ; Václav Varada - Josef Vasícek - Radim Vrbata.

Remplaçants : Milan Hnilicka (G). Absents : Ales Hemsky, Petr Prucha (surnuméraires).

Russie

Gardien : Maksim Sokolov.

Défenseurs : Andreï Markov - Sergueï Vyshedkevich ; Denis Denisov - Aleksandr Karpovtsev ; Dmitri Kalinin - Dmitri Gusev ; Vitali Proshkin - Aleksandr Ryazantsev.

Attaquants : Aleksandr Kharitonov - Pavel Datsyuk - Alekseï Kovalev ; Vladimir Antipov - Alekseï Yashin - Alexander Semin ; Ilya Kovalchuk - Sergei Zinoviev - Viktor Kozlov ; Maksim Afinogenov - Evgueni Malkin - Ivan Nepryaev.

Remplaçant : Sergueï Zvyagin (G). Absents : Fedor Fedorov, Aleksandr Ovechkin (surnuméraires).

 

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