Finlande - Russie (10 novembre 2005)

 

Match comptant pour le tournoi Karjala, deuxième manche de l'Euro Hockey Tour.

Le travail de sélection pour la Russie relève toujours du chemin de croix. Comment achever un puzzle quand les pièces disparaissent une à une ? Sur la présélection de 32 noms publiée initialement, il n'en restait plus que douze au premier entraînement dimanche dernier. Aleksandr Korolyuk, par exemple, rentre en Californie pendant les pauses du championnat russe. D'autres sont blessés juste quand commence la trêve internationale, comme le duo de Cherepovets, Grigorenko-Trubachev. Et quand le staff appelle les clubs pour chercher des remplaçants, ceux-ci répondent qu'ils ont donné congé à leurs joueurs et qu'ils ne savent pas où les joindre. Vladimir Krikunov et ses adjoints ont quand même réussi à rassembler vingt joueurs et trois gardiens. De là à ce que cette équipe rapiécée puisse rivaliser avec une formation finlandaise qui se présente à domicile avec des joueurs d'expérience, même si Peltonen et Santala se sont blessés... Néanmoins, il ne faut jamais sous-estimer une équipe de Russie, même si les noms parlent peu. Quatorze de ces joueurs sont tout de même sur la pré-liste olympique des 78 (y compris Sergueï Mozyakin qui y avait été rajouté in extremis), même si seule la moitié d'entre eux a effectivement une chance de figurer aux JO.

La première période est à l'avantage des Finlandais, agressifs et efficaces au back-checking. L'unique occasion russe arrive juste avant la pause. Mais Stanislav Chistov, qui était déjà en train de gâcher ses dernières chances olympiques sur ce qu'il a montré en ce début de saison avec Magnitogorsk, vendange une belle situation de trois contre un.

Au retour sur la glace, la Finlande semble baisser le pied. Ses défenseurs se font alors presser et les Russes prennent le contrôle du jeu pendant dix minutes. Ils prennent l'avantage par le vétéran Sergueï Krivokrasov sur une passe millimétrée de Taratukhin. Les lions endormis se réveillent ensuite. Kallio et Hentunen ont une formidable opportunité en infériorité, mais Maksim Sokolov réussit un sauvetage exceptionnel.

Les occasions finlandaises se ramassent à la pelle. Les tirs non cadrés et les regrets aussi. À un peu plus de sept minutes de la fin, la ligne du Lokomotiv Yaroslavl (Antipov-Taratukhin-Mikhnov) ajoute un deuxième but. Une superbe action de la part d'Alekseï Mikhnov qui sent parfaitement le jeu et se retourne malgré deux défenseurs. La Finlande, qui a toujours battu les Russes depuis une décennie que le tournoi Karjala existe, est en passe de s'incliner pour la première fois. Mais en dépit de sa maladresse dans le dernier geste, elle retrouve sa réussite dans les dernières minutes. Deux buts de raccroc, deux rebonds malencontreux sur les défenseurs russes, qui préservent l'essentiel, la série de victoires en cours.

Les Finlandais ne remplissent néanmoins pas l'objectif qu'ils s'étaient assignés, faire parler leur métier en supériorité numérique. Même en prolongation avec une pénalité de Koltsov, ils ne concrétisent pas. On en vient donc aux tirs au but que cela se jouera, comme en quart de finale des derniers championnats du monde. À l'époque, les Yashin, Datsyuk et Afinogenov avaient ridiculisé le pauvre Bäckström. Aujourd'hui, Fredrik Norrena a l'occasion de montrer qu'il est un meilleur gardien dans ces occasions, même si les tireurs en face n'ont pas le même talent. Un buteur de métier, qui marque toujours dans les moments importants, ça ne court pas les rues. Actuel meilleur compteur de l'Elitserien suédoise, Tomi Kallio est l'homme que l'on recherche, et bien qu'il n'ait pas toujours paru dans le rythme, c'est lui qui donne la victoire à la Finlande.

 

Commentaires d'après-match (sur la chaîne MTV3)

Erkka Westerlund (entraîneur de la Finlande) : "Que l'équipe ait trouvé les forces pour égaliser et pour gagner le match, c'est un bon signe. Mais notre problème réside comme avant dans le jeu de puissance. Nous devons y être plus rapides et plus efficaces. La troisième période m'a plu, mais les joueurs comprennent bien que tout le match doit être du même tonneau."

Tomi Kallio (auteur du tir au but décisif) : "Je tire très souvent dans la lucarne droite. Je l'ai fait et j'ai marqué. Ma confiance en moi me permet de ne pas perdre de temps à méditer, mais de viser précisément l'objectif."

 

Finlande - Russie 2-2 (0-0, 0-1, 2-1, 0-0) / 1-0 aux tirs au but

Jeudi 10 novembre 2005 à 18h30 à la Hartwall Arena de Helsinki. 6145 spectateurs.

Arbitrage de Christer Lärking (SUE) assisté d'Antti Orelma et Stefan Fonselius (FIN).

Pénalités : Finlande 8' (2', 4', 2', 0'), Russie 12' (4', 4', 2', 2').

Tirs : Finlande 43 (9, 9, 21, 4), Russie 22 (5, 11, 6, 0).

Évolution du score :

0-1 à 25'09" : Krivokrasov assisté de Taratukhin et Mikhnov

0-2 à 52'45" : Mikhnov assisté de Taratukhin et Antipov

1-2 à 54'42" : Söderholm

2-2 à 55'58" : Voutilainen assisté de Hentunen

Tirs au but :

Russie : Morozov (à côté), Mozyakin (arrêté), Semin (arrêté).

Finlande : Nummelin (arrêté), Salmelainen (arrêté), Kallio (réussi).

 

Finlande

Gardien : Fredrik Norrena.

Défenseurs : Mikko Lehtonen - Lasse Kukkonen ; Marko Kiprusoff - Petteri Nummelin ; Toni Söderholm - Antti-Jussi Niemi ; Pasi Puistola.

Attaquants : Timo Pärssinen (2') - Petri Kontiola - Jukka Hentunen ; Janne Laakkonen - Jukka Voutilainen - Tomi Kallio ; Kimmo Kuhta - Janne Hauhtonen - Tony Salmelainen (4') ; Timo Vertala - Riku Hahl - Jyrki Louhi (2').

Remplaçants : Miika Wiikman (G), Jaakko Uhlbäck.

Russie

Gardien : Maksim Sokolov.

Défenseurs : Sergueï Vyshedkevich - Kirill Koltsov (4') ; Mikhaïl Chernov, Sergueï Zhukov ; Grigori Misharin - Vadim Khomitsky ; Dmitri Vorobiev (2') - Evgueni Korolev.

Attaquants : Aleksandr Semin (2') - Igor Emeleev - Alekseï Morozov (2'); Alekseï Mikhnov - Andreï Taratukhin - Vladimir Antipov ; Sergueï Mozyakin - Aleksandr Nikulin - Sergueï Krivokrasov ; Stanislav Chistov - Evgueni Gladskikh - Alekseï Simakov.

Remplaçant : Sergueï Zvyagin (G).

 

Retour aux matches internationaux