Canada - Russie (5 janvier 2006)

 

Finale des championnats du monde des moins de 20 ans 2006.

C'est la finale traditionnelle des championnats du monde junior, Russie-Canada pour la quatrième fois en cinq ans... Le Canada possède l'immense avantage de jouer à la maison devant un public nombreux et enthousiaste, mais cet avantage est aussi une pression terrible. Les observateurs n'attendaient pas vraiment la présence de l'équipe de Brent Sutter à ce niveau, compte tenu de la jeunesse de l'équipe. Mais le jeu défensif redoutable mis en place par l'entraîneur des Red Deer Rebels a permis de neutraliser tous les adversaires. En maintenant le jeu sur les balustrades et en portant l'impact physique à son plus haut point, le Canada s'octroie des contre-attaques dangereuses et arrive à coller ses adversaires en zone défensive. Justin Pogge n'a pas besoin d'être spectaculaire mais il est calme et régulier, au point de n'avoir encaissé que six buts, dont un seul à cinq contre cinq. Si la défense est symbolique des équipes Sutter, la marque de fabrique de la génération précédente était le talent offensif, ce qui est moins évident avec cette équipe-ci. La tactique canadienne sera simple : maîtriser Evgueni Malkin. La Russie doit en effet compter sur sa star pour venger l'humiliante défaite 6-1 de l'an dernier au même stade de la compétition. Anton Khudobin voudra rebondir et a brillé dans ce tournoi. La meilleure attaque face à la meilleure défense, tous les éléments sont réunis pour du grand spectacle.

Après les ovations du public lors de l'entrée des joueurs et un délire à l'annonce du nom de Pogge, la Russie domine la première période sur le plan territorial. Le Canada commence son travail de sape dès la première minute avec une première grosse mise en échec de Steve Downie sur Denis Bobrov. C'est le premier jeu de puissance russe. Malkin tente sa chance à travers la défense mais son tir du poignet trouve Pogge. Malgré une belle pression sur la défense, la Russie ne trompe pas la vigilance adverse et ne termine même pas sa supériorité puisque Emelin est sanctionné à la deuxième minute. Le Canada tente à son tour de faire la différence mais l'avantage numérique n'est pas son fort dans ce tournoi et Khudobin n'est guère inquiété. Quelques instants après la fin de la pénalité, la Russie se montre à nouveau indisciplinée par Ilya Zubov. Le Canada se procure sa première situation chaude par l'intermédiaire de Dustin Boyd, intenable. Il déborde côté droit mais ne surprend pas Khudobin. Le Canada percute son adversaire. Le duo Staal-Parent est chargé de neutraliser Malkin, et les duels contre la bande sont systématiquement gagnés par les hommes de Sutter. La Russie domine, tire mais de loin, ne parvenant pas à trouver des espaces et à s'approcher de Pogge. Enver Lisin manque ainsi de peu l'ouverture du score en tentant de reprendre un palet à mi-hauteur auprès du poteau droit, sans réussite. À la huitième minute Emelin encaisse sa deuxième pénalité du match. Trente secondes plus tard Downie l'imite et on joue à quatre contre quatre. Lorsque la Russie revient en avantage numérique, celui-ci est à nouveau annulé par l'indiscipline de Zubov qui accroche Staal. La supériorité canadienne n'est pas évidente à un joueur de plus, Zubarev écrasant Downie contre la balustrade en zone russe. Puis Barker est contraint d'accrocher Voloshenko en zone neutre. On ne joue décidément pas beaucoup à égalité numérique, ce qui permet à Pogge de s'illustrer sur un tir puissant d'Emelin.

La pression russe est de plus en plus forte. La technique des attaquants européens menace de plus en plus les cages canadiennes. Pogge sauve des tirs puissants et des déviations dangereuses, tenant son équipe à flots. Radulov finit par trouver la transversale sur une mise au jeu gagnée en zone offensive. Toutefois le physique canadien épuise : Luc Bourdon se montre particulièrement imposant en chargeant Sergueï Ogorodnikov contre la bande, une mise en échec redoutable mais correcte, qui mérite les acclamations d'une foule impatiente de voir l'espoir des Vancouver Canucks en NHL... La fin de période se révèle comme un tournant. À trois minutes de la fin, Steve Downie récupère le palet derrière le but de Khudobin. Il patiente sans être chargé et décide d'y aller tout seul, pour réussir à glisser la rondelle entre les jambières du gardien. L'ouverture du score fait exploser la GM Place, d'autant qu'il ne s'agit que du 4e tir canadien contre 15 aux Russes ! Wayne Gretzky se montrera-t-il devin ? Le mythe du hockey canadien a personnellement envoyé un message à Downie avant le match pour l'encourager et lui annoncer qu'il marquerait le but de la victoire... Une minute avant la sirène, Marc Staal s'avance à travers la ligne bleue et passe pour Blake Comeau côté gauche. Celui-ci lance sur Khudobin et marque sur son propre rebond. Le Canada mène 2-0 à la pause contre le cours du jeu. Pogge a sauvé son camp, avec notamment deux gros arrêts sur Emelin et Buravchikov et un du gant sur Malkin.

La période médiane est similaire à la première. Pogge se montre toujours solide et la défense contient les attaquants russes le long des balustrades. Nikolai Kulemin tente par exemple sa chance d'un tir du poignet, sans succès. Puis, Pogge stoppe Nikolai Lemtyugov sur un lancer balayé depuis le cercle. Le tournant du match intervient juste après. Le palet rentre en effet au fond des filets entre les jambières de Pogge collé à son poteau mais roule le long du filet avant de ressortir. Personne n'a vu le but, le jeu se continue jusqu'à la mise au jeu suivante. Les arbitres vidéo se rendent alors compte de leur erreur mais il est trop tard : le jeu a déjà repris, on est contraint d'avertir les deux entraîneurs de l'erreur commise. Les Russes argumentent longuement auprès de Brian Thul mais il ne peut que suivre le règlement : puisque le jeu a repris, impossible de revenir en arrière. À partir de ce moment la domination canadienne est de plus en plus visible. Khudobin doit s'imposer sur un lancer du revers d'O'Marra à la réception d'un centre de Downie. Mais le portier de Saskatoon a bien couvert son angle. Puis, Tom Pyatt envoie le palet du revers au fond au ras du but, ce qui provoque un jeu derrière le but où Alexander Aksenenko fait trébucher un Canadien. Cette fois, le jeu de puissance des hommes de Sutter fonctionne. Cam Barker envoie un missile de la gauche, le rebond retombe sur Blunden pour le but. Khudobin est effondré, se laissant tomber théâtralement comme victime d'un coup de fusil...

Peu après la mi-match, Bolland percute violemment Sergueï Shirokov. L'attaquant russe met du temps à rejoindre son banc où on lui applique immédiatement une poche de glace. Deux minutes plus tard les locaux tuent le match, à nouveau en avantage numérique. Michael Blunden réalise le doublé en trouvant un rebond dans l'enclave, s'imposant dans un cafouillage pour un tir en hauteur, juste à la fin de la pénalité. La Russie n'abdique pourtant pas. Enver Lisin parvient à déborder Ryan Parent pour tenter sa chance mais Pogge sauve brillamment. Toutefois Cogliano est pris pour une charge avec la crosse sur l'action. Les coéquipiers de Malkin ne profitent pas de leur avantage et concèdent même une grosse occasion pour le Canada. Chipchura et Boyd partent ainsi en deux contre un, Boyd menace sérieusement Khudobin mais sans réussite. Puis c'est au tour de Steve Downie d'obtenir une chance en effaçant Zubarev en zone neutre pour un débordement côté droit et un tir puissant. À deux minutes de la fin, Jonathan Toews transforme un rebond en profitant de la présence de Blunden dans l'enclave, mais le but est refusé car l'arbitre avait déjà sifflé. La frustration russe les a conduit à l'indiscipline et le Canada a renversé l'écart en tirs, 19-9 sur ce deuxième tiers.

Dans les premières secondes du dernier tiers, Malkin, muselé par le duo Staal-Parent, est lui-même sanctionné pour accrocher. La frustration russe grandit d'autant que Steve Downie manque de peu le 5-0 après une situation de deux-contre-un. Khudobin n'apprécie pas le traitement qu'il subit sur l'action et Downie vient le provoquer peu sportivement, les quatre doigts levés pour bien rappeler le score... Downie, agitateur professionnel dont la présence avait été contestée dans la sélection après un incident de bizutage à Windsor, provoque constamment ses adversaires, sortant parfois de la limite, mais pas sur ce match. Malgré tout, il reste aussi un excellent joueur, parmi les plus efficaces devant le but de toute son équipe. Sortant du banc des pénalités, Malkin part en échappée mais est bloqué immédiatement par Ryan Parent, parfaitement placé. Le jeu s'ouvre peu à peu, au fur et à mesure que les Russes prennent tous les risques. Bolland et Cogliano partent en deux contre un mais la passe du premier est coupée par le défenseur. Peu après, Bolland intercepte et part en échappée mais ne parvient pas à trouver la cible, percutant le gardien sur l'action.

Les occasions sur le but de Pogge se poursuivent. Ilya Zubov ne parvient pas à cadrer son tir sur une bonne situation. Puis, Malkin déborde à droite mais son lancer retombe sur Pogge. Bolland prend une pénalité pour retenir au milieu de la dernière période et la Russie continue à presser. Alexandre Radulov s'élance de loin et frappe puissamment le palet mais Pogge ne laisse aucun rebond à Voloshenko, pourtant bien placé. Le Canada recule en défense mais maintient l'adversaire à l'extérieur pour le contraindre à des tirs de loin, sur des trajectoires bien dégagées pour ne pas gêner la visibilité de Pogge. Le placement défensif des troupes de Sutter est un modèle du genre et pousse la Russie à balancer au fond, où les défenseurs canadiens imposent leur taille dans les duels. Le Canada tue définitivement le match par son capitaine Kyle Chipchura côté fermé à moins de trois minutes de la fin, exploitant un palet qui traînait sur une action initiale d'Andrew Cogliano.

La sirène retentit, les joueurs canadiens se précipitent sur Justin Pogge, les crosses et les gants volent. Les casquettes souvenir sont déjà de sortie et les joueurs célèbrent avec un public à la joie frénétique. Après la désignation des joueurs du match (sous les cris de Pogge ! Pogge !), René Fasel et Frank Gonzalez distribuent les médailles d'argent puis le trophée est donné à Kyle Chipchura : la plus improbable victoire canadienne aux championnats du monde junior a donc lieu à domicile, à Vancouver.

Les clés de la victoire ont assurément été le poste de gardien avec un Justin Pogge qui bat le record de blanchissages en un tournoi (3) et la moyenne de buts encaissés, mais aussi une défense redoutable (6 buts encaissés en 6 matchs), et des choix tactiques parfaits de Brent Sutter, attentif au moindre détail (au point de faire couper les cheveux de ses joueurs en début de préparation pour avoir des oreilles bien dégagées pour écouter les consignes !), nouveau recordman de victoires (12 en 12 matchs au mondial junior). Avec douze joueurs éligibles pour l'édition 2007 en Suède, le Canada pourra sérieusement envisager la passe de trois, avec cette fois-ci des stars offensives à venir dans les prochaines générations (notamment Angelo Esposito, vainqueur avec l'équipe Québec du tournoi des 17 ans qui se disputait en parallèle, et le tout jeune John Tavares, à peine quinze ans mais qui vient de terminer meilleur marqueur de cette coupe). En face, Khudobin a craqué, comme l'an dernier en finale. Après un brillant tournoi le gardien a laissé deux buts faciles en première période et n'a pas paru serein dans cette rencontre. Evgeni Malkin, voté meilleur joueur du tournoi, a été relativement transparent dans cette finale après l'arrêt du gant de Pogge en première période. Il a été totalement muselé par Marc Staal.

Élus meilleurs joueurs du match : Justin Pogge pour le Canada et Denis Bodrov pour la Russie.

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match :

Sergueï Mikhalev (entraîneur de la Russie) : "TSN a montré que le palet était rentré de plusieurs centimètres. Pourquoi TSN n'a pas donné l'information aux arbitres ? Je pense que si le but avait été compté cela aurait influé sur le résultat car le Canada aurait dû jouer différemment. Mais ils méritent leur victoire. Nous n'avions pas eu besoin de puiser dans nos réserves jusqu'ici, et peut-être qu'il nous a manqué quelque chose mentalement. Nous n'avons pas suivi notre plan de jeu. Nous savions que le Canada jouerait dur dès le début du match et je dois reconnaître qu'ils l'ont fait. Nous avons plus tiré que le Canada au premier tiers mais à la fin, nous donnons deux buts faciles qui ont été décisifs. Il est dommage que notre plus mauvais match du tournoi survienne en finale. C'est la première fois que la ligne de Malkin n'a pas très bien joué. Idem pour notre meilleur défenseur Elemin et pour Khudobin, car le facteur 'gardien' a joué dans ce match. Que puis-je dire ? C'est le hockey... Je ne sais pas s'ils sont plus talentueux, mais ils ont une équipe plus homogène que la nôtre. Nous avons des leaders et des joueurs qui ont évolué bien en dessous de leurs possibilités. D'ici un an ou deux, Kulemin, le duo défensif de Togliatti Bodrov-Elemin ainsi que Churilov devraient avoir rejoint Malkin en équipe nationale."

Brent Sutter (entraîneur du Canada) : "J'étais confiant avec cette équipe. Nous sommes restés collectifs, avons travaillé dur et sommes restés fidèles au plan de jeu. Beaucoup de monde sous-estimait les qualités techniques de nos joueurs. Pour le but refusé, je ne suis pas d'accord avec l'entraîneur russe. Je n'aurais rien changé au plan de jeu. Nous menions 2-0 contre les États-Unis, ils sont revenus à 2-2 et nous n'avons rien changé... Nous avions moins d'expérience que l'an dernier, mais ce n'était vraiment pas un problème avec cette équipe. [...] Downie n'était pas un problème pour moi depuis le premier jour de glace au camp du mois d'août. Il n'a eu aucun problème avec nous et a joué un tournoi énorme. Pogge est un joueur de qualité, calme et avec une forte personnalité. Nous devions être mentalement forts et tout le monde s'est nourri de sa force mentale. Ce soir il a fait des arrêts clés en début de match. C'est un joueur qui a la tête sur les épaules. Je suis fier de tous les joueurs, j'avais confiance en eux pour marquer les buts qu'il fallait et ce soir c'est la consécration de leur comportement depuis le 11 décembre : une équipe."

Ryan O'Marra (attaquant du Canada) : "Nous avons lu que les Russes avaient plus de talent. Mais nous avions plus de cœur, plus de passion et d'intensité. Nous avons joué un vrai hockey canadien."

Steve Downie (attaquant du Canada) : "Wayne Gretzky ne m'a pas parlé mais il a envoyé un message pour me dire que si je travaillais dur j'aurais le but de la victoire. Je crois que ça a été le cas. Je ne pensais pas que tout cela m'arriverait. Je ne pensais même pas être dans l'équipe quand je suis arrivé au camp."

Bob Nicholson (président de la fédération canadienne) : "À ce niveau il est question de gagner et le bilan de Brent Sutter parle de lui-même. Il serait fou de ne pas lui proposer une troisième fois [NDLR : ce serait une première]. Les gens mettraient en doute mon intelligence... Beaucoup d'entraîneurs auraient gagné l'or avec l'équipe de l'an dernier mais très peu avec celle-ci."

Evgueni Malkin (capitaine de la Russie) : "Nous avons des occasions de changer le cours du match, mais nous ne les avons pas utilisées. Nous avons un peu sous-estimé les Canadiens et nous étions mal préparés pour cette finale. Je ne sais pas pourquoi, mais nous n'avons même pas fait de séance vidéo sur le jeu de notre adversaire. Une finale requiert plus d'attention et de sérieux. Nous ne nous sommes assez pénétrés de l'idée que c'était un moment unique. Ne vous méprenez pas, les coupables, ce sont les joueurs, y compris moi. Le premier but est de ma faute, je n'ai pas poursuivi jusqu'au bout le marquage de mon joueur. Le deuxième est une erreur de Radulov. Nous avons mis l'accent sur les dix premières minutes de chaque période, mais nous étions ensuite fatigués. Je n'ai pas montré tout ce dont je suis capable. Les Canadiens ont bien neutralisé les leaders adverses dans ce tournoi. Ils ne m'ont laissé respirer, ils m'ont asphyxié dès que j'avais le palet. Je n'avais même pas le temps de lever la tête. Les Canadiens n'ont pas de grands joueurs comme Crosby l'an passé, mais chacun sait ce qu'il doit faire sur la glace. Il sera possible de prendre une revanche sur les Canadiens aux JO de Turin. Cela va occuper mes pensées dans le mois à venir."

 

Russie - Canada 0-5 (0-2, 0-2, 0-1)

Jeudi 5 janvier 2006 à 16h00 à la GM Place de Vancouver. 18630 spectateurs.

Arbitrage de Brian Thul (USA) assisté de Frantisek Kalidova (TCH) et Juha Kautto (FIN).

Pénalités : Russie 20' (8', 8', 4'), Canada 14' (8', 2', 4').

Tirs : Russie 35 (15, 9, 11), Canada 34 (8, 19, 7).

Évolution du score :

0-1 à 17'13" : Downie assisté de Cogliano et Comeau

0-2 à 18'56" : Comeau

0-3 à 32'02" : Blunden assisté de Barker et Pouliot (sup. num.)

0-4 à 34'44" : Blunden assisté de Barker et Russel (sup. num.)

0-5 à 57'15" : Chipchura assisté de Cogliano et Bolland

 

Canada

Gardien : Justin Pogge.

Défenseurs : Marc Staal - Ryan Parent ; Kris Russell - Cameron Barker ; Luc Bourdon - Kristopher Letang ; Sasha Pokulok.

Attaquants : Michael Blunden - Jonathan Toews - Benoît Pouliot ; Blake Comeau - Dustin Boyd - Steve Downie ; Kyle Chipchura - Andrew Cogliano - David Bolland ; Daniel Bertram - Ryan O'Marra - Tommy Pyatt ; Guillaume Latendresse.

Remplaçants : Devan Dubnyk (G).

Russie

Gardien : Anton Khudobin.

Défenseurs : Aleksei Emelin - Denis Bodrov ; Evgeni Biryukov - Vyacheslav Buravchikov ; Kirill Lyamin - Andrei Zubarev ; Aleksandr Aksenenko - Nikita Nikitin.

Attaquants : Nikolaï Kulemin - Evgeni Malkin - Ilya Zubov ; Gennady Churilov - Nikolaï Lemtyugov - Sergei Shirokov ; Roman Voloshenko - Mikhaïl Yunkov - Aleksandr Radulov ; Evgeni Ketov - Sergei Ogorodnikov - Enver Lisin.

Remplaçant : Semen Varlamov (G).

 

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