Suisse - Russie (8 février 2006)

 

Match amical.

Les Suisses ont les moyens de surprendre à Turin, et ils ont un avant-goût de la difficulté de la tâche face à une équipe de Russie assez "mixte". Elle comprend certes six sélectionnés olympiques, mais elle a eu pour le reste pas mal de défections sur blessure (Bykov, Antipov, Shkotov et Korolev), plus celle d'Aleksei Morozov actuellement en voyage en Amérique. Encore une fois laissé à l'écart de la sélection, comme aux derniers championnats du monde, Morozov ne paraît pas avoir l'intention de figurer sur la liste des trois réservistes pour les JO, mais il est trop tôt pour dire si ce malaise entre lui et l'équipe nationale perdurera. Après tout, Korolyuk avait bien déclaré qu'il ne voulait plus entendre parler de la sélection cette année quand il avait vu que son nom ne figurait pas dans l'effectif olympique, et ça n'a pas empêché les sélectionneurs de faire appel à lui quand Zhamnov s'est blessé.

Après seulement quatorze secondes, Blindenbacher comme une première faute sur Kharitonov, mais la Russie ne parvient pas à tirer une seule fois pendant la pénalité. Les Suisses tient bien le choc avec un jeu propre et précis, mais sans surprise. Ils savent que leur jeu de puissance est à travailler, mais portent fréquemment le danger sur Maksim Sokolov en trois avantages numériques. Les deux gardiens font une bonne première période, car Jonas Hiller réalise aussi deux interventions spectaculaires.

Son troisième arrêt de grande classe, le gardien de Davos le réussit une minute et demie après la pause face à Ivan Tkachenko. Arrive alors le mauvais geste du match, quand Ivan Nepryaev casse sa crosse sur la main de Reto Kobach. Le Russe rentre aux vestiaires, et le Suisse part à l'hôpital pour une radio. Comme ceux de Romy il y a quelques jours en raison de problèmes musculaires, les rêves olympiques de Kobach, appelé au cas où après les blessures répétées de Vauclair, s'évanouissent ici. Le Jurassien, opéré avec succès à Bâle, devrait par contre récupérer à temps pour être présent à Turin.

Malgré les cinq minutes d'infériorité, Sokolov tient bon et s'interpose face à Lemm et à Conne. Mais il est ensuite masqué sur un bon tir de poignet de Beat Forster depuis la ligne bleue. Après avoir marqué un but pour son équipe, Forster équilibre les choses en égalisant... contre son camp. Il dévie malencontreusement du patin un centre d'Igor Grigorenko, qui marque ainsi son premier but en sélection depuis son accident de voiture de 2003. Il n'était pas dans la sélection russe initiale pour ce match mais a montré de belles choses techniquement.

Dans le duel de gardiens, c'est finalement Hiller qui cède le premier, sur un tir lointain de Sergueï Zhukov. Le défenseur du Lokomotiv Yaroslavl, qui avait été considéré comme possible remplaçant de Zhitnik pour les JO avant de se voir préférer Vishnevski, a failli gâcher son bon match en perdant un palet sur sa présence suivante, mais il a lui-même rattrapé son erreur face aux deux attaquants helvétiques.

La Suisse est certes toujours solide mais elle a été un peu poussive par rapport à ce qu'on attend d'elle à Turin. Il faut espérer que les arrivées de Streit et Plüss lui donneront un peu plus d'impulsion.

Du côté russe, ce match servait bien sûr de test pour la ligne Kharitonov-Malkin-Sushinsky, qui avait appris à se connaître à la Coupe Rosno après quelques tâtonnements initiaux, et qui pourrait être conservé tel quel pour les JO s'il continue sa progression commune. Ce trio a en effet été le meilleur ce soir, avec un Maksim Sushinsky qui a souvent pris le contrôle du jeu offensif. Evgueni Malkin, qui a accompli quelques belles actions, a aussi bien joué en infériorité numérique, une situation de jeu où on devrait donc le revoir en Italie.

Chez les autres joueurs olympiques, Maksim Sokolov entretient l'hypothèse de sa titularisation pour le premier match du tournoi. Moins convaincant, Aleksandr Korolyuk a souvent donné l'impression de patiner dans le vide. Et avec deux pénalités à son actif, Denis Kulyash devra absolument s'adapter à l'arbitrage pour ne pas être un boulet pour son équipe. Depuis sa nomination, il a enchaîné les prestations ratées avec le Dynamo, et Krikunov a rappelé publiquement qu'il avait le droit de changer jusqu'au dernier moment les joueurs de sa liste n'évoluant pas en NHL. Kulyash n'a pas enlevé cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête ce soir.

 

Commentaires d'après-match

Vladimir Krikunov (entraîneur de la Russie) : "En Russie on joue avec des règles un peu différentes. Je craignais que l'on croule sous les pénalités, mais heureusement ça n'a pas été le cas. Dans notre composition, il y avait quatre jeunes qui ont récemment joué les Mondiaux juniors à Vancouver. Leur ligne a un peu subi le jeu, mais les trois problèmes lignes ont joué correctement et ont plutôt dominé face à une équipe suisse qui nous a donné du mal en jouant un hockey très actif. C'est vrai que nous avons eu de la chance sur notre premier but. L'excellent match de notre gardien nous a permis de remporter la victoire."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "La différence de vitesse entre l'équipe russe et ce que nous connaissons en LNA s'est avérée importante. Nous n'avons pas toujours été assez vite sur le palet. Nous n'avons pas soutenir le rythme au début, mais nous nous y sommes peu à peu habitués, et le match s'est équilibré. Les Russes ont mis plus de pression que nous sur la fin et leur victoire est méritée. Nous sommes sur la bonne voie et nous pouvons encore progresser pour les Jeux Olympiques."

 

Suisse - Russie 1-2 (0-0, 1-1, 0-1)

Mercredi 8 février 2006 à 20h00 au Centre intercommunal de glace de Malley. 4655 spectateurs.

Arbitrage de Jyri Rönn (FIN) assisté de Paul Rebillard et Gilles Mauron (SUI).

Pénalités : Suisse 10' (2', 4', 4'), Russie 37' (6', 2'+5'+20', 4').

Tirs : Suisse 27 (11, 9, 7), Russie 30 (8, 14, 8).

Évolution du score :

1-0 à 30'12" : Forster assisté de Ziegler et Paterlini

1-1 à 35'28" : Grigorenko assisté de Misharin

1-2 à 45'11" : Zhukov assisté de Malkin et Koltsov

 

Suisse

Gardien : Jonas Hiller (sorti de sa cage à 59'21").

Défenseurs : Goran Bezina - Severin Blindenbacher (4') ; Olivier Keller - Reto Kobach (sorti sur blessure à 24'53") ; Martin Steinegger - Steve Hirschi (2') ; Mathias Seger - Beat Forster.

Attaquants : Patrick Fischer (C, 4') - Sandy Jeannin - Adrian Wichser ; Patric Della Rossa - Andres Ambühl - Paul Di Pietro ; Marcel Jenni - Flavien Conne - Romano Lemm ; Ivo Rüthemann - Thomas Ziegler - Thierry Paterlini.

Remplaçant : Marco Bührer (G).

Russie

Gardien : Maksim Sokolov.

Défenseurs : Dmitri Vorobiev (2') - Denis Kulyash (4') ; Kirill Koltsov - Sergei Zhukov ; Grigori Misharin - Vadim Khomitsky (2') ; Aleksei Emelin - Vyacheslav Buravchikov.

Attaquants : Aleksandr Kharitonov - Evgeni Malkin - Maxim Sushinsky (C) ; Aleksei Mikhnov (2') - Andrei Taratukhin - Ivan Tkachenko ; Igor Grigorenko - Ivan Nepryaev (5'+20' à 24'53") - Aleksandr Korolyuk (2') ; Ilya Zubov - Aleksandr Nikulin - Nikolaï Kulemin.

Remplaçant : Konstantin Barulin (G).

 

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