Pays-Bas - France (12 février 2006)

 

Match comptant pour l'Euro Hockey Challenge, tournoi de Tilburg.

Les Français se souviennent de la difficulté qu'ils avaient eu pour venir à bout de Phil Groeneveld lors du championnat du monde de division I à Eindhoven en 2005. Ils avaient alors arraché une petit victoire 1-0 sur un but toujours controversé, de l'avis des Néerlandais.

Comme si ce précédent ne suffisait pas, les Bleus subissent une alerte immédiate. Doug Stienstra obtient beaucoup trop d'espaces, mais heureusement Fabrice Lhenry ne se laisse pas surprendre par son tour de cage. Les consignes de sévérité envers les obstructions sont appliquées à la lettre et la France se retrouve rapidement à quatre contre trois. Baptise Amar tire alors sur le poteau.

La domination tricolore est nette en ce début de partie, mais il faut un soupçon de réussite pour la concrétiser. Un tir de Bjorn Willemse est contré par les jambes d'un défenseur et le palet retombe sur la crosse de Vincent Bachet, qui envoie Julien Desrosiers tromper Groeneveld à mi-hauteur (0-1, 07'06"). Sept secondes plus tard, Simon de Wit est sanctionné pour cinglage. Le jeu de puissance en lui-même n'est guère emballant, seul Hecquefeuille parvenant à prendre un lancer, mais juste après la fin de la prison, Laurent Meunier s'y reprend à trois fois pour forcer le verrou Groeneveld (0-2, 09'18"). A priori, les Français ont fait ce qu'il fallait et n'ont plus de complexes face à l'ancien gardien de Viry et de Rouen.

Sauf que le sélectionneur néerlandais Doug Mason comprend l'urgence de la situation et demande son temps mort. Celui-ci ne tarde à faire effet, et vingt secondes plus tard, les Pays-Bas sont déjà partiellement revenus grâce à Bert van den Braak qui dévie un lancer de Kevin Bruijsten (1-2, 09'38"). Et après une obstruction de Bachet, les Néerlandais égalisent en supériorité numérique avec un petit revers en lucarne qui trompe Lhenry (2-2, 11'13"). Hormis une déviation de Tardif qui passe devant la cage, les Français ont bien du mal à s'en remettre. Ils passent les deux dernières minutes du tiers-temps à cinq contre quatre mais ne prennent pas le moindre lancer.

En deuxième période, la France passe beaucoup de temps en zone offensive, mais sans être dangereuse. La mitaine de Groeneveld ne tremble pas sur un lancer de Karrer. Survient alors l'incroyable coup du sort. Les Pays-Bas vivent les dernières secondes d'une infériorité et Phil Groeneveld dégage donc le palet de l'autre côté de la glace. Un défenseur français s'en saisit et relance, mais le palet ricoche sur le patin d'un coéquipier et rebondit vers les filets (3-2, 27'56"). Le but-gag par excellence ! Pour cette représentation tragi-comique aussi unique qu'exceptionnelle, Groeneveld se penche et salue la foule qui applaudit ce spectacle cocasse.

Après un tel but, les Oranje se sentent pousser des ailes. Tommie Hartogs slalome dans la défense et transmet le palet à Chad Euverman mais cette superbe action échoue sur Lhenry (29'49"). Groeneveld a évidemment de quoi être en confiance, et il réalise un superbe arrêt sur un bon tir de Tardif. Une crosse haute de Meunier et un cinglage de Coqueux compliquent encore les affaires tricolores. Hartogs offre le palet sur un plateau à Bob Teunissen qui conclut (4-2, 33'11").

Deux buts de retard et vingt minutes à jouer, on commence sérieusement à s'inquiéter pour la France. Groeneveld est sur un nuage, il l'a encore prouvé sur dernier tir de Meunier, et les lancers lointains de Gras et Chauvel ne semblent pas le troubler. En plus, Hecquefeuille part en prison pour une charge contre la bande. En deux contre un, Olivier Coqueux essaie le lancer, mais il est repoussé par l'épaule de "Philou". Les Pays-Bas installent le jeu de puissance, mais c'est encore une fois un palet contré qui délivre les Bleus. Le slap de Schaafsma est un peu précipité et il est repoussé par Julien Desrosiers. Le palet est récupéré par Guillaume Karrer qui trouve une bonne passse pour mettre Desrosiers en orbite vers le but (4-3, 44'21").

La pression française s'accentue mais ni Tardif de près ni Maurice Rozenthal ne parviennent à tromper Groeneveld. Dans l'autre sens, Van Biezen est impliqué dans deux situations de 2 contre 1. Avec Teunissen il choisit le tir, avec Stienstra il opte pour la passe, et dans les deux cas Lhenry s'interpose. Entre ces deux actions, Zwikel a tiré sur le poteau... Dans ces cas-là, il n'y a rien d'autre à faire qu'insister. Groeneveld ferme ses jambières à temps sur un bon lancer de Besch à ras glace, Gras prend alors un tir puissant, et c'est finalement Meunier qui met le second rebond au fond (4-4, 58'38"). Des deux côtés, on a une occasion de tuer le match : Tardif n'arrive pas à reprendre la bonne passe de Gras, et Hartogs manque de précision après un joli solo.

La France a encore les meilleures occasions en prolongation, malheureusement un hors-jeu gâche une possibilité de 2 contre 1 après un cafouillage de Simon de Wit. C'est encore Groeneveld qui sauve l'ultime occasion de Laurent Meunier à une minute de la fin. Les Pays-Bas ne réussissent décidément pas à la France, et ils ont attendu cette dernière journée pour livrer de loin leur meilleur match du tournoi. Ils ont profité du très bon travail en infériorité de Chad Euverman et de Casey Vanschagen, qui réussit son intégration en équipe nationale, mais ils ont eux aussi pâti de quelques erreurs malencontreuses dans un match un peu fou et en tout cas très spectaculaire.

Élus meilleurs joueurs du match : Bjorn Willemse pour les Pays-Bas et Vincent Bachet pour la France.

 

Commentaires d'après-match (sur ijshockey.com)

Doug Mason (entraîneur des Pays-Bas) : "Il nous manquait des joueurs qui sont normalement présents aux championnats du monde, comme à la Norvège, alors que la France et la Lituanie étaient presque au complet. Je suis globalement satisfait de notre jeu ici. Un gars comme Kevin Bruijsten a montré qu'il avait beaucoup d'intelligence de jeu, mais d'autres jeunes joueurs ont fait de belles choses. J'ai eu la chance de voir en action pas mal de jeunes que je n'avais vu qu'à l'entraînement jusqu'ici. Les erreurs individuelles ne sont pas un problème de jeunesse, cela arrive même aux joueurs d'expérience."

 

Pays-Bas - France 4-4 après prolongation (2-2, 2-0, 0-2, 0-0)

Dimanche 11 février 2006 à 16h00 à Tilburg. 780 spectateurs.

Arbitrage de Glenn Meier (CAN) assisté de Roger van der Waarden et Jeroen van den Berg (HOL).

Pénalités : Pays-Bas 30' (8', 10'+10', 2', 0'), France 20' (4', 8', 2', 0').

Tirs : Pays-Bas 21 (7, 7, 7, 0), France 41 (11, 14, 14, 2).

Évolution du score :

0-1 à 07'06" : Desrosiers assisté de Bachet

0-2 à 09'18" : Meunier assisté de Gras et Barin

1-2 à 09'38" : Van der Braak assisté de Bruijsten et De Groot

2-2 à 11'13" : Euverman assisté de De Wit et Vanschagen (sup. num.)

3-2 à 27'56" : Groeneveld

4-2 à 33'11" : Teunissen assisté de Hartogs et Willemse (double sup. num.)

4-3 à 44'21" : Desrosiers assisté de Karrer (inf. num.)

4-4 à 55'38" : Meunier assisté de Tardif

 

Pays-Bas

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Erik Tummers (4'), Bjorn Willemse, Alexander Schaafsma (2'), Jeroen van Olphen (2'), Maarten de Groot.

Attaquants : Simon de Wit (A, 2') - Tommie Hartogs (C, 2') - Casey van Schagen ; Doug Stienstra (A) - Marcel Kars - Jan-Jaap Natte (2') ; Bert van den Braak - Kevin Bruijsten - Bob Teunissen (2') ; Marco Postma - Chad Euverman - Peter van Biezen (4'+10').

Remplaçants : Casper Swart (G), Jordy van Oorschot. Absents : Nick Verbruggen (blessé), Peter Seton (G).

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Baptiste Amar (2') - Nicolas Besch ; Vincent Bachet (A, 2') - Stéphane Barin ; Simon Bachelet - Guillaume Karrer ; Nicolas Pousset.

Attaquants : Luc Tardif jr - Laurent Gras - Laurent Meunier (C, 2') ; Brice Chauvel (2') - Olivier Coqueux (2') - Julien Desrosiers ; Maurice Rozenthal (A) - Jonathan Zwikel (2') - François Rozenthal ; Antoine Lussier - Pierre-Édouard Bellemare - Kévin Hecquefeuille (2').

Remplaçants : Eddy Ferhi (G), Loïc Sadoun.

 

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