Kazakhstan - Suède (15 février 2006)

 

Jeux Olympiques de Turin 2006, groupe B.

Les deux équipes ont en point commun d'avoir perdu leur pilier défensif. La Suède - où Forsberg est ménagé pour les deux premières rencontres - a dû renoncer au robuste Mattias Norström, victimes de syndromes post-commotion qui avaient été cachés par les Los Angeles Kings jusqu'à ce qu'ils deviennent importants. Son remplaçant - pas encore aligné aujourd'hui - sera Ronnie Sundin (Frölunda), qui aura du mal à amener le même impact physique à son âge. Quant au Kazakhstan, il se présente sans Alekseï Troshchinsky, mais aussi sans Vitali Tregubov. Leurs substituts sont Vladimir Antipin du Khimik et Evgueni Blokhin de Tver.

Les Suédois mettent tout de suite le Kazakhstan sous pression et ne le laissent pas construire son jeu. L'agressivité des jaunes leur permet de récupérer un nombre considérable de palets. À la huitième minute, Daniel Tjärnqvist ouvre le score du revers après un premier rebond pris par Jörgen Jönsson (0-1 à 07'45"). Un but qui ne serait pas arrivé si les joueurs d'Asie centrale, à trois contre deux devant leur gardien, jouaient un peu plus l'homme et étaient moins passifs. Il faut dire qu'ils font pâle figure physiquement face aux Scandinaves, et le deuxième but en est la cruelle illustration. Pendant que Polishchuk est en prison, Vladimir Antipin essaie de porter le palet hors de sa zone mais est mis en échec comme une feuille par Daniel Alfredsson, qui récupère le palet et l'envoie directement dans les filets avant que les autres joueurs aient pu réagir (0-2 à 10'46"). Sur ce but, on a la nette impression que les deux équipes ne jouent pas dans la même catégorie... En plus, le gardien Vitali Eremeïev n'est pas non plus dans un bon jour. Il lâche un mauvais rebond juste devant lui que Henrik Sedin, tout seul, n'a plus qu'à délicatement pousser au fond (0-3 à 16'06").

Qui peut aider le Kazakhstan ? Il reçoit une aide inattendue de la part de... la surfaceuse ! Celle-ci laisse une flaque sur la glace pendant la pause. Les Suédois reprennent le match en confiance en supériorité, après une obstruction de Kovalenko en fin de première période, mais sur une sortie de zone de Christian Bäckman, le palet s'arrête dans la flaque. Bäckman en tombe à la renverse et Evgueni Koreshkov (seul hockeyeur porte-drapeau lors de la cérémonie d'ouverture avec Arturs Irbe pour la Lettonie et Danielle Goyette pour le Canada) se retrouve seul face à Liv (1-3 à 20'17"). Après cet épisode comique, la Suède reprend les choses sérieuses. Le Kazakhstan résiste pendant quarante secondes à trois mais y laisse des forces, et dès le retour à égalité numérique, Per-Johan Axelsson reprend la marche en avant de la Tre Kronor (1-4 à 28'47"). Ogorodnikov est en prison pour faire trébucher et Mats Sundin réalise un numéro magistral en dribblant le pauvre défenseur Alekseï Vassilchenko qui part complètement dans sa feinte (1-5 à 31'08"). La correction continue avec un beau mouvement collectif achevé par Daniel Sedin (1-6 à 35'31") et une action tout en vitesse où Axelsson relaie le palet vers Daniel Tjärnqvist qui conclut sous la transversale (1-7 à 36'21").

Le Kazakhstan sauve l'honneur sur un tir lointain de Dmitri Upper légèrement dévié par Vladimir Antipin qui rattrape ainsi ses difficultés défensives (2-7 à 48'33"). Dommage pour Stefan Liv : à cause de ce but, il termine le match avec de mauvaises statistiques pour ce qui devrait être sa seule titularisation, le temps que Henrik Lundqvist se repose de son voyage avant un premier grand défi demain contre la Russie.

La Suède a su se faire violence pour aborder ce match avec l'intensité nécessaire face à un adversaire qu'elle aurait pu sous-estimer. Le Kazakhstan a par moments semblé spectateur de sa propre humiliation. Son renfort de NHL Nikolaï Antropov, lent et prévisible, a déçu. Seul Dmitri Upper a réussi à surnager.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Mats Sundin (capitaine de la Suède) : "Certains joueurs (Holmström, Lidström, Samuelsson, Zetterberg) n'ont eu leur équipement et leurs crosses que quelques heures avant le match. Dans ces circonstances, c'était un bon match. Plus que tout, c'était important de patiner sur une grande glace et d'avoir un match dans les jambes avant de jouer contre une jeune et rapide équipe de Russie. L'ambiance est bonne dans l'équipe, mais elle l'était aussi dans toutes les précédentes compétitions. Simplement, il faut faire ses meilleurs matches à partir des quarts de finale, et ce n'était pas notre cas jusqu'ici. J'espère que ça changera cette fois."

Daniel Alfredsson (attaquant de la Suède) : "Nous étions prêts à jouer dès le début, c'est le plus important à retenir de cette victoire. C'était difficile parce que la glace n'était pas la meilleure. Nous avons parfois bâclé certaines passes mais le palet rebondissait tout le temps et c'était difficile de produire du jeu. Le Canada est le favori, avec des joueurs expérimentés et d'excellents gardiens. Le rival le plus dangereux du groupe est la Russie. Leur potentiel en attaque est énorme, et si on leur laisse ne serait-ce qu'un mètre d'espace, la punition est immédiate."

Kenny Jönsson (défenseur de la Suède) : "Content d'être de retour dans une grande compétition. L'équipe a bien joué pendant deux périodes et s'est économisée pendant la troisième. On a peu soigné notre défense par moments, mais c'est difficile de se concentrer quand on mène 7-1."

Nikolaï Myshagin (entraîneur du Kazakhstan) : "Je me remercie la Suède pour ce match et pour cette leçon. Nous sommes là pour acquérir de l'expérience internationale. Le Kazakhstan n'avait jamais aussi bien joué contre la Suède."

 

Kazakhstan - Suède 2-7 (0-3, 1-4, 1-0)

Mercredi 15 février 2006 à 11h35 au Palasport Olimpico de Turin. 2200 spectateurs.

Arbitrage de Vladimir Sindler (TCH) assisté de Stefan Fonselius (SUE) et Pierre Racicot (CAN).

Pénalités : Kazakhstan 18' (6', 6', 6'), Suède 6' (2', 2', 2').

Tirs : Kazakhstan 14 (7, 4, 3), Suède 34 (9, 14, 11).

Évolution du score :

0-1 à 07'45" : Tjärnqvist assisté de J. Jönsson et Holmström

0-2 à 10'46" : Alfredsson (sup. num.)

0-3 à 16'06" : H. Sedin assisté de Samuelsson et D. Sedin

1-3 à 20'17" : E. Koreshkov (inf. num.)

1-4 à 28'47" : Axelsson assisté de Påhlsson et Öhlund

1-5 à 31'08" : M. Sundin assisté de Bäckman et Modin (sup. num.)

1-6 à 35'31" : D. Sedin assisté d'Öhlund et H. Sedin

1-7 à 36'21" : Tjärnqvist assisté d'Axelsson et H. Sedin

2-7 à 48'33" : Antipin assisté d'Upper

 

Kazakhstan

Gardien : Vitali Eremeïev.

Défenseurs : Evgueni Blokhin - Denis Shemelin ; Alekseï Vassilchenko - Vladimir Antipin ; Alekseï Koledaïev - Artyom Argokov ; Oleg Kovalenko - Evgueni Pupkov.

Attaquants : Andreï Ogorodnikov - Evgueni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov ; Andreï Samokhvalov - Dmitri Upper - Nikolaï Antropov ; Andreï Troshchinsky - Andreï Pchelyakov - Dmitri Dudarev ; Sergueï Aleksandrov - Fedor Polishchuk - Konstantin Shafranov.

Remplaçant : Vitali Kolesnik (G).

Suède

Gardien : Stefan Liv.

Défenseurs : Christian Bäckman - Kenny Jönsson ; Daniel Tjärnqvist - Niclas Hävelid ; Nicklas Lidström - Mattias Öhlund.

Attaquants : Fredrik Modin - Mats Sundin (C) - Daniel Alfredsson ; Daniel Sedin - Henrik Sedin - Mikael Samuelsson ; Tomas Holmström - Henrik Zetterberg - Jörgen Jönsson ; Per-Johan Axelsson - Samuel Påhlsson - Mika Hannula.

Remplaçant : Mikael Tellqvist (G). Absents : Peter Forsberg (adducteurs), Mattias Norström (commotion cérébrale, remplacé par Ronnie Sundin).

 

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