Demi-finale du tournoi de hockey féminin des Jeux Olympiques 2006.

Avec un bilan de vingt-cinq victoires en autant de matches contre la Suède, les États-Unis sont largement favoris avant cette demi-finale olympique, d'autant que la Suède évolue avec un déficit de joueuses en défense.

Les Américaines dominent copieusement le début de rencontre mais se heurtent à Kim Martin, impériale dans les cages. Kristin King ouvre tout de même le score en avantage numérique à la huitième minute en convertissant un rebond d'un tir de Julie Chu sur le poteau. La période s'achève sans que les États-Unis ne parviennent à faire la différence, malgré un écart de 13-4 aux tirs.

La deuxième période commence de la même manière avec un but dès la première minute, toujours en supériorité numérique. Lyndsay Wall lance de loin vers la lucarne opposée et le palet est dévié par Kelly Stephens. Malgré cette copieuse domination l'écart ne se creuse pas plus et cinq minutes plus tard la Suède revient dans le match. Maria Rooth trompe en effet la vigilance de Chandra Gunn en récupérant le palet dos au but et en tirant en pivot entre les jambières. Trois minutes plus tard, Rooth, intenable, s'échappe en infériorité numérique et égalise. La stupeur frappe les rangs américains qui continuent à se heurter à Kim Martin, impériale. Ainsi, la gardienne stoppe les avantages numériques et notamment une séquence de cinq contre trois pendant pas moins de quatre minutes !

La troisième période est crispante, les deux équipes étant beaucoup plus proches dans le jeu. Après avoir été bombardée, Kim Martin est moins sollicitée et la Suède termine même avec un maigre avantage de 5 tirs à 4. On le voit, peu d'action... Martin a su écœurer les attaquantes adverses par son placement exceptionnel et sa patience. Peu à peu, elle a pris le dessus psychologiquement sur ses adversaires. Désormais, les Américaines cherchent la passe pour la mettre hors de position plutôt que le tir, à l'image de Darwitz et Wendell, à l'aise pour éliminer la défense mais forçant trop leurs gestes face à Martin.

La prolongation est inévitable et déjà historique pour la Suède. Les États-Unis dominent avec de très bonnes occasions. Natalie Darwitz manque le but de la victoire pour son cinquième lancer du match, de même que Sarah Parsons car Martin s'interpose. Chandra Gunn sauve aussi son camp sur un arrêt du bout de la botte sur un lancer de près signé Pernilla Winberg. Au bout de dix minutes, la séance de tirs aux buts est annoncée !

Natalie Darwitz est la première à s'élance mais manque la cible à droite, imitée par la Suédoise Holst. Potter se heurte pour sa part à Martin. Jansson manque à son tour avec un arrêt de Gunn, puis Ruggiero s'élance et manque. Finalement l'expérimentée américaine bénéficie d'une seconde tentative, les arbitres estimant que Kim Martin ne suivait pas les consignes. Ruggiero manque quand même ce deuxième essai, toujours hors cadre à droite. C'est Winberg qui trouve la faille la première, plaçant les États-Unis en grosse difficulté. Krissi Wendell se heurte en effet à Martin, et Maria Rooth, l'héroïne offensive du jour, donne la victoire à la Suède. Un succès historique, car pour la première fois une finale d'une grande compétition n'opposera pas le Canada aux États-Unis...

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

Commentaires d'après-match :

Ben Smith (entraîneur des États-Unis) : "Les filles se sont vraiment battues. Il faut féliciter la Suède, qui est montée en puissance au fil du match. Leur gardienne a été exceptionnelle. Quand vous ne marquez pas à cinq contre trois, du point de vue de l'entraîneur vous vous sentez maudits. Peut-être pas à cet instant mais vous sentez que ça va revenir vous hanter et jouer un rôle sur l'issue du match."

Chandra Gunn (gardienne des États-Unis) : "Nous savions que ce serait un match difficile dès le départ. Les seuls à prédire une finale États-Unis-Canada, c'étaient les journalistes. Nous savions depuis le départ que la Suède et la Finlande avaient de grandes équipes. S'il y a quelque chose de positif à en ressortir, c'est que les gens vont voir qu'il y a quatre bonnes équipes et non pas deux."

États-Unis - Suède 2-2 (1-0, 1-2, 0-0, 0-0) / 0-2 aux tirs au but

Vendredi 17 février 2006 à 17h05 au Palasport Olimpico. 7697 spectateurs.

Arbitrage de Joy Tottman (GBR) assistée de Sanna Mattila et Johanna Suban (FIN).

Pénalités : États-Unis 12' (4', 2', 6', 0'), Suède 22' (8', 8', 4', 2').

Tirs : États-Unis 39 (13, 14, 4, 8), Suède 18 (4, 5, 5, 3).

Évolution du score :

1-0 à 11'55" : Kr. King assistée de Potter et Chu (sup. num.)

2-0 à 21'04" : Stephens assistée de Wall et Darwitz (sup. num.)

2-1 à 26'17" : Rooth assistée de O'Konor

2-2 à 29'40" : Rooth assistée de Holst (inf. num.)

Tirs au but

États-Unis : Darwitz (à côté), Potter (arrêté), Ruggiero (à côté), Wendell (arrêté).

Suède : Holst (à côté), Jansson (arrêté), Winberg (réussi), Rooth (réussi).

Gardienne : Chanda Gunn.

Arrières : Lindsay Wall - Angela Ruggiero ; Molly Engstrom - Helen Resor ; Courtney Kennedy - Jamie Hagerman ; Caitlin Cahow.

Attaquantes : Jenny Potter - Krissy Wendell - Sarah Parsons ; Kelly Stephens - Natalie Darwitz - Kristin King ; Katie King - Julie Chu - Kathleen Kauth ; Kim Insalaco - Tricia Dunn-Luoma.

Remplaçante : Pam Dreyer (G).

Gardienne : Kim Martin.

Arrières : Gunilla Andersson - Joa Elfsberg ; Kristina Lundberg - Emma Eliasson ; Jenni Asserholt.

Attaquantes : Emilie O'Konor - Erika Holst (C) - Maria Rooth ; Pernilla Winberg - Nanna Jansson - Danijela Rundqvist ; Jenny Lindqvist - Therèse Sjölander - Frida Nevalainen ; Ann-Louise Edstrand - Katarina Timglas.

Remplaçante : Cecilia Andersson (G). Absentes : Ylva Lindberg, Anna Vikman.

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