Slovaquie - Kazakhstan (19 février 2006)

 

Jeux Olympiques de Turin 2006, groupe B.

C'est la dernière chance pour le Kazakhstan de se qualifier. Il doit compter sur un éventuel relâchement des Slovaques qui ont gagné toutes leurs rencontres et sont déjà en quart de finale. Ils alignent ce soir leur troisième gardien dans le tournoi, Karol Krizan, auteur d'une bonne saison à Modo, mais aussi un autre nouveau venu, Jozef Stümpel, qui fait son entrée après une blessure au dos.

Stümpel est le premier à se mettre en valeur, lorsqu'il file entre les défenseurs et se fait accrocher par Argokov. Puis c'est Hossa qui perce la ligne bleue et reçoit au passage un coup de crosse d'Alexandrov dépassé. Le Kazakhstan défend sérieusement pendant ces infériorités numériques et remonte le palet très rapidement, ce qui lui permet d'être tout aussi dangereux. Après le petit 1-0 des Russes contre cet adversaire, la Slovaquie doit avoir conscience de cette menace. Il suffit que Marian Hossa cesse de patiner un petit moment, et il se laisse aller à accrocher Shafranov en zone neutre. Le Kazakhstan met du temps à entrer en zone, mais une fois qu'il est installé, les frères Koreshkov frappent : Aleksandr trouve un bon angle de passe en retrait pour Evgueni qui ajuste son tir en haut de l'enclave (0-1, 16'16").

C'est la première fois dans ce tournoi olympique que le Kazakhstan marque le premier, et on sait combien c'est important pour lui. Ce tout petit but avait été suffisant contre la France pour gagner son ticket olympique, et la même recette est appliquée ce soir. Vitali Kolesnik reste bien placé dans son but avec une grande économie de mouvements, tandis que ses défenseurs bloquent les tirs. La protection en zone neutre est excellente, et le physique n'est pas absent. La meilleure mise en échec pour Shemelin, qui malmènera Peter Bondra toute la soirée.

Pour ajouter encore aux malheurs de la Slovaquie, avant que la deuxième période ne commence, l'arbitre vient discuter avec le sélectionneur Frantisek Hossa en lui montrant la feuille d'effectif qu'il a signée avant le match. Le revenant Jozef Stümpel n'y figure pas ! Le numéro 15 est donc obligé de rentrer aux vestiaires. Vous ne rêvez pas, nous ne sommes pas en division 2 française, nous sommes aux Jeux olympiques !

Les pénalités s'enchaînent toujours contre les joueurs du Kazakhstan qui laissent traîner leurs crosses. Parfois, ils ne peuvent tout simplement rien faire d'autre face à la vitesse des blancs : la feinte de Lubos Bartecko lui permet ainsi de passer au milieu des deux défenseurs et d'envoyer Aleksei Koledaïev pour la seconde fois en prison. C'est la meilleure supériorité numérique pour la Slovaquie, grâce à Marian Hossa qui fait enfin un bon travail d'écran devant Kolesnik, mais il n'arrive pas à piéger le gardien au rebond.

Lorsque Bartecko part lui-même en prison, le Kazakhstan n'est pas loin de réussir un 2 sur 2 en supériorité numérique, toujours par sa fratrie magique : Evgueni Koreshkov s'infiltre discrètement et vient reprendre à bout portant la passe de derrière la cage d'Aleksandr, un tir détourné par la botte gauche de Krizan.

La Slovaquie est partie pour gâcher son huitième avantage numérique du match, lorsque Satan reçoit une bonne passe et perce lui aussi entre Koledayev et Argokov, subissant un cinglage de ce dernier. Les blancs sont à 5 contre 3 pour la première fois, pendant 26 secondes, mais Kolesnik repousse le tir de Demitra servi par une passe transversale de Gaborik. La Slovaquie reste cependant installée à 5 contre 4. La défense bleue aux abois n'est qu'à dix petites secondes de la délivrance, quand Richard Kapus récupère un rebond et décale Bondra avec la cage ouverte (1-1, 39'50").

Ce but change tout. Le troisième tiers-temps n'a plus du tout la même physionomie. Le Kazakhstan a maintenant la maîtrise du palet, une situation dans laquelle il est moins confortable. Savenkov perd ainsi le palet face au forechecking du seul Satan. On ne peut pas dire pourtant que la Slovaquie presse. Au contraire, elle sait que le Kazakhstan a besoin d'une victoire et elle le laisse venir pour mieux le contret. Après huit minutes entièrement bleues, Pavol Demitra s'échappe sur l'aile gauche pour une contre-attaque à 3 contre 1. Il passe en retrait au premier poteau pour Marian Hossa dans le slot, alors que Kolesnik s'est déjà déplacé de l'autre côté (2-1, 48'09").

La nouvelle tactique payante de la Slovaquie se maintiendra durant toute la troisième période : rester en défense et placer des contres rapides en surnombre. Les bleus ont été pris à leur propre piège. Malgré une jolie déviation aérienne d'Aleksandrov, ils ne pourront pas égaliser. Ils auront cependant joué à merveille leur rôle de l'adversaire embêtant.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Peter Bondra (attaquant de la Slovaquie) : "Peut-être que l'équipe était un peu fatiguée pour son quatrième match en cinq jours. Nous savons que nous devons marquer en powerplay. Nous avons créé du trafic devant la cage, un rebond s'est échappé et j'ai pu marquer un but important grâce à une bonne action de Kapus. On sait qu'il faut travailler si on veut marquer, gagner et sortir du match avec le sourire."

 

Slovaquie - Kazakhstan 2-1 (0-1, 1-0, 1-0)

Dimanche 19 février 2006 à 16h05 au Palasport Olimpico de Turin. 9160 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) assisté de Derek Doucette (CAN) et Antti Hämäläinen (FIN).

Pénalités : Slovaquie 12' (2', 6', 4'), Kazakhstan 20' (6', 14', 0').

Tirs : Slovaquie 27 (7, 13, 7), Kazakhstan 19 (9, 3, 7).

Évolution du score :

0-1 à 16'16" : E. Koreshkov assisté de A. Koreshkov et Savenkov (sup. num.)

1-1 à 39'50" : Bondra assisté de Kapus et Jurcina (sup. num.)

2-1 à 48'09" : Hossa assisté de Demitra et Gaborik

 

Slovaquie

Gardien : Karol Krizan.

Défenseurs : Martin Strbak - Lubomir Visnovsky ; Andrej Meszaros - Zdeno Chara ; Radoslav Suchy - Milan Jurcina ; Ivan Majesky.

Attaquants : Marian Gaborik - Pavol Demitra (C) - Marian Hossa ; Peter Bondra (A) - Richard Kapus - Miroslav Satan (A) ; Richard Zednik - Lubos Bartecko - Marek Svatos ; Marcel Hossa - Tomas Surovy - Ronald Petrovicky ; Jozef Stümpel [exclu à 20'00" car absent de la feuille de match].

Remplaçant : Jan Lasak (G). Absent : Peter Budaj (G).

Kazakhstan

Gardien : Vitali Kolesnik.

Défenseurs : Alekseï Koledaïev - Artyom Argokov ; Denis Shemelin - Andrei Savenkov ; Alekseï Vassilchenko - Evgeni Pupkov ; Oleg Kovalenko - Vladimir Antipin.

Attaquants : Konstantin Shafranov - Andreï Pchelyakov - Dmitri Dudarev ; Andreï Ogorodnikov - Evgeni Koreshkov - Aleksandr Koreshkov (C) ; Andreï Samokhvalov - Dmitri Upper (A) - Nikolaï Antropov (A) ; Sergueï Aleksandrov - Fedor Polishchuk - Andreï Troshchinsky.

Remplaçant : Vitali Eremeïev (G). Absents : Kirill Zinoviev (G), Evgeni Blokhin.

 

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