États-Unis - Russie (21 février 2006)

 

Jeux Olympiques de Turin 2006, groupe B.

À la dixième minute de jeu, au sortir d'une supériorité numérique, Chris Drury se fait piquer le palet à la bleue par Aleksandr Korolyuk qui part crucifier le gardien Robert Esche, aligné pour ce dernier match de poule sans enjeu pour les États-Unis (0-1 à 09'27"). Le jeu de transition russe est très rapide, et Maksim Sushinsky le prouve par une relance du revers en infériorité numérique. Evgueni Malkin part ainsi en contre-attaque et s'appuie sur Darius Kasparaitis pour un une-deux imparable (0-2 à 10'41"). Jason Blake a toujours autant de mal à concrétiser ses occasions mais rate le palet alors que Keith Tkachuk l'avait décalé devant la cage ouverte. Les Américains tuent deux pénalités, par contre un accrocher de Sushinsky est fatal à la Russie. Brian Rolston réduit le score sur une bonne passe de Craig Conroy (1-2 à 18'38").

Krikunov avait pour sa part titularisé son nouveau n°1 Nabokov, mais il profite de la pause pour faire rentrer Maksim Sokolov, qui pourra se mettre plus en évidence que contre la Lettonie, où il avait pris un but en quatre tirs sur un relâchement défensif. Il a cette fois beaucoup de travail, car les Américains viennent mettre une forte pression sur sa cage. Après un surnombre, les Russes passent presque toute l'infériorité dans leur camp, la faute à Malkin qui a porté le palet au lieu de le dégager quand il a eu l'opportunité de le sortir de sa zone. La Russie ne pratique pas son meilleur hockey, et son capitaine Kovalev, jusqu'ici un des meilleurs joueurs du tournoi, perd deux palets dans la même présence. Mais elle reprend progressivement le dessus. Andreï Markov reçoit une passe transversale de Datsyuk et nettoie la lucarne d'Esche (1-3 à 35'00"). Volchenkov retient Tkachuk puis Korolyuk accroche furtivement Cole, et les Américains finissent par concrétiser ces périodes de supériorité. Sur un second rebond, Brian Gionta est plus incisif que Gonchar pour mettre le palet au fond (2-3 à 39'01").

La domination est américaine au début du troisième tiers-temps, avec une déviation de Rolston au-dessus de la cage. Sur la mise au jeu après un cinglage de Kharitonov, le juge de ligne Steven Miller prend la crosse de Weight dans le visage et le jeu doit être arrêté une minute. Cela ne déconcentre pas les Américains qui profitent encore de cet avantage numérique : comme au billard, le lancer de la bleue de Mathieu Schneider est dévié par le patin de Volchenkov puis par le genou de Gomez (3-3 à 45'00"). La Russie réplique par la vitesse de ses jeunes : Aleksandr Ovechkin reprend un service de Malkin, et Esche ne peut strictement rien faire (3-4 à 49'55"). Erik Cole égalise immédiatement en tirant au poteau opposé à l'issue d'un tour de cage sur son revers (4-4 à 50'38"). Sokolov a l'air dépité, et il y a de quoi, car ce but, contrairement aux précédents, est pour lui (4-5 à 51'52"). Ce n'est pas un cadeau pour un gardien de jouer dans un match qui s'emballe offensivement. Demandez à Robert Esche, coupable sur le but suivant car mal placé sur le lancer de Kovalev (4-5 à 51'52"). Les États-Unis mettent le feu dans les derniers instants, mais ils en restent là.

Trois défaites d'un seul but, cela fait toujours trois défaites consécutives pour les Américains. Ils se sont quand même rassurés offensivement, et surtout ils ont retrouvé leur jeu de puissance, ce qui est toujours une arme importante pour eux et le sera encore plus face aux solides Finlandais. Ils n'auront donc peut-être pas tout perdu en courant après le score ce soir, avant d'aborder leur quart de finale.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Peter Laviolette (entraîneur des États-Unis) : "Cette nouvelle défaite d'un but est dure à avaler. On regarde le tableau d'affichage et intérieurement on sait que l'équipe n'a absolument pas mal joué. Cela devient stressant. Nous nous créons des tonnes d'occasions et nous en concrétisons peu. Nous aurions pu marquer dix buts ce soir. Cependant, je ne pense pas que les joueurs soient abattus. Nous restons confiants dans notre jeu et dans nos chances de battre la Finlande. Elle a l'approche la plus nord-américaine des équipes européennes. Elle se base sur des systèmes et de la discipline, et elle joue plus verticalement qu'horizontalement."

Vladimir Krikunov (entraîneur de la Russie) : "Nous nous sommes préparés pour le match contre le Canada en entraînant nos gardiens et nos défenseurs. L'adversaire a mis une pression constante sur nos cages, mais nous avons pu utiliser nos rares contre-attaques. Les deux gardiens ont bien résisté, et le changement était prévu dès le début de match, les joueurs en étaient avertis. Il fallait que Nabokov se prépare sans risquer de se blesser dans ce dernier match de poule. Kovalev a joué quelques mises au jeu à la place de Datsyuk parce que celui-ci a un doigt cassé, mais il va jouer."

 

États-Unis - Russie 4-5 (1-2, 1-1, 2-2)

Mardi 21 février 2006 à 20h35 au Palasport Olimpico de Turin. 9378 spectateurs.

Arbitrage de Paul Devorski (CAN) assisté de Stefan Fonselius (FIN) et Steven Michael Miller (CAN).

Pénalités : États-Unis 8' (4', 2', 2'), Russie 14' (6', 6', 2').

Tirs : États-Unis 34 (8, 11, 15), Russie 21 (6, 7, 8).

Évolution du score :

0-1 à 09'27" : Korolyuk

0-2 à 10'41" : Malkin assisté de Kasparaitis (inf. num.)

1-2 à 18'38" : Rolston assisté de Conroy (sup. num.)

1-3 à 35'00" : A. Markov assisté de Datsyuk et Sushinsky

2-3 à 39'01" : Gionta assisté de Gomez et Weight (sup. num.)

3-3 à 45'00" : Gomez assisté de Schneider et Rolston (sup. num.)

3-4 à 49'55" : Ovechkin assisté de Malkin et Kasaparaitis

4-4 à 50'38" : Cole assisté de Knuble et Drury

4-5 à 51'52" : Kovalev assisté de Datsyuk et Malkin

 

États-Unis

Gardien : Robert Esche.

Défenseurs : Derian Hatcher - Jordan Leopold ; Bret Hedican - John-Michael Liles ; Mathieu Schneider - Chris Chelios (C) ; Brian Rafalski.

Attaquants : Brian Rolston - Scott Gomez - Brian Gionta ; Mike Knuble - Mike Modano - Erik Cole ; Keith Tkachuk - Craig Conroy - Jason Blake ; Chris Drury - Doug Weight - Bill Guerin ; Mark Parrish.

Remplaçant : John Grahame (G).

Russie

Gardiens : Evgeni Nabokov puis Maksim Sokolov à 20'00".

Défenseurs : Andreï Markov - Daniil Markov ; Fedor Tyutin - Anton Volchenkov ; Darius Kasparaitis (A) - Sergei Gonchar ; Vitali Vishnevsky - Sergei Zhukov.

Attaquants : Ilya Kovalchuk - Pavel Datsyuk - Alekseï Kovalev (C) ; Aleksandr Ovechkin - Alekseï Yashin (A) - Viktor Kozlov ; Aleksandr Kharitonov - Evgeni Malkin - Maksim Sushinsky ; Aleksandr Korolyuk - Andreï Taratukhin - Maksim Afinogenov.

 

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