Match reporté de la deuxième journée du championnat du monde de division I, groupe A.

Deux jours après une victoire finalement difficile face aux Britanniques, les Hongrois s'attendent à une opposition nettement moins rude de la part d'une équipe israélienne laminée d'entrée par l'ogre allemand et qui a sollicité, et obtenu, de la fédération internationale le report de la rencontre. Cet affrontement a en effet été déplacé parce que les Israéliens, comme les autorités de leur pays le leur ont signifié, ne pouvaient jouer la veille, journée de commémoration de la Shoah, ce qui a eu le don de perturber les Magyars, dont le calendrier propose des oppositions avec la France, l'Allemagne et le Japon dans les jours suivants.

Ces contretemps ont peut-être également joué dans l'esprit d'Imre Peterdi, sanctionné d'entrée (0'32), ce qui permet à Israël de venir quelque peu troubler Krisztián Budai, qui supplée un Levente Szuper laissé au repos. Un premier échange entre Alon Eizenman et son frère Oren se conclut par un lancer de ce dernier, seul devant un gardien impeccable, qui remet cela dans la foulée devant Frenkel, bien lancé par l'ancien Tourangeau. Sans complexe, Marek Lebedev essaie d'y aller seul, mais l'enthousiasme de son coéquipier Spivak (4'30) permet aux Hongrois de se retrouver en avantage. Une fois ces derniers installés, Balázs Ladányi alerte Evgeni Gusin d'un lancer en force, que le gardien ne peut que repousser, ce qui profite à Marton Vas (1-0, 5'12). Dans la foulée, la Hongrie cherche à étouffer son adversaire, et y parvient par l'intermédiaire de Csaba Kovács, qui déjoue la défense avant de tenter sa chance depuis la droite du but (2-0, 6'40). Les bleus souffrent de plus en plus, et après que Gábor Ocskay leur a encore fait passer un frisson dans le dos, ils commettent encore une faute (8'59). Peterdi et Vas semblent pouvoir profiter de cette nouvelle supériorité, mais le poteau vient au secours de Gusin. S'il faut attendre de longues minutes pour assister à un lancer israélien, œuvre de Ravniaga, c'est que les défenseurs sont dépassés par la vitesse de jeu des Magyars et à quatre contre quatre Marton Vas n'a aucune difficulté à les prendre de vitesse pour s'en aller battre le gardien de près (3-0, 13'43). La fin de tiers est un peu moins pénible pour Israel, et si Alon Eizenman se retrouve souvent seul aux avant-postes, il a au moins le mérite de provoquer la faute de ses adversaires. Et c'est encore Edouard Ravniaga qui n'est pas loin de profiter d'une bonne opportunité devant la cage, à cinq contre trois, mais il rate le dernier geste. Quant à Gusin, après son poteau, il est cette fois sauvé par la sonnerie lorsque Csaba Kovács croit tirer profit d'un lancer initial de Dániel Fekete.

Le portier venu de Russie est encore mis à contribution par un lancer en force de Tokési, puis par une infiltration de Horváth, qu'il annihile d'une belle parade du gant. Peut-être revigorés par ces parades, les joueurs israéliens se remettent en selle, et Frenkel contraint Budai à intervenir comme il le peut sur un lancer puissant, Ravniaga ne pouvant cependant tirer profit du rebond car le dernier rempart est bien revenu pour fermer l'angle. Israël joue alors plus haut, mais sur un avantage numérique, Daniel Bochner est contré par Imre Peterdi, qui s'en va buter sur Gusin, et Marton Vas a bien suivi pour envoyer la rondelle dans une cage grande ouverte (4-0, 25'11). Peu après, les affaires se compliquent encore, suite à la sanction imposée à Frenkel pour crosse haute. Avec un homme de plus, Krisztián Palkovics slalome entre les défenseurs israéliens, et sa combinaison avec Gábor Ocskay n'est pas loin de faire mouche. Finalement, c'est le très actif Imre Peterdi qui reprend la rondelle sur la droite pour repiquer vers le centre et ainsi mieux ajuster le gardien d'un lancer en hauteur (5-0, 27'35). Même les encouragements des quelques supporters allemands ne peuvent venir au secours d'une équipe à la dérive, qui ne peut proposer aucun lancer pendant la quasi-totalité du deuxième tiers. Les Hongrois gèrent leurs efforts et portent des accélérations aux moments opportuns. Ainsi, Viktor Szélig attend une supériorité numérique pour placer un lancer frappé depuis la ligne bleue, en pleine lucarne (6-0, 34'54). Dans la même configuration, la Hongrie s'attèle en fin de tiers à jouer collectivement, cherchant la bonne combinaison, tels Ocskay et Szélig ou encore Vas et Ladányi, et quand cela ne fonctionne pas, András Horváth est là pour faire parler la poudre de loin, contraignant Yevgeny Gusin à un bel arrêt du gant.

En début de troisième période, la Hongrie fait parler sa solidarité défensive. Limités à trois hommes, les joueurs de Pat Cortina résistent au baroud d'honneur des frères Eizenman, et Israël ne peut que lancer de loin. Les Magyars sont les plus tranchants dans leurs actions, et Boris Amromin, suppléant de Gusin, doit intervenir par deux fois de la crosse sur des tentatives de Horváth et Tokési. Comme un peu plus tôt, les situations de supériorité numérique leur permettent de s'essayer à différentes combinaisons, laissant le temps à Amromin de respirer. Pas longtemps cependant, car à forces égales les Magyars déploient un jeu plus direct. Alors que son équipe semble laisser l'initiative aux hommes de Jean Perron, Krisztián Palkovics contourne une défense qu'il prend de vitesse avant de se jouer du portier israélien (7-0, 52'33). Les Hongrois cherchent à garder la cage de Budai inviolée, attendent leurs adversaires, qui n'arrivent pas à se montrer dangereux. C'est même le dos d'Alon Eizenman qui contre le tir de Ron Berman... L'efficacité hongroise est bien plus criante, et sitôt Daniel Spivak sanctionné, une combinaison rapide de la première ligne permet à Ocskay depuis la gauche de transmettre la rondelle en un temps à Gröschl seul devant la cage grande ouverte (8-0, 55'39). La marque n'évoluera plus, malgré un dernier lancer puissant à mi-distance de Csaba Kovács, qui termine sa course sur la barre, et le courage d'Alon Eizenman, qui permet à Artium Korotin de mettre une dernière fois Budai à contribution.

Désignés meilleurs joueurs du match : Marton Vas pour la Hongrie et Evgueni Gussin pour Israël.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

Commentaires d'après-match

Pat Cortina (entraîneur de la Hongrie) : " Je félicite Jean et ses joueurs, qui font preuve de beaucoup de cœur. Le niveau est très élevé pour eux, mais ils se battent pendant soixante minutes et rendent certaines choses compliquées pour leurs adversaires. Je suis satisfait par la manière, mes joueurs ont fait le boulot aujourd'hui. Avec la succession des matches, je voulais faire jouer mes deux gardiens, pour qu'ils soient impliqués. La France possède beaucoup de qualités : la technique, la tactique, l'expérience, un bon gardien. Ce sera une longue soirée pour nous, nous devrons être costauds."

Jean Perron (entraîneur d'Israël) : "La Hongrie est largement plus forte, cela ne fait aucun doute. De plus, nous prenons beaucoup de pénalités et ils en ont profité. Israël apprend à chaque match, nous cherchons à nous améliorer à chaque tournoi. La scène internationale est devenue meilleure d'année en année. Nous devons être plus professionnels. À chaque tournoi il y a plus de pros, des entraîneurs qui aident les joueurs à s'améliorer. Israël est un nouveau pays, il existe un gouffre entre la division II et la division I."

Hongrie - Israël 8-0 (3-0, 3-0, 2-0)

Mercredi 26 avril 2006 à 16h30 au Coliséum d'Amiens. 883 spectateurs.

Arbitrage de Marc Muylaert (CAN) assisté d'Éric Bouguin (FRA) et Horst Tschebul (AUT).

Pénalités : Hongrie 16' (8', 4', 4'), Israël 22' (6', 8', 8').

Tirs : Hongrie 37 (15, 17, 5), Israël 12 (4, 3, 5).

Évolution du score :

1-0 à 05'12" : Vas assisté de Peterdi (sup. num.)

2-0 à 06'40" : Kovács assisté de Majoross

3-0 à 13'43" : Vas assisté de Tokaji et Ladányi

4-0 à 25'11" : Vas assisté de Peterdi (inf. num.)

5-0 à 27'35" : Peterdi assisté de Horváth

6-0 à 34'54" : Szélig assisté d'Ocskay (sup. num.)

7-0 à 52'33" : Palkovics assisté de Szélig

8-0 à 55'39" - Gröschl assisté d'Ocskay et Palkovics (sup. num.)

Gardien : Krisztián Budai.

Défenseurs : Viktor Szélig (A) - Tamás Sille ; Viktor Tokaji - András Horváth ; Balázs Kangyal (C) - Bence Svasznek ; Tamás Lencsés - Lajos Tokési.

Attaquants : Tamás Gröschl - Gábor Ocskay - Krisztián Palkovics ; Balázs Ladányi (A) - Marton Vas - Imre Peterdi ; Csaba Kovács - Gergely Majoross - Dániel Fekete ; Arnold Feil - Attila Hoffmann - Csaba Jánosi.

Remplaçant : Levente Szuper (G).

Gardiens : Yevgeny Gusin puis Boris Amromin à 40'00".

Défenseurs : Daniel Spivak - Daniel Buchner ; Ron Soreanu - Ron Berman ; Artium Korotin.

Attaquants : Erez Eizenman - Oren Eizenman (A) - Alon Eizenman ; Sergei Frenkel - Sergei Belo (C) - Edouard Ravniaga (A) ; Ely Oosterhouse - Izhak Levy - Yoni Knitter ; Avishai Geller - Marek Lebedev.

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