Pays-Bas - Autriche (28 avril 2006)

 

Quatrième journée du championnat du monde de division I, groupe B.

Nouvelle étape à franchir sur la route de la remontée pour l'Autriche : les Pays-Bas qui réalisent des championnats du monde en demi-teinte avec une nette victoire face à la Croatie mais surtout un nul miraculeux face à la Lituanie et une large défaite face à la Pologne. Les joueurs de Doug Mason ne devraient donc pas constituer un obstacle majeur pour l'Autriche qui reste sur trois succès d'affilée.

L'Autriche prend logiquement l'initiative du jeu au coup d'envoi et obtient rapidement une première pénalité concédée par Bjorn Willemse. Le jeu de puissance autrichien s'installe pendant près de deux minutes sans discontinuer et sur un slap de la bleue d'Andre Lakos repoussé par Groeneveld, Marco Pewal est le premier à réagir et expédie le palet au fond des filets néerlandais (0-1, 02'27"). Mis en confiance par ce début de match idéal, les Autrichiens prennent leur chance face à Groeneveld, et sur un lancer placé de Johannes Reichel, le portier de Renon, masqué par le trafic devant sa cage, ne peut que constater les dégâts (0-2, 03'20"). Les Pays-Bas sont complètement dépassés en ce début de rencontre et paraissent bien près de sombrer. Mais ils réagissent contre le cours du jeu en profitant d'un palet mal maîtrisé par Gert Prohaska : Simon de Wit récupère le palet au milieu d'une forêt de jambes et marque du revers (1-2, 05'33"). Ce but a pour effet d'équilibrer les débats pendant quelques minutes même si les Autrichiens se montrent menaçants, en particulier sur les rebonds dangereux relâchés par Groeneveld. Mark Szücs est d'ailleurs tout près de saisir l'opportunité. Mais si les Néerlandais souffrent moins qu'au début du match, ils le doivent surtout à l'indiscipline autrichienne matérialisée par deux pénalités consécutives de Kalt et Trattnig. Ces quatre minutes de supériorité numérique donnent une réelle possibilité d'égaliser aux hommes de Doug Mason. Si le jeu de puissance a d'abord du mal à s'installer, il est plus convaincant ensuite avec notamment l'éternel Dave Livingston toujours bien placé devant la cage. L'Autriche évolue à son tour en supériorité numérique jusqu'à la fin du tiers et peut ajouter un troisième but sur une énorme mésentente entre Groeneveld et ses défenseurs, mais Marco Pewal n'en profite pas. Finalement Kevin Hoogsteen se procure une dernière occasion avant le coup de sirène en se frayant un passage à travers la défense autrichienne. En vain.

Le but d'avance après le premier vingt est clairement insuffisant pour les joueurs de Jim Boni, pressés de mettre leurs adversaires à une distance plus raisonnable. Setzinger, Trattnig et Welser s'y emploient dès l'entame de la deuxième période et après deux premières minutes de jeu très débridé, l'Autriche parvient à tirer profit d'une succession de contre attaques sur un énième palet perdu par la défense néerlandaise. En débordant côté droit, Mark Szücs place un tir croisé au ras du poteau de Groeneveld... Imparable (1-3, 22'27"). L'Autriche accentue clairement son pressing en ce début de deuxième période mais la meilleure occasion est pourtant néerlandaise avec Marcel Kars qui rate une cage grande ouverte. Kars rejoint peu de temps après la prison, offrant ainsi un nouveau jeu de puissance à l'Autriche. Tom Hartogs, après un travail de harcèlement sans relâche ponctué par un tir sur Prohaska, commet une faute bête en zone offensive et laisse ses coéquipiers à 3 contre 5. Héroïques en défense, ils repoussent tous les assauts autrichiens sur la cage d'un Groeneveld au four et au moulin.

Cet épisode délicat n'a malheureusement pas servi de leçon aux Néerlandais qui commettent la même erreur quelques minutes plus tard après que Mark Szücs a manqué de peu le quatrième but en contournant la cage de Groeneveld. De nouveau à trois avec encore Hartogs dans le rôle du fautif, la défense orange craque complètement en encaissant deux buts en l'espace d'une minute. Le premier sur une déviation de Sean Selmser sur un tir de Jeremy Rebek (1-4, 34'38") et le second sur un jeu en triangle conclu par une reprise sans contrôle de Mattias Trattnig (1-5, 35'44"). Mason sort alors Phil Groeneveld, peu à son aise depuis le début de la rencontre et passablement sollicité, pour provoquer une réaction de son équipe. L'effet est immédiat avec des Néerlandais plus présents en fin de tiers et la concrétisation survient à vingt secondes de la fin dans la crosse du vieux renard Dave Livingston encore une fois bien placé pour profiter de la confusion devant les buts et reprendre un palet relâché par Prohaska (2-5, 39'40").

Livingston est d'ailleurs près de reprendre le dernier tiers là où il a laissé le précédent en ratant de peu la cage. Mais les Autrichiens sont les plus dangereux, notamment par l'intermédiaire de la ligne Setzinger-Koch-Welser, très présente. Le substitut néerlandais Casper Swart a donc l'occasion de se mettre en valeur en préservant sa cage inviolée. Les Pays-Bas laissent passer une dernière occasion de revenir dans le match sur une supériorité numérique mal gérée même si Livingston, encore lui, aurait bien pu marquer une nouvelle fois dans la confusion générale. Finalement Swart s'incline sur un remarquable slap en lucarne d'Oliver Setzinger qui donne un peu plus d'ampleur au score (2-6, 48'17"). L'Autriche, définitivement à l'abri d'un retour néerlandais, déroule en fin de match et rate quelques occasions comme une cage vide manquée par Philippe Lakos ou une combinaison entre Lukas et Koch qui aurait mérité meilleur sort. Mais les Néerlandais sombrent définitivement sur une... supériorité numérique catastrophique, au cours de laquelle ils encaissent deux buts en douze secondes : un slap de la bleue de Philippe Lakos (2-7, 56'05") et un centre en retrait de Kalt pour Trattning complètement seul devant Swart (2-8, 56'17"). Les défenseurs néerlandais n'y sont plus du tout en fin de match alors que l'Autriche continue de jouer jusqu'au bout, de même que Dave Livingston encore capable de se procurer la dernière occasion de son équipe à quelques secondes de la fin.

Les Pays-Bas n'ont fait vraiment illusion qu'un tiers-temps avant de se laisser progressivement submerger par l'offensive autrichienne. Trop d'imprécisions en défense, trop d'erreurs de relances et un Groeneveld pas toujours inspiré ont conduit les Oranje à leur plus lourde défaite de ces championnats du monde, confirmant ainsi leur statut d'équipe moyenne en division I mondiale. Le renouvellement de l'effectif commence à poindre avec du temps de glace pour des jeunes espoirs comme Kevin Bruijsten ou Jordy van Oorschot. Mais les vétérans Tommie Hartogs et Dave Livingston restent encore les meilleurs joueurs de cette équipe et il reste beaucoup de chemin à parcourir avant de se hisser au niveau des prétendants à l'accession.

Du côté autrichien, tout va pour le mieux avec à la clé une quatrième victoire et l'une des prestations les plus abouties de la semaine, notamment sur le plan offensif. Si les victoires face à l'Estonie et la Lituanie avaient pu paraître étriquées, celle-ci devrait permettre à l'Autriche d'accumuler le maximum de confiance avant de défier la Pologne demain pour le match de l'accession. L'attaque autrichienne a trouvé des buteurs variés et toutes les lignes ont contribué au succès, montrant ainsi une profondeur intéressante à ce niveau. Le duo Trattnig-Kalt s'est montré le plus efficace mais Setzinger et Koch n'ont pas été non plus en reste. Au milieu de ce concert de louanges, la prestation de Gert Prohaska est finalement bien quelconque mais Reinhard Divis fera sans doute preuve de plus de solidité face à la Pologne.

Désignés meilleurs joueurs du match : Tommie Hartogs (Pays-Bas) et Marco Pewal (Autriche).

Christophe Laparra

Commentaires d'après-match

Jim Boni (entraîneur de l'Autriche) : "Notre voyage a commencé en novembre dernier à Turin, aujourd'hui nous sommes à un jour du match décisif pour la remontée. Nous ne voulons pas jouer le match nul et nous avons quatre lignes qui peuvent mettre la pression. Nous allons encore analyser les Polonais, j'ai déjà vu trois matches. Demain on verra encore un vrai match de hockey. Cela ne sera pas facile, mais on ne rendra pas les choses agréables à la Pologne."

Matthias Trattnig (attaquant de l'Autriche) : "Pour les Hollandais il n'y avait plus d'enjeu, ils n'étaient plus aussi concentrés. Néanmoins cette victoire était très importante pour nous, car nous avons remarqué que nous pouvions livrer un match plein contre des adversaires plus faibles et marquer beaucoup de buts."

 

Pays-Bas - Autriche 2-8 (1-2, 1-3, 0-3)
Vendredi 28 avril 2006 à 16h30 au Saku Suurhall de Tallin. 493 spectateurs.
Arbitrage de Tomas Turcan (TCH) assisté de Jan Bigum (DAN) et Viktor Gashilov (RUS).
Pénalités : Pays-Bas 18' (6', 8', 4'), Autriche 18' (6', 6', 6').
Tirs : Pays-Bas 26 (7, 6, 13), Autriche 39 (11, 16, 12).

Évolution du score :
0-1 à 02'27" : Pewal assisté de Kalt et A.Lakos (sup. num.)
0-2 à 03'20" : Reichel assisté de Peintner et Kaspitz
1-2 à 05'33" : De Wit assisté de Livingston et Kars
1-3 à 22'27" : Szücs assisté de Kaspitz
1-4 à 34'38" : Selmser assisté de Rebek et Koch (sup. num.)
1-5 à 35'44" : Trattnig assisté de Kalt et Pewal (sup. num.)
2-5 à 39'40" : Livingston assisté de Hartogs et Kars
2-6 à 48'17" : Setzinger assisté de Rebek et Koch
2-7 à 56'05" : P.Lakos assisté de Trattnig et Kalt (inf. num.)
2-8 à 56'17" : Trattnig assisté de Kalt (inf. num.)
 

Pays-Bas

Attaquants :
Simon de Wit - Marcel Kars - David Livingston
Casey van Schagen - Lamont Polet - Kevin Hoogsteen
Peter van Biezen - Kevin Bruijsten - Bert van den Braak
Jamie Visser - Chad Euverman - Bob Teunissen

Défenseurs :
Tommie Hartogs (C) - Bjorn Willemse
Erik Tummers - Jordy van Oorschot
Maarten de Groot - Mike Dalhuisen
Justin Bekkering - Rody Jacobs

Gardien :
Phil Groeneveld puis Casper Swart à 35'44"

Autriche

Attaquants :
Philippe-Michael Horsky - Sean Selmser - David Schuller
Oliver Setzinger - Thomas Koch - Daniel Welser (A)
Matthias Trattnig - Marco Pewal - Dieter Kalt (C)
Mark Szücs - Roland Kaspitz - Markus Peintner

Défenseurs :
Mike Stewart (A) - Philippe Lakos
Robert Lukas - Jeremy Rebek
Martin Ulrich - André Lakos
Johannes Reichel - Thomas Pfeffer

Gardien :
Gert Prohaska

Remplaçant : Reinhard Divis (G).

 

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