Hongrie - Japon (30 avril 2006)

 

Dernière journée du championnat du monde de division I, groupe A.

Après celui du maintien et avant celui de la montée, voici l'autre match décisif de ce dimanche, celui pour le podium. Les Hongrois devraient être favoris mais ils sont certainement usés par leur match de la veille face aux Allemands et cela brouille les cartes.

Après seulement trois minutes de jeu, le Japon se retrouve à quatre contre trois après une crosse haute de Balázs Ladányi. Avec deux joueurs devant le but, puis un seul, il bataille férocement, mais les trois triangles hongrois, directement composés par les centres et arrières des trois premières lignes, restent très bien en position et coupent toutes les possibilités. À peine Ladányi est-il sorti de prison qu'il entre en zone du côté opposé. Sa passe transversale est reprise victorieusement par Csaba Kovács (1-0 à 05'10"). Mais les Hongrois rendent trop de rondelles à l'adversaire en ce début de match. Un palet perdu en zone défensive par András Horváth permet aux Japonais de mettre la pression et de provoque une pénalité de Peterdi. Sur la supériorité numérique, Hiroki Ueno trouve la lucarne de Budai, qui ne peut rien voir à cause d'Obara (1-1 à 09'30"). La Hongrie se méfie de la vitesse japonaise en contre mais domine le jeu. Elle passe même une longue séquence installée en zone offensive, au cours de laquelle on voit Ocskay revenir intelligemment au banc pour faire rentrer un joueur frais pendant que ses coéquipiers conservent le palet. Dans la dernière minute de jeu, Horvath trouve même le haut du filet, mais l'arbitre avait sifflé deux secondes plus tôt la présence de Palkovics dans le demi-cercle du gardien.

En deuxième période, les Japonais luttent un peu trop en fond de zone sur un jeu de puissance. La Hongrie remonte rapidement le palet et Gabor Ocskay sert Krisztian Palkovics qui marque en angle fermé (2-1 à 27'12"). Mais la mi-match donne le signal du soleil levant. Un palet lobé de Suzuki en angle fermé, alors qu'il y a deux Japonais devant la cage, est rabattu par le gant de Chris Yule et propulsé dans les buts non pas par sa crosse mais par celle voisine d'Ogawa. En étant pointilleux, on pourrait arguer d'une passe au gant, même si personne ne proteste (2-2 à 30'39"). Dans la foulée, Budai doit intervenir sur un breakaway de Masashi Sato, servi par une bonne relance. Les Hongrois se font de plus en plus souvent déborder. Sur une nouvelle contre-attaque rapide, Daisuke Obara pousse le palet du patin dans le but sur un rebond, ce qui a échappé à l'arbitre mais pas à Cortina qui le hurle immédiatement, en vain (2-3 à 34'22"). La Hongrie n'est pas sereine, Budai non plus dans ses sorties à la crosse. Et c'est lui-même qui se met le but suivant, sur un palet tiré de derrière la cage par Takeshi Saito après un débordement. La vitesse et la détermination des Japonais ont eu raison des Hongrois dans ces vingt minutes. La première victime en est Budai, remplacé au dernier tiers par Szuper.

Gabor Ocskay donne un petit coup de poing par derrière à Tetsuya Saito à l'issue d'un duel contre la bande, geste dommageable car pris par la patrouille. Le lancer puissant de Chris Yule se loge au-dessus de la jambière droite de Szuper. La demi-douzaine de fidèles supporters japonais, qui ont reçu un renfort multinational et bruyant, exultent (2-5 à 44'28"). Yule fait trébucher Horvath, mais sur une passe de Iimura pendant l'infériorité, Sato se retrouve pour la seconde fois du match en face-à-face avec un gardien hongrois, et cette fois son lancer trouve les filets (2-6 à 48'41"). Cortina trouve encore le motif d'y croire : "Allez les gars, un but pour chaque ligne". Seule la deuxième répond à l'aller, avec Marton Vas et Imre Peterdi lancés en deux contre un par Tokaji (3-6 à 54'21"). Mais ce n'est pas suffisant, car les Japonais, très agressifs sur le palet, font ce qu'ils faut pour préserver leur avantage.

L'équipe du Japon a connu une évolution très intéressante au fil de ce tournoi. Elle s'est libérée, décomplexée, pour donner la pleine de mesure de ses moyens offensifs. Peut-être moins physique que ses prédécesseurs, cette nouvelle génération n'en est pas moins talentueuse et elle est surtout pleine d'enthousiasme. Ceci dit, le match n'aurait peut-être pas connu la même tournure avec une équipe de Hongrie plus fraîche. Dans ce cas-là, c'est peut-être la défense japonaise qui aurait souffert de son manque de profondeur, elle qui a beaucoup utilisé ses deux premières paires d'arrières et qui a terminé le match à cinq défenseurs, en laissant de côté Kikuchi et Tonosaki.

Désignés meilleurs joueurs du match : Balazs Ladanyi pour la Hongrie et Kengo Ito pour le Japon.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Pat Cortina (entraîneur de la Hongrie) : "Félicitations à Mark et à ses joueurs, qui ont fait ce qu'ils devaient. J'espère que cela fera du bien au hockey japonais. Il est évident que l'équipe de Hongrie était très fatiguée. C'était notre quatrième match en cinq jours du fait du report du match contre Israël. Je savais avant le tournoi que les Japonais avaient une bien meilleure condition physique que nous, j'espérais que ce ne serait pas un facteur mais ça l'a été."

Mark Mahon (entraîneur du Japon) : "Si les Hongrois étaient physiquement fatigués, c'est parce que leur programme s'est tellement développé qu'ils abordaient le match pour le gagner. C'est une indication d'où ils sont arrivés en deux ans avec Pat. Je pense que le calendrier était parfait pour nous avec deux matches durs puis un pour prendre confiance. Nous ne pouvions rivaliser pour l'or, mais si nous arrivons dans ce type de tournoi sans l'Allemagne ou l'Autriche comme adversaire, je pense que c'est jouable. Trois de nos défenseurs (Yanadori, Tonosaki et Kikuchi) sont en université et n'ont jamais joué en pro. Leur première expérience internationale, c'était en novembre en Hongrie."

 

Hongrie - Japon 3-6 (1-1, 1-3, 1-2)

Dimanche 30 avril 2006 à 16h30 au Coliséum d'Amiens. 1340 spectateurs.

Arbitrage d'Andriy Servuk (UKR) assisté de Sebastian Molenda (POL) et Savice Fabre (FRA).

Pénalités : Hongrie 12' (6', 2', 4'), Japon 12' (2', 6', 4').

Tirs : Hongrie 23 (8, 6, 9), Japon 28 (10, 11, 7).

Évolution du score :

1-0 à 05'10" : Kovacs assisté de Ladanyi

1-1 à 09'30" : Ueno assisté d'Ito (sup. num.)

2-1 à 27'12" : Palkovics assisté d'Ocskay (sup. num.)

2-2 à 30'39" : Ogawa assisté de Yule et Suzuki

2-3 à 34'22" : Obara assisté d'Ito et Ueno

2-4 à 39'17" : Ta. Saito assisté d'Uchiyama

2-5 à 44'28" : Yule assisté de Suzuki (sup. num.)

2-6 à 48'41" : Sato assisté d'Iimura (inf. num.)

3-6 à 54'21" : Vas assisté de Peterdi et Tokaji

 

Hongrie

Gardiens : Krisztián Budai puis Levente Szuper à 40'00".

Défenseurs : Viktor Szélig (A) - Tamás Sille ; Viktor Tokaji - András Horváth ; Balázs Kangyal (C) - Bence Svasznek ; Tamás Lencsés - Lajos Tokési.

Attaquants : Tamás Gröschl - Gábor Ocskay - Krisztián Palkovics ; Balázs Ladányi (A) - Marton Vas - Imre Peterdi ; Csaba Kovács - Gergely Majoross - Dániel Fekete ; Arnold Feil - Attila Hoffmann - Csaba Jánosi.

Japon

Gardien : Naoya Kikuchi.

Défenseurs : Fumitaka Miyauchi - Kengo Ito (A) ; Aaron Keller (A) - Shinya Yanadori ; Hideyuki Osawa - Kyohei Kikuchi ; Jun Tonosaki.

Attaquants : Tomohiko Uchiyama - Yosuke Kon - Takeshi Saito ; Chris Yule - Masafumi Ogawa - Takahito Suzuki (C) ; Masashi Sato - Yoshinori Iimura - Masato Domeki ; Masahito Nishiwaki - Daisuke Obara - Hiroki Ueno ; Tetsuya Saito.

Remplaçant : Masahito Haruna (G).

 

Retour aux championnats du monde