Slovénie - Italie (15 mai 2006)

 

Championnats du monde 2006, poule de relégation.

Miracle à l'italienne

L'Italie retrouve son héros olympique John Parco au meilleur moment pour ce match décisif. Il signale d'emblée que son dos ne le diminue plus en prenant le premier tir de la journée après quarante secondes. Pendant une prison de Varl, c'est encore Parco qui fait un tour de cage et contraint Robert Kristan à un arrêt in extremis face à son tir du poignet. Le gardien slovène est partiellement enfoncé dans ses cages, mais le ralenti révèle qu'il a pu bloquer le palet sur sa ligne (2'12"). L'Italie a plutôt bien commencé le match avec également quelques tentatives de Luca Ansoldi, mais un cinglage de Florian Ramoser - non content de perdre des palets dans sa zone défensive - remet tout en cause, car la supériorité numérique est vite transformée par un lancer de la bleue d'Ales Kranjc (1-0, 05'01"). Parco part à son tour en prison, mais un contrôle raté de Vidmar à la bleue fait avorter ce second jeu de puissance. La Slovénie aura quand même été assez efficace dans ce premier tiers-temps où, hormis son but, elle se sera contentée de quelques actions isolées de Tomaz Razingar. Les Italiens sont menés au score malgré un dernier tir en entrée de zone de Cirone à sa sortie de prison en toute fin de tiers.

Le gardien italien Jason Muzzatti commet une énième erreur dès le début du deuxième tiers-temps quand un tir en entrée de zone d'Anze Kopitar s'échappe de sa mitaine (2-0, 22'03"). Vingt secondes plus tard, Luca Ansoldi sonne la réaction italienne et subit une obstruction de Kontrec à l'approche de la cage, mais même en infériorité numérique, c'est encore Kopitar qui est le plus dangereux en contre. Et au retour à cinq, c'est encore le jeune attaquant de Södertälje qui, d'une passe de derrière la cage, trouve Dejan Kontrec qui lève le palet sous la barre (3-0, 25'25"). Pour la seconde fois du tournoi, Michel Goulet renonce alors à Muzzatti et fait rentrer Thomas Tragust, qui aura vingt ans dans deux semaines. La différence est que le junior entre en jeu dans un match à quitte ou double, où l'Italie est déjà dos au mur avec trois buts de retard...

Est-ce l'effet psychologique du changement de gardien ? Deux minutes plus tard, Stefano Margoni fait le tour de la cage slovène et la crosse de Luca Ansoldi dévie le palet dans les filets (3-1, 27'26"). L'Italie reprend espoir et part à l'assaut des buts de Kristan, même si Andrea Molteni manque toujours de précision à la conclusion. Une pénalité de Cirone pour une protestation inutile ramène le danger devant le jeune Tragust qui plonge bien devant Rodman décalé par Kopitar et fait aussi échec à un une-deux Avgustincic-Sivic.

Toujours à l'affût de la moindre opportunité, Ansoldi intercepte une passe transversale hasardeuse de Kranjc dans sa zone et se présente seul devant Kristan qu'il bat d'un tir du poignet (3-2, 44'35"). Cette incroyable erreur défensive de la Slovénie - celle de trop ? - remet son adversaire dans le match. Le jeu peut basculer à tout moment, et il semble que la réussite se soit détournée des Italiens quand le poteau repousse un tir de Stefano Margoni. Et puis, à moins de deux minutes de la fin, Michele Strazzabosco, discret et plutôt décevant jusqu'ici dans ce championnat du monde, en devient le héros italien en égalisant depuis la ligne bleue (3-3, 58'21").

Puisque le Kazakhstan est battu sur l'autre patinoire, ce nul suffit aux Italiens pour sauver de justesse leur place dans l'élite. Ils dégagent donc consciencieusement le palet pour le préserver jusqu'au bout face à des Slovènes qui ont tout vu s'écrouler dans les dernières minutes.

Désignés meilleurs joueurs du match : Luca Ansoldi pour l'Italie et Dejan Varl pour la Slovénie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Michel Goulet (entraîneur de l'Italie) : "Nous avions besoin d'un miracle et nous l'avons obtenu. J'y ai toujours cru, et même quand nous étions menés de trois buts j'ai continué à demander à l'équipe de ne pas lâcher. Renoncer à Muzzatti n'a pas été facile, mais j'ai compris qu'il était fatigué de tout le travail extraordinaire qu'il a fait dans les parties précédentes. Tragust est entré et a tout de suite fait de grands arrêts qui ont donné confiance à l'équipe. Mon futur ? Dans l'immédiat, fêter ça avec une bière, pour le reste je ne sais pas encore. L'important est qu'en Italie on ait le courage d'investir dans les jeunes : ils sont le futur de ce sport..."

Thomas Tragust (gardien de l'Italie) : "Quand je suis entré, je n'avais rien à perdre, donc je ne sentais pas la pression. Dès le premier arrêt j'ai compris que ce serait ma journée."

Luca Ansoldi (attaquant de l'Italie) : "Nous avons lutté jusqu'à la fin, démontrant que nous avons un grand cœur et que nous méritons le Groupe A. Nous y avons tous cru, du premier au dernier. Aujourd'hui, dans le vestiaire, on sentait une force incroyable, et elle nous a permis de réussir ce maintien extraordinaire."

Frantisek Vyborny (entraîneur de la Slovénie) : "C'est une grosse erreur de notre part qui a abouti au deuxième but italien. Mais je ne peux pas blâmer mes joueurs. Tous ont travaillé dur."

 

Slovénie - Italie 3-3 (1-0, 2-1, 0-2)

Lundi 15 mai 2006 à 16h15 à la Skonto Arena. 6574 spectateurs.

Arbitrage de Brent Reiber (SUI/CAN) assisté d'Ansis Eglitis (LET) et Dean Laschowski (CAN).

Pénalités : Slovénie 10' (4', 6', 0'), Italie 10' (6', 2', 2').

Tirs : Slovénie 31 (5, 13, 13), Italie 30 (8, 12, 10).

Évolution du score :

1-0 à 05'01" : Kranjc assisté de M. Rodman et Razingar (sup. num.)

2-0 à 22'03" : Kopitar assisté de Kranjc

3-0 à 25'25" : Kontrec assisté de Kopitar

3-1 à 27'26" : Ansoldi assisté de Margoni et Parco

3-2 à 44'35" : Ansoldi

3-3 à 58'21" : Strazzabosco assisté de De Bettin et Busillo

 

Slovénie

Gardien : Robert Kristan.

Défenseurs : Uros Vidmar - Jurij Golicic ; Mitja Sotlar - Ales Kranjc ; Robert Ciglenecki - Mitja Robar ; Bostjan Groznik - Jakob Milovanovic.

Attaquants : Marcel Rodman - Anze Kopitar - Tomaz Razingar ; Mitja Sivic - Jaka Avgustincic - Dejan Kontrec ; David Rodman - Dejan Varl - Luka Zagar ; Tomo Hafner - Andrej Hebar - Egon Muric.

Remplaçant : Gaber Glavic (G). Absent : Anze Terlikar (surnuméraire).

Italie

Gardiens : Jason Muzzatti puis Thomas Tragust à 25'25".

Défenseurs : Florian Ramoser - Michele Strazzabosco (A) ; Christian Borgatello - Armin Helfer ; Carlo Lorenzi - Carter Trevisani ; Alexander Egger.

Attaquants : Giuseppe Busillo (C) - Jason Cirone - Giorgio De Bettin ; Luca Ansoldi - John Parco - Stefano Margoni (A) ; Andrea Molteni - Manuel de Toni - Nicola Fontanive ; Roland Ramoser - Luca Felicetti - Luca Rigoni ; Paolo Bustreo.

Absents : Anthony Iob (suspendu), Enrico Chelodi (surnuméraire).

 

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