Grenoble - Morzine (17 février 2007)

 

Match comptant pour la vingt-cinquième journée de la Ligue Magnus.

La saison régulière a sa finale

Match au sommet de la Ligue Magnus avec le second du classement, Grenoble, qui reçoit Morzine, leader. Enjeu : la première place au classement à l'issue de la saison régulière quasi promise au vainqueur ce soir puisqu'il ne reste plus qu'une journée à disputer. Malheur au vaincu en revanche qui pourrait bien se faire dépasser par Briançon en embuscade à un point seulement de Grenoble. Les deux équipes s'affichaient au complet pour ce match au sommet qui avait un goût de répétition générale avant les play-offs, même si côté grenoblois, Simon Bachelet, qui vient de connaître un heureux événement, était ménagé sur le banc.

Début de rencontre très intense avec une première alerte sur la cage de Ferhi signée Santeri Immonen. M. Mendlowictz fait rapidement sentir sa présence dans les débats et sanctionne Evan Cheverie pour un cinglage dès la première minute de jeu. Les Brûleurs de Loups installent le power-play et Baptiste Amar se crée une première occasion de près mais bute sur Stevie Lyle. L'échéance est repoussée de quelques secondes puisque sur l'action suivante, Kévin Hecquefeuille se trouve le plus prompt à reprendre le palet au rebond suite à un slap de Wallin et ouvre le score (1-0, 01'59"). Grenoble met son emprise sur ce début de rencontre avec une grosse pression sur les cages morzinoises. Trabichet puis Amar se signalent en traversant la patinoire pour échouer finalement sur un Lyle bien en place. Mille rejoint à son tour le banc des pénalités mais les Grenbolois ne parviennent pas cette fois à tirer avantage de la situation. Suite à une altercation entre Jönsson et Pousset devant la cage, seul le Grenoblois est envoyé en prison par M. Mendlowictz. Une décision étonnante qui remet les deux équipes à quatre contre quatre. Pas pour très longtemps car les pénalités vont pleuvoir au cours de ce tiers très marqué par le sifflet de l'arbitre qui applique les règles à la lettre. À quatre contre trois, Masa puis Amar ratent leur reprise devant Lyle qui est très sollicité. Morzine se contente de procéder par contre avec notamment Haltunen et le duo Cheverie/Drouin.

Il faut attendre une première supériorité grenobloise pour voir les Pingouins s'installer dans la zone grenobloise. Dan Welch, déplacé sur la deuxième ligne d'attaque, bute sur un Ferhi décisif à son tour. Le gardien grenoblois passe même une période inconfortable suite à deux pénalités consécutives d'Amar et Wallin qui placent les Grenoblois en double infériorité numérique. Mais il s'en sort avec brio devant Leos Pipa puis sur un tir de Cheverie où il doit se protéger avec sa crosse de la présence pressante de Pipa. Un geste qui ne plaît pas à l'attaquant tchèque qui se fait sanctionner par une méconduite. Les pénalités continuent d'animer la fin du tiers mais finissent par casser le rythme du jeu avec des occasions moins nombreuses même si l'intensité est toujours aussi élevée. Grenoble sort vainqueur de l'affrontement digne des play-offs mais avec une marge minimale.

Les Brûleurs de Loups débutent la deuxième période en infériorité numérique, Amar s'étant fait sanctionner en fin de premier tiers. La boîte morzinoise se met en place mais reste plutôt statique. Les Pingouins laissent passer leur chance et c'est au tour des Grenoblois de se retrouver en supériorité numérique. Patrik Valcak se signale par une belle reprise suite à une passe de Jimmy Lindström mais Lyle répond présent. Martin Masa, tout seul à deux reprises devant la cage morzinoise, échoue à son tour sur le gardien britannique. Un manque de réalisme inhabituel pour l'attaquant tchèque qui va avoir des conséquences. Car Grenoble évolue bientôt en double infériorité numérique suite à une charge dans le dos de Manavian sur Bergin alors que Hecquefeuille était déjà en prison. Un manque de discipline qui se paye cash puisqu'après une bonne tentative de Drouin, Zwikel conclut au second poteau un mouvement d'école initié par Immonen et relayé par Welch (1-1, 27'08"). La pression est forte sur la cage de Ferhi alors que Grenoble doit se passer des services de Wallin, touché au genou, depuis le début de la seconde période. Le gardien grenoblois doit même arrêter Cheverie et Drouin à bout portant pour garder ses coéquipiers dans le match.

Sacha Treille sonne la révolte grenobloise sur une échappée côté gauche mais, accroché par Pipa, il bute lui aussi sur Lyle. Finalement c'est sur une action anodine au plus fort de la tempête morzinoise que les Brûleurs de Loups s'offrent un bon bol d'air. Sur une entrée de zone de Jönsson, Martin Millerioux hérite du palet à la ligne bleue et place un tir du poignet en direction des cages. Lindström coupe la trajectoire du tir et dévie imparablement la rondelle au fond des filets (2-1, 30'22"). Malgré une réaction rapide de Zwikel qui bute sur Ferhi, les hommes de Gérald Guennelon semblent repartis dans la bonne direction. Un accrocher de Pousset sur Lindström leur offre une nouvelle supériorité. Mais Bonnard voit son tir contré par Cheverie à la ligne bleue et Drouin joue habilement le contre en servant en retrait Ohlsson qui trompe un Ferhi malchanceux sur le coup (2-2, 33'25"). Chaque équipe bénéficiera tour à tour d'une nouvelle occasion en supériorité numérique avant la fin du tiers mais les jeux de puissance restent muets et les deux équipes ne veulent pas se lâcher au tableau d'affichage.

La dernière période commence comme les précédentes, par une pénalité. C'est Cyril Trabichet qui s'y colle cette fois, et Woods puis Broz en profitent pour inquiéter Lyle. Mais le gardien des Pingouins reste impassible sur les slaps grenoblois. Hecquefeuille et Masa tentent à leur tour de combiner autour de la cage de Lyle mais la réussite fuit le buteur grenoblois ce soir. C'est surtout Morzine qui prend petit à petit l'ascendant sur la rencontre alors que les deux équipes se montrent plus prudentes que lors des deux premiers tiers. Le jeu est moins débridé, moins ouvert, moins engagé aussi. Du coup M. Mendlowictz range enfin son sifflet et une longue période de jeu à cinq contre cinq voit Zwikel et Halttunen porter le danger devant les cages de Ferhi en véritables feux follets. Alors que Lyle frustre encore Masa, Ferhi sort un double arrêt décisif devant Ohlsson puis Welch. On semble se diriger vers les prolongations mais une pénalité de Jönsson va changer la donne. Les Pingouins installent rapidement la boîte et un jeu actif derrière la cage de Welch et Zwikel est conclu parNiko Halttunen dont le tir surprend Ferhi (2-3, 55'09"). Ce but morzinois semble sonner le glas des espoirs grenoblois mais trente secondes plus tard, sur un engagement en zone offensive grenobloise, Bonnard voir son slap non cadré être dévié dans sa propre cage par... Nicolas Pousset (3-3, 55'34"). Un but particulièrement chanceux qui conduit les deux équipes en prolongation malgré une dernière supériorité numérique infructueuse pour les coéquipiers de Benoît Bachelet.

Place à la mort subite donc, la troisième en trois matchs pour Grenoble. Une prolongation que les locaux commencent en supériorité puisque Drouin finit de purger sa prison. Hecquefeuille aurait pu en profiter mais échoue de peu avant que M. Mendlowictz, nullement intimidé par la mort subite, continue de distribuer ses pénalités. Roger Jönsson écope de sa quatrième pénalité du match et Benoît Bachelet le rejoint en prison offrant ainsi une double supériorité numérique à Morzine. Ferhi est assiégé mais est héroïque dans ses cages, repoussant les assauts morzinois, de Cheverie en particulier. Grenoble parvient finalement à tuer les deux pénalités avant qu'Ohlsson se fasse à son tour sanctionner pour une faute sur Sacha Treille. Guennelon n'hésite pas, demande un temps mort et sort son gardien comme il l'avait à Villard pour évoluer en double supériorité numérique. Un pari risqué mais nécessaire pour ravir la première place aux Pingouins. Pendant deux minutes les Brûleurs de Loups campent dans la zone morzinoise. Amar et Masa ratent une belle occasion avant que Lindström n'envoie plusieurs tirs non cadrés autour de la cage de Lyle. Pousset et Paquet s'expliquent devant la cage morzinoise, la tension monte mais les deux minutes d'avantage numérique finissent pas s'écouler et Grenoble perd la possession du palet au moment où Ohlsson sort de prison. Malgré le retour de Jönsson, le défenseur suédois libère les siens en marquant dans la cage vide (3-4, 66'07").

Grenoble a tenté un coup de poker et l'a perdu ce soir alors que dans une situation similaire la chance avait souri à Villard. Une déception au final pour les Brûleurs de Loups qui auront tout tenté pour s'emparer de la première place... en vain. Mais les Grenoblois n'ont pas à rougir d'une défaite qui n'en a que le nom car ils ont fait jeu égal avec les Pingouins sur l'ensemble du match. Ils pourront tout de même regretter de ne pas avoir réussi à maintenir leur avance au score à deux reprises, laissant à chaque fois Morzine revenir. Le manque de discipline a fini par coûter cher en fin de partie et il faut un but chanceux pour arracher un point avant la fin du temps réglementaire. Un point précieux puisqu'il permet à Grenoble d'assurer au minimum la deuxième place en cas de succès face à Caen mardi. Eddy Ferhi, encore une fois décisif dans ses cages malgré deux buts assez malchanceux, et Baptiste Amar, très utilisé compte tenu de l'absence de Simon Bachelet et la blessure de Wallin, ont été les Grenoblois les plus en vue ce soir.

Morzine remporte de son côté une victoire de prestige et s'assure quasi définitivement la première place au terme de la saison régulière. Encore faudra-t-il gagner à Chamonix mardi. En attendant, les Morzinois ont pris leur revanche du match aller même si la sortie du gardien grenoblois en prolongations leur a bien facilité la tâche. Mais l'égalisation grenobloise en fin de match n'était pas forcément méritée et le succès des Haut-Savoyards n'est pas volé. Menés deux fois au score, les Pingouins ont fourni l'effort nécessaire pour revenir avant de mieux finir la rencontre que leurs adversaires. Stevie Lyle a réalisé une prestation de haute volée dans ses cages et la présence de Welch sur la deuxième ligne a bien profité à Zwikel et Haltunen. On regrettera seulement un manque de discipline illustré par trois méconduites (!) mais les hommes de Stéphane Gros ont assurément fait le plein de confiance avant les play-offs.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après Le Dauphiné Libéré) :

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "On devait gagner pour passer devant Morzine. Oui, on a pris un risque, mais si on ne le prend pas, on file vers le nul qui ne nous arrangeait pas. C'est assez rageant quand même car on n'arrive pas à conclure un match qu'on avait très bien entamé. Je suis déçu pour les gars."

Stéphane Gros (entraîneur de Morzine) : "On a courbé l'échine sans céder face à une grosse formation. J'avais besoin de savoir si mon équipe pouvait aller chercher un match comme ça. C'est capital pour les play-offs."

 

Grenoble - Morzine 3-4 après prolongation (1-0, 1-2, 1-1, 0-1)

Samedi 17 février à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Nicolas Barbez et Guillaume Gielly.

Pénalités : Grenoble 28' (12', 8', 2', 6'), Morzine 56' (10'+10', 8'+10', 4', 4'+10').

Évolution du score :

1-0 à 01'59" : Hecquefeuille assisté de Wallin et Broz (sup. num.)

1-1 à 27'08" : Zwikel assisté de Welch et Immonen (double sup. num.)

2-1 à 30'22" : Lindström assisté de Millerioux et Jönsson

2-2 à 33'25" : Ohlsson assisté de Drouin et Cheverie (inf. num.)

2-3 à 55'09" : Halttunen assisté de Zwikel et Welch (sup. num.)

3-3 à 55'34" : Bonnard

3-4 à 66'07" : Ohlsson (cage vide)

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi (sorti à 63'59").

Défenseurs : Baptiste Amar (A) - Brad Woods [puis Antonin Manavian au début du 2e tiers] ; Viktor Wallin [puis Woods au début du 2e tiers] - Teddy Trabichet ; Martin Millerioux - Jean-François Bonnard (A).

Attaquants : Martin Masa - Ludek Broz - Kévin Hecquefeuille ; Benoît Bachelet (C) - Roger Jönsson - Jimmy Lindström ; Cyril Papa - Christophe Tartari - Nicolas Antonoff ; Martin Paquet - Patrik Valcak - Sacha Treille.

Remplaçants : Frédéric Dorthe (G), Simon Bachelet.

Morzine

Gardien : Stevie Lyle

Défenseurs : Santeri Immonen - Nicolas Pousset ; Tony Bergin (C) - Johann Ohlsson ; Mathieu Mille - Christian Elian.

Attaquants : Pierre-Claude Drouin - Evan Cheverie - Leos Pipa [puis Marc Billieras (A) de 13'23" à 23'23"] ; Niko Halttunen - Jonathan Zwikel (A) [puis Billieras de 35'32" à 45'32"] - Dan Welch ; Thomas Gueguen - Arto Miettinen - Cyril Trabichet.

Remplaçants : Olivier Courally (G), Éric Dupieux. Absent : Pierre-Yves Albert.

 

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