Match international.

C'est un grand jour de fête pour le hockey hongrois. La fédération nationale fête son 80e anniversaire et a invité pour l'occasion les présidents des fédérations russe (Tretiak), tchèque (Kulhanek) et slovaque (Siroky). Mais surtout, elle a obtenu de pouvoir accueillir une nouvelle équipe de haut niveau. Après la Slovaquie et le Canada ces dernières années, c'est la Suède qui a accepté de rendre visite en Hongrie et d'y participer ainsi à l'essor du hockey. Il n'y avait pas eu de Hongrie-Suède depuis 1937 et ce match est attendu depuis des mois ici.

Bien sûr, cette équipe suédoise débute à peine sa préparation, avec les joueurs non qualifiés pour les demi-finales du championnat, ou même pour la poule de promotion/relégation (où est également retenu le gardien hongrois Szuper, deuxième portier de Malmö). Cela ne fait donc que des joueurs de six équipes d'Elitserien sur douze, plus Wallin et Tärnström, les deux expatriés de Lugano. Dans l'effectif de cette demi-Suède, il y a donc quatre débutants (Skogs, Nolander, Sundh et Harju), mais il y a également des joueurs-cadres comme Kahnberg, Hedström ou Bremberg. Et surtout, il y a celui dont tout le monde parle en ce moment, Anton Strålman. Du haut de ses 20 ans, l'espoir défensif sera-t-il ou ne sera-t-il pas du voyage à Moscou ? Il marque assurément des points en ouvrant le score en jeu de puissance avec un lancer d'une grande pureté dans le haut du filet, pendant que Budai entame son mouvement de papillon.

La meilleure preuve des progrès de la Hongrie, c'est que c'est sa quatrième ligne qui la remet dans le match, au moment où le gros défenseur Fernholm sort de prison : le premier tir d'Attila Hoffmann est dévié contre la bande par la mitaine de Backlund, le palet revient vers Csaba Jánosi pour un deuxième lancer, et c'est finalement Gergely Majoross qui prend le rebond décisif du revers face à la cage. Les neuf mille spectateurs équipés de boudins en plastique applaudissent à tout rompre avec leurs accessoires. On retrouve encore la 4e ligne à l'honneur avec un tir en plongeant de Csaba Janosi après une relance difficile de Sandström. La Tre Kronor ne s'attendait sans doute pas à être autant bousculée par des morts de faim. Elle prend les choses en main et la fin de période est entièrement à son avantage. La défense hongroise est très regroupée pour garder son slot, ce qui fait que les Suédois ont souvent de l'espace derrière la cage pour créer des jeux intéressants. Les initiatives se multiplient, mais le gardien Krisztián Budai tient bon, et cette deuxième période s'achève même sur un tir de Balázs Ladányi sur l'extérieur du poteau.

Les Hongrois commencent sérieusement à croire à l'exploit. Viktor Szélig, le défenseur de Briançon, ne se laisse pas déborder par Johan Andersson et place tout de suite le troisième tiers sous le signe de la solidité défensive. C'est au contraire Sanny Lindström qui commet une grosse faute en faisant tomber Imre Peterdi qui l'a passé en zone neutre. Sur l'avantage numérique, la Hongrie obtient un bon 3 contre 2, mais Johan Backlund arrête le tir du poignet de Balázs Ladányi sans laisser de rebond à Márton Vas à l'affût. Mais bien sûr, c'est toujours son vis-à-vis Budai qui fait l'essentiel du travail, et il est impérial dans ses cages en ne relâchant pas de palets.

La prolongation ne fait qu'aviver encore le sentiment partagé dans les tribunes de vivre un moment exceptionnel. Tokesi prend une pénalité d'entrée, et les Hongrois doivent défendre en infériorité. Mais quand c'est au tour d'une obstruction de Rickard Wallin d'être sifflée, la star Krisztián Palkovics bat Backlund et offre à la Hongrie une victoire historique sur la nation championne du monde et championne olympique. La presse suédoise trouvera un motif de consolation à cette défaite un peu humiliante : heureusement, cette fois, ce n'était pas un quart de finale olympique...

Lien vidéo du résumé de la rencontre.

Désignés joueurs du match : Krisztián Budai pour la Hongrie et Dick Tärnström pour la Suède.

Commentaires d'après-match (dans le Dagens Nyheter)

Bengt-Åke Gustafsson (entraîneur de la Suède) : "Nous avons rencontre une équipe dont les joueurs ont travaillé aussi dur que des esclaves. Ils n'ont presque pas commis d'erreurs et avaient un gardien fantastique. Cela peut arriver, mais c'est clairement une déception. Nous espérions que plusieurs de ces joueurs se manifesteraient pour les championnats du monde, mais aucun ne s'est élevé aujourd'hui. Quand on rencontre une équipe comme la Hongrie, on doit gagner, mais il ne faut pas oublier de travailler. La meilleure équipe ne gagne pas toujours."

Hongrie - Suède 2-1 après prolongation (0-1, 1-0, 0-0, 1-0)

Jeudi 29 mars 2007 à 19h00 à la Papp László Sportaréna. 9200 spectateurs.

Arbitrage de Peter Gebei (HON) assisté de Miklos Haszonits et Gergely Kincses (HON).

Pénalités : Hongrie 8' (4', 2', 0', 2'), Suède 10' (4', 2', 2', 2').

Tirs : Hongrie 17 (5, 3, 7, 2), Suède 43 (13, 17, 11, 2).

Évolution du score :

0-1 à 14'18" : Strålman assisté de Bremberg et Lindström (sup. num.)

1-1 à 24'03" : Majoross assisté de Jánosi et Hoffmann

2-1 à 63'57" : Palkovics assisté de Ladányi (sup. num.)

Gardien : Krisztián Budai.

Défenseurs : Viktor Szélig (A) - Tamás Sille ; Lajos Tokesi (4') - András Horváth ; Balázs Kangyal (C) - Bence Svasznek ; Tamás Lencsés (2').

Attaquants : Csaba Kovács - Gábor Ocskay (A) - Krisztián Palkovics ; Balázs Ladányi (A) - Marton Vas (2') - Imre Peterdi ; Tamás Gröschl - Roger Holeczy - Andras Benk ; Gergely Majoross - Attila Hoffmann - Csaba Jánosi ; Dániel Fekete.

Remplaçant : Zoltán Hetényi (G).

Gardien : Johan Backlund.

Défenseurs : Sanny Lindström (4') - Anton Strålman ; Daniel Fernholm (2') - Jan Sandström ; Dick Tärnström (2') - Tomas Skogs ; Peter Nolander

Attaquants : Fredrik Bremberg - Rickard Wallin (2') - Fredrik Warg ; Jonathan Hedström - Johan Andersson - Magnus Kahnberg ; Mathias Månsson - Nicklas Bäckström - Fredrik Hynning ; Oscar Sundh - Johan Harju - Karl Fabricius.

Remplaçant : Mattias Modig (G). Absent : Jimmie Ölvestad (blessé).

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