Dijon - Nottingham (31 août 2007)

 

Match comptant pour le tournoi amical Best Western-Lafayette.

Repliés quelques durant à Châlons-en-Champagne, suite aux caprices de leurs vieille patinoire, les Dijonnais auront connu une reprise délicate après un été riche en mouvements : des transactions slovaques, comme de coutume dans la capitale des Ducs de Bourgogne, mais aussi quelques arrivées d'espoirs tricolores, désireux de s'affirmer dans le contexte cher à Daniel Maric. Pour ce dernier, ce tournoi spinalien ne sera pas seulement l'occasion de tester ses troupes. Il sera question, pour lui, de valider définitivement ses rotations. Quitte à trancher dans le vif s'il le juge opportun. C'est dire tous les enjeux de ce week-end vosgien, que le CPHD abordera face au plus grand nom de ce tournoi, les Nottingham Panthers.

Ces derniers clôtureront leur tournée hexagonale par une visite approfondie de la Cité des Images. Histoire de se préparer aux joutes d'un championnat national qu'ils quittèrent victorieux au printemps passé. Le style différent de l'Elite League, davantage basé sur le physique, pénalisa les clubs britanniques engagés sur le front continental ces dernières saisons. Sur ce point, il faut dire que l'âge d'or de la Superleague est bel et bien révolu outre-Manche et que ses clubs survivants en ont rabaissé depuis.

Nottingham se présente toutefois fort d'un contingent expérimenté, où se retrouve désormais l'ex-Morzinois Pierre-Claude Drouin et un certain Sean McAslan, un temps courtisé par Amiens cet été. Arrivés en comité réduit dans le secteur défensif (comme Dijon du reste), mais pas sans le soutien de leurs bruyants partisans, les Panthers viennent dans les Vosges affublées d'une réputation d'équipe très dure à jouer. Au propre comme au figuré. Puisqu'ils font rarement dans la dentelle, les Anglais l'ont emporté en prolongation dans la semaine à Morzine-Avoriaz sans être très regardants sur la discipline... Leur coach Mike Ellis avait annoncé à l'avance qu'il n'y aurait pas de pitié face aux Pingouins privés de leurs internationaux, pour les punir d'avoir fait enfler le score contre leurs jeunes une semaine plus tôt.

Dijon domine...

Première surprise de la soirée, les deux formations se présentent en tenues sombres, c'est à dire noir pour les Anglais et bleu marine pour les Bourguignons... La compréhension du jeu n'en sera assurément pas facilitée, et les joueurs mettent d'ailleurs un certain temps à s'y faire ! Sans réellement parvenir à totalement poser leur jeu, les Ducs prennent en premier l'ascendant par leur coordination, bien aidés en cela par la vista de Miroslav Kristin. Le Slovaque pèse sur ces premières minutes de jeu, où son coup d'œil suffit à déstabiliser des Britanniques étonnamment empruntés. Sur une longue ouverture, Kristin s'échappe même dans le dos de la défense, sans toutefois parvenir à déjouer son compatriote Rovnianek (06'39"). On s'y attendait, mais les Anglais, pas habitués à jouer sur une si grande glace, sont vraiment à la peine devant le jeu en mouvement proposé par Dijon.

On sait également que Daniel Maric insistait fortement, ces derniers jours, sur le rendement de sa défense. En ces premiers instants, l'arrière-garde ducale se montre appliquée et ne laisse rien passer. Et lorsque la couverture est prise à défaut, c'est sur Radovan Hurajt que les Panthers butent. À l'autre bout du glaçon, c'est sur un autre Slovaque, Rastislav Rovnianek, que le CPHD se casse les dents. Ce n'est pourtant pas faute d'y aller, principalement dans la lignée d'un Miroslav Kristin audacieux et très à son aise aux côtés de son capitaine Stephen Dugas. Les "GMB Panthers" souffrent, visiblement tourmentés par cette opposition de style. La qualité de jeu s'en ressent, avec un déchet leur étant préjudiciable, même en avantage numérique lorsque Robert Stancok, pourtant pas le dernier venu, se fait contrer à la bleue par l'ex-Clermontois Michal Dian (10'40").

... mais ne marque pas !

Nottingham tient même un petit quart d'heure avant d'ouvrir la boîte à gifles, par son goon, le massif Ryan Shmyr. Un petit déclic puisque dans la foulée, l'habile Miroslav Kristin se fait cueillir par un autre défenseur grand format, le Canadien Corey Neilson, lequel manque d'ouvrir le score sur un slap vicieux s'échouant à la base du montant (14'09"). Mais voilà, les panthères sont accrocheuses. C'est dans leur nature. On ne les refera pas, et surtout pas le nouveau venu Jim Shepherd, à qui revient l'honneur d'écoper de la première méconduite du match (17e). Cela ne casse pas trop leur élan puisque que la rigueur défensive dijonnaise semble doucement s'effilocher au fil des minutes. Peter Strapaty, bien connu à Poissompré, se fait même intercepter par Sean McAslan, mais le poteau préserve la virginité de Radovan Hurajt dans ce match (16'53"). Petit à petit donc, le naturel revient au galop dans les deux camps et l'international britannique Marc Levers est le premier à tomber les gants, devant Stephen Dugas en l'occurrence (18'35")...

Nottingham domine...

De ce premier tiers-temps globalement pauvre ressortit principalement la supériorité du collectif bourguignon et de certaines de ses individualités. Il en sera tout autrement à la reprise, où les Ducs se présentent... à l'envers ! Puisqu'aucune solution n'a été trouvée pour les couleurs des maillots, c'est avec le chandail retourné que les vainqueurs de la Coupe de France 2006 reprennent le jeu... Et c'est là que les choses se compliquent, et pas seulement pour le spectateur lambda, contraint à une lutte sans merci pour identifier les numéros dijonnais ! C'est aussi là que la doublette suédoise Wallenberg-Molin, jusqu'ici en veilleuse, va sortir de sa torpeur.

... et marque !

Johan Molin, qui brilla l'hiver passé du côté de Manchester, file ainsi à l'anglaise pour que Patrik Wallenberg, opportunément placé au rebond, exécute froidement la sentence en perforant le haut du filet (0-1 à 24'39"). Cela suffit à libérer le collectif anglais, tout à coup plus organisé et surtout impliqué. Les Anglais montrent rapidement les crocs dans cette deuxième période et Sean McAslan, s'imposant le long de la bande, libère Mark Richardson dans le slot, lequel termine le travail entre les bottes (0-2 à 26'19").

Dijon est dominé...

Plus brouillons et indisciplinés qu'en début de partie, les Français accusent le coup et perdent plus fréquemment les duels. L'ailier canadien Sean McAslan, prenant le meilleur sur son vis-à-vis, se permet de titiller Hurajt (28'21"). Une action lourde de conséquence pour Dijon puisque Peter Strapaty est évacué après avoir pris le palet dans les dents. Voilà qui n'arrange pas les affaires de Daniel Maric, constatant que les espaces se créent davantage contre ses troupes. Heureusement, le tacticien dijonnais va pouvoir rapidement compter sur un coup de pouce de son collègue Mark Ellis. Le Canado-Britannique se décide alors à sortir Rastislav Rovnianek, jusqu'alors impeccable, pour introniser son back-up, le jeune Geoff 'The house" Woolhouse (29'19"). Et là, le vent tourne.

... mais score trois fois !

Soumis à une énième pénalité, les Ducs résistent et voient Miroslav Kristin, leur fer de lance offensif, s'échapper et s'y reprendre à deux fois pour réduire le score (1-2 à 31'32"). Ils doublent la mise rapidement en supériorité numérique, sur une montée de puck d'Andrej Mrena conclue par Alexandre Lefebvre. Le transfuge rouennais, bien décalé à gauche, fixe ainsi le gardien pour décocher une belle lucarne (2-2 à 33'47"). Et comme jamais deux sans trois, Juraj Sadlon y va de son slap flottant de la ligne bleue pour déjouer un Geoff Woolhouse franchement faiblard (3-2 à 36'03").

C'est à cet instant précis que les Panthers vont commencer à perdre pied avec l'arbitrage maison. Sanctionnés plus qu'à leur tour, les Anglais remplissent ostensiblement les geôles, mais parviennent à limiter les dégâts en box-play.

Puis Nottingham se détache...

Décidément, les Suédois aiment les reprises. Ce sont eux qui se chargent ainsi de cueillir à froid les Ducs, sur une montée latérale de Wallenberg et un remise dans l'axe, imparablement coupée par Molin (3-3 à 41'18"). La suite est cousue de fil blanc pour le CPHD. Son bourreau sera Sean McAslan. Au charbon ligne de fond, l'Albertain parvient encore à distiller un caviar pour Richardson, toujours bien placé (et surtout isolé) dans le slot (3-4 à 43'15"). L'emprise anglaise se précise, son impact physique aussi alors que les Dijonnais s'éteignent à petit feu. La défensive bourguignonne se fait une nouvelle fois surprendre par le duo McAslan-Richardson, avec un rebond victorieux (assorti du hat-trick) pour le dernier nommé (3-5 à 46'05").

Accablés, les Ducs trouvent bien quelques ressources mais se heurtent à des adversaires certes soucieux de préserver leur avantage, mais toujours aussi rugueux. Les Nottingham Panthers payent cet engagement excessif en cachots sonnants et trébuchants, mais ne lâchent plus rien. Il faut dire que Woolhouse, très fébrile à son entrée en jeu, s'est proprement ressaisi et protège jalousement ses cages des griffures des Milec, Dian et autres Kristin. Tentant le tout pour le tout, Daniel Maric opte pour la sortie de son gardien, perdant son pari sur une récupération de la ligne des juniors, montée en échec-avant (3-6 à 59'42"). L'usure physique, mais aussi le manque de réalisme (dans les deux sens), auront eu raison des espérances dijonnaises dans ce match d'ouverture.

Une question de moyens

S'il avait axé ses inquiétudes sur sa défense, qui ne l'avait déjà guère satisfait la semaine passée à Chamonix et qui était réduite par le forfait de Steklac, Daniel Maric a pu constater ce soir que ce compartiment restait effectivement à consolider puisqu'il aura eu bien des peines à tenir la distance. Les Ducs ont donc progressivement baissé de régime au fil des minutes, subissant l'impact des gros bras britanniques. Miroslav Kristin est toutefois apparu comme la principale menace pour des Panthers certes accrocheuses, mais pas toujours très à l'aise lorsque le jeu accélère. Cela, les Ducs l'avaient compris, mais ils n'ont pas eu les ressources physiques pour poursuivre avec dans cette voie.

Au contraire du CPHD, les panthères de Nottingham sont montées en puissance après vingt bonnes minutes d'adaptation où Rovnianek se sentit parfois bien seul derrière ses grands défenseurs. Si le rugueux Robert Stancok et Ryan Shmyr furent discrets, le robuste Corey Neilson assuma ses responsabilités en confirmant son statut de patron de la défense. Offensivement, hormis quelques éclairs de Patrik Wallenberg et du feu-follet Johan Molin, l'essentiel du travail fut effectué par Sean McAslan. Ce dernier a fait feu de tout bois durant une seconde partie de match où son abattage fut constant dans les deux sens, et notamment sur le front de l'offensive. Quant à Pierre-Claude Drouin, il fut en retrait derrière un McAslan taille patron. L'important, pour les hommes de Mike Ellis, est d'avoir au mieux préparé l'affiche de ce tournoi face à Épinal.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Commentaires d'après match (d'après le site officiel de Nottingham)

Mike Ellis (entraîneur de Nottingham) : "C'était un bon match et nous commençons à nous améliorer. La piste de Morzine, de taille normale, ressemble à la vieille patinoire de Nottingham. Celle d'Épinal ressemble plus à Murrayfield. Elle est énorme. Chacun à bien travaillé et tout s'est bien passé. La grande glace nous va plutôt bien et nous étions très forts offensivement."

 

Dijon - Nottingham 3-6 (0-0, 3-2, 0-4)

Vendredi 31 août 2007 à 18h00 à la patinoire de Poissompré. 100 spectateurs.

Évolution du score :

0-1 à 24'39" : Wallenberg assisté de Neilson

0-2 à 26'24" : Richardson assisté de Neilson

1-2 à 31'32" : Kristin

2-2 à 33'47" : Lefebvre

3-2 à 36'03" : Sadlon

3-3 à 41'18" : Molin assisté de Wallenberg

3-4 à 43'25" : Richardson

3-5 à 46'05" : Richardson assisté de McAslan

3-6 à 59'42" : Ferrara assisté de Myers (cage vide)

 

Dijon

Gardien : Radovan Hurajt puis à 46'05" Julien Roullier (sorti de sa cage de 58'39" à 59'42").

Défenseurs : Juraj Sadlon (A) - Aymeric Gillet ; Filip Lalka - Peter Strapaty [évacué à 28'21"] ; Andrej Mrena (C).

Attaquants : Alexandre Lefebvre - Pavol Milec - Michal Dian ; David Dauphin - Stephen Dugas (A) - Miroslav Kristin ; Alexandre Sucré - Yvan Fontana - Kévin Dugas ; Yassine Fahas.

Remplaçant : Julien Roullier (G). Absents : Peter Steklac (entorse du genou), Yannick Offret et Anthony Guttig (équipe de France junior).

Nottingham

Gardien : Rastislav Rovnianek puis à 29'19" Geoff Woolhouse.

Défenseurs : Ryan Shmyr - Corey Neilson (A) ; Robert Stancok - Danny Meyers (A).

Attaquants : Pierre-Claude Drouin - Mark Richardson - Sean McAslan (C) ; Jim Shepherd - Johan Molin - Patrik Wallenberg ; Matthew Myers - Marc Levers - James Neil ; James Ferrara - Julian Smith - Jonathan Boxill.

Absent : Steve Pelletier (pas encore arrivé).

 

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