Amiens - Grenoble (26 décembre 2007)

 

Match comptant pour la dix-septième journée de la ligue Magnus.

La fin prématurée de la carrière amiénoise de T.-J. Guidarelli a fait au moins un heureux, Grégory Béron. De retour des championnats du monde juniors, le jeune Amiénois a contribué, d'un doublé, à maintenir le suspense sur l'île Lacroix.

Face aux Brûleurs de Loups, Amiens ne bénéficie pas non plus de la faveur du pronostic, mais l'abnégation de Béron dès la première minute, dans le coin gauche, permet à Rod Stevens de repiquer au centre pour ajuster Ferhi de près (1-0, 00'18"). Les visiteurs, déjà privés de Forsander, Treille et Trabichet, sont secoués, au propre comme au figuré car Brad Woods éprouve les pires difficultés à se remettre d'une charge et transite même un temps par le vestiaire. Mikael Pettersson et Baptiste Amar ont beau pointer leur crosse en zone offensive, Amiens reste bien en place, grâce notamment à deux bonnes inspirations de Pavel Kowalczyk pour enrayer le jeu adverse. Les Gothiques se procurent même deux nouvelles opportunités par les frères Marcos, Eddy Ferhi repoussant le tir en force d'Élie et la reprise de Julian, suivie de près par un slap de Benjamin Dieude-Fauvel dès la mise au jeu. Les visiteurs profitent toutefois d'une montée de ce dernier pour riposter en contre, Martin Masa transmettant la rondelle à Ludek Broz, qui force la décision face à un Henri-Corentin Buysse délaissé (1-1, 07'31"). Ce coup du sort n'altère en rien les bonnes dispositions des joueurs de la Somme, dont l'actif Laurent Gras, et le volontaire Simon Petit, au pressing payant sur Eddy Ferhi, mais le gardien international a le dernier mot.

Cependant, alors que Monsieur Hauchart n'avait pas encore eu l'occasion de sanctionner l'une quelconque des deux équipes, il va se rappeler au souvenir du Coliseum, un mois après la soirée agitée face à Angers. Les deux fautes amiénoises le long des bandes sont un temps rattrapées par le plongeon de Loïc Sadoun, pour contrer un tir, et la vigilance de son gardien face à Wallin. Ce dernier préfère ensuite confier la rondelle à Martin Masa, sur sa droite, pour un tir haut placé (1-2, 20'15"). Ce premier avantage à la marque ne met pas pour autant les Brûleurs de Loups sur de bons rails, car ils concèdent plus de pénalités. C'est alors à Eddy Ferhi de s'illustrer, de belle manière devant Anthony Mortas, à la réception d'une passe de Stevens du coin gauche, puis... de façon difficilement explicable de la part du meilleur gardien de la ligue, contré par Julian Marcos devant son but (2-2, 24'20").

Nullement déboussolés, les hommes de Mats Lusth repartent à l'attaque et Brad Woods, bien placé, rate la cage sur un service de Valcak, avant que Lindström, sur une accélération, et Bonnard, de la bleue, ne se heurtent à Buysse. Leur gardien prend quant à lui sa revanche sur un lancer en pivot de Julian Marcos, en supériorité, et devant Simon Petit, plus rapide que Manavian, car le troisième bloc gothique est particulièrement à son avantage. Mathieu Jestin se permet lui aussi une montée, facilitée par l'activité de Brian Henderson, au pressing sur des Grenoblois obligés de se débarrasser du palet. Cependant, la nervosité peut un temps gagner les visiteurs, et permettre au public de saluer l'autre chouchou de la soirée, Jeff Bonnard. Amiens manque de réalisme : Bachet, Stevens et Sadoun ratent successivement le cadre, quand Eddy Ferhi ne se rassure pas du gant face à Anthony Mortas.

Grenoble écarte sans mal une nouvelle infériorité numérique mais ne peut trouver de réelles opportunités offensives, à l'image de Patrik Valcak, contraint par son compatriote Kowalczyk de regagner la zone neutre. Il faut attendre la pénalité infligée à Mortas pour voir les Isérois à leur avantage. À la reprise du travail du maître à jouer Pettersson, Jimmy Lindström puis Damien Fleury obligent Buysse à s'employer. C'est finalement le "local de l'étape" Kevin Hecquefeuille, salué par ses proches, qui met de l'ordre dans la maison d'un lancer en lucarne de la droite (2-3, 48'03"). Sonnés, les Gothiques ont du mal à réagir, et paraissent subir le contrecoup physique de leurs efforts. De nouveau en avantage, Grenoble tarde toutefois à en profiter, et Valcak, positionné à proximité immédiate de la cage et à la réception d'une nouvelle offrande de Ludek Broz, voit son but refusé (51'05"). Henri-Corentin Buysse parvient à colmater les brèches sur le boulet de canon de Baptiste Amar et le slap en hauteur de Pettersson, qui a auparavant contourné Benjamin Dieude-Fauvel et la cage picarde.

Moins en vue, les Gothiques répondent au coup par coup, sur un contre mené par Sadoun sur la droite et raté de peu par Gras, puis sur une montée de Mortas, dont le lancer haut est repoussé par Ferhi. L'ancien Rémois convoite son propre rebond quand il est repris fautivement par Brad Woods, invité à rejoindre Wallin sur le banc de la prison. Denis Perez prend alors tous les risques, tactique payante car Sadoun offre à Pavel Kowalczyk l'occasion de délivrer le Coliseum d'un lancer en force (3-3 à 59'07").

Comme à l'aller, et pour la première fois de la saison au Coliseum, un score de parité ponctue la rencontre. Situation qui inspire Jean-François Bonnard, le défenseur dauphinois profitant de la pause pour venir discuter avec le corps arbitral et saluer comme il se doit des travées assez remontées. Cet épisode ne refroidit nullement les Amiénois, et Ferhi écarte une tentative venue de Mickaël Bardet, puis un slap de Loïc Sadoun, servi par le reconnaissant Kowalczyk. Cependant, Amiens concède trois pénalités au cours de la prolongation et subit à son tour. Alors que Ludek Broz rôde inexorablement à la recherche de la

solution, Henri-Corentin Buysse redouble de vigilance face à Pettersson, Wallin et Valcak pour préserver la marque.

Inaugurée par les succès de Valcak et Sadoun, la première série de tirs au but ne suffit pas plus à décanter la situation. C'est finalement Ludek Broz, très en vue tout au long des 70 minutes, qui clôt les débats.

Désignés meilleurs joueurs du match : Anthony Mortas pour Amiens et Kevin Hecquefeuille pour Grenoble.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Denis Perez (entraîneur d'Amiens) : "L'équipe a bossé du début la fin. Après la très bonne entame, on sait que face à cette équipe, et malgré les blessés, les erreurs se paient cash car le danger vient de partout. Il y avait la place, mais cela tourne à leur avantage. Aux penalties, c'est à pile ou face. On va chercher un point à un gros. En continuant ainsi on n'aura pas de regrets. On continue de travailler, les joueurs se lâchent et ont la volonté de bien faire. Il faut être conscients de notre potentiel, Grenoble a un effectif pour être en finale ; nous pouvons jouer les trouble-fête, vers la cinquième place. Demain, après le décrassage, nous effectuons un départ difficile vers Morzine, qui a un voyage dans les pattes pendant que nous dormons à la maison."

Anthony Mortas (attaquant d'Amiens) : "Au Coliseum on a tendance à jouer avec le frein à main. Cela n'a pas été le cas ce soir. Ils ont des joueurs plus expérimentés, plus techniques, et ont bien tiré. Nous sommes contents de notre entame et avons des occasions en deuxième période et en prolongation, sur un jeu de puissance qui a bien tourné. Il faut faire bloc ; on a une équipe soudée avec beaucoup de Picards. Eux ont de bons étrangers, un gardien international, mais cela se joue à peu de choses. Un point contre Grenoble, c'est bien, mais Morzine arrive et nous allons essayer de garder la cinquième place. Il est toutefois difficile de jouer au lendemain des fêtes."

Jean-François Bonnard (défenseur de Grenoble) : "Nous nous attendions au début de match d'Amiens car depuis quelques matches ils avaient du mal à démarrer. La patinoire pleine et la volonté de leur entraîneur les ont mis dans les dispositions pour aller chercher les deux points. De la part de Denis Perez, c'est glorifiant d'aligner une équipe presque 100% française, afin de démontrer que l'on est aussi bon qu'une équipe composée d'étrangers. Nous avons été secoués dix minutes aux premier et deuxième tiers, avec un gros pressing. La charge sur Woods fait partie du jeu ; il s'en est bien remis. Les Amiénois ont su exploiter nos erreurs et leur égalisation à six contre trois est méritée sur l'ensemble du match. Concernant le rythme, nous n'avons pas arrêté : match le 22, entraînement le 24 au matin. L'avantage d'avoir joué la Coupe d'Europe, la Coupe de France, la Coupe de la Ligue et de compter des internationaux fait que nous ne nous sommes pas arrêtés. L'équipe sort d'une période délicate, et, suite à la déception de la Coupe d'Europe, nous avons organisé un meeting de recentrage. Se reconstruire prend du temps, il est difficile de remonter, c'est pourquoi ces deux points sont importants, même si cela se joue à la roulette russe. J'étais surpris par l'ambiance car ces deux dernières saisons Amiens a perdu de sa splendeur. Le pari est osé avec cette équipe, mais à la longue cela peut payer. Cette équipe a besoin d'un public fort et d'encouragements."

 

Amiens - Grenoble 3-3 (1-1, 1-1, 1-1, 0-0) / 2-3 aux tirs au but

Mercredi 26 décembre 2007 à 20h00 au Coliseum. 2 900 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Savice Fabre.

Pénalités : Amiens 20' (4', 2', 8', 6'), Grenoble 16' (0', 10', 6', 2').

Évolution du score :

1-0 à 00'18" : Stevens assisté de Béron et Mortas

1-1 à 07'31" : Broz assisté de Masa

1-2 à 20'15" : Masa assisté de Wallin et Broz (double sup. num.)

2-2 à 24'20" : J. Marcos (sup. num.)

2-3 à 48'03" : Hecquefeuille assisté de Walin et Broz (sup. num.)

3-3 à 59'07" : Kowalczyk assisté de Sadoun et Stevens (double sup. num.)

Tirs au but :

Grenoble : Valcak (réussi), Broz (réussi), Lindström (arrêté), Valcak (arrêté), Broz (réussi)

Amiens : Sadoun (réussi), Gras (poteau), Mortas (réussi), Sadoun (raté), Gras (arrêté)

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse (sorti de 58'48" à 59'07").

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Thomas Roussel ; Julian Marcos - Pavel Kowalczyk ; Mathieu Jestin - Benjamin Dieude-Fauvel.

Attaquants : Rod Stevens - Anthony Mortas - Grégory Béron ; Loïc Sadoun (A) - Laurent Gras - Mickaël Bardet ; Élie Marcos - Brian Henderson - Simon Petit ; Lionel Wiotte.

Remplaçants : Landry Macrez (G), Alexis Birolini, Mans Papaux, Pierre-Charles Hordelalay. Absent : Fabien Leroy.

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi (sorti à 68'37").

Défenseurs : Tyler Scott - Baptiste Amar (C) ; Viktor Wallin - Brad Woods ; Jean-François Bonnard - Antonin Manavian.

Attaquants : Mikael Pettersson (A) - Damien Fleury - Kevin Hecquefeuille ; Patrik Valcak - Ludek Broz (A) - Martin Masa ; Mickaël Perez - Christophe Tartari - Jimmy Lindström.

Remplaçants : Frédéric Dorthe (G), Joan Montesinos, Julien Baylacq. Absents : Teddy Trabichet, Johan Forsander et Sacha Treille (blessés).

 

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