Suède - Russie (4 janvier 2007)

 

Demi-finale des championnats du monde des moins de 20 ans.

Un beau duel en demi-finale : la Suède, sortie en tête de son groupe, affronte la Russie, pour la revanche de l'année dernière au même stade.

Faux-rythme

La rencontre est rapidement plutôt verrouillée, forte de duels dans la neutre. La première chance revient à Oscar Möller du côté droit, un tir sans opposition qui ne surprend pas le gardien. Le premier avantage numérique, pour un cinglage de Golubtsov, est annulé par plusieurs hors-jeu. Jhonas Enroth réalise ensuite un très bon arrêt au retour au complet, sauvant de près un palet bondissant, repris par Nikita Filatov après une erreur d'appréciation d'un défenseur.

Une partie d'échec et un faux rythme qui limitent les occasions de but. La possession de palet est légèrement suédoise et Bobrovsky doit réaliser quelques interventions pas forcément évidentes. Un bon échec-avant crée même une deuxième pénalité, lorsque Seleznev accroche Berglund. Avec Carlsson en écran, le portier russe est gêné mais reste solide. Il y a pourtant une bonne circulation du palet, mais aussi une bonne défense menée par Kurbatov et Mamin pour couper les passes et les lignes de tir. La pénalité est tuée après cette bonne séquence. La défense suédoise est impassable et permet de bien relancer l'attaque, à l'image d'une récupération qui libère Berglund pour un bon tir.

Ce n'est que dans la dernière minute que la Russie parvient à approcher Enroth grâce à un bon tir de près, provoquant une série de pénalités. Sur la même action, Eklund prend un accrochage (au lieu de Hedman !), pendant que Bodrov et Alcén s'expliquent. Avantage numérique pour les Russes, une bonne occasion d'ouvrir le score contre le cours du jeu... ou de se faire piéger en contre. Berglund bloque ainsi un tir et décolle en deux contre un, repique au centre pendant que son équipier attire la défense mais ne parvient pas à conclure. Aucun but dans ce premier tiers, plutôt dominé par la Suède.

La Russie frappe en premier

L'avantage numérique ne donne rien non plus en début de deuxième période. La première occasion revient encore une fois aux jaunes, grâce à Viktor Hedman en slalom, mais Bobrovsky tient son équipe dans le match. Un nouvel arrêt plus tard, au duel sur Figren, il voit son équipe en jeu de puissance, grâce à un cinglage de Tomas Larsson sur Golubtsov. Milekhin manque l'occasion sur un service de Cherepanov, cage ouverte. Ce sera la seule chance des rouges, bien muselés. La partie ne s'ouvre toujours pas, en dépit des efforts de Robin Figren notamment.

Dominée, la Russie profite d'une pénalité de Backlund pour revenir en attaque, ne se créant qu'un tir d'Anisimov dévié, qui touche l'extérieur du poteau. La partie revient dans son faux rythme, fait de duels dans les bandes et de quelques tirs à l'occasion. Berglund trouve ainsi Bobrovsky suite à des oppositions physiques dans les coin. Finalement, la Russie marque en fin de période par Filatov, contre le cours du jeu. Cherepanov est à l'origine et Filatov, tout en technique, déborde sur la gauche et surprend Enroth (0-1 à 38'27"). Un exploit individuel fait donc la différence, alors que le jeune Svensson-Pääjärvi connaissait sa seconde présence seulement... Mais la Suède a l'occasion de revenir dans la dernière minute avec un avantage numérique. Aucun tir ne peut être proposé et il restera près d'une minute en troisième période.

La tension monte

La Suède installe son jeu de puissance assez rapidement, sans parvenir à cadrer ses tirs. La pénalité est donc tuée, et les jaunes ne font pas la preuve de la même agressivité positive qui apparaissait aux premières rencontres. Pourtant, la Russie ne construit pas grand-chose offensivement et s'appuie toujours sur Bobrovsky. Il stoppe ainsi de justesse deux tirs de Niclas Andersen à travers une foule de joueurs, alors qu'Enroth n'a aucune intervention dans les premières minutes. Seul Tikhonov se montre dangereux : le premier tir survient à la cinquième minute. En face, Alcén, bien démarqué, se retrouve tout seul face au gardien et ne cadre pas son tir, gêné par Seleznev, pour la plus belle occasion suédoise.

Finalement, les jaunes parviennent enfin à monter leur impact physique avec une série de mises en échec, un peu trop fortes parfois. Bodrov est touché sans qu'aucune pénalité ne soit appelée car les charges étaient correctes. Seleznev sort lui aussi peu après, touché au bras dans un duel contre Lagerström. Bobrovsky est toujours présent par contre, sortant un centre de Figren vers Andersson. Le jeu ne s'ouvre pas beaucoup, malgré les efforts suédois. Ils obtiennent tout de même deux minutes contre Cherepanov en contre-attaque à la mi-période.

Möller, Patrik Berglund s'essaient, gênés par un excellent Kurbatov. Mais à force de plier, la Russie finit par rompre, lorsque Robin Figren reçoit une belle transversale de Joakim Andersson, feinte défenseur et gardien pour les contourner au deuxième poteau et égaliser, enfin (1-1 à 51'50"). Bobrovsky fut un peu lent sur son déplacement et la Russie s'est faite piéger sur une action lancée depuis la neutre. Et les Scandinaves insistent en zone offensive, confisquant la rondelle et coupant très tôt les rares séquences adverses. La seule occasion nette est un festival de Tikhonov, le meilleur russe du match, qui efface tout en technique trois adversaires avant de butter sur Enroth. La tension est énorme et chaque duel est disputé, sans aucun espace. À la toute dernière seconde, après une bonne récupération, une superbe passe en profondeur revient côté gauche et Andersson remise pour Backlund dans l'axe. Il perd son duel mais envoie Sayustov en prison à cinq secondes de la fin du match. C'est la prolongation...

Délivrance

Une occasion en or d'atteindre la finale, que cette supériorité immédiate pour le meilleur jeu de puissance du tournoi. Ce dernier s'installe, multiplie les tirs face à un Bobrovsky gêné par les écrans d'Andersson. À quatre contre trois, il y a des espaces et Figren est impressionnant. Malgré tout la Russie s'en sort, dans la douleur. Ils parviennent même à s'échapper : Seleznev tente d'exploiter un rebond et Enroth se rattrape par un spectaculaire arrêt du gant. Patrik Berglund n'a pas plus de réussite lors d'un duel féroce derrière la cage. La Suède domine toujours : Svensson-Pääjärvi reçoit même du temps de jeu, se crée une première chance. Le palet reste suédois, revient dans la neutre, et le jeune joueur sert Mickael Backlund qui repart, efface Doronin, repique droit au but et trompe Bobrovsky du revers (1-2 à 66'18").

La Suède est en finale, enfin, pour sa première médaille depuis 1996. Et au vu du match et du tournoi, c'est amplement mérité. Une prestation de très haut niveau, technique et collective. La Russie n'a rien montré offensivement hormis le petit-fils Viktor Tikhonov et sort logiquement après un tournoi plutôt décevant. La défense s'est quand même réveillée dans les matches à élimination, grâce à deux gros matches du gardien Sergei Bobrovsky.

Désigné joueurs du match : Sergei Bobrovsky (Russie) et Patrik Berglund (Suède)

Compte rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Mickael Backlund (attaquant de la Suède) : "C'était un bon match. Les deux équipes étaient vraiment fortes. Nous avons gagné grâce à notre puissance. Ils ont joué plus défensif. Nous avions été menés 0-1 presque à chaque match et nous avions gagné quand même, donc nous savions pouvoir refaire notre retard."

Robin Figren (attaquant de la Suède) : "Notre entraîneur des gardiens [Stefan Ladhe] avait étudié leur gardien, il m'a dit qu'il était très agressif et sortait loin, donc le meilleur moyen de marquer dans une situation pareille était d'être plus patient pour le contourner."

Pär Mårts (entraîneur de la Suède) : "Bien sûr, je suis très fier de ce que les gars ont accompli jusque là. Je pense que nous avons gagné ce match grâce à la rencontre face aux Russes en Finlande, en novembre. Là, nous avions très bien joué mais perdu. La chose la plus importante était d'avoir le sentiment qu'on pouvait les battre."

Sergei Nemchinov (entraîneur de la Russie): "C'est dur à dire, mais notre meilleur match, c'était celui-ci. Malheureusement, nous n'avons pas eu de réussite. En prolongation, nous avons fait une erreur, ils ont marqué et ils ont gagné. C'est aussi simple que cela."

 

Suède - Russie 2-1 après prolongation (0-0, 0-1, 1-0, 1-0)

Vendredi 4 janvier 2008 à 16h00 à la CEZ Arena de Pardubice. 3286 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) et Vladimir Sindler (TCH) assistés de Petr Blumel (TCH) et Jeff Jobson (CAN).

Pénalités : Suède 8' (4', 4', 0', 0'), Russie 12', (6', 2', 4', 0').

Tirs cadrés : Suède 38 (9, 12, 13, 4), Russie 24 (3, 15, 2, 4).

Évolution du score :

0-1 à 38'27" : Filatov assisté de Cherepanov

1-1 à 51'50" : Figren assisté de Andersson et Moe (sup. num.)

2-1 à 66'18" : Backlund assisté de Svensson-Pääjärvi et Moe

 

Russie

Gardien : Sergei Bobrovsky.

Défenseurs : Evgeni Kurbatov (C) - Marat Kalimulin ; Yakov Seleznev - Pavel Doronin ; Yuri Alexandrov - Vyacheslav Voinov ; Maksim Chudinov.

Attaquants : Vadim Golubtsov - Dmitri Sayustov (A) - Viktor Tikhonov ; Aleksei Cherepanov - Maksim Mamin - Nikita Filatov ; Anton Korolev - Evgeni Bodrov - Artem Gordeyev ; Dmitri Kugryshev - Artem Anisimov - Mikhail Milekhin ; Evgeni Dadonov.

Remplaçants : Stanislav Galimov (G).

Suède

Gardien : Jhonas Enroth

Défenseurs : Kristofer Berglund (A) - Jonathan Carlsson ; Victor Hedman - Johan Motin ; Niclas Andersen - Eric Moe ; Oscar Eklund.

Attaquants : Johan Alcén - Patrik Berglund - Oscar Möller ; Tomas Larsson - Joakim Andersson - Robin Figren ; Tony Lagerström - Mikael Backlund - Tobias Forsberg ; Carl Hagelin - Patrik Lundh - Mario Kempe ; Magnus Svensson-Pääjärvi.

Remplaçant : Stefan Ridderwall (G).

 

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