Dunkerque - Nice (22 mars 2008)

 

Demi-finale de division 2, match retour.

L'exploit des Corsaires en Bretagne n'a pas été suivi d'effet. Avertis, les Niçois ont en effet annihilé une grande partie des espoirs de finale des Dunkerquois qui sont repartis de la Côte d'Azur avec un déficit de cinq buts dans leur besace. À domicile, on se souvient qu'ils avaient mené de trois buts en janvier avant de s'incliner au cours d'une fin de rencontre houleuse.

Les Nordistes doivent laisser leur indiscipline au vestiaire, sous peine de perdre toutes leurs chances. Et faire preuve de réalisme offensif pour tromper la vigilance d'un Daniel Svedin assez chaud, tout comme le public, qui agite les quelques 125 drapeaux bleus distribués avant la rencontre. Le portier suédois supplée son défenseur Johan Hedman, incapable de dégager la rondelle devant Karl Dewolf, et doit sortir des arrêts importants face à Clément Thomas, de la gauche, et face l'ancien international Dewolf, passé à l'attaque pour parer à l'absence de Benjamin N'Guyen, encore juste physiquement.

Sorti de cette entame délicate sans trop de dommages, le NHCA peut enfin prendre ses marques en zone offensive, grâce au travail de la ligne d'Augustin Gillardin, ponctué d'un bon lancer de Tomas Banas à ras glace. La première supériorité numérique permet à ces protagonistes de s'illustrer une fois de plus, Pascal Margerit sur la droite prenant son temps pour ouvrir la marque en force (0-1 à 08'48"), avant de faire passer le frisson dès l'engagement d'un tir croisé côté gauche.

À son tour en avantage numérique, Dunkerque réagit par Clément Derepper, qui tient sa place malgré une épaule douloureuse, mais le lancer passe au-dessus, au grand soulagement de Daniel Svedin qui n'aperçoit la rondelle qu'au dernier moment. Il redouble ensuite de vigilance devant les habituels artilleurs de la ligne bleue, Grégory Dubois, à ras glace, et Karl Dewolf, en hauteur, dont il capte le shoot du gant. La réussite semble fuir les Corsaires sur un nouveau lancer de leur capitaine qui troue la mitaine du cerbère nordique pour passer au ras du cadre. La situation se complique davantage sur une faute de Delmotte, consécutive à une nouvelle réaction de la ligne menée par Gillardin et Dryler, déjouée de justesse par Julien Peyre. C'est compter sans la vista de Karl Dewolf, qui dégage les siens depuis sa zone, en direction de Daniel Svedin, permettant à Ghislain Folcke, plus rapide que Tomas Banas, d'égaliser du bout de la crosse (1-1 à 17'19"). Les lancers surpuissants d'Anders Karlsson ne pourront faire évoluer la marque avant le retour au vestiaire.

Il faut en effet attendre le début du deuxième acte pour voir les filets trembler de nouveau. Au but de Clément Thomas, en force depuis la droite (2-1 à 22'51"), répond un effort remarquable d'Andre Dryler, qui protège parfaitement sa rondelle depuis l'arrière de la cage et sert Pascal Margerit (2-2 à 23'32"). Ces deux actions tranchent avec un jeu devenu nettement plus physique suite à une altercation Péan-Dryler, le grand numéro 17 local restant étendu sur la glace après un contact de Björn Edlund. Malgré une égalisation qui conforte un peu plus ses chances de qualification, Nice concède deux pénalités successives. Dunkerque ne peut en profiter, offrant même sur des erreurs défensives l'occasion à son portier de briller aux devants de Margerit et Edlund, toujours à l'affût. Derrière, Svedin demeure vigilant sur trois nouveaux assauts estampillés Dewolf, s'en sortant grâce à un bon placement et une mitaine aussi solide... que son poteau gauche.

Comme résigné, Dunkerque lève quelque peu le pied et passe près de se faire prendre à revers par Aurélien Macon, parti seul pour vérifier que Julien Peyre est toujours bien présent. Les Aigles gèrent tranquillement la fin de deuxième tiers, laissant le soin aux virtuoses suédois d'assurer le spectacle. Anton Nyberg confisque un temps la rondelle, gagnant aussi du temps en infériorité numérique, sans négliger la moindre occasion de lancer en direction de Julien Peyre, qui dévie du gant, avant de voir Pascal Margerit manquer le triplé en un contre un, expédiant le palet au-dessus de la cage.

Une victoire pour finir

Le dernier tiers ressemble à un baroud d'honneur pour les joueurs locaux. Clément Thomas bute sur Daniel Svedin, bien en place pour fermer la porte à Ghislain Folcke, infiltré sur la gauche, et Arnaud Péan, sur un rebond. Le gardien niçois vient ensuite au secours de Johan Hedman, qui ne peut dégager la rondelle, la faute à Grégory Dubois et Loïc Destoop, eux aussi déjoués.

Cette période entrecoupée par les palabres et les explications, notamment entre les deux revenants Pascal Margerit et Christophe Eichenolc, offre moins de chances de s'illustrer aux avants azuréens. Seuls Anton Nyberg, en échappée, et Anders Karlsson, d'un tir lointain repoussé par la botte de Julien Peyre, s'illustrent, avant que le second ne regagne le vestiaire prématurément suite à un choc avec Clément Thomas. Ce dernier bénéficie à son tour d'une belle opportunité, suite à un tir de Benjamin Louf, mais envoie le palet au-dessus. Dans une situation similaire, c'est Loïc Destoop qui offrira la victoire aux siens, sur un tir de Karl Dewolf que Svedin ne peut, pour une fois, bloquer (3-2 à 59'09").

Filet anecdotique pour les visiteurs, légitimement heureux de savourer leur place en finale face à des Lyonnais qu'ils avaient fait chuter en ouverture de la saison. Plus symbolique pour les Corsaires, ce succès leur permet de clore une saison réussie sur une note positive.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Loïc Destoop (attaquant de Dunkerque) : "L'objectif était la qualification, mais la victoire devant notre public est sympathique. Le score est serré, ce fut un bon match. Il aurait fallu faire un meilleur match là-bas. Le bilan de la saison est bon, beaucoup de monde nous voyait plus loin. L'équipe dispose d'un bon potentiel, à confirmer l'an prochain, après avoir travaillé les points négatifs pour revenir plus fort."

Karl Dewolf (défenseur de Dunkerque) : "Peu de monde nous voyait aujourd'hui affronter Nice. Nous avons travaillé fort cette saison pour que les jeunes jouent les play-offs. C'est une belle saison qui s'achève face à une belle équipe. Nous avons voulu faire plaisir au public, mais il faut être réaliste : en face, c'est très fort. Il convient à présent de penser à l'avenir. Comme tous les étés, le feuilleton sera long. Je remercie ceux qui ont fait fonctionner le club. Celui-ci est toujours vivant et bien vivant, que cela continue. [Au sujet de l'éventuelle future patinoire] Il faut se structurer, avoir un outil pour avancer. Va-t-on continuer à conserver notre petit chaudron ? Nous luttons en Ligue Magnus, obtenant le maintien avant de descendre pour des raisons financières, puis finissons deuxièmes en D1, mais nous n'avons pas de quoi travailler..."

Augustin Gillardin (capitaine de Nice) : "Il nous a fallu cinq bonnes minutes pour entrer correctement dans le match. Ici, c'est l'enfer du Nord, on ne s'entend pas sur la glace tellement l'ambiance est chaude. Les blessures d'Anders Karlsson et de Daniel Bochner, qui nous a félicités à distance, ne sont que des petits bobos. Ils seront ménagés lundi. Nous avons affronté Lyon deux fois, pour une victoire. Ce sera serré, fermé et assez défensif. Cela va beaucoup se regarder des deux côtés. On part à 50/50, même si selon certains Lyon est favori. Nous disposons d'un bon groupe et d'un bon entraîneur en Peter Almasy. Le groupe fait notre force, notre cohésion nous a permis d'arriver là. Le club attend cette finale depuis deux ans, elle fait partie de sa progression."

 

Dunkerque - Nice 3-2 (1-1, 1-1, 1-0)

Samedi 22 mars 2008 à 18h45 à la patinoire Michel-Raffoux. 900 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Peronnin et Stéphane Phélippé.

Pénalités : Dunkerque 40' (10', 2', 8'+2x10'), Nice 42' (10', 8', 14'+10').

Évolution du score :

0-1 à 08'48" : Margerit (sup. num.)

1-1 à 17'19" : Folcke assisté de Dewolf (inf. num.)

2-1 à 22'51" : Thomas assisté de Destoop

2-2 à 23'32" : Margerit assisté de Dryler

3-2 à 59'09" : Destoop

 

Dunkerque

Gardien : Julien Peyre.

Défenseurs : Benjamin Denis - Grégory Dubois (C) ; Benjamin Louf - Clément Derepper [puis Dewolf à 40'00"].

Attaquants : Clément Thomas - Karl Dewolf (A) [puis Moretti à 40'00] - Ghislain Folcke ; Christophe Eichenolc - Arnaud Péan - Loïc Destoop ; François Moretti puis Thomas Van Desteene à 40'00" - Camille Argiolas - Alexandre Delmotte.

Remplaçants : Bram De Backer (G), Daniel Budde, José Mahieuw, Benjamin N'Guyen (A, béquille), Sébastien Maison. Absent : Daniel Delbarre.

Nice

Gardien : Daniel Svedin.

Défenseurs : Pontus Karlsson - Johan Hedman (A) ; Martin Dubaj - Tomas Banas (A) ; Colas Lecryt.

Attaquants : Anders Karlsson - Björn Edlund - Anton Nyberg ; Andre Dryler - Augustin Gillardin (C) - Pascal Margerit [puis Macon à 46'05"] ; Aurélien Macon - Marek Hanes - Paulin Jouanin ; Pierre Carreton [à 56'29"].

Remplaçants : Stan Sutor (G), Itzhak Levy. Absents : Daniel Bochner (se remet de sa commotion).

 

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