Pittsburgh Penguins - Detroit Red Wings (28 mai 2008)

 

Finale de la Coupe Stanley, match 3.

Après le record d'audience du match 2 et les remontrances de Gary Bettman après les échauffourées de fin de match, la série se déplace à Pittsburgh où les Penguins, dos au mur, vont tenter d'arrêter l'hémorragie. Battus 4-0 puis 3-0, les hommes de Michel Therrien n'ont jamais réussi à déjouer l'expérience adverse et ont paru un peu perdus et frustrés, loin du niveau affiché dans ces playoffs. Une zone neutre contrôlée par les Wings, une défense qui laisse les adversaires arriver avec de la vitesse, manque de tirs au but et trop de gestes techniques dangereux dans leur camp : les Penguins ont bien du travail pour gagner ce match.

L'ambiance est électrique dans la patinoire, alors que les deux formations font leur entrée. Toute la foule est vêtue de blanc, ce qui offre un rendu assez impressionnant... Michel Therrien a déjà choisi de jouer sur les oppositions de ligne en évitant des duels Gonchar-Zetterberg, alors que Mike Babcock a déclaré vouloir laisser plus de champ à ses joueurs en évitant les duels de ligne. De plus, Pittsburgh a une nouvelle fois interverti ses ailiers gauches et rappelé le vétéran Darryl Sydor en lieu et place du débutant Kris Letang. Le coup d'envoi est donné par l'entraîneur de légende Scotty Bowman, qui a remporté la coupe avec les deux équipes.

Les Wings sous contrôle

Detroit entame la partie en tentant de contrôler la rondelle. D'entrée, le marquage ne laisse aucun espace aux Penguins, mais cette fois-ci la sanction tombe : Johan Franzen est puni, et on se demande si c'est la conséquence des plaintes de Michel Therrien après le 2e match... Ryan Malone effectue un bon slalom sur la droite, mais voit le palet filer à côté. L'équipe locale insiste tout en se montrant parfois maladroite à la bleue, perdant un temps précieux. La pénalité est tuée, et immédiatement Jordan Staal sort à son tour, offrant l'occasion aux Wings de marquer les premiers. Le bon travail de Malone gagne du temps et le palet reste loin de Fleury. Toutefois, la séquence a permis aux Wings de s'installer et de maîtriser le match, décalant Cleary pour un bon tir puis Samuelsson côté gauche, hors cadre, avant un tir de Datsyuk consécutif à une transversale de Zetterberg. Juste avant, Crosby s'était montré trop collectif en cherchant la passe en retrait alors qu'il avait intercepté le palet et paraissait en bonne situation de tir.

Datsyuk mystifie son défenseur et sert un coéquipier lancé, pour un arrêt énorme de Fleury peu après la mi-période. Pittsburgh n'y arrive pas et Gonchar se fait même punir après avoir bêtement perdu un palet ; il doit accrocher Franzen et laisse Detroit s'installer en supériorité. Le jeu de passe est spectaculaire et rapide : Samuelsson, Hudler alignent les tirs, soit hors cadre soit bloqués, avant un arrêt de Fleury. Pittsburgh a souffert face à cet enchaînement de haute volée et réplique peu après lorsque Crosby, Dupuis et Hossa combinent. La défense et Osgood tiennent bon devant les trois reprises de près du Slovaque. Un bon sursaut d'orgueil pour une équipe qui n'avait proposé qu'un seul tir en plus d'un quart d'heure...

Réaction d'orgueil

La révolte a-t-elle sonné ? En tout cas, Gonchar se charge d'insister, suivi de Talbot et Malone. Le public se réveille, et c'est finalement le capitaine qui donne l'exemple. Une mauvaise relance de Brad Stuart tape un patin et revient sur Sidney Crosby, qui met en retrait à Marian Hossa, qui lui remet... et le prodige glisse la rondelle entre les jambières d'Osgood (1-0). Enfin, les Penguins ont trouvé la faille, et ouvre le score. Une bonne nouvelle puisqu'ils restent sur un 10/10 quand ils ont ouvert le score... En feu, Pittsburgh accentue la pression avec un gros tir de Petr Sykora plein axe, pendant une pénalité différée. Rafalski a fait trébucher sur Malkin dans la neutre. D'entrée, Hossa frôle la cage, ne pouvant reprendre le palet après avoir mis Osgood hors de position. Puis, après un bon jeu de passe, il rate une cage ouverte sur un une-deux avec Crosby, dans les dernières secondes. Pittsburgh, transparent pendant un bon quart d'heure, a réussi à finir en trombe et rentre au vestiaire avec un but d'avance.

Les Penguins en feu

Pittsburgh débute donc en avantage numérique pour une bonne minute. Crosby donne l'exemple et son tir du cercle trompe Osgood... mais pas le poteau. La pénalité a au moins donné l'occasion à l'équipe locale de s'installer... et de provoquer deux nouvelles minutes contre Kronwall. D'entrée, Osgood doit s'avancer pour faire face au tir de Malkin... avant de s'incliner pour le second but de Crosby, à l'affût au poteau après une partie de billard impliquant Malone et Hossa devant le but, plus rapides que Stuart (2-0). Un but idéal pour la confiance après les deux défaites à l'extérieur, qui permet à Malkin de servir Sykora pour une nouvelle chance et d'appuyer en zone offensive, avec Staal et Gonchar, face à qui Osgood s'impose de la mitaine. Le défenseur parvient ensuite à sortir du marquage plein axe et à menacer le gardien en deux temps...

La réaction des Wings est timide : on échange surtout des mots doux entre Hal Gill et Tomas Holmström, ce dernier ayant pris un mauvais coup en tentant de faire l'écran devant Fleury. Deux minutes contre le défenseur... mais, hormis un tir de Kronwall de la bleue sur lequel la cage est dessoclée, rien à signaler. Ce n'est que dans les dernières secondes que les tirs surviennent hors cadre. Le rythme s'accélère : Roberts manque le 3e but en sortant de derrière la cage, puis, c'est au tour de Filppula de trouver Fleury sur sa route après un relais technique de Dallas Drake.

Pendant ce temps, le duel Holmström-Gill se poursuit et le défenseur est à nouveau puni. Aucune ligne de tir ne se dégage de manière satisfaisante grâce au bon placement des défenseurs des Penguins. Detroit peine à bouger, ne décalant que Rafalski pour une volée sur laquelle Holmström, encore lui, est secoué devant l'enclave. Le jeu de puissance finit par faire mouche, un peu à la surprise générale. Johan Franzen est servi dans la neutre et s'avance, avec un marquage trop lâche de Jordan Staal. Puis c'est Scuderi qui anticipe mal et Franzen poursuit vers le but, faisant parler sa technique pour réduire le score à bout portant (2-1).

La partie reste dominée par Pittsburgh en dépit de ce coup du sort. Une occasion pour Roberts, une pour Datsyuk : les dernières minutes deviennent peu à peu très ouvertes. On file d'un but à l'autre et les manieurs de palets se régalent : 2-1 après quarante minutes, tout reste à faire...

Fleury tient la baraque

Les deux formations rivalisent de technique en ce début de période. Franzen, Malkin, Crosby illuminent la glace. Puis, c'est Hossa qui sort vainqueur d'un duel derrière la cage et touche le poteau du revers... avant que Dupuis ne se heurte à Osgood sur la ligne dans la foulée, sur un service de Crosby. Le gardien sort aussi une volée de Whitney, un peu maladroitement, du gant. La domination de Pittsburgh est récompensé grâce au bon travail de la 4e ligne. Roberts commence par une grosse mise en échec sur Lilja, qui décale Adam Hall dans l'axe. Son premier tir est contré mais l'ancien des Predators persiste derrière la cage et expédie le palet sur le gardien, pour un rebond au fond des filets (3-1).

Detroit tente de réagir, mais Marc-André Fleury est dans un grand soir, de même que Brooks Orpik, qui aligne quatre boîtes énormes sur la même présence. On atteint un rythme exceptionnel, un patinage rapide et du mouvement en permanence. Aucun temps mort ni coupure, les lignes se changent à la volée. Les Wings ne sont toujours pas battus, et s'accrochent. Une mise au jeu, un palet tenu dans la zone. Filppula travaille bien, le palet revient à Samuelsson qui, de la bande, envoie le palet au ras du poteau, au dessus de l'épaule de Fleury (3-2). Les Wings dominent de plus en plus cette fin de troisième période, avec un solide avantage aux tirs. Mieux pour eux, Malkin est sévèrement puni pour un accrochage derrière le but de Osgood ; il ne reste que quatre minutes à jouer. Le travail de Malone en infériorité gagne un temps précieux : la pénalité est tuée avec un seul tir concédé, un dernier venant de Zetterberg après le retour de Malkin. On ne quitte plus la zone des Penguins, regroupés à l'arrière, gênant le moindre mouvement adverse. Osgood sort dans les dernières secondes, mais beaucoup trop tard pour changer quoi que ce soit : Pittsburgh revient dans la série avec ce succès à l'arrachée.

Étoiles du match : 1 Sidney Crosby (Pittsburgh), 2 Marian Hossa (Pittsburgh), 3 Johan Franzen (Detroit).

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match

Michel Therrien (entraîneur de Pittsburgh) : "J'ai trouvé qu'il [Crosby] avait bien joué dans les deux premiers matches. Quelquefois les résultats ne sont pas là. Mais vous ne pouvez pas juger les joueurs sur les buts et les passes. En tant qu'entraîneur, on juge sur d'autres détails. Son professionnalisme était là et c'est ce qu'on attend d'un capitaine. Et pour les grands joueurs, c'est là que réside le défi, ils aiment ces matches-là. On a approché ce match comme un défi et évidemment vous attendez de votre meilleur joueur qu'il fasse son meilleur match, ce qu'il a fait. [Fleury] est l'une des raisons du succès ce soir. Il a fait des arrêts clés, j'ai aimé sa sérénité. Je suis très content pour lui, il nous a donné une chance de gagner."

Sidney Crosby (attaquant de Pittsburgh) : "Je voulais être sûr de faire moi-même un bon match. Nous croyions tous que si nous faisions notre meilleur match, nous avions une chance. Mais personnellement, il fallait s'assurer de donner l'exemple, de faire son travail. Et c'était tout simplement ce que j'ai essayé de faire. Ce n'est pas difficile d'être prêt pour un match aussi important, surtout une finale de coupe Stanley."

Marc-André Fleury (gardien de Pittsburgh) : "Les gars ont fait un gros travail devant moi. Ils ont bloqué beaucoup de tirs et dégagé les rebonds. Ils ont tenu bon et bataillé. Ils ont amené des gros joueurs devant la cage mais les défenseurs on fait un super boulot."

Mike Babcock (entraîneur de Detroit) : "Je crois que ce soir on a fait un bon début de match sur la route. On contrôlait. Ils ont accéléré après leur temps mort, ont marqué. Ils ont dominé la suite, mais on est revenus dans le match de belle manière. Le 3e nous a fait mal car c'est très difficile de revenir, mais on a bien poussé sur la fin."

 

Pittsburgh Penguins - Detroit Red Wings 3-2 (1-0, 1-1, 1-1)

Mercredi 28 mai 2008 à 20h20 à la Mellon Arena. 17 132 spectateurs.

Arbitrage de Marc Joanette et Brad Watson assistés de Pierre Racicot et Jean Morin.

Pénalités : Pittsburgh 10' (4', 4', 2'), Detroit 6' (4', 0', 2').

Tirs : Pittsburgh 24 (6, 13, 5), Detroit 34 (9, 9, 16).

Évolution du score :

1-0 à 17'25" : Crosby assisté de Hossa

2-0 à 22'34" : Crosby assisté de Hossa et Malone (sup. num.)

2-1 à 34'48" : Franzen assisté de Lidström et Kronwall (sup. num.)

3-1 à 47'18" : Hall assisté de Talbot et Roberts

3-2 à 53'37" : Samuelsson assisté de Stuart et Filppula

 

Pittsburgh Penguins

Gardien : Marc-André Fleury.

Défenseurs : Sergei Gonchar (A) - Brooks Orpik ; Rob Scuderi - Hal Gill ; Darryl Sydor - Ryan Whitney.

Attaquants : Pascal Dupuis - Sidney Crosby (C) - Marian Hossa ; Ryan Malone (A) - Evgeni Malkin - Petr Sykora ; Maxime Talbot - Jordan Staal - Tyler Kennedy ; Gary Roberts - Adam Hall - Jarkko Ruutu.

Remplaçant : Ty Conklin (G). En réserve : Kristofer Letang, Georges Laraque, Kris Beech, Jeff Taffe, Dany Sabourin (G).

Detroit Red Wings

Gardien : Chris Osgood.

Défenseurs : Nicklas Lidström - Brian Rafalski ; Brad Stuart - Nicklas Kronwall ; Brett Lebda - Andreas Lilja.

Attaquants : Pavel Datsyuk - Henrik Zetterberg - Tomas Holström ; Johan Franzen - Valtteri Filppula - Mikael Samuelsson ; Dallas Drake - Kris Draper - Daniel Cleary ; Jiri Hudler - Darren Helm - Kirk Maltby.

Remplaçant : Dominik Hasek (G). En réserve : Darren McCarty, Tomas Kopecky, Kyle Quincey, Justin Abdelkader, Derek Meech, Aaron Downey, Chris Chelios, Mattias Ritola, Mark Hartigan, Jakub Kindl, Jonathan Ericsson, James Howard (G).

 

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