Nuremberg - Berne (12 septembre 2008)

 

Ligue des Champions, tour préliminaire.

Pour la nouvelle compétition européenne enfin ressuscitée, l'IIHF a qualifié d'office deux représentants des quatre meilleures nations (Russie, Finlande, Suède et République Tchèque). Les trois suivants, Suisse, Allemagne et Slovaquie, ne sont représentés pour l'instant que par leur champion national. Les vainqueurs de la saison régulière doivent faire leurs preuves dans un tournoi préliminaire triangulaire, avec un seul qualifié. De quoi trancher l'éternel débat entre la DEL et la LNA ?

L'avantage de la glace a changé au cours de l'été. La patinoire de Berne subit d'importants travaux en prévision des Mondiaux 2009, et les Suisses ont dû renoncer à l'organisation. Nuremberg les remplace et les accueille en ouverture pour ce qui est déjà considéré par certains comme le match décisif.

Berne a engagé deux Canadiens juste pour le tournoi, les ex-joueurs de NHL Lee Goren et Ric Jackman, ce qui est jugé comme un flagrant déséquilibre par Nuremberg. En effet, lorsque les Allemands donnent une licence temporaire à un étranger, il sera décompté dans leur contingent de DEL. C'est le cas avec leur ex-capitaine Christian Laflamme, revenu pour l'occasion, bien qu'il ne soit pas prévu en championnat puisqu'il se retirera en semi-pro en LNAH. Ils ont donc demandé à leur ligue de changer les règles pour plus d'équité. Ceci dit, on pourrait rétorquer que la limitation des étrangers, plus restrictive en Suisse, constitue une différence dans l'autre sens. Il n'empêche que l'IIHF ne lance pas sa compétition de la meilleure façon en autorisant ces piges. Le troisième larron Kosice a fait pareil avec deux défenseurs de passage : Jan Homer prêté par Trencín et Radek Philipp qui a un contrat jusqu'au 15 septembre.

Le jeu, lui, part sur un bon rythme. Excellent dans la pré-saison et déjà adopté, Frédéric Cassivi, le grand gardien de Nuremberg, a le plus de travail et doit notamment arrêter une échappée solitaire de Christian Dubé, dont le duo avec Simon Gamache est le plus dangereux. Dominés en patinage, les Allemands restent bien en place et parviennent à se créer quelques occasions. Le lancer de Christian Laflamme heurte la transversale et la déviation de Petr Fical parée de justesse par Marco Bührer.

L'intensité physique s'élève peu à peu et on observe quelques pénalités, rares par ailleurs ce soir. Le powerplay se révèle alors décisif. Tandis que Berne a résisté trente-trois secondes à 3 contre 5 pendant que Furrer et Dubé étaient en prison, puis de nouveau à 4 contre 5 après un coup de coude de Bordeleau, Nuremberg pâtit juste après la mi-match d'une pénalité d'Alexander Polaczek. Dans une indescriptible mêlée qui se rapproche plus du rugby, c'est Ramzi Abid qui se montre le plus opportuniste au rebond, comme le confirme le ralenti vidéo consulté avant validation du but (0-1).

Rythme et engagement physique vont maintenant de pair dans un match qui complètement décollé. En cette fin de deuxième tiers, c'est le moment de profiter de l'éloignement des bancs pour fatiguer les joueurs adverses par une longue présence offensive. C'est ce que fait Nuremberg. La défense suisse accuse le coup et André Savage, à mi-distance, vise la lucarne d'un bon tir du poignet (1-1).

Il reste vingt minutes à jouer et l'issue de la partie tient de la bouteille à l'encre. Mais dès la reprise, Patrik Bärtschi envoie un slap dans la lucarne de Cassivi, qui ne l'a pas vu partir car il était masqué par son défenseur Ancicka (1-2). Les Allemands raccourcissent les présences et essaient ainsi d'augmenter la pression, mais les Suisses savent répondre à cette intensité. À dix minutes de la fin, alors qu'une crosse allemande s'est cassée, Simon Gamache, seul dans le slot, reçoit une passe du pigiste Goren, et réalise un lancer puissant et précis (1-3). Nuremberg tente le tout pour le tout, mais Sébastien Bordeleau marquera un dernier but dans la cage vide (1-4).

Nuremberg avait fondé de gros espoirs sur cette Ligue des Champions, et son staff consacre l'essentiel de son temps depuis deux mois à l'organisation. Le club-hôte a eu le choix du calendrier, et a sans doute été présomptueux en commençant par Berne. Il aura suffi d'un peu plus de deux heures pour que les Ice Tigers déchantent, même si le match s'est joué à peu de choses. Au vu de l'écart de trois buts, seul un miracle pourrait encore qualifier les Allemands.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Andreas Brockmann (entraîneur de Nuremberg) : "Les deux équipes ont montré leurs cartes dès le début. L'action allait d'un but à l'autre, et nous avons bien tenu à ce jeu. Au deuxième tiers, nous avons eu les occasions les plus nettes, mais aussi un peu de malchance. Des petites choses et un tir du dimanche ont décidé du match. Et il y avait une faute avant le troisième but. Nous avons tout donné et fait un bon match dans l'ensemble. Il faut quand même reconnaître que Berne fait partie des meilleures équipes européennes."

John van Boxmeer (entraîneur de Berne) : "Les deux premiers tiers-temps étaient assez équilibrés, ensuite nous avons pris l'avantage par un but chanceux, un joli tir quand même. Ensuite, nous avons pu nous libérer et contrôler le jeu. Les renforts ont fait un bon match : Jackman est un défenseur expérimenté et solide qui joue simple et nous a permis d'avoir six arrières, et Goren a été vraiment efficace pour contrôler le palet dans les coins. Nos joueurs savent combien la partie de demain contre Kosice est importante. Nous sommes venus ici en sachant que nous devrions gagner deux matches."

 

Nuremberg Ice Tigers (ALL) - SC Berne (SUI) 1-4 (0-0, 1-1, 0-3)

Vendredi 12 septembre 2008 à 19h30 à l'Arena Nürnberg. 5046 spectateurs.

Arbitrage de Martin Frano (TCH) et Ulf Rönnmark (SUE) assisté d'Éric Bouguin (FRA) et Chris Deweerdt (BEL).

Pénalités : Nuremberg 6' (2', 2', 2'), Berne 6' (0', 6', 0').

Tirs : Nuremberg 16 (2, 11, 3), Berne 28 (12, 7, 9).

Évolution du score :

0-1 à 30'07" : Abid assisté de Furrer (sup. num.)

1-1 à 35'52" : Savage assisté de Laflamme et Périard

1-2 à 41'43" : Bärtschi

1-3 à 50'52" : Gamache assisté de Goren

1-4 à 59'41" : Bordeleau assisté de Roche (cage vide)

 

Nuremberg

Gardien : Frédéric Cassivi.

Défenseurs : Michel Périard - Christian Laflamme ; Martin Ancicka - Alain Nasreddine ; Cole Jarrett - Shane Peacock ; Florian Ondruschka.

Attaquants : Scott King - Greg Leeb - Brad Leeb ; André Savage - Brian Swanson - Petr Fical ; Aleksander Polaczek - Shawn Carter - Björn Barta ; Florian Keller - Adrian Grygiel - Robert Francz.

Remplaçants : Patrick Ehelechner (G), David Cespiva.

Berne

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Beat Gerber - Richard Jackman ; Travis Roche - Roman Josi ; Philippe Furrer - David Jobin ; Reto Kobach - Philipp Rytz.

Attaquants : Marc Reichert - Thomas Ziegler - Pascal Berger ; Simon Gamache - Lee Goren - Christian Dubé ; Ramzi Abid - Patrik Bärtschi - Sébastien Bordeleau ; Daniel Meier - Trevor Meier - Alex Chatelain.

Remplaçant : Jonas Müller (G).

 

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