Grenoble - Angers (23 septembre 2008)

 

Ligue Magnus - Troisième journée.

Le choc au sommet de la troisième journée devant les caméras de Sport+ oppose les deux derniers vainqueurs de la coupe de France, Angers et Grenoble. Les Brûleurs de Loups, auteurs d'un succès à l'arraché à Tours samedi, doivent affronter un nouveau gros morceau du championnat pour conserver leur première place, partagée avec Rouen, Strasbourg et... Angers. À noter l'absence de Teddy Trabichet, blessé face à Tours et remplacé par le jeune Jason Crossman dont il s'agit de la première titularisation en Magnus.

Dès le coup d'envoi, les Grenoblois portent le palet en zone offensive, sans être dangereux. Vidman écope de la première pénalité après un peu plus d'une minute, une bonne occasion pour Grenoble de se mettre rapidement dans le bon sens. Johan Forsander parvient à s'infiltrer entre deux défenseurs angevins mais perd son face-à-face avec Koivula. Le jeu de puissance grenoblois s'installe, Martin Jansson est tout près de reprendre un rebond, puis Amar et Rouleau envoient plusieurs tirs de la bleue sur lesquels Koivula s'interpose. Krayzel bute à son tour sur Koivula dans un début de match 100% grenoblois. Avec la pénalité d'Igier, Grenoble obtient un deuxième avantage numérique. Celui-ci est moins bien géré malgré un lancer de Bergström qui crée une situation chaude devant Koivula.

Broz se fait sanctionner avant même la fin de la pénalité d'Igier et Grenoble subit sa première infériorité du match. Metsäranta a la cage grande ouverte mais manque le cadre. Cette fois, c'est bel et bien Angers qui est à l'attaque avec un deuxième avantage numérique sur une prison de Manavian. Ferhi doit s'interposer sur une reprise de Laprise et un tir direct de Tomas Baluch. Jodoin insiste à deux reprises mais Ferhi reste inflexible. Finalement, après deux échecs de part et d'autre, le jeu des pénalités va sourire à Grenoble : après un bon jeu de puissance qui a vu Sivic faire le tour de la cage et Amar trouver le poteau sur sa trajectoire, Martin Masa s'engouffre en zone offensive à la limite du hors-jeu en récupérant une passe de Ludek Broz entre deux défenseurs. Jodoin le force à échapper la rondelle mais elle échoue à Krayzel qui l'expédie sous la barre d'un magnifique revers (1-0, 16'54"). Galvanisés par ce but, les Grenoblois repartent à l'assaut de la cages de Koivula. Rouleau puis Bergström bombardent le portier finlandais depuis la ligne bleue et la pression est énorme. Mais une pénalité de Bergström met fin à la domination iséroise. En supériorité numérique, Angers est tout près d'égaliser sur un centre de Fortier pour Bellemare, contré in extremis par Ferhi au moment où la sirène retentit.

Angers commence la deuxième période en avantage numérique. Laprise parvient à s'ouvrir le chemin de la cage mais ne cadre pas son tir au moment de conclure. Puis Fleury rate sa reprise en bonne position. Sur une longue ouverture de Bergström, Nilsson à la ligne bleue, parvient à décaler Forsander qui arrive lancé. Le Suédois s'ouvre le chemin de la cage et place le palet sous le bouclier de Koivula (2-0, 23'04"). Après un but 100% tchèque, Grenoble marque un but 100% suédois et semble bien parti dans la rencontre.

Hermanni Vidman tente de sonner le réveil angevin avec une reprise instantanée que Ferhi parvient à détourner de la jambière. Puis sur un engagement anodin en zone offensive, Simon Lacroix expédie le palet dans la lucarne grenobloise d'un tir du poignet impeccable, sans que Ferhi n'esquisse le moindre geste (2-1, 25'15"). Les Ducs se réveillent et sur un tir d'Albert, Martin Lacroix est retenu par Tartari au moment de reprendre le rebond. Angers fait le forcing en supériorité et sur une action en tout point similaire au but précédent, Simon Lacroix trouve de nouveau la lucarne d'Eddy Ferhi, son tir étant légèrement dévié au passage par Pierre-Luc Laprise (2-2, 27'09").

L'égalisation angevine sonne comme un coup de froid dans Pôle Sud et les Grenoblois, apathiques depuis leur deuxième but, ne montrent guère de signe de réveil. Sivic lance tout de même au but mais reçoit une bonne charge de Fortier au passage et doit regagner le banc. Les événements vont de mal en pis pour Grenoble. Broz puis Krayzel sont renvoyés du face off et Grenoble prend deux minutes de pénalité. Lacroix teste à nouveau Ferhi mais Jansson se fait sanctionner sur une charge avec la crosse. C'est un cinq contre trois pour Angers qui ne laisse pas passer l'occasion : Simon Lacroix s'avance et trouve la palette de Jonathan Bellemare, esseulé près des cages, qui manque pas la cible (2-3, 29'25").

Sonné, Grenoble essaie enfin de réagir. Sur un tir de la bleue de Rouleau d'abord puis en supériorité numérique après une obstruction de Baluch sur Masa. Malgré une bonne circulation du palet et plusieurs tirs d'Amar, Bergström et Rouleau à mi-distance, les Brûleurs de Loups ne trouvent pas la solution. Un revers de Martin Jansson vient même s'écraser sur la barre. Mais la chance va enfin sourire à Grenoble : le scénario du troisième but angevin se reproduit, cette fois en faveur de Grenoble. Alors que Metsäranta est en prison, Koivula se heurte avec Mihalik derrière sa cage et expédie le palet directement hors des limites. Une pénalité pour retard de jeu est sifflée contre le gardien finlandais. À cinq contre trois, Grenoble tente de forcer le verrou. Après un premier essai, Masa bénéficie d'une passe parfaite de Broz derrière la cage pour tromper Koivula et égaliser (3-3, 39'35"). La fin du tiers est tendue, une faute sur Sivic, fauché irrégulièrement, aurait mérité une sanction, Nilsson réclame et se prend dix minutes de méconduite. Le troisième tiers s'annonce chaud.

Grenoble est encore en supériorité numérique à la reprise. Rouleau, du revers, puis Bergström, de la ligne bleue, tentent l'un après l'autre de forcer la décision mais sans succès. Broz, derrière la cage, parvient à trouver Martin Masa devant le slot mais la reprise difficile du Tchèque vient mourir contre le poteau gauche de Koivula... Grenoble effectue un gros pressing au début de ce troisième tiers mais le palet ne rentre pas. Poursuivis par la poisse, les Brûleurs de Loups voient un nouveau tir de Rouleau s'écraser contre le poteau. Sous pression, Angers finit par concéder deux minutes de pénalité. Mais les hommes de Mats Lusth peinent à faire la différence en jeu de puissance. Et au lieu de cela, Fortier se montre dangereux sur un contre et Ferhi doit sortir une belle mitaine pour s'interposer.

Le match semble pouvoir basculer d'un côté comme de l'autre... Mihalik tire dans le haut du but et semble avoir marqué mais Fehri avait finalement bloqué le palet en deux temps suite à un arrêt réflexe. Avec Rouleau en prison, un puissant tir de Metsäranta est repoussé de la jambière par Ferhi. À la fin de la prison, Tartari et Fleury s'offrent un contre mais l'ancien Caennais manque sa reprise à bout portant. Sur une contre-attaque grenobloise, une pénalité est appelée contre Julien Albert mais l'action se poursuit et Lahesalu stoppe irrégulièrement Martin Masa parti seul vers le but. M. Barbez siffle un penalty dont se charge Mitja Sivic. Le Slovène s'élance, feinte Koivula, glisse le palet entre ses jambes mais celui-ci vient mourir contre le... poteau ! C'est décidément le fil rouge de la soirée... Maudits, les Grenoblois, d'autant plus que Rouleau commet une faute sur Metsäranta parti en contre et annule ainsi le bénéfice de la supériorité numérique.

La fin du match est difficile pour Grenoble qui peine à se dégager dans les dernières minutes. Broz se fait sanctionner pour un cinglage en zone offensive, une faute bête au plus mauvais moment. Angers fait circuler le palet et sur un tir de Vidman, Baluch effectue une déviation parfaite devant Ferhi (3-4, 59'04"). Angers semble avoir marqué le but de la victoire mais Lusth n'hésite pas et sort Ferhi dès l'engagement pour évoluer à six. Dans un dernier rush désespéré, Broz derrière la cage sert Bergström dont le slap puissant est repoussé par Koivula... dans la crosse de Sivic qui égalise dans la cage grande ouverte (4-4, 59'35"). Pôle Sud, qui n'y croyait plus, est en délire, les deux équipes vont disputer une prolongation.

Une mort subite qui débute par une domination d'Angers. Les Ducs poussent les locaux dans leur zone et gardent la mainmise sur la rondelle. Laprise est tout près de marquer sur un tour de cage, Ferhi doit sauver les meubles, la défense grenobloise est aux abois. Mais sur un contre des Tchèques, Simon Lacroix commet une faute sur Krayzel, l'empêchant de reprendre un rebond. Le héros angevin de la soirée se retrouve banni pour deux minutes et l'occasion est belle pour Grenoble qui effectue d'abord un gros pressing sur Koivula avec des tirs de toute part : Rouleau de la bleue, puis Jansson au rebond et sur un lancer de loin. Nilsson qui s'ouvre le chemin de la cage mais ne cadre pas son tir, Rouleau de près... La défense angevine est héroïque mais souffre... Elle se croit délivrée lorsque le palet sort de la zone. Mais elle oublie Broz dans son dos qui reçoit une passe au millimètre de Baptise Amar et s'en va crucifier Koivula d'un tir croisé à mi-hauteur, délivrant ainsi Grenoble qui revenait de très loin (5-4, 64'02").

Une nouvelle fois, Grenoble s'impose à l'arraché dans un match qui pourtant était bien engagé (avance de 2-0 au début du deuxième tiers) mais au cours duquel la réussite a fui les Isérois (quatre poteaux et une barre). C'est aussi la quatrième fois que les Brûleurs de Loups remportent un succès en encaissant quatre buts (5-4 contre Villard et Tours, 6-4 contre Chamonix). La défense rigoureuse et solide espérée en début de saison ne répond pas aux attentes et Grenoble a trop souvent des périodes de flottement très coûteuses comme lors de ces cinq minutes au deuxième tiers-temps qui a vu Angers inscrire trois buts. Ferhi a une nouvelle fois connu du très bon et du bien moins bon (les deux premiers buts). En attaque, le sauveur se nomme Mitja Sivic, véritable dynamiteur de défense et justement récompensé sur l'égalisation alors qu'il avait manqué de réussite sur son penalty pourtant bien exécuté. Ludek Broz, coupable d'une pénalité bien malvenue, s'est bien racheté en étant présent sur l'égalisation et en marquant le but vainqueur. Encore une fois, il sait se montrer décisif dans les moments importants. Masa a aussi pesé sur une rencontre où pour une fois les Tchèques ont été plus en vue que les Suédois. Mais c'est encore une fois à l'envie et au caractère que Grenoble s'est imposé ce soir... Pour l'instant cela suffit et permet à Grenoble de prendre seul la tête du championnat mais pour combien de temps ?

Du côté angevin, on peut s'en vouloir d'être passé si près d'un succès alors qu'il restait moins d'une minute à jouer. Angers y a peut-être cru trop tôt, oubliant de défendre jusqu'au bout et manquant de réalisme en prolongation malgré une défense héroïque. Avec Simon Lacroix, maître à jouer du power-play et dont le tir a posé d'énormes problèmes à Eddy Ferhi, les Ducs étaient bien revenus dans la partie. Souvent dominés mais plus dangereux dans leurs phases de domination grâce à un jeu plus direct vers la cage, les Angevins ont réalisé une performance accomplie ce soir, à l'image de Koivula, solide dans ses buts malgré une bonne dose de réussite grâce à ses poteaux. À défaut d'une victoire, Angers revient avec un point, et surtout beaucoup d'espoirs pour la suite.

Désignés meilleurs joueurs du match : Martin Masa (Grenoble) et Simon Lacroix (Angers).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (d'après le Dauphiné Libéré) :

Patrick Rolland (entraîneur-adjoint de Grenoble) : "C'était un beau match de hockey entre deux belles équipes. Les gars ont fait preuve de beaucoup de caractère, de cœur, dans la dernière minute pour égaliser. Sur l'ensemble, on mérite la victoire, on a dominé et physiquement on était plus forts."

Heikki Leime (entraîneur d'Angers) : "Le sport, c'est parfois comme ça... On a un sentiment bizarre car on a montré qu'on pouvait rivaliser avec Grenoble mais on était si près de gagner... La façon dont nous avons perdu est décevante. On prend une prison en prolongation qu'on négocie en plus très mal. On leur a donné le but vainqueur."

Alexandre Rouleau (défenseur de Grenoble) : "Ça fait du bien ! C'était un bon spectacle pour les partisans et pour nous. On s'est serré les coudes à la fin comme à Tours où on était mené. On est resté concentré, on a tiré au filet et voilà !"

 

Grenoble - Angers 5-4 après prolongation (1-0, 2-3, 1-1, 1-0)

Mardi 23 septembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2800 spectateurs

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Cyril Carlin et Guillaume Gielly.

Pénalités : Grenoble 28' (6', 6'+10', 6', 0'), Angers 18' (6', 6', 4', 2').

Évolution du score :

1-0 à 16'54" : Krayzel assisté de Masa et Broz (sup. num.)

2-0 à 23'04" : Forsander assisté de Nilsson et Bergström

2-1 à 25'15" : S. Lacroix assisté de M. Lacroix

2-2 à 27'09" : S. Lacroix assisté de Fortier (sup. num.)

2-3 à 29'25" : Bellemare assisté de S. Lacroix et Mihalik (double sup. num.)

3-3 à 39'35" : Masa assisté de Broz et Krayzel (double sup. num.)

3-4 à 59'04" : Baluch assisté de Vidman (sup. num.)

4-4 à 59'35" : Sivic assisté de Bergström et Broz

5-4 à 64'02" : Broz assisté d'Amar et Wallin (sup. num.)

 

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi [sorti de 59'04" à 59'35"].

Défenseurs : Alexandre Rouleau - Calle Bergström ; Baptiste Amar (C) - Jason Crossman ; Viktor Wallin - Antonin Manavian.

Attaquants : Mitja Sivic - Martin Jansson - Anders Nilsson ; Martin Masa - Ludek Broz (A) - Ludek Krayzel ; Johan Forsander - Christophe Tartari (A) - Damien Fleury.

Remplaçants : Lucas Normandon (G), Maxime Moisand, Julien Baylacq, Raphaël Papa, Mathieu Frécon. Absent : Teddy Trabichet (commotion).

Angers

Gardien : Ville Koivula.

Défenseurs : Pierre-Antoine Simonneau - Pavol Mihalik ; Jean-François Jodoin (C) - Lauri Lahesalu ; Kévin Igier - Simon Lacroix.

Attaquants : Pierre-Luc Laprise - Jonathan Bellemare - Eric Fortier ; Tomas Baluch - Matias Metsäranta - Hermanni Vidman ; Yven Sadoun - Martin Lacroix (A) - Julien Albert.

Remplaçants : Frédérick Gilbert (G), Nicolas Deshaies, Rodolphe Bretault. Absent : Juho Jokinen (dos).

 

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