Amiens - Grenoble (11 octobre 2008)

 

Ligue Magnus - Sixième journée.

Grand classique du championnat, les Gothiques d'Amiens reçoivent les Brûleurs de Loups de Grenoble. Ces derniers viennent de concéder leur première défaite en championnat face à Briançon il y a une semaine et se doivent de s'imposer pour ne pas se laisser distancer. Mais les Gothiques sont en grande forme après avoir aligné trois succès d'affilée en Ligue Magnus face à Épinal, Morzine et Neuilly auxquels on peut ajouter un parcours sans faute en Coupe de la ligue. Voilà les Isérois prévenus, d'autant plus que Mats Lusth doit se priver de trois éléments majeurs (Forsander, Masa et Jansson) pour cette rencontre même s'ils enregistrent l'arrivée du remplaçant de Jansson, Jan Hammar, qui disputera son premier match sous les couleurs grenobloises. Malgré tout, vu les circonstances, Lusth a décidé de titulariser Rouleau en attaque.

Le match est à peine commencé que Vincent Bachet se fait sanctionner par l'arbitre pour une faute sur Mitja Sivic. Les Grenoblois font bien circuler le palet avec des lancers de Bergström et Wallin notamment et un rebond très dangereux d'Amar. De retour à cinq contre cinq, les Gothiques se montrent entreprenants par l'intermédiaire du remuant Miroslav Pazak qui déborde sur son aile avant de centrer pour Pawel Kowalczyk dont le tir est arrêté par Ferhi. Grenoble est sous pression et cela se traduit logiquement par une pénalité à l'encontre de Manavian. Les Gothiques se mettent bien en place en power-play et la récompense finit par arriver sur une action initiée par Miroslav Pazak qui trouve Loïc Sadoun en relais derrière la cage lequel centre pour Matt Amado qui reprend instantanément le palet en le déviant dans la cage d'Eddy Ferhi (1-0, 05'27").

Comme une pénalité avait été appelée sur l'action, Amiens poursuit son avantage numérique et exerce une grosse pression avec son duo canadien Paquet-Amado. Trabichet écope à son tour de deux minutes de prison et Mats Lusth demande un temps mort pour éviter à son équipe de sombrer. Bien lui en prit car si les Gothiques continuaient à mettre beaucoup de vitesse et campaient toujours en zone offensive, ils ne parvenaient pas à trouver la faille dans une défense grenobloise bien regroupée autour d'Eddy Ferhi. Suite à une nouvelle pénalité de Manavian, les hommes d'Antoine Richer parvenaient à installer le jeu de puissance sans pour autant se créer de bonnes situations de but.

Une faute pour accrocher de Romain Bault sur Krayzel permettait aux Isérois de desserrer enfin l'étau. Mieux même, sur un centre en retrait de Sivic, Tartari déviait opportunément le palet dans la cage de Buysse (1-1, 13'55"). Un but heureux tant les visiteurs avaient subi le jeu jusque là. Grenoble réagit enfin mais Pazak se montre toujours aussi dangereux sur un contre. Finalement Martin Paquet rend un fier service à ses anciens coéquipiers en se faisant sanctionner à deux reprises sur la même action, permettant ainsi à Grenoble de finir le tiers en force : lancer de Bergström puis nouveau décalage entre Sivic et Tartari tout près de connaître le même sort que le précédent. Sur une prison de Bachet, les Brûleurs de Loups finissent même le tiers en double supériorité numérique et il faut un double arrêt miraculeux de Buysse devant Nilsson et Krayzel pour préserver le score à la pause.

Grenoble est toujours en double supériorité numérique au début du deuxième tiers mais manque une belle occasion de faire la différence. Une prison du nouveau venu, Jan Hammar, vient mettre un terme à ce 5 contre 3 très mal négocié. Mais Amiens n'est guère plus convaincant en double supériorité numérique. À trois, Grenoble défend bien et tire son épingle du jeu. De retour à égalité numérique, Krayzel se montre dangereux mais ne va pas au bout de son action tandis que Rouleau échoue devant Buysse. Les pénalités se succèdent : Bachet pour un coup de coude sur Arrossamena puis Manavian, sanctionné pour la quatrième fois du match. Malgré la succession des supériorités numériques, les occasions se font rares : Sivic rate la lucarne tandis qu'un lancer de Beron n'est pas non plus cadré. Amiens n'arrive décidément pas à construire en supériorité numérique alors que le jeune Crossman tente sa chance d'un lancer lointain repoussé par Buysse. Son vis-à-vis n'est pas en reste en repoussant de la jambière un tir de Glaude puis en mettant en échec Pazak côté droit.

Dans ce duel de gardiens, un tir de Sivic trouve Buysse sur sa trajectoire après un bon travail de Hammar. La fin du tiers est plutôt grenobloise grâce à une pénalité de Martin Paquet, coupable d'un cinglage sur Ludek Broz. Sur le power-play, Rouleau se distingue, d'abord par un tir en hauteur puis par une grosse charge sur Pazak. Amar tente un dernier lancer repoussé par Buysse mais Glaude retient Hammar et se fait pénaliser à quatre secondes de la fin du tiers.

Grenoble débute la dernière période à nouveau en double supériorité numérique. Et pour la seconde fois, les Brûleurs de Loups manquent le coche, ne se distinguant que par un lancer de la bleue de Krayzel. Une nouvelle belle occasion ratée de prendre un avantage décisif dans ce match. La période de domination grenobloise s'achève avec une pénalité de Nilsson pour un cinglage sur Buysse. Les Gothiques se réveillent et Simon Petit échoue à bout portant devant Ferhi. Celui-ci détourne ensuite de la jambière un lancer de Sadoun. Suite à la cinquième pénalité du match d'Antonin Manavian (!), les Picards tentent de forcer la décision : Pazak puis Paquet mettent le feu à la défense grenobloise en faisant le tour de la cage. Amiens semble tout près de marquer lorsqu'un tir de Sadoun vient heurter la barre transversale. Une faute d'Offret semble interrompre l'élan amiénois mais au contraire, Mortas joue bien le contre et croit avoir marqué avant que son but ne soit refusé pour un hors-jeu préalablement sifflé. Hammar teste à nouveau Buysse pendant la supériorité numérique mais c'est surtout Amado qui se procure une énorme occasion en ratant la cage en bonne position alors que Tartari purgeait deux minutes de prisons.

Les Gothiques laissent passer leur chance tandis que Grenoble bénéficie à son tour d'une supériorité numérique suite à une faute de Bault sur Arrossamena. Buysse se fait bombarder, d'abord par Sivic puis par Wallin. Finalement sur un déboulé de Fleury, Broz tente sa chance sans succès. L'ex-Caennais récupère le palet et sert devant la cage Ludek Krayzel idéalement placé qui marque dans la cage grande ouverte (1-2, 52'56").

Grenoble semble avoir fait un grand pas vers le succès mais une charge contre la bande de Baptiste Amar provoque une petite échauffourée. Le capitaine grenoblois reçoit une double pénalité (pour sa faute et pour simulation) et dix minutes de méconduite. Amiens a l'occasion d'égaliser sur la supériorité numérique qui suit, Glaude lance sur Ferhi sans succès. La fin de match est toute à l'avantage des Gothiques qui voient Trabichet se faire sanctionner pour une charge avec la crosse. Amiens pousse pour égaliser mais Grenoble défend admirablement. Décidément ce n'est pas la soirée des doubles supériorités numériques. Amar se fait définitivement exclure pour avoir donné un coup de crosse sur la balustrade dans sa prison, tandis qu'Amiens perd définitivement ses illusions en commettant un surnombre à trente secondes de la fin, rendant inutile toute sortie du gardien.

Grenoble remporte un succès tiré par les cheveux mais ô combien précieux dans la course à la première place et relativement inespéré compte tenu de l'équipe expérimentale alignée ce soir. Les Brûleurs de Loups ont su courber l'échine lorsqu'il le fallait et concrétiser par deux fois en supériorité numérique. Eddy Ferhi, très solide dans ses buts, a eu une part prépondérante dans ce succès et devant, certaines individualités se sont distinguées comme Ludek Krayzel ou le nouveau venu Jan Hammar. Le manque d'automatismes a tout de même nuit au réalisme en double supériorité numérique malgré deux occasions très franches. Mats Lusth a su recadrer ses troupes au bon moment même s'il peut regretter un certain manque de discipline à l'image des cinq pénalités de Manavian.

Du côté d'Amiens, on pourra regretter d'être passé tout près d'un succès qui tendait les bras. Volontaires et combatifs, les Gothiques ont seulement manqué d'un brin de réalisme dans les situations les plus chaudes devant la cage de Ferhi. Amado et Pazak ont joué leur rôle de leaders de l'attaque et Buysse a très bien tenu ses cages. Les supériorités numériques en revanche n'ont pas été très productives, les Amiénois étant incapables de trouver le moyen de contourner le bloc grenoblois. Si le résultat est décevant pour Amiens, la manière est en revanche plutôt prometteuse pour l'avenir.

Désignés meilleurs joueurs du match : Miroslav Pazak (Amiens) et Damien Fleury (Grenoble).

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (dans le Courrier Picard)

Henri-Corentin Buysse (gardien d'Amiens) : "Ce qui est ennuyeux, c'est qu'on a perdu assez bêtement alors qu'on dominait. Depuis le début de saison, quand je regarde notre jeu comparé à celui des autres, je me dis qu'on peut faire quelque chose. [...] Sur les trois ou quatre derniers matches, je me suis senti de mieux en mieux. Avec deux matches par semaine, je commence à acquérir un peu plus d'expérience. J'apprends vraiment à ne pas me relâcher, à ne pas prendre les petites équipes de haut. Depuis que je suis tout petit, je n'ai jamais été vraiment en concurrence [comme avec Macrez l'an passé]. Aujourd'hui, je me concentre plus sur mon jeu que sur l'autre gardien."

 

Amiens - Grenoble 1-2 (1-1, 0-0, 0-1)

Samedi 11 octobre à 20h00 au Coliseum d'Amiens. 2500 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Pierre Dehaen et Éric Bouguin.

Pénalités : Amiens 26' (10', 6', 10'), Grenoble 46' (6', 6', 14'+10'+10')

Tirs cadrés : Amiens 28 (10, 9, 9), Grenoble 24 (9, 9, 6).

Évolution du score :

1-0 à 05'27" : Amado assisté de L. Sadoun et Pazak (sup. num.)

1-1 à 13'55" : Tartari assisté de Sivic et Amar (sup. num.)

1-2 à 52'56" : Krayzel assisté de Fleury et Broz (sup. num.)

 

Amiens

Gardien : Henri-Correntin Buysse.

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Pawel Kowalczyk ; Thomas Roussel (A) - Jean-Philippe Glaude ; Julian Marcos (A) - Romain Bault.

Attaquants : Loïc Sadoun - Anthony Mortas - Miroslav Pazak ; Matt Amado - Yannick Offret - Martin Paquet ; Grégory Béron - Brian Henderson - Simon Petit.

Remplaçants : Adrien Fenart (G), Maxime Belov, Kévin Hamon, Jonathan Boehrer. Absent : Pierre-Luc Émond (adducteurs).

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Calle Bergström - Teddy Trabichet ; Baptiste Amar (C) - Jason Crossman ; Viktor Wallin - Antonin Manavian.

Attaquants : Jan Hammar - Mitja Sivic - Damien Fleury ; Ludek Krayzel - Ludek Broz (A) - Anders Nilsson ; Nicolas Arrossamena - Christophe Tartari (A) - Alexandre Rouleau.

Remplaçants : Lucas Normandon (G), Julien Baylacq, Raphaël Papa. Absents : Johan Forsander (épaule), Martin Jansson (genou, saison terminée), Martin Masa (côtes).

 

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