Épinal - Angers (17 février 2009)

 

Ligue Magnus - Vingt-cinquième journée.

Des buts... et des boulettes !

La dernière ligne droite est bouclée. Le verdict est tombé pour Épinal et Angers, qui sont désormais fixés sur leur sort. Si tout n'est encore mathématiquement fait, les rangs respectifs n'évolueront plus. Les Ducs, quatrièmes, s'épargneront le premier tour des séries. Les Dauphins, eux, auront l'avantage de la glace. Un droit acquis grâce à une belle saison régulière, la meilleure de l'histoire du club à ce niveau. Et même si le point récemment perdu en Touraine (3-4 après prolongation) chagrinait Shawn Allard, ses "boys" semblent arriver en forme au bon moment.

Les playoffs approchent donc à grand pas mais d'ici-là, mieux vaut y arriver en santé. D'éviter les blessures, notamment celle de Petrik l'an passé qui joua un rôle prépondérant face à Dijon. C'est dans cette optique que Peter Slovak, malade, était ce soir ménagé.

Entre deux équipes très proches, de valeur égale même, tout s'est joué sur des détails lors des précédentes confrontations, gagnées de peu par les Angevins. À l'époque, Stanislav Petrik tenait la corde dans sa "lutte" avec Eero Väre, mais le Finlandais a depuis repris la main. Väre est d'ailleurs vite mis à contribution dès la première possession angevine. Un jeu en première intention lancé par Simon Lacroix et relayé par Laprise, puis Bellemare vers Fortier au second poteau (0'48"). Tout le premier bloc était impliqué et notamment un Jonathan Bellemare rendu insaisissable par sa technique et, surtout, un centre de gravité très bas.

En "Ilpôle-position"

Sur sa première incursion, l'ICE récolte sa première supériorité numérique. Un signe que sa vitesse d'exécution lui confère toujours un certain avantage, même face à une défense très expérimentée comme celle d'Angers. Si l'explosivité de Jan Simko peut faire la différence à tout moment, son individualisme retrouvé n'apporte rien de concret, sinon quelques accélérations. Tout l'inverse d'Ilpo Salmivirta, l'attaquant le plus complet du groupe. Le Finlandais est doté de bonnes mains et d'un gabarit lui permettant de se placer idéalement dans le slot. À l'affût des rebonds, d'un écran et, surtout, d'une déviation. C'est d'ailleurs ce qu'il fait sur un slap ras de glace de l'inévitable Stéphane Gervais, qu'il redirige à mi-hauteur (1-0 à 07'04"). Un classique du genre !

Les visiteurs restent sur un match référence, battant Rouen (5-4) pour une première victoire du genre face à une équipe du trio de tête. C'est dire si le moral est bon et que la cohésion s'est trouve renforcée. Pour autant, l'indiscipline menace en début de partie, sans qu'ils en fassent les frais. Car les Ducs s'appuient sur les contres à l'image de Fortier et Albert qui rateront par deux fois la cible (11e). Les Ducs n'ont pas plus de réussite en supériorité malgré la créativité de Bellemare. Ce n'est pas faute d'essayer mais il y a du répondant derrière, avec un Väre avare de rebonds, toujours bien placé devant son filet et une défense appliquée à couper les lignes de passes. Ces deux ingrédients font donc échec au powerplay avec un maître-mot : solidarité.

Le Canadien Pierre-Luc Laprise écope d'une dureté lourde de conséquences puisqu'au retour des vestiaires, Ilpo Salmivirta fait à nouveau parler la poudre. Servi par Plch dans l'enclave, Chassard reprend à bout portant sur un Koivula qui ne maîtrise pas son rebond. Pas de chance pour lui, ce diable de Salmivirta se jette aussitôt pour doubler la mise (2-0 à 20'49").

Rien n'est simple pour les Ducs, d'autant que Jonathan Bellemare se démène pour trouver des solutions dans une défense travaillant d'arrache-pied. Quand agressivité rime avec intensité, il y a toujours quelqu'un sur le porteur de palet, ce qui freine l'élan angevin. Et que dire d'Eero Väre, imperturbable, même sur un tir des poignets de Julien Albert, qu'il capte d'une mitaine ferme (29'09"). Le Finlandais frise alors l'excellence...

Mais voilà, si Salmivirta dégaine plus vite que son ombre, Nicolas Barbez, arbitre de son état, tire sur tout ce qui bouge. Au nom de la "tolérance zéro". Pendant que Sundqvist et Petrak "moisissent" en cellule, Laprise branche Fortier au second poteau pour une conclusion lumineuse de l'ancien Rouennais. Sous la barre, dans un filet grand ouvert (2-1 à 31'09"). Sur sa lancée, Angers reprend alors du poil de la bête et intensifie ses activités en zone offensive. Quoi d'étonnant puisque la défensive locale, qui tourne à deux lignes, voit son usure s'accentuer progressivement. Comme les cadres vosgiens, par ailleurs très efficaces dans les unités spéciales, baissent le pied, le troisième bloc doit alors prendre le relais. Du moins théoriquement vu la fébrilité de sa couverture avec Borislav Ilic et Lionel Simon. Ryan Caicco, quant à lui, reste inimitable dans son style très approximatif malgré le disparition de sa tignasse, ce qui le rend physiquement méconnaissable...

Un "Eero" en disgrâce ?

Jusque là très solide, Eero Väre commet alors l'irréparable sur un débordement de Jonathan Bellemare. Le tir en angle fermé du feu-follet, sans danger apparent, file pourtant entre ses jambières (2-2 à 40'29"). Alors que Petrik n'avait alloué qu'un seul "mauvais but" à Tours samedi dernier, Väre, lui, va remettre ça sur un tir excentré de Tomas Baluch (2-3 à 46'54"). Là encore, ça file entre les bottes !

Si ces "boulettes" peuvent remettre en cause son statut de titulaire en vue des playoffs, Eero Väre ne pourra pas grand-chose sur un one-timer de Tomas Baluch (2-4 à 47'31"). La passe de Matias Metsäranta était aussi parfaite que le laxisme d'Ilic & co, en parfaite position... de spectateurs !

Le vent a tourné et une bourrasque nommée Braxenholm s'est déjà abattue sur Petrak (43e). Jan Plch, quant à lui, subit comme à chaque match un marquage très strict. Cela affecte, ce soir, le rendement de son trio, signe de l'efficacité de cette tactique. Pour autant, rien ne justifie le matraquage de Bellemare à son égard (48'34"). L'expulsion du lutin québécois, fêtée par un public l'accompagnant bruyamment dans sa retraite, se voit assortie d'une pénalité majeure. Et cinq minutes de désavantage numérique, c'est long. Mais chacun sa façon de tuer le temps. Ville Koivula par exemple, qui retarde l'échéance "à la mode de Mindjimba". C'est fou comme les cages peuvent bouger parfois, mais Salmivirta en viendra tout de même à bout. D'une passe prenant le contre-pied du box-play, le Finlandais y va d'un centre-tir mal jugé par son compatriote (3-4 à 50'16").

Benoît Quessandier est un vrai petit ministre de la défense, qui s'offre aussi un petit extra en faisant admirer la précision de son revers, qu'il place en lucarne malgré un angle fermé (4-4 à 51'57"). Avec, au passage, un caviar signé... Caicco !

Ce bel effort va toutefois être anéanti par une ultime négligence. Celle de trop, un changement de ligne mal coordonné permettant à Baluch de justifier sa réputation dans la zone de vérité. Servi au second poteau par Metsäranta, le Slovaque profite de cette erreur de marquage pour s'offrir un hat-trick (4-5 à 53'45"). Opportunistes, les Ducs vont tenir jusqu'au bout et résister, à l'image d'un Koivula faisant barrage aux derniers assauts vosgiens.

Les hommes d'Heikki Leime ont donc su exploiter de grossières erreurs pour s'offrir un succès compromis en début de partie. Ces largesses leur permettent même de reprendre leur titre de "bête noire" des Dauphins, avec un troisième gain cet hiver. Comme à chaque fois, ça s'est joué de peu, mais les "boys" d'Allard ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Surtout Eero Väre, qui a peut-être compromis son assurance de débuter mardi à Chamonix. Mais d'ici-là, un week-end de repos ne sera pas de trop pour retaper des organismes émoussés, qui auront manqué de lucidité en fin de partie et viennent d'enchaîner trois matchs en sept jours.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Épinal - Angers 4-5 (1-0, 1-1, 2-4)

Mardi 17 février 2009 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1234 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Matthieu Loos et Pierre Dehaen.

Pénalités : Épinal 14' (4', 8', 2'), Angers 45' (8', 4', 8'+5'+20').

Tirs : Épinal 21 (5, 5, 11), Angers 32 (9, 13, 10).

Évolution du score :

1-0 à 07'14" : Salmivirta assisté de Gervais et Chassard (sup. num.)

2-0 à 20'49" : Salmivirta assisté de Chassard et Plch

2-1 à 31'09" : Fortier assisté de Laprise (double sup. num.)

2-2 à 40'29" : Bellemare assisté de S. Lacroix

2-3 à 46'54" : Baluch assisté de Bellemare et Lahesalu

2-4 à 47'31" : Baluch assisté de Metsäranta et Vidman

3-4 à 50'16" : Salmivirta assisté de Gervais et Petrak (sup. num.)

4-4 à 51'57" : Quessandier assisté de Caicco (sup. num.)

4-5 à 53'45" : Baluch assisté de Metsäranta

 

Épinal

Gardien : Eero Väre [sorti de sa cage à 59'].

Défenseurs : Benoît Quessandier - Stéphane Gervais (A) ; Lionel Simon [ou Borislav Ilic] - Fabien Leroy.

Attaquants : Jan Simko - Alexander Sundqvist - Jan Plch (C) ; Ilpo Salmivirta - Michal Petrak - Guillaume Chassard (A) ; Guillaume Papelier - Tarik Chipaux - Erwan Agostini [ou Ryan Caicco].

Remplaçant : Stanislav Petrik (G). Absents : Peter Slovak (malade), Anthony Pernot.

Angers

Gardien : Ville Koivula.

Défenseurs : Per Braxenholm - Simon Lacroix ; Jean-François Jodoin (C) - Lauri Lahesalu ; Kévin Igier - Tomas Mihalik.

Attaquants : Pierre-Luc Laprise - Jonathan Bellemare - Éric Fortier ; Tomas Baluch - Matias Metsärantä - Hermanni Vidman ; Julien Albert - Martin Lacroix (A) - Juho Jokinen (A).

Remplaçants : Frédéric Gilbert (G), Yven Sadoun, Rodolphe Bretault, Nicolas Deshaies. Absent : Pierre-Antoine Simonneau.

 

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