Amiens - Dijon (28 février 2009)

 

Premier tour des play-offs de Ligue Magnus, match 3.

La prolongation arrachée aux mains de Ducs vaincus en fusillade ne pèse pas trop dans les jambes amiénoises, dont les hésitations de la veille semblent oubliées à la vue de premières intentions encourageantes.

Pavel Kowalczyk est ainsi rapidement mis en position de tir, pour une première déviation devant l'enclave de Loïc Sadoun. Bien repliés en zone neutre sur les sorties des blancs, les Gothiques mettent également sur orbite l'ailier Matt Amado, qui évite Stephen Dugas sur la droite, repique et contraint Hurajt à intervenir en deux temps. Et, au moment où Grégory Béron, magistralement alerté de loin par Kowalczyk, ouvre le score sèchement (1-0 à 02'45"), seul le capitaine bourguignon, en pivot, est parvenu à lancer en direction de la sûre jambière de Buysse. La seconde ouverture, de Bachet vers Pazak, prend de court Marek Jancek, secouru par son portier.

Alors que l'étau se resserre sur Bochna, Kristin est pour sa part en difficulté, et commet la première faute. Belle occasion pour Miroslav Pazak de préparer le deuxième but, offert à Loïc Sadoun, qui trouve le dessous de la barre en jaillissant opportunément (2-0 à 05'16").

Le temps mort dijonnais n'arrange pas la situation car Stephen Dugas envoie sèchement un palet aérien en direction de l'aile droite. Séguy ne peut capter la rondelle, qui ricoche contre le plexi et échoit à Amado, plus rapide que la paire Gillet-Balcik et stoppé de justesse par Radovan Hurajt. Les nouvelles difficultés de Jancek, devant Henderson, et de Kristin, encore sanctionné, compliquent la tâche des visiteurs, toutefois en supériorité numérique pendant... douze secondes, le temps pour Aymeric Gillet de commettre une faute sur Amado. En double supériorité, Pavel Kowalczyk peut de nouveau prendre d'assaut la cage gardée par Hurajt, pour quelques instants encore car le missile du Tchèque est de trop pour le gardien adverse, contraint à regagner le banc en se plaignant de la jambe (10'21").

Entré dans des conditions difficiles, Julien Roullier est vite contraint d'ajuster son maque, heurté par un tir de Glaude. La pression initiée par Amado et ses compatriotes, réunis ce soir, est toujours prégnante : Gillet ne peut se donner d'air et la cage vient secourir les Ducs devant Paquet.

Il faut attendre la deuxième moitié du tiers pour assister à une combinaison Guttig-Kristin, anéantie par le placement de Kowalczyk. Roussel met à son tour fin au numéro du jeune attaquant le long de la bande. Seul Decock, très mobile dans la zone de vérité, fait un temps perdre ses appuis à Buysse, mais la mini révolte prend fin du fait d'un surnombre. Roulier, étonnamment à la parade dans une position inconfortable, au sol face à Paquet, oppose la mitaine à Matt Amado, à l'issue d'une remontée de palet d'Émond.

Les finalistes de la Coupe de France, passés près de la réduction de l'écart sur une accélération en infériorité de Mazerolle, que Kevin Dugas aurait conclu victorieusement sans un retour in extremis de Vincent Bachet, retrouve des couleurs quand Mirolsav Kristin trouve une position de tir, en attendant patiemment, comme Balcik peu après, le gain de la mise au jeu... jusqu'à une réponse de Pazak, illégalement stoppé par Thomas Decock. En effet, Dijon tombe trop souvent dans l'indiscipline, Jancek faisant le ménage avec trop de véhémence après le coup de sifflet pour une nouvelle pénalité évitable. La situation est idéale pour les Gothiques, juste avant la pause, mais la barre vient au secours de Julien Roullier sur un tir de l'inévitable Slovaque.

À la reprise, Miroslav Pazak des roses trouve le poteau, en conclusion d'un essai de son défenseur tchèque, mais le danger demeure car le capitaine Bachet a bien suivi et permet au "Gothique du mois" de se rattraper (3-0 à 21'08"). Avance quadruplée sur l'action suivante, quand Pierre-Luc Émond trouve le haut du but depuis la gauche (4-0 à 21'31").

Ces deux buts rapides semblent creuser un écart irrémédiable. Toutefois, les Ducs n'abdiquent pas et Amiens, pour une rare fois en infériorité, s'en remet à l'occasion au talent de son jeune portier. Henri-Corentin Buysse brille en effet face à Kevin Dugas, à qui Thomas Decock abandonne le palet en entrée de zone, puis de la jambière devant l'ancien Caennais, et du gant sur une reprise instantanée de Gillet. S'il est sauvé par son poteau sur un tir de Kristin, à l'affût d'une percée de Guttig, il ne doit rien à personne sur le rebond offert à Bochna et la montée improbable de Jancek.

C'en est trop pour Dijon, encore mis à mal sur une échappée de Sadoun, qui emporte Roullier sans pouvoir redresser la rondelle. Les Bourguignons sont incapables d'installer le jeu de puissance, la faute notamment au gros travail de Pierre-Luc Émond. Si la perte de palet de Balcik, devant Henderson, est sans dommages, Matt Amado dépasse bientôt Aymeric Gillet sur la droite, offrant le cinquième but à Martin Paquet (5-0 à 36'03").

Les blancs boivent le calice jusqu'à la lie et prennent l'eau quand Julian Marcos envoie la rondelle vers le coin droit, où Paquet devance Gillet, au plongeon vain car le Québécois s'en va tranquillement alourdir le score (6-0 à 39'03"). Abandonné, Julien Roullier écarte pourtant les tirs d'Henderson, du bouclier, et Kowalczyk, du gant. Le poteau vient encore à son secours devant le malchanceux du soir, Miroslav Pazak, mais la tentative de dégagement de David Dauphin n'empêche pas Loïc Sadoun de trouver la faille de la gauche, à la sirène (7-0 à 39'59").

En pensant à d'autres Ducs...

Pour la dernière période d'une saison contrastée, les hommes de Daniel Maric tentent de sortir sur une note positive, ou plutôt moins négative. Henri-Corentin Buysse ne donne toutefois aucun signe de faiblesse, restant bien en place sur les essais des deux Dugas, dont Kevin en échappée, et de Martin Balcik, à la conclusion d'une poussée musclée d'Antoine Cohen dans le coin. Une belle manchette face à Kevin Dugas clôt même le spectacle. Défensivement au moins, car le huitième but, imaginé par Émond, qui mystifie Gillet en contre, et Amado, en solitaire sur le poteau, vient finalement de Martin Paquet, lancé sur la droite (8-0 à 59'47") pour son triplé.

Passé à un cheveu de la surprise la veille, Dijon subit un nouveau carton cette saison face à des Gothiques nettement plus convaincants. Les vingt dernières minutes, achevées en pugilat, ont même permis de faire souffler plusieurs cadres, la tête étant déjà tournée vers l'affrontement avec Angers.

Désignés meilleurs joueurs du match : Henri-Corentin Buysse pour Amiens et Aymeric Gillet pour Dijon.

Désigné meilleur joueur d'Amiens pour le mois de février : Miroslav Pazak.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Commentaires d'après-match

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "Nous avons mal démarré puis pris pas mal de prisons idiotes. Le troisième but nous coupe les pattes, mais on a eu de bonnes occasions. Je pense qu'à 4-2 pour Amiens ce n'est plus le même match. Nous faisons deux bonnes parties mais nos problèmes offensifs nous empêchent de tuer les deux premiers matchs. Le club de Dijon n'a pas non plus de Miroslav Pazak et d'Henri-Corentin Buysse. Au troisième tiers on a mal à la tête et on ne peut plus patiner. Amiens s'est fait plaisir mais notre changement de gardien nous a un peu pénalisés. C'est une mauvaise saison, peut-être la plus mauvaise depuis que je suis à Dijon. L'effectif était un peu juste qualitativement et quantitativement. Défensivement il n'a pas trop été à la hauteur et a manqué de discipline. Quand le grand [Jancek] bourre Pazak, cela sert à quoi ?"

Antoine Richer (entraîneur d'Amiens) : "Sur la série, l'entame a été vigoureuse, on a laissé quelques avant-bras ! Cela a plutôt tendance à nous sortir du jeu, on a un peu peiné en ouvrant par de longues passes. Ce soir nous étions un peu mieux en place en utilisant les couloirs d'entrée de jeu. Prendre l'avantage était important, Dijon a accusé le coup. Les jeunes ont gardé leur contrôle, sans trop de prisons. La victoire d'hier a fait du bien, on a franchi un seuil avec le groupe, même s'il perd peut-être Yannick Offret. Le rééquilibrage des blocs a eu du bon, notamment le troisième, intense dans son jeu : leur CV moins lourd leur laisse peut-être plus de liberté et d'espaces. Au troisième tiers, Miroslav Pazak et Loïc Sadoun, qui ont pris des coups, et Pavel Kowalczyk ont été préservés. Henri a fait une grosse série, malgré une mésentente avec Thomas Roussel qui coûte le but vainqueur sur le premier match. Il est allé chercher des palets chauds sur la ligne. Le groupe est prêt, même s'il ne sera pas favori face à Angers. Jouer Dijon, privé certes de joueurs incisifs ce soir, a été un bon exercice. Angers a une grosse force de frappe. On va se retrousser les manches, se faire plaisir face à une équipe fraîche, préparée mais qui va peut-être manquer de rythme."

 

Amiens - Dijon 8-0 (2-0, 5-0, 1-0)

Samedi 28 février 2009 à 20h00 au Coliseum.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Jérémy Rauline et Pierre Dehaen.

Pénalités : Amiens 16' (4', 8', 4'), Dijon 36' (16', 6', 4'+10').

Évolution du score :

1-0 à 02'45" : Béron assisté de Kowalczyk

2-0 à 05'16" : Sadoun assisté de Pazak et Kowalczyk (sup. num.)

3-0 à 21'08" : Pazak assisté de Sadoun et Henderson (sup. num.)

4-0 à 21'31" : Émond assisté d'Amado

5-0 à 36'03" : Paquet assisté d'Amado (sup. num.)

6-0 à 39'03" : Paquet assisté de Marcos

7-0 à 39'39" : Sadoun assisté de Glaude et Offret

8-0 à 59'47" : Paquet assisté d'Émond et Glaude (sup. num.)

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Pavel Kowalczyk ; Thomas Roussel - Jean-Philippe Glaude ; Julian Marcos (A) ; Maxim Belov [à 40'].

Attaquants : Loïc Sadoun - Yannick Offret - Miroslav Pazak ; Matt Amado - Pierre-Luc Émond (A) - Martin Paquet ; Grégory Béron - Brian Henderson - Simon Petit ; Kévin Hamon [à 40'], Romain Bault [à 40'], Jonathan Boehrer [à 40'].

Remplaçant : Adrien Fénart (G). Absent : Anthony Mortas (pied).

Dijon

Gardien : Radovan Hurajt puis Julien Roullier à 10'21".

Défenseurs : Martin Balcik - Aymeric Gillet (A) ; Juraj Senko - Vladimir Sabol ; Marek Jancek ; Daniel Masik [à 40'].

Attaquants : Kevin Dugas - Luc Mazerolle - Thomas Decock ; Stephen Dugas (C) - Erik Bochna - Mathieu Séguy ; Tomas Janak ou David Dauphin - Anthony Guttig - Miroslav Kristin (A) ; Antoine Cohen [à 40'], Loïc Chabert [à 40'].

 

Retour à la Ligue Magnus