République Tchèque - Norvège (27 avril 2009)

 

Championnats du monde, premier tour, groupe D.

Sans s'être fait très mal, les Tchèques ont renvoyé les Danois à leurs études pour leur entrée en matière, avec blanchissage en prime (5-0). Au tour de la Norvège de subir le test du Ruzicka band, après être passée sous le compresseur suédois pour un score jumeau (5-0 aussi). On attend cependant d'eux une opposition plus consistante puisqu'ils ont prouvé en février, à l'occasion des qualifications olympiques, qu'ils étaient au-dessus des Danois. Une bonne occasion pour eux de l'illustrer à distance.

Les Tchèques, eux, n'ont que faire de ces querelles régionales. Danois, Norvégiens, peu leur chaut : ils s'installent dans le camp adverse, font la loi le long des bandes et rendent le puck insaisissable. Après cinq minutes, Polak, posté à la bleue, tente un one-timer sur une passe de Marek. Dévié, le palet rebondit devant la balustrade et revient devant le but où le même Marek le cueille comme un fleur pour son deuxième but du tournoi (1-0, 05'20"). Une légère perte de concentration des hommes de Ruzicka permet aux Norvégiens de pointer le bout du nez, notamment par Lorentzen qui effleure un palet baladeur dans les bottes de Prusek, aligné aujourd'hui. Sursaut condamné par le capitaine norvégien, Tommy Jakobsen, envoyé en geôle pour faire trébucher. La ligne Jagr-Hemsky-Cajanek entre alors en scène : le premier sur l'aile gauche, le deuxième derrière la cage et le troisième dans le slot, à la conclusion d'un joli triangle (2-0, 09'35").

Fermez le ban. Même en infériorité, seule occasion de faire travailler un peu Prusek, ce sont les Tchèques qui se créent les plus belles occasions avec un one-on-one manqué de peu par Rolinek. Qu'importe. Dès le retour à cinq, Vasicek conclut une rapide sortie de zone d'un lancer balayé depuis la bleue. Grotnes, mal placé, voit la rondelle s'incruster dans le haut de sa cage, "là où grand-mère cache les cookies", comme disent les Américains.

La défense norvégienne n'apparaît alors pas beaucoup plus solide que la danoise ni que... le plexi de la patinoire de Kloten qui a explosé au bout de 18 secondes suite à une charge de Zidlicky sur Vikingstad. Roy Johansen, lui, décide que Grotnes a vu trop de caoutchouc et de lumière bleue au cours de ce premier tiers et l'invite à regarder le reste du match en pansant son orgueil. Andre Lysenstøen est envoyé au feu.

Choc psychologique ou non, les Norvégiens apparaissent beaucoup plus présents en ce début de deuxième tiers. Ils finissent enfin leurs mises en échec et sont les premiers à créer le danger, par Thoresen qui s'est permis d'envoyer valser Zidlicky sur l'action. La première sommation ne réveille pas les Tchèques, Tommy Jakobsen profite donc d'un slot surpeuplé pour lancer de la bleue. Le puck finit au fond, touché par une crosse tchèque (Rolinek) que le réalisateur attribuera à tort à Holtet (3-1, 21'49").

Dire que les Tchèques paniquent seraient exagérés. Ils contiennent l'euphorie adverse et placent des contres, en attendant le moment propice. Celui-ci ne viendra pas d'une prison bêtement concédée en zone offensive par Skrøder (brutalité) mais d'un oubli défensif norvégien. Blatak, oublié face au but, est servi pleine palette par Olesz. D'un lancer du poignet sec et précis, il bat Lysenstøen avec l'aide du poteau (4-1, 32'34"). Péché de facilité, les Tchèques alignent les prisons (Zidlicky deux fois puis Hemsky) et se retrouvent à trois contre cinq. Bien installés, les Norvégiens finissent par trouver l'ouverture par Zuccarello Aasen, la petite merveille d'Ornskøldvik reprenant de volée une passe de Vikingstad (4-2, 39'52").

Mine de rien, la Norvège a gagné ce deuxième tiers et réduit au silence la ligne de Jagr, qui s'est permise par Cajanek de manquer le cinquième, en cage ouverte, deux minutes après le quatrième but.

Avec un retard de deux buts à combler et un début de dernier tiers à cinq contre quatre, les hommes de Roy Johansen peuvent rêver. Ils frissonnent surtout quand Cajanek part en breakaway et échoue sur Lysenstøen. Le ton est donné, les Tchèques sont de retour et le jeune (20 ans) gardien de Stavanger a beaucoup de boulot à abattre. Il s'en sort mieux que Grotnes, neutralise quelques un contre un et... gâche tout en fermant mal le côté droit de sa cage face à Klepis, qui glisse la rondelle entre le puck et le poteau (5-2, 51'14").

Les Norvégiens ont décidément un problème de gardien, et les Tchèques de concentration. Contre un adversaire plus doué (Lettonie, Bélarus, Suisse), leur passage à vide du deuxième tiers (où ils ont été dominés dix tirs à neuf) aurait coûté très cher. Mercredi après-midi, la Norvège jouera son avenir face au Danemark. Au petit jeu arithmétique, elle devrait gagner par deux buts d'écart...

Désignés joueurs du match : Roman Polak pour la République Tchèque et Anders Bastiansen pour la Norvège.

Compte-rendu signé François Borel-Hänni

 

Commentaires d'après-match

Marek Zidlicky (capitaine de la République Tchèque) : "Ces deux premiers matches, c'était une obligation de les gagner. Les Finlandais seront notre premier test sérieux. Difficile d'avoir quelque chose à dire. Nous avons marqué rapidement, ce qui était très important. Nous avons un système très offensif, nos attaquants sont bons. Je pense que nous allons continuer ainsi, sans jouer la prudence."

Martin Prusek (gardien de la République Tchèque) : "Je me suis arrêté une longue période, ce n'était pas optimal. Les adducteurs ont bien tenu, je vais bien. Sur les deux buts, je suis masqué, je ne sais pas vraiment où va le tir. Le premier a même été dévié, il n'était pas cadré. L'interruption au début n'était pas agréable, il a fallu que je reste chaud. Il faut faire quelque chose sur la glace, on ne peut pas rester assis."

Tommy Jakobsen (capitaine de la Norvège) : "Nous aurions dû être plus vigilants en défense aujourd'hui. Cela dit, il est impossible de gratter quoi que ce soit aux Tchèques, qui ont toujours fait partie des meilleurs du monde."

 

République Tchèque - Norvège 5-2 (3-0, 1-2, 1-0)

Lundi 27 avril 2009 à 16h15 à Kloten. 3583 spectateurs.

Arbitrage de Sören Persson et Marcus Vinnerborg (SUE) assistés de Christian Kaspar (AUT) et Andrei Kicha (UKR).

Pénalités : République Tchèque 14' (4', 6', 4'), Norvège 8' (4', 2', 2').

Tirs cadrés : République Tchèque 37 (15, 9, 13), Norvège 24 (8, 10, 6).

Évolution du score :

1-0 à 05'20" : Marek assisté de Polak

2-0 à 09'35" : Cajanek assisté de Hemsky et Jagr (sup. num.)

3-0 à 12'19" : Vasicek assisté de Cervenka et Nemec

3-1 à 21'49" : Jakobsen

4-1 à 32'34" : Blatak assisté d'Olesz et Kotalik

4-2 à 39'52" : Zuccarello Aasen assisté de Vikingstad (double sup. num.)

5-2 à 51'14" : Klepis assisté de Caslava et Cajanek

 

République Tchèque

Gardien : Martin Prusek.

Défenseurs : Petr Caslava - Marek Zidlicky (C) ; Karel Rachunek - Ondrej Nemec ; Miroslav Blatak - Roman Polak ; Michal Barinka.

Attaquants : Petr Cajanek (A) - Ales Hemsky - Jaromír Jágr (A) ; Tomas Rolinek - Jan Marek - Zbynek Irgl ; Ales Kotalik - Jaroslav Hlinka - Rostislav Olesz ; Jakub Klepis - Tomas Plekanec - Josef Vasicek ; Roman Cervenka.

Remplaçant : Jakub Stepanek (G).

Norvège

Gardien : Pål Grotnes puis Andre Lysenstøen jusqu'à 20'00".

Défenseurs : Mats Trygg (A) - Anders Myrvold ; Jonas Høløs - Tommy Jakobsen (C) ; Juha Kaunismäki - Lars Erik Lund.

Attaquants : Per-Åge Skroder - Tore Vikingstad - Patrick Thoresen ; Marius Holtet - Morten Ask - Mats Zuccarello Aasen ; Mads Hansen (A) - Lars Erik Spets - Anders Bastiansen ; Peter Lorentzen - Martin Røymark - Kristian Forsberg ; Martin Laumann Ylvén.

Remplaçant : Alexander Bonsaksen.

 

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