Suède - États-Unis (10 mai 2009)

 

Match pour la troisième place des championnats du monde.

La consolante entre Suédois et Américains est en fait une revanche du premier tour, où les Nordiques avaient eu le dernier mot grâce à Huselius (6-5 a.p.). Cette fois donc, une médaille de bronze est en jeu et serait, pour les USA, une bien belle récompense après des mondiaux d'ores et déjà réussis. C'est dire la motivation qu'ont les hommes de Ron Wilson après avoir longtemps inquiété le favori russe en demi-finale (2-3).

Très vite, les Américains s'appuient sur la vivacité de leur jeune garde et plus particulièrement d'un duo Pavelski-Stempniak dans tous les bons coups. Très vite aussi, l'arrière-garde suédoise se lézarde sous les coups de boutoirs des deux gaillards. L'expérimenté Kenny Jönsson est même surpris par le forecheck de Lee Stempniak, qui amène quelques instants plus tard son compère Joe Pavelski en situation favorable devant Stefan Liv, préféré ce soir à Jonas Gustavsson. Les approximations de sa défense mettent le gardien d'HV 71 en fâcheuse position. Le blueliner Keith Ballard en profite pour prendre l'intervalle et s'offrir un break-away enrayé in-extremis par Liv, qui avait repoussé du bras et perdu de vue un rebond aérien qui sera finalement dégagé (13'16").

Même si l'intensité n'est pas celle d'une finale, les Américains jouent le jeu et s'appliquent dans leur pressing tout en prenant beaucoup d'initiatives. Il faut dire que les Suédois leur laissent bien volontiers la possession du palet, fidèles à une stratégie attentiste. Cela ne les empêche pas d'obtenir quelques bonnes occasions. Magnus Johansson tente ainsi de fixer le coin droit de la cage gardée par Robert Esche, sans pour autant parvenir à cadrer (18e). Une constante dans ce premier tiers où les bons placements du portier américain font échec aux tirs adverses.

Si Drew Stafford touche du bois sur un tir très sec (25e), Kenny Jönsson, lui, manque clairement de lucidité dans son face-à-face avec Robert Esche. Le capitaine suédois se contente de viser le plastron de l'Américain (26e).

Avec tout ça, les États-Unis semblent avoir pris un léger ascendant, bientôt concrétisé par un but en supériorité numérique de Jack Johnson. D'un slap gagnant de la pointe, le grand espoir défensif des Kings de Los Angeles (avec le Canadien Doughty) brise la glace (0-1 à 25'14"). Drew Stafford, dans la foulée, bute en temps sur Stefan Liv et manque d'un rien le K.O...

Il est alors grand temps que Tre Kronor sorte de sa torpeur. Toujours débordée par la vitesse d'exécution des Brown, Oshie et autres Pavelski, l'équipe à la triple couronne s'en remet plutôt à la force de frappe de ses défenseurs au long cours. On pense donc à Magnus Johansson et Kenny Jönsson, dont l'essai engendre un dangereux rebond axial que tentera vainement d'exploiter Linus Omark d'un tour de cage (30e). L'inséparable de Johan Harju profite là d'un de ses rares instants de liberté et subit bientôt le matraquage de Stafford (32'57"). Coup de coude et pénalité pour l'attaquant de Buffalo... et occasion à ne pas rater pour la Suède. Message reçu par Loui Eriksson, qui prend la position préférentielle au premier poteau et égalise à bout portant (1-1 à 33'24"). Là-dessus, la passe de l'arrière du but signée Tony Mårtensson était idéale... et le repli de Kyle Okposo un poil trop court !

Cela remet les idées en place aux Scandinaves, décidés à faire passer un sale quart d'heure à des Américains forcés de courber l'échine. Du coup, les pénalités pleuvent et Matt Niskanen écope de deux minutes pour un retenir (34'55"). Le prospect de Dallas est bientôt suivi par Ron Hainsey, dont le dégagement en tribunes est synonyme de retard de jeu (35'45"). Et comme ce diable d'Eriksson fait la loi dans l'enclave, il est à la finition d'un tic-tac-toe initié par Weinhandl et relayé côté droit par Mårtensson (2-1 à 35'57").

Les mouches ont changé d'âne, dirait-on, sauf que les Suédois n'enfoncent pas le clou dans la minute restante en supériorité numérique. Bien au contraire, les hommes de Ron Wilson vont démontrer qu'ils ont du répondant en ramenant le danger devant Stefan Liv, provoquant même un brassage à proximité. Parmi les protagonistes on retrouve donc les deux pénalisés (Jack Johnson et Anton Stralman), mais aussi John-Michael Liles et même Linus Omark. Car on ne fait aucun cadeau au prodige suédois ce soir.

Tout génial qu'il soit, Omark n'a toutefois pas le monopole des coups de génie. Dans son genre, Joe Pavelski n'est pas mal non plus. Pas attaqué dans sa remontée, l'attaquant de San José a les coudées franches pour s'amener en neutre et franchir le premier rideau de Mårtensson et Åkerman. Passé entre les gouttes, Pavelski ajuste ensuite la lucarne opposée malgré la pression de Gunnarsson (2-2 à 42'15").

Ce but plein de sang-froid et de maîtrise, à classer dans le best-of du Mondial, redonne de l'allant aux "boys". Problème, Liv fait bonne garde devant son filet. Double-problème, David Backes (qui ne passera décidément pas ses vacances en Helvétie !) écope d'un faire trébucher lourd de conséquences (48'15"). Robert Esche s'incline sur un shoot puissant de Carl Gunnarsson, bien décalé à la pointe par Matthias Weinhandl (3-2 à 49'00").

Les Américains entament dès lors une véritable course contre la montre. Forcés d'abattre leurs dernières cartes, ils s'avèrent incapables de recoller au score. Et encore, Ryan Suter s'est bien couché sur un centre de Tony Mårtensson destiné à un Matthias Weinhandl seul au second poteau (56e)... Deux pénalités coup sur coup de Suter (59'14") et Brown (59'32") scellent finalement le destin de cette "petite finale". Non sans que Johnny Oduya, parti seul à l'abordage, n'y aille de son but en cage vide (4-2 à 59'59").

Si la Suède reviendra bronzée de Berne, les États-Unis peuvent être déçus d'avoir perdu un match à leur portée. La troupe réunie par Ron Wilson a beaucoup appris de sa quinzaine helvète et n'en retiendra que du positif dans la perspective des prochains Jeux de Vancouver. Le potentiel était-là, le talent aussi et USA Hockey a sûrement repéré plus d'un gaillard susceptible d'intégrer les rangs de la prochaine équipe olympique...

Désignés joueurs du match : Stefan Liv pour la Suède et Ryan Suter pour les États-Unis.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Suède - États-Unis 6-5 après prolongation (0-1, 2-2, 3-2, 1-0)

Dimanche 10 mai 2009 à 16h00 à Berne. 11249 spectateurs.

Arbitrage de Rafaïl Kadyrov (RUS) et Brent Reiber (SUI/CAN) assistés d'Andrii Kicha (UKR) et Antti Orelma (FIN).

Pénalités : Suède 16' (6', 8', 2'), États-Unis 22' (6', 10', 6').

Tirs : Suède 28 (9, 14, 5), États-Unis 39 (16, 11, 12).

Évolution du score :

0-1 à 25'14" : Johnson assisté de Liles (sup. num.)

1-1 à 33'24" : Eriksson assisté de Mårtensson et Weinhandl (sup. num.)

2-1 à 35'57" : Mårtensson assisté de Weinhandl et Eriksson (double sup. num.)

2-2 à 42'15" : Pavelski

3-2 à 49'00" : Gunnarsson assisté de Weinhandl (sup. num.)

4-2 à 59'59" : Oduya assisté de Jönsson (cage vide)

 

Suède

Gardien : Stefan Liv.

Défenseurs : Dick Tärnström - Johnny Oduya ; Carl Gunnarsson - Magnus Johansson (A) ; Kenny Jönsson (C) - Anton Strålman ; Nicklas Grossman - Johan Åkerman.

Attaquants : Kristian Huselius - Rickard Wallin (A) - Marcus Nilson ; Loui Eriksson - Tony Mårtensson - Mattias Weinhandl ; Martin Thörnberg - Johan Harju - Linus Omark ; Niklas Persson - Johan Andersson - Patrik Berglund.

Remplaçant : Jonas Gustavsson (G). Absents : Joel Lundqvist (cuisse), Tobias Enström (fracture au visage), Johan Holmqvist (G).

États-Unis

Gardien : Robert Esche [sorti de 58'59" à 59'14" et de 59'26" à 60'00"].

Défenseurs : Ryan Suter - Ron Hainsey (A) ; John Michael Liles - Jack Johnson ; Keith Ballard - Matt Niskanen ; Zach Bogosian.

Attaquants : Kyle Okposo - David Backes - T.J. Oshie ; Christopher Higgins - Joe Pavelski - Ryan Shannon ; Jason Blake (A) - Patrick O'Sullivan - Dustin Brown (C) ; Nick Foligno - Colin Wilson - Drew Stafford ; Lee Stempniak.

Remplaçant : Scott Clemmensen (G). En réserve : Colin Stuart, Peter Harrold, Al Montoya (G).

 

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