Brussels IHC - CP Paris (27 février 1910)

 

Match amical.

Le public est nombreux et très "sélect" dans la patinoire de la rue Grétry, mais cela ne l'empêche pas de manquer de correction, au regret de certains journalistes belges comme français. Si les spectateurs sont aussi irritables, c'est peut-être parce qu'ils ont été agacés d'attendre si longtemps le coup d'envoi. L'arbitre Louis Magnus était à la recherche d'un palet réglementaire, celui fourni au départ par le BIHC ne l'étant pas.

Pour s'accoutumer à l'étroitesse de la piste belge, le CPP choisit de jouer d'abord la défense, autour de la cage bien gardée par Del Valle, avant de se lancer progressivement à l'attaque. Van der Straeten réussit aussi de très bons arrêts, mais il essuie une avalanche de tirs et s'incline trois fois.

À la reprise, un dégagement formidable de Van der Straeten traverse la glace en chandelle et entre en douceur dans la cage de Maurice del Valle (pourtant globalement dans un bon jour) qui a mal jugé la trajectoire du palet. Le gardien du BIHC a donc inscrit le seul but de l'équipe belge, mais il commet également deux nettes erreurs sur deux des trois buts encaissés dans cette seconde mi-temps. Il faut dire qu'il ne joue au hockey que depuis trois mois et qu'il manque encore de sûreté sur les patins.

L'attaque parisienne a su s'adapter à la taille de la glace avec un jeu en passes courtes particulièrement approprié. Robert Masson, qui a remplacé Prat initialement prévu dans l'effectif, a correctement rempli son nouveau rôle de demi ; il s'est acquitté des tâches défensives et est resté au service de ses avants. Le capitaine Mézière a été inébranlable en défense.

L'équipe belge a par contre payé cher son manque de cohésion. S'estimant mal entouré, Charlier a développé un jeu très personnel qui a été nuisible. Le capitaine du BIHC s'est marché sur les pieds avec les joueurs issus de la FPB. Même quand Coupez était seul face au but, il ne lui faisait pas la passe ! Et dans l'ensemble, il a rarement évolué à sa place, se comportant comme un demi, son poste habituel. Étienne Coupez, qui était censé être demi, a essayé de compenser en montant en dribbles, mais il n'est pas allé bien loin et ses shoots ont toujours été arrêtés par Del Valle.

En l'absence d'un véritable avant-centre vers qui centrer en raison de l'abandon de poste de leur capitaine, les ailiers ont pu être confinés contre la balustrade par les arrières parisiens. Deprez, à court d'entraînement, a été privé de palet, et Anspach, pas au niveau, a au moins fait preuve de courage en étant un des rares à essayer de passer son vis-à-vis, même si ces tentatives résultèrent souvent en de plates chutes sur la glace. Quant aux défenseurs belges, ils ont été dépassés en vitesse par les avants français. Van Cassel est trop lent, et le Baron de Blommaert, qui manque d'expérience au poste, ne se sert pas assez de son physique.

 

Brussels IHC - Club des Patineurs de Paris 1-6 (0-3, 1-3)

Dimanche 27 février 1910 au Pôle Nord de Bruxelles.

Arbitrage de Louis Magnus.

0-1 : De Rauch

0-2 : MacDonald

0-3 : MacDonald

1-3 : R. van der Straeten 1.

1-4 : De Rauch

1-5 : MacDonald

1-6 : De Rauch

 

Brussels IHC

Avants : Anspach - F. Charlier (cap) - Maurice Deprez.

Demi : Étienne Coupez.

Arrières : Fernand de Blommaert - J. Van Cassel.

Gardien : R. Van der Straeten-Ponthoz.

CP Paris

Avants : Laflèche - A. J. MacDonald - Alfred de Rauch.

Demi : Robert Masson.

Arrières : Alexandre Clarke - Raymond Mézières (cap).

Gardien : Maurice del Valle.

 

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