États-Unis - Suède (27 avril 1920)

 

Jeux Olympiques 1920, tournoi pour la médaille d'argent, premier tour.

Une fois le tournoi principal terminé pour l'attribution de la médaille d'or, la compétition olympique se poursuit pour l'acquisition des autres médailles. On utilise le système Bergvall, du nom d'un ancien joueur de water-polo et président de la fédération suédoise de natation qui l'a mis en place pour les épreuves olympiques de water-polo aux JO de Stockholm en 1912, Erik Bergvall, qui couvre d'ailleurs ce tournoi de hockey sur glace pour le magazine sportif Nordiskt Idrottslif dont il est le principal fondateur.

Le système a toutefois été modifié. Le principe originel de Bergvall était que tous les perdants du premier tournoi avaient une seconde chance. L'équipe de France de water-polo, battue par la Suède en 1912 (coïncidence), avait alors pu jouer - et perdre - un second match face à la Belgique, future médaillée de bronze. Les hockeyeurs français - mais aussi belges - n'ont pas eu cette possibilité cette fois, sans que cela déclenche de leur part la moindre protestation de leur part d'aileurs. Ce sont les Suédois qui s'étriperont sur les effets de leur propre système, mais nous n'en sommes pas là. L'objectif est certainement de réduire le nombre des rencontres, et le tournoi de water-polo des JO d'Anvers sera lui-même joué de la même manière.

Ce sont donc les trois équipes battues par le Canada qui se disputent la médaille d'argent : un tirage au sort prévoit que les Américains affrontent d'abord les Suédois, avant que le vainqueur ne rencontre la Tchécoslovaquie. Les États-Unis savent qu'il s'agit d'une formalité. Ils alignent leur second gardien et reposent leur capitaine habituel Joe McCormick.

Après une nuit d'insomnie, Nils Molander n'est toujours pas en état de jouer pour la Suède. Son entraîneur américain Raoul le Mat a dit à ses joueurs de se préserver pour la suite et de n'attaquer qu'à deux joueurs. Mais cette tactique défensive ne fonctionne pas. Les Américains prennent de la vitesse avant d'arriver sur les arrières suédois. Se regrouper devant sa cage sert d'autant moins que Gerry Geran, aligné en défense, marque trois buts consécutifs sur des tirs lointains en moins d'une minute !

À la mi-temps, les Scandinaves demandent donc à leur coach de pouvoir attaquer. Einar "Knatten" Lindell est positionné comme "rover" à la place du remplaçant Wille Arwe et soutient ses trois attaquants. Ils attaquent de manière intéressante, provoquent des pénalités américaines car le jeu devient plus rugueux (Johansson a même le nez qui saigne en ayant heurté la tête d'un adversaire). Le second gardien américain Cy Weidenborner doit donc s'employer pour préserver son blanchissage, mais il y parvient. Herb Drury ajoute deux buts pour porter le score à 7-0... mais il se blesse en fin de match et manquera donc le match de la médaille.

Marc Branchu

 

États-Unis - Suède 7-0 (5-0, 2-0)
Mardi 27 avril 1920 à 22h00 au Palais de Glace d'Anvers, Belgique.

Buts : Conroy 4, Geran 3

États-Unis

Attaquants : Tony Conroy - Herb Drury - Frank Synott (C)

Demi : Frank Goheen

Défenseurs : Gerry Geran - Leon Tuck

Gardien : Cyril Weidenborner

Non alignés : Ray Bonney (G), Ed Fitzgerald, Joe McCormick, Larry McCormick.

Suède

Attaquants : Georg Johansson - Erik Burman - Einar Svensson

Demi : Wilhelm Arwe [puis Lundell à 20']

Défenseurs : Einar Lundell [puis Arwe à 20'] - Einar Lindqvist (C)

Gardien : Seth Howander

Non alignés : Albin Jansson (G), Hansjacob Mattsson, Nils Molander, David Säfwenberg

 

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