Championnats du monde 1950

 

Présents en 1949, l'Autriche (voyage trop coûteux) et le Danemark (niveau insuffisant) renoncent à participer. Un mois avant l'échéance, la Finlande se décommande à son tour pour insuffisance de crédits et explique qu'elle n'enverra qu'un observateur. Trois autres pays restaient incertains : la Pologne et la Yougoslavie déclarent forfait, mais la Norvège confirme sa venue. Il y a donc 10 inscrits. Le tirage au sort se déroule le 20 février à Londres lors d'une séance du comité d'organisation de ces championnats du monde. Les dix équipes sont réparties en trois poules, et le groupe A se joue normalement à 4 équipes. Mais trois semaines plus tard, elles ne seront plus que 3...

Tenante du titre, la Tchécoslovaquie annule en effet sa participation au dernier moment, officiellement parce que deux journalistes (radio-reporters) n'ont pas obtenu de visas. Officieusement, c'est en fait parce qu'elle craint que des joueurs ne profitent de cette escapade londonienne pour filer à l'anglaise. Plusieurs d'entre eux, dont le grand gardien Bohumil Modrý, sont ainsi arrêtés et envoyés en prison, ce qui provoqua la fin du LTC Prague, le plus grand club européen. Les dirigeants tchécoslovaques fondent leurs craintes sur la paranoïa entourant l'avion de la Manche, mais aussi sur le départ de Jaroslav Drobný, un des champions du monde de 1947, qui a fui le régime communiste sans préméditation en 1949. Il s'était engagé à participer à un tournoi de tennis à Gstaad, d'où il reçut des injonctions arrogantes de rentrer au pays immédiatement, qui lui firent craindre pour sa liberté et choisir l'exil. Après deux années en Suisse comme entraîneur-joueur, le gaucher Drobný obtiendra la nationalité égyptienne et se consacrera alors uniquement au tennis, refusant une offre de NHL qui lui ferait perdre son statut d'amateur dans les deux sports. Démontrant autant de finesse dans son toucher de balle que dans son maniement du palet, il deviendra le chouchou des courts et remportera Roland-Garros en 1951 et 1952 puis Wimbledon en 1954.

 

Phase de qualification (du 13 au 15 mars 1950)

Groupe A

Grande-Bretagne - France 9-0 (4-0,3-0,2-0)
Norvège - France 11-0 (7-0,2-0,2-0)
Grande-Bretagne - Norvège 2-0 (0-0,0-0,2-0)

Classement : 1 Grande-Bretagne 4, 2 Norvège 2, 3 France 0.

 

Groupe B

Suisse - Belgique 24-3 (5-1,7-1,12-1)
Canada - Suisse 13-2 (5-1,4-1,4-0)
Canada - Belgique 33-0 (14-0,10-0,9-0)

Classement : 1 Canada 4, 2 Suisse 2, 3 Belgique 0.

 

Groupe C

Suède - États-Unis 8-3 (5-2,0-0,3-1)
Suède - Pays-Bas 10-0 (3-0,1-0,6-0)
États-Unis - Pays-Bas 17-1 (7-0,2-0,8-1)

Classement : 1 Suède 4, 2 États-Unis 2, 3 Pays-Bas 0.

 

Poule finale (17, 18, 20, 21 et 22 mars 1950)

Grande-Bretagne - Norvège 4-3 (1-0,2-2,1-1)
Canada - Suisse 11-1 (2-0,3-1,6-0)
Suède - États-Unis 2-4 (1-0,1-2,0-2)

Suisse - Norvège 12-4 (3-3,6-0,3-1)
Canada - États-Unis 5-0 (0-0,1-0,4-0)
Grande-Bretagne - Suède 5-4 (0-0,1-2,4-2)

Grande-Bretagne - États-Unis 2-3 (2-1,0-0,0-2)
Canada - Norvège 11-1 (3-0,4-1,4-0)
Suède - Suisse 2-3 (2-1,0-0,0-2)

États-Unis - Suisse 10-5 (3-0,1-3,6-2)
Suède - Norvège 6-1 (2-0,3-0,1-1)
Grande-Bretagne - Canada 0-12 (0-5,0-3,0-4)

États-Unis - Norvège 12-6 (5-0,4-3,3-3)
Grande-Bretagne - Suisse 3-10 (1-4,2-3,0-3)
Canada - Suède 3-1 (1-0,2-0,0-1)

Classement (5 matches)

                   Pts   V  N  D   BP-BC  Diff
1 Canada            10   5  0  0   42-3   +39
2 États-Unis         8   4  0  1   29-20  +9
3 Suisse             6   3  0  2   31-30  +1
4 Grande-Bretagne    4   2  0  3   14-32  -18
5 Suède              2   1  0  4   15-16  -1
6 Norvège            0   0  0  5   15-45  -30

Les Edmonton Mercurys apportent une nouvelle médaille d'or au Canada, et leur meilleur joueur Don Stanley prend une revanche sur l'année précédente où il n'avait obtenu que l'argent. Les États-Unis sont lancés sur la voie de la médaille d'argent après leur victoire sur la Grande-Bretagne, au cours de laquelle l'Anglais Forbes est expulsé par l'arbitre suédois Axberg. Pour protester contre cette décision, ses coéquipiers s'en prennent à l'arbitre pendant que les huit mille spectateurs jettent des objets sur la glace. On comprend ainsi pourquoi l'équipe locale - qui vaut surtout par ses défenseurs écossais très rugueux - n'a pas remporté le classement du fair-play.

Elle n'a pas non plus gagné le titre de championne d'Europe, dominée sans discussion possible dans le match décisif contre la Suisse, grâce à deux buts à vingt secondes d'intervalle de Fredy Bieler. Cette médaille de bronze est un beau succès pour les Suisses après la retraite internationale de la ni-Sturm : les frès Poltera, aussi rusés qu'endurants, ont assuré la succession. La plus grande déception est pour la Suède, seulement cinquième, alors qu'elle avait largement battu les Américains au premier tour.

 

Meilleur buteur : Ueli Poltera, 17 buts.

Trophée du fair-play : Norvège.

 

Poule pour la septième place (20, 21 et 22 mars 1950)

France - Belgique 1-7 (0-3,0-1,1-3)
Pays-Bas - France 4-2 (1-0,3-1,0-1)
Belgique - Pays-Bas 4-2 (2-1,1-0,1-1)

Classement (2 matches)

                    Pts  V  N  D   BP-BC Diff
1 Belgique           4   2  0  0   11-3   +8
2 Pays-Bas           2   1  0  1    6-6    0
3 France             0   0  0  2    3-11  -8

 

 

Les précédents championnats du monde (1949)

Les championnats du monde suivants (1951)

 

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