Top/Flop : septembre 2008

 

Plzen (TCH)

Rater le début de saison est une habitude bien ancrée ces dernières années à Plzen. Il est vrai que cela a le mérite de ne pas donner de fausses joies pour la suite...

Mais cette année, tout a changé en Bohême de l'ouest. Un des plus célèbres enfants de la ville est de retour : Martin Straka, l'éternel coéquipier de Jagr, en NHL à Pittsburgh et à New York, et bien sûr en équipe nationale puisque les deux hommes ont remporté ensemble les JO de Nagano et le Mondial 2005.

Straka, qui a fêté ses 36 ans en début de mois, a quitté l'Amérique pour prendre la double casquette de joueur et de manager de son club formateur. Il a placé à la tête du club ses cousins et amis, et il est devenu l'âme de l'équipe. Avec 41 buts en 10 journées, Plzen a la meilleure attaque d'Extraliga, et ce sont les deux ailiers de Straka qui occupent les deux premières places du classement des marqueurs : le triple champion du monde Tomas Vlasak et l'ailier slovaque Peter Fabus.

Martin Straka, pour sa part, dispose de la meilleure fiche +/- du championnat avec un +11. Mais cela pourrait changer si les adversaires élaborent un plan contre lui. C'est ce qui s'est passé dans le choc au sommet pour la première place contre le Slavia Prague. Les champions en titre, entraînés par Vladimir Ruzicka (qui était le centre de la première ligne, entre Jagr et Straka, lors de la victoire olympique de 1998...), ont désigné un joueur, Marek Tomica, pour marquer Straka à la culotte durant tout le match et l'empêcher de délivrer ses passes. Il s'est parfaitement acquitté de sa tâche, Plzen a perdu et n'est donc pas leader. De quoi donner à d'autres des idées de tactiques "anti-Straka" ?

Lukko Rauma (FIN)

Après avoir troqué le jaune pour le bleu comme couleur de maillot à domicile cette saison, le Lukko Rauma tutoie le ciel, en tête de la SM-liiga. Rien ne semblait pourtant destiner cet habitué du ventre mou à prendre les commandes du championnat finlandais. Si l'on excepte le tournoi de rentrée de la fin juillet qui a peu de signification à ce stade de la préparation, la pré-saison n'avait apporté qu'un seul succès sur les neuf matches suivants, et face à une équipe de deuxième division suédoise (Björklöven).

La verve offensive retrouvée du Lukko se résume à un nom : Juha-Pekka Haataja, élu joueur du mois après avoir totalisé 5 buts et 7 assistances en 8 matches. Le gardien Petri Vehanen, considéré comme la seule star de l'équipe, faisait aussi partie des nominés. On comprend mieux maintenant combien Haataja a manqué l'an passé, quand sa saison s'est arrêtée après 33 matches en raison d'une blessure à la jambe.

Sa position flatteuse rend du même coup Lukko attractif : le centre de 21 ans Perttu Lindgren, revenu d'une saison un peu précoce en AHL, vient de signer à Rauma au grand dam des supporters de son club formateur Ilves.

 

Cologne (ALL)

Depuis son émancipation en 1972, le KEC est la valeur sûre du hockey allemand : il n'a jamais connu de vraie saison noire et est depuis plusieurs années un modèle de stabilité sportive, moins titré que d'autres à court terme mais toujours présent.

Voir ce fidèle des play-offs commencer la saison par cinq défaites, c'était tout simplement du jamais vu. L'entraîneur Doug Mason gardait pourtant la confiance des joueurs et des dirigeants. Mais, quand la série de défaites est passée à 7, même les meilleures intentions ne tenaient plus. Il n'y avait d'autre solution que de mettre le Canado-Néerlandais à la porte.

Son assistant Clayton Beddoes a pris le relais. Il a tout de suite obtenu une victoire, mais s'est empressé de rendre hommage à Mason qui a mis en place tout le travail de fond. Seule modification, essayer de jouer plus simple pour provoquer cette réussite qui fuyait.

L'incompréhensible déroute de Cologne s'explique surtout par la faillite des cadres de la défense (Stéphane Julien, Mirko Lüdemann et Mats Trygg), qui ont accumulé les erreurs inhabituelles.

Signes d'éclaircie : d'une part, le jeune gardien Stefan Horneber a obtenu une part prépondérante dans les succès tant attendus (3-1 à Francfort et 4-0 contre Hanovre) ; d'autre part, son aîné Robert Müller va reprendre en douceur l'entraînement après une nouvelle opération réussie de sa tumeur au cerveau.

Rapperswil-Jona (SUI)

Neuf matches sans victoire, c'est le pire départ d'un club de LNA depuis 15 ans. Et si l'on ajoute la préparation, cela fait une série de quinze rencontres sans le moindre succès. La crise est profonde à Rapperswil-Jona. On a même vu un supporter jeter son maillot sur le banc des joueurs, un symbole fort de rejet.

Beaucoup crient leur insatisfaction par rapport aux résultats, mais aussi par rapport à la stratégie lancée en 2005, lorsque de nouvelles couleurs (un bleu ciel "flashy") et un nouveau nom ("Lakers") ont été adoptés. Les initiales historiques SCRJ ont alors disparu, et on a voulu mettre au second plan le nom de Rapperswil pour ne pas être réduit à cette ville. "Rappi", comme on l'appelait affectueusement autrefois, est loin des ambitions affichées à cette époque, qui consistaient à jouer le haut du classement. Pour tenter de se racheter du public, le club lance maintenant une opération "un billet gratuit pour tout billet acheté" pour le prochain match à domicile...

L'entraîneur Morgan Samuelsson, en revanche, n'a toujours pas été remis en cause, ce qui doit être unique en Suisse après une telle série. Le staff technique vient cependant d'être élargi avec l'arrivée d'un assistant-coach, Dave Chambers. Cet ancien entraîneur en chef des Nordiques de Québec et de l'équipe d'Italie a fait ses preuves dans ces fonctions subalternes puisqu'il a été champion de Suisse au printemps en tant qu'entraîneur-adjoint avec Zurich. Pourra-t-il être le sauveur ?

 

 

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