Janvier 2003 : anecdotes

 

Président sur la glace

On ne craint pas les paradoxes chez les Preussen Berlin puisque, alors qu'ils ont dû quitter la DEL après un dépôt de bilan et qu'ils se retrouvent en quatrième division, ils ont choisi ce moment pour déménager dans une grande enceinte de seize mille places, la Deutschlandhalle. Trois-quatre mille personnes se pressent à chaque match, autant qu'en DEL, pour voir un club qui a retrouvé son âme, et ils ont assisté dernièrement à un spectacle pittoresque : le retour au jeu du président du club, Lenz Funk. L'homme a certes une très belle carrière derrière lui, mais il a cinquante-six ans et a depuis longtemps oublié les vertus de la diététique. À quoi peuvent bien servir ses 121 kilos sur la glace ? Hé bien, il paraît qu'il bouche très bien la vue du gardien pendant les jeux de puissance. Dans ce cas...

Alerte à la connerie

Désormais, les spectateurs des matches de l'Extraliga tchèque ne sont plus très sûrs qu'ils puissent aller jusqu'à leur terme. On avait déjà eu droit le mois dernier à l'irruption de hooligans du Sparta Prague venus du football, qui avaient interrompu le derby praguois en jetant une bombe lacrymogène. Pour la rencontre entre Havírov et Trinec, il n'y a même pas eu besoin d'une vraie bombe. Il a suffi d'une alerte à la bombe anonyme pour que la patinoire soit évacuée. L'hypothèse la plus probable est que le responsable de l'incident soit un parieur du loto sportif, qui avait comme tout le monde parié sur Trinec, et qui risquait de voir ses gains fondre si la lanterne rouge Havirov choisissait justement ce match pour remporter sa cinquième victoire en quarante rencontres...

En choisissant de faire rejouer entièrement le match, comme cela avait été le cas pour le derby praguois, la fédération a agi bien légèrement. Le message est clair désormais : si vous n'êtes pas contents d'un résultat, faites interrompre le match, cela vous sera profitable...

Menaces de mort

Les mauvais plaisantins anonymes qui perturbent le hockey sur glace n'existent pas qu'en République Tchèque, on en retrouve de la même espèce en Suède. Cinq lettres, imprimées sur ordinateur, ont été envoyés à cinq des principaux arbitres suédois. Plutôt bien écrites, elles ne faisaient pas explicitement des menaces de mort mais le ton était clairement menaçant et les sous-entendus nombreux. Les lettres viendraient semble-t-il de Linköping, dernier du championnat et très loin de ses ambitions. Les joueurs, entraîneurs et dirigeants du club ainsi que son fan-club officiel ont bien évidemment été choqués et ont exprimé leur soutien aux arbitres. La fédération suédoise a pris l'affaire très au sérieux et a renforcé les mesures de sécurité. Rien de spécial ne s'est d'ailleurs passé, et il est à espérer que le lâche imbécile qui a envoyé ces lettres anonymes ait fini de déverser sa frustration et se soit calmé.

Partis en fumée

Pour son deuxième match seulement avec sa nouvelle équipe de Duisburg, l'international français Jonathan Zwikel a eu une bien mauvaise surprise. Pour plus de confort et de rapidité, l'équipe avait pris l'avion pour son déplacement à Crimmitschau, mais tout l'équipement était parallèlement parti en bus. Mais les joueurs ont appris en débarquant en Saxe que le bus avait brûlé sur le chemin et l'équipement avec ! Le match a dû être annulé et Duisburg se serait bien passé de cette mésaventure.

En toute objectivité

Dans les colonnes de Eishockey News, les lecteurs allemands ont pu s'intéresser à une comparaison dressée entre la Coupe Spengler et la Superfinale de la Coupe Continentale. Les conclusions pouvaient paraître surprenantes : la Coupe Spengler gagnait sur tous les domaines, sauf dans la catégorie "valeur sportive" où l'auteur accordait une étrange égalité, tout en reconnaissant pudiquement que la Coupe Spengler n'était qu'un show. À l'heure où l'IIHF tente de faire repartir les compétitions européennes, on se demande ce que ses dirigeants ont pensé de cet article qui ne les aidait guère dans leurs efforts. Un coup d'œil à la signature a dû renforcer leur désarroi : l'auteur de l'article, Joel Wüthrich, correspondant suisse de Eishockey News, est également membre du service de communication de la Coupe Spengler...

En flagrant délit

Lors du match d'Extraliga entre Liberec et le Slavia Prague, Radek Duda et Martin Cakajík ont été exclus du match suite à une échange de mauvais procédés. Ensuite, il semblerait que Duda ait suivi son adversaire afin de poursuivre l'échauffourée en privé. Le "Cantona du hockey tchèque" a démenti dans tous les médias s'être jamais rendu dans le vestiaire adverse. Malheureusement pour lui, il a été trahi par la caméra de surveillance située dans le couloir qui a filmé son petit détour. International talentueux mais caractériel, Radek Duda, qui a été élu meilleur attaquant de deux tournois de l'Euro Hockey Tour cette saison, encourt une longue suspension.

Par la queue

Les anecdotes de ce mois-ci n'étant pour la plupart guère réjouissantes, terminons par une note plus légère, avec une image qui a fait le tour des télévisions canadiennes, tirée du derby de l'Alberta entre Calgary et Edmonton : l'entraîneur d'Edmonton, Craig MacTavish, avec une queue en peluche dans la main. Après quelques secondes, se trouvant un peu l'air bête dans cette situation, il l'a jetée dans les tribunes. Vous l'aurez compris, la queue appartenait à la mascotte locale, qui a eu la mauvaise idée de venir chambrer les visiteurs, alors menés 4-0. Pour se débarrasser du malotru, les joueurs d'Edmonton l'ont arrosé avec leurs bidons et leur entraîneur l'a attrapé par la queue... pas très solide. Outre le fait que la communication des mascottes avec l'équipe adverse est prohibée par les règlements de la NHL, les dirigeants de Calgary n'ont guère apprécié que leur mascotte outrepasse ses attributions qui consistent essentiellement à faire risette aux enfants... surtout que l'incident a réveillé Edmonton qui a failli revenir dans le match, finalement perdu 4-3.

 

 

Les phrases du mois

"Les gardiens d'aujourd'hui ressemblent à des Bibendums Michelin." René Fasel, président de l'IIHF, qui voit dans le suréquipement des portiers une des cause de la diminution des buts marqués.

"Il n'est pas possible de désarçonner les Russes par l'absence d'eau chaude, comme ce fut le cas le matin de la finale. Peut-être des Suédois ou des Américains considèreraient-ils ça comme une catastrophe, mais ce n'en est pas une, pas vrai ?" Igor Grigorenko, vainqueur et meilleur attaquant des championnats du monde juniors au Canada, dans Sport-Express.

"Les absents ont toujours tort. Les Suédois ont depuis plusieurs années une attitude arrogante, refusant de jouer les coupes européennes tout en proclamant que leur championnat est toujours le meilleur en Europe. S'ils sont si bons, pourquoi ne viennent-ils le prouver ? Montrez-vous ou taisez-vous ! Les Suédois et les Tchèques y perdront sur le long terme à force de s'isoler." Larry Huras, entraîneur de Lugano, commentant l'absence de certains lors de la Superfinale de la Coupe Continentale.

"Les objectifs, on se les fixe seul quand on évolue au haut niveau, pas en fonction des dirigeants. À chacun d'être conscient qu'on peut viser les quatre premières places. Car à force de dire qu'une non-qualification en demi-finale ne serait pas catastrophique, je crains qu'on s'en convainque". Benoît Bachelet, capitaine de Grenoble, dans les colonnes du Dauphiné Libéré.

"C'était encore bien inoffensif. J'aurais compris que les gens se mettent encore plus en colère. Il y a des moments derrière le banc où il est heureux que je n'aie pas de crosse entre les mains. Ce qui se passe avec cette équipe, je n'ai jamais vu ça de toute ma vie." Lance Nethery, entraîneur de Francfort, commentant l'action d'un supporter qui a jeté son maillot sur la glace avant de quitter la patinoire, pour protester contre une énième prestation pitoyable de son équipe.

"La fin de cette histoire n'est bonne pour personne mais il fallait prendre une décision. Derek Haas est sans doute resté trop longtemps au club et on aurait dû se poser la question plus tôt. Les gars ont été soulagés de son départ et ils ont retrouvé le moral." Maurice-Paul Huteau, président d'Angers, dans les colonnes de Ouest France.

 

 

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