Février 2013 : anecdotes

 

Hockey et "fusillade"

Une tombola pour financer pour le hockey mineur, quoi de plus banal dans les pays du monde ? Lorsqu'elle est organisée à l'échelle d'une fédération locale et que l'objectif est de récolter 100 000 dollars de bénéfices pour créer de nouvelles glaces, le jeu détone déjà par son ampleur, et les lots doivent être à l'avenant. C'est le cas de la West Fargo Hockey Association, dans le Dakota du nord, qui offre 200... armes à feu : pistoles, fusils, et même armes semi-automatiques, plus un véhicule de chasse. Si certains se sont émus de ce choix, les organisateurs ont seulement convenu que le "moment était peut-être mal choisi", quelques semaines après une tuerie dans une école maternelle. Ils n'ont toutefois pas regretté l'écho médiatique, et ils ont même ouvert une liste d'attente car les 4 000 tickets à 40 euros ont tous été vendus !

La mémoire courte

L'honneur des grands clubs de hockey sur glace est de rendre hommage aux joueurs qui ont marqué son histoire. Le CSKA Moscou a compté dans ses rangs plus de hockeyeurs de légende que n'importe quel autre club, sauf les Canadiens de Montréal. Sa plus grande difficulté est de faire le tri entre ses si nombreux multi-médaillés. Plusieurs maillots ornaient le toit de la patinoire, mais il a fallu attendre octobre 2008 pour que, en plus du 17 du mythique Kharlamov (banni y compris en équipe nationale), trois numéros soient officiellement retirés : le 2 de Fetisov, le 20 de Tretiak et le 24 de Makarov.

Les nouveaux propriétaires du CSKA (la compagnie pétrolière Rosneft) ont pourtant vite fait table rase du passé glorieux du club de l'armée rouge. D'abord, ils ont décroché les maillots sous le plafond. L'explication officielle était que les supporters actuels ne connaissent pas ces joueurs (!) et qu'on voulait confectionner de nouveaux maillots sur lesquels seraient précisés les dates de leur carrière. Mais aucun délai n'a été donné...

Le plus choquant, cependant, c'est que le défenseur finlandais Mikko Mäenpää a porté cette saison le numéro 24. Il était un habitué du 7, mais celui-ci était pris par un vétéran du CSKA (Guskov) et, en tant que nouvel arrivant, il s'est donc rabattu sur un numéro de rechange. Et personne ne lui a dit que le 24 était retiré, comme si tout le monde avait oublié la cérémonie qui s'est pourtant déroulée il y a peine quatre ans !

Sergei Fedorov, le nouveau manager du CSKA s'est expliqué dans une interview à R-Sport : "Quand nous l'avons découvert, il était trop tard. L'effectif officiel, où l'on avait donné le numéro 24 au Finlandais, avait été envoyé à la KHL, et il était impossible de changer quoi que ce soit. Bien sûr, le personnel responsable a été mis à l'amende. Je m'excuse envers Sergei [Makarov] au nom du club." L'explication est peu convaincante. En effet, en arrivant au Dynamo Moscou pour le lock-out en octobre, Nicklas Bäckström avait porté le numéro 99, celui de Wayne Gretzky, retiré dans toute la NHL, mais évidemment pas en KHL. Face au tollé provoqué, Bäckström s'était ravisé et avait changé dix jours plus tard pour le 69, un numéro rarement porté en NHL car connoté... pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le hockey !

Alors, si la KHL a accepté une dérogation pour le numéro de Gretzky, elle aurait certainement pu le faire pour Makarov, qu'on surnommait en son temps le Gretzky de l'est. La vraie raison inavouable, c'est plus probablement que le CSKA souhaitait cacher son erreur. Makarov, évidemment, s'en était aperçu. Mais l'affaire a seulement été révélée dans la presse russe le 1er février, le lendemain de la date limite des transferts... à laquelle Mäenpää avait été échangé au Lev Prague. Il n'a donc pas vécu sous la pression du "voleur de numéro" soumis à la vindicte.

"La tête de tigre !"

Désolés pour les amateurs de Felindra, on ne fait pas référence ici à la phrase de lancement de Fort Boyard, mais à la cérémonie d'avant-match à Straubing, où les joueurs, comme dans toutes les patinoires allemandes, entrent sur la glace à travers une tête gonflable représentant la mascotte. Un malheureux incident a mis fin à ce rituel pour cette fin de saison : la surfaceuse principale était en panne, et la surfaceuse de rechange a donc été utilisée. Mais en retournant à son emplacement, elle a roulé par dessus la tête dégonflée, qui a subi une déchirure de deux mètres, irréparable en peu de temps. Cette tête de tigre datait de décembre 2009, et avait été financée en partie par les supporters, qui avait récolté 4600 euros (un sponsor apportant le reste). Cette absence arrive à un moment crucial dans l'histoire du club, puisque l'équipe de Laurent Meunier est en ce moment en pleine lutte pour retourner en play-offs.

 

 

Les citations du mois

 

"Le prochain développement sera le hockey en 3D, avec des influences de lacrosse. Dans les universités, nombre de joueurs maîtrisent la passe aérienne. Des athlètes jeunes, créatifs, pas forcément toujours les plus forts physiquement."

George Kingston, ancien entraîneur de la Norvège, du Canada et de l'Allemagne, prophétise une révolution dans le Red Bulletin. Dans les jours qui suivent la publication, comme pour lui donner raison, un défenseur de lycée nommé Alec Rauhauser signe ce but "à la Granlund".

 

 

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