Janvier 2014 : anecdotes

 

Scandale des paris au Danemark

Le développement incontrôlé des paris en ligne est une des plus grandes menaces pour l'intégrité du sport mondial, surtout dans les championnats moins en vue où les sommes d'argent brassées sont modestes, ce qui accroît la tentation de tricher. Il serait vain de croire que le hockey sur glace serait épargné, et une affaire vient d'éclater au Danemark qui n'est pas sans rappeler celle du handball montpelliérain. Trois joueurs d'Esbjerg ont été exclus de leur club parce qu'ils avaient parié sur les buts de l'équipe adverse à l'occasion d'un match, perdu 4-7, contre la lanterne rouge Rungsted : il s'agit du jeune gardien Dennis Jensen, du Canadien Tyler Mosienko et surtout de Kirill Starkov, le deuxième marqueur du championnat. L'international de père russe, attaquant souvent controversé, a de ce fait été banni de l'équipe nationale.

Quand un match vire au grotesque

Match de quatrième division tchèque, dans le kraj de Moravie-Silésie, entre Krnov et Karviná. Il reste onze minutes à jouer, et le deuxième gardien local est renvoyé aux vestiaires pour avoir supposément frappé du bouclier l'auteur du huitième but des visiteurs (le premier gardien ayant été expulsé pour bagarre au premier tiers-temps). L'arbitre TomᚠJanda qui avait apparemment une dent contre Krnov après avoir été agressé par un spectateur lors d'un match précédent, n'en a pas fini. Il interdit à l'équipe locale de jouer à six joueurs de champ (?) et lui donne alors un ultimatum : elle a dix minutes pour désigner un gardien parmi les autres hockeyeurs et pour l'équiper. L'attaquant Pavel Michálek se dévoue alors pour prendre place dans les cages avec un masque, une crosse de gardien, une mitaine et un bouclier, mais sans jambières.

L'anecdote sera même reprise (certes déformée dans le nom des équipes, le niveau de la division et sans les éléments de contexte sur l'arbitre) sur des sites nord-américains.

Il faut dire que ce qui s'est passé ensuite a tout de la farce. Les joueurs adverses ne jouent plus et n'envoient plus que des tirs faiblards sur ce gardien de fortune et d'infortune. À un moment, deux palets sont en même temps sur la glace, sans que l'arbitre n'arrête le jeu. Un dirigeant de Karviná monte même sur la glace en civil en faisant mine d'essayer de marquer un but... Le public applaudit les deux équipes et conspue les arbitres de ce spectacle guignolesque. Voir la vidéo de cette parodie de hockey.

Le club pris en pitié par les supporters adverses

L'Oberliga West est le plus déséquilibré des championnats allemands, Dans cette troisième division se côtoient des anciens clubs de DEL qui n'ont pas réussi à remonter depuis deux ans (Francfort et Kassel) qui rassemblent trois mille spectateurs et des clubs totalement amateurs qui jouent presque sans public. Neuss, qui y a été repêché pendant l'été, s'attendait donc à souffrir. A fortiori quand plusieurs joueurs ont quitté l'équipe pendant la pré-saison. La première phase de championnat fut un long calvaire à un point qu'on n'imagine plus aujourd'hui dans un contexte moderne : en vingt-deux rencontres (dont une victoire) Neuss a encaissé 14 buts par match en moyenne ! L'écart était si important que les adversaires ont pris cette équipe en pitié. Certains supporters de clubs rivaux ont même collecté 500 euros lors d'un match pour leur venir en aide !

Les joueurs, eux, ont surtout excédés par les critiques de leur entraîneur qui mettait en cause leur implication. Ils ont obtenu sa tête avant la poule de promotion/relégation où ils semblé retrouvé un championnat à leur niveau. Mais cela n'a pas réglé les problèmes financiers. Les deux étrangers (dont Mario Mjelelli, venu de Cergy) se sont dits prêts à rester au club jusqu'à la fin de saison sans recevoir de salaire... mais quand on les a cloués sur le banc pendant les sept dernières minutes d'un match, ils ont changé d'avis et sont partis. Avec un effectif totalement dépeuplé, Neuss encaisse donc de nouveaux cartons (21-2 à Essen) et a hâte que la saison se termine.

Le gardien des Français Volants a failli jouer en NHL

Billy Blase est un gardien de but italo-américain, âgé de vingt-six ans et diplômé de la prestigieuse université de Yale aux États-Unis. Cet ancien membre de l'équipe U18 du programme de développement américain joue sa quatrième saison sur le vieux continent. Après une saison à Tilburg aux Pays-Bas, il est allé jouer à Neuilly-sur-Marne en Ligue Magnus. Il garde actuellement la cage des Français Volants pour une deuxième saison. Il y a quelques semaines, il est passé à deux doigts de réaliser le rêve de tout hockeyeur : jouer en NHL, ne serait-ce que pour un soir.

Le dimanche 7 janvier, les Canucks de Vancouver étaient dans le Sud de la Californie pour affronter les Ducks d'Anaheim. Roberto Luongo, le gardien titulaire des Canucks, s'est alors blessé. Le club école de l'équipe, les Comets d'Utica, étant situé sur la côte Est des États-Unis, il n'était pas possible de rappeler à temps un gardien pour le suppléer. La seule solution était alors d'enrôler en urgence un cerbère basé dans la région.

Billy Blase, originaire de Santa Monica en Californie, profitait alors de la trêve de la Division 2 pour rendre visite à sa famille sur la côte Ouest. L'organisation des Canucks fit alors appel à lui. Malheureusement, alors qu'il se rendait au Honda Center d'Anaheim, il apprit que les Canucks ne pourraient l'aligner finalement. Ayant joué en Europe en début de saison, il aurait en effet dû passer par le ballottage pour être mis sous contrat. Et ce même pour une rencontre. Le délai était trop court pour franchir cette étape indispensable. Les Canucks ont donc mis en uniforme Rob Laurie, quarante-trois ans, qui avait déjà occupé un tel rôle la saison dernière avec... les Ducks d'Anaheim. Les Canucks ont perdu cette rencontre après prolongation (4-3). Eddie Läck, habituel back-up de Roberto Luongo a gardé la cage.

À défaut de jouer avec les Canucks, Billy Blase a eu le mérite de faire parler de lui en conférence de presse. Sur le ton de la plaisanterie, pour ne pas dire de la moquerie, l'entraîneur-chef John Tortorella l'a mentionné et semblait particulièrement amusé par le nom du gardien des Français Volants. À défaut du souvenir inoubliable de griffer la glace du Honda Center, gageons que Billy Blase gardera de cet épisode une belle histoire à raconter à ses petits-enfants dans quelques décennies.

 

 

Les citations du mois

 

"J'ai toujours dit que les filles slovaques étaient les plus belles du monde entier. À mes yeux, bien sûr."

L'international slovaque Marcel Hossa a ainsi commenté son aide apporté à deux demoiselles chargées de porter un gros gâteau lors du All-Star Game de KHL à Bratislava. Il faudra par contre qu'il explique pourquoi, dans ce cas, il s'est marié deux fois... à des Américaines.

"Donnez-moi 30 000 pour payer l'amende, et je vous dirai tout sur les arbitres."

L'entraîneur tchèque Milos Riha a le mérite de faire rire la salle de presse, à défaut d'avoir redressé l'Avangard Omsk, toujours incertain pour les play-offs de KHL.

"Vous savez ce qu'il en est avec le Vésuve : il est longtemps endormi, puis il explose."

L'ex-sélectionneur Hans Zach, alias le "volcan des Alpes" selon son autobiographie, n'entraînait plus depuis trois ans et demi avant d'être embauché à la surprise générale par Mannheim.

"Je suis un Canadien de 67 ans de Vancouver et je serais très heureux de jouer pour vous. Mais je pense que Team Canada serait encore plus heureux que je patine pour votre équipe."

Réponse reçue par le staff américain qui avait prévenu ses joueurs de leur sélection olympique par SMS et n'était pas tombé sur le bon numéro de Ryan Kesler.

"Pour se passer de Hudler, les Tchèques doivent être les favoris pour la médaille d'or. Ils doivent être incroyablement talentueux."

Bob Hartley, entraîneur de Calgary, se fait sarcastique en commentant la non-sélection de son joueur Jiri Hudler dans l'effectif olympique tchèque.

 

 

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