Décembre 2019 : anecdotes

 

Journaliste, métier à risque

La journaliste slovaque Barbora Žiačiková a lourdement été accidentée à la mi-décembre alors qu'elle couvrait au bord de la glace un match de championnat entre Banska Bystrica et Poprad. La jeune femme a en effet été touchée à l’œil par un palet, celle-ci partageant une photo montrant le résultat spectaculaire. Le bilan est lourd : fracture osseuse, ecchymoses et commotion cérébrale, l'accident nécessitant une opération chirurgicale de trois heures.

Fort heureusement, Barbora a pu récupérer depuis, et conserver son sens de l'humour, partageant son cadeau de Noël à travers les réseaux sociaux : un casque rose avec grille de protection.

"Player, New" : bientôt une obligation juridique ?

C'est un communiqué passé presque inaperçu, d'une des plus petites fédérations régionales allemandes (celle de Basse-Saxe) : elle indiquait que tout joueur qui en ferait la demande pourrait voir son nom retiré des feuilles de match en vertu du nouveau RGPD (Règlement général sur la protection des données) de l'Union Europeéenne. La seule réaction a été la raillerie, pourtant ce communiqué semble une stricte application juridique et pourrait poser des questions épineuses si le cas se posait, y compris pour l'exhaustivité des bases de données statistiques en ligne...

Affaire conclue

Il n'y a pas qu'en France où une émission d'estimation et de vente d'objets de brocante est la nouvelle mode de la télévision publique. C'est exactement pareil en Allemagne. Le légendaire hockeyeur Alois Schloder - médaillé de bronze aux Jeux olympiques 1976 - y a vendu une statuette en bronze de 1907 (qu'il avait achetée à une exposition) pour la somme rondelette de 2000 euros. Petite précision si besoin : Schloder est à droite sur cette capture d'écran, aux côtés de sa femme, ce n'est donc lui qui fait Movember en retard...

Le crépuscule des grandes gueules

En deux mois, le hockey sur glace nord-américain aura donc perdu ses deux plus grandes gueules de la télévision. Lorsque Don Cherry a été viré (voir anecdotes de novembre), Jeremy Roenick l'a défendu en déclarant que "lorsqu'on enlève la merde politique qu'on peut apprécier ou pas, Don Cherry était et est toujours l'un des porte-parole les plus incroyables pour le hockey et l'une des plus incroyables personnalités de la NHL." Pas étonnant. Lorsque NBC avait embauché Jeremy Roenick comme analyste en 2011, le Globe and Mail l'avait décrit comme la "réponse américaine à Don Cherry". Roenick, qui a toujours avoué adorer être au centre de l'attention, a bâti sa réputation comme la "plus grande gueule" du hockey, et c'est ce qui lui a permis de se faire embaucher à la télévision... jusqu'ici.

La comparaison s'arrête là. Roenick n'a pas déblatéré sur les étrangers, mais sur ses propres collègues de la télévision. Dans un podcast audio, il a évoqué ses vacances communes avec sa femme et sa co-présentatrice de Kathryn Tappen : "Kathryn est une collaboratrice formidable. Mais soudain, cette vieille femme nous observe tout le temps avec son mari. Son niveau de curiosité monte. Donc elle marche le long de la piscine et nous demande notre situation. 'Sont-elles toutes deux avec vous ?' Puis Kathryn dit 'Vas-tu la fermer ?'. Je l'ai joué comme si nous allions au lit tous les trois chaque soir. Ma femme et Kathryn sont de très bonnes amies, et elles me crient dessus. Mais ça valait les hurlements. Et si c'était devenu réalité, cela aurait été bon. Mais ça n'arrivera jamais."

Une personne normale aurait compris que, si sa femme et sa collègue le pressaient de se taire quand il plaisantait sur leur trio fantasmé en privé, ce n'était pas pour le répéter au grand public dans une émission... Mais "JR, the Most Outspoken, Fearless and Hard-Hitting man in Hockey" (le titre de sa biographie officielle) n'est pas une personne normale. Tant qu'à faire, il a même enchaîné avec des commentaires du même ordre sur ses autres collègues de NBC, les anciens hockeyeurs Patrick Sharp et Anson Carter : "Sharp est si beau [...] Je devrais y penser s'il me le demandait... Je ne dirais pas non tout de suite. C'est bien d'avoir un beau visage qui parle bien parce que c'est totalement le contraire quand Anson et moi sommes à l'écran." Dans le puritanisme américain où la moindre allusion sexuelle même consentie avec un(e) collègue est proscrite, Roenick ne pouvait que se faire licencier. Surtout par une chaîne (NBC) accusée d'avoir couvert des affaires de harcèlement interne et qui était toute contente de se refaire ainsi une virginité. Ce qui compte dans ces propos, c'est surtout leur réception par la principale intéressée, et Kathryn Tappen a été sans appel en déclarant à AP : "Même si Jeremy et moi continueront d'être bons amis, ce qu'il a dit était inacceptable, surtout entre collègues de travail".

On ne s'étonnera finalement que d'une étrangeté paradoxale : que des propos de ce type conduisent généralement à perdre son emploi aux États-Unis... sauf quand l'emploi en question consiste à occuper la Maison Blanche, auquel cas des propos pourtant bien pires pourraient ne pas empêcher - voire favoriser - une réélection.

 

 

La photo du mois

Les hockeyeurs sont de grands enfants. Hershey a battu son propre record du monde du lancer de peluches à des fins caritatives avec 45 650 peluches.

 

 

La citation du mois

 

"Certains joueurs se font sans cesse remarquer par des actions sans cervelle [...] Je n'ai jamais joué dans une ligue où il y a si peu de respect pour l'adversaire. Chacun devrait mettre ça sur la table"

Mark Arcobello (Berne) dans le Berner Zeitung après avoir été propulsé dans la bande par un cross-check dans son dos signé Tim Bozon (Servette), suspendu 4 rencontres

"Quelqu'un peut-il m'expliquer ça ?"

Tim Bozon commentant sur Twitter la suspension de 3 matches (moins que la sienne, donc) de Maxim Noreau (ZSC) pour une charge à la tête sur Mauro Jörg (Lugano)

"Je n'ai pas vu la vidéo de ma charge car ça me rend malade ne serait-ce que d'y penser. Je suis heureux que le joueur aille bien et j'accepte complètement la responsabilité de ma première et - j'espère - ma dernière suspension en tant que hockeyeur professionnel. [...] Je n'aurais jamais pensé qu'un joueur essaierait d'embarrasser ou de juger un autre sur les réseaux sociaux mais je suppose que le code a changé depuis que j'ai débuté il y a 12 ans."

Maxim Noreau, interpellant directement Tim Bozon sur Twitter


"Cela tient à ce que on a été à McDonald's sur le chemin du retour de Cologne. Le lendemain matin nous nous sommes très mal entraînés. Et c'est exactement comme ça qu'on a joué le premier tiers. Nous ne nous arrêterons plus jamais chez McDonald's."

Doug Shedden, entraîneur d'Ingolstadt qui a toujours des formules percutantes, commentant le premier tiers perdu 0-3 par son équipe à Augsbourg.

 

 

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