Mondial 2002 de division I (groupe A) : présentation des équipes

 

La présence d'un demi-finaliste olympique donne un attrait tout particulier à cette poule de division I. La présence du Belarus est en effet assez paradoxale dans la mesure où cette nation mérite sans doute mieux, d'autant qu'elle peut compter sur un bon vivier qui ne fera que grandir avec la récente construction de six nouvelles patinoires. Mais elle a été victime de la nouvelle formule des Mondiaux, particulièrement injuste depuis que le Japon est "protégé" par la fédération internationale. La France avait été victime de la même poule de relégation l'année précédente et ces deux comagnons d'infortune se retrouvent aujourd'hui. Le favori logique est le Belarus et l'histoire parle en sa faveur : il n'a jamais été battu par les Bleus en seniors et reste sur le bon souvenir du barrage de maintien gagné aux tirs au but par les moins de vingt ans. Le principal ennemi des Biélorusses pourrait être l'excès de confiance, et ils doivent oublier leur quatrième place aux JO. Cette performance éblouissante a d'ailleurs été depuis ternie par le contrôle anti-dopage de Vassili Pankov, et par la suspension du médecin de l'équipe pour quatre ans. Celui-ci a été tenu seul responsable puisqu'il prescrivait des compléments alimentaires contenant des produits interdits, mais il est toujours présent au sein du staff biélorusse car la suspension n'a pas encore pris effet !

Gardiens : Sergueï Chabanov, Andreï Mezin, Leonid Grichukevitch.

Défenseurs : Oleg Khmyl, Sergueï Stas, Aleksandr Zhurik, Vladimir Kopat, Aleksandr Makritsky, Aleksandr Alekseïev, Viktor Kostyutchenok, Evgueni Krivomaz.

Attaquants : Viktor Karachun, Andreï Skabelka, Alekseï Kalyuzhny, Oleg Antonenko, Konstantin Koltsov, Dmitri Pankov, Eduard Zankovets, Vladimir Tsyplakov, Andreï Rassolko, Hanadzi Savilov, Sergueï Tcherniavski, Sergueï Zadzialonov.

 

La France a de tous temps souffert contre les équipes d'Europe de l'Est, et même s'ils se sentent aujourd'hui bien mieux préparés contre ce type d'adversaires, les Jeux ont montré qu'il leur manque toujours un petit quelque chose. Les matches contre le Belarus, mais aussi contre le Kazakhstan, un adversaire que la France n'a jamais affronté, seront donc particulièrement délicats à aborder. Pour autant, elle sait aussi, pour s'en être mordu les doigts l'an dernier à Grenoble, qu'elle ne peut pas se permettre de baisser le pied contre des adversaires présumés plus faciles. L'équipe olympique a été entièrement reconduite, si ce n'est que les départs en retraite de Bozon et Perez ont été compensés par l'arrivée de deux champions de France, Nicolas Pousset en défense et Yven Sadoun, auteur d'une belle fin de saison avec Reims, en attaque. Quant à Allan Carriou, un choc à la tête lors du dernier match de préparation contre l'Allemagne l'a contraint à déclarer forfait par sécurité et il sera ainsi remplacé par le Grenoblois Simon Bachelet. Cristobal Huet, qui a disputé la quasi-totalité des play-offs suisses, est un peu à court de compétition. Mais le principal problème des Bleus a consisté à récupérer les frères Rozenthal. S'ils pouvaient finalement être libérés à temps puisque Björklöven n'avait plus aucun espoir d'accéder à l'élite, le club a néanmoins traîné les pieds et la France a donc dû utiliser la fédération suédoise comme intermédiaire pour obtenir la venue des jumeaux la veille du tournoi. Pour eux comme pour les autres, c'est le grand test. Tout le monde attend de voir comment les Bleus sauront digérer le départ de leurs piliers, et surtout qui prendra le rôle de leader offensif jusque là intégralement dévolu à Bozon.

Gardiens : Cristobal Huet, Fabrice Lhenry, Patrick Rolland.

Défenseurs : Baptiste Amar, Simon Bachelet, Vincent Bachet, Jean-François Bonnard, Karl Dewolf, Benoît Pourtanel, Nicolas Pousset.

Attaquants : Richard Aimonetto, Benoît Bachelet, Stéphane Barin, Guillaume Besse, Arnaud Briand, Laurent Gras, Laurent Meunier, Anthony Mortas, François Rozenthal, Maurice Rozenthal, Yven Sadoun, Yorick Treille, Jonathan Zwikel.

 

Pour le Kazakhstan, l'avenir s'annonce moins facile que pour le Belarus. Maintenant que les anciens sont partis, il reste peu de cadres, et les derniers des Mohicans, comme Sergueï Antipov, Pavel Kamentsev et Maksim Komisarov, auront la tâche rude. Les meilleurs jeunes comme Dmitri Upper ou Nikolaï Antropov sont retenus en Amérique du Nord. Cette équipe a tout à prouver après le cinglant 2-11 de l'an dernier contre la Grande-Bretagne et sa priorité sera de montrer qu'elle a encore sa place parmi les prétendants au haut niveau. Battre le Belarus et la France sera un exploit, mais défendre au moins la troisième place face à des nations d'un niveau inférieur sera un impératif absolu.

Gardiens : Roman Krivomazov, Nikita Zakharenko, Vitali Kolesnik.

Défenseurs : Alekseï Vassilchenko, Valeri Obukhov, Vitali Tregubov, Denis Chemelin, Vitali Novopachin, Andreï Savenkov, Sergueï Nevstruyev, Oleg Kovalenko.

Attaquants : Pavel Kamentsev, Roman Kozlov, Nikolaï Zarzhitsky, Fedor Polichtchuk, Sergueï Antipov, Viktor Alexandrov, Sergueï Alexandrov, Anatoli Filatov, Maxim Komissarov, Anton Komissarov, Rustam Yessirkenov, Oleg Yeremeïev.

 

Pour ces championnats du monde à domicile, les Pays-Bas se sont dotés d'un nouvel entraîneur, Manfred Wolf. Ce canadien naturalisé allemand, qui a fait les beaux jours de l'équipe nationale de RFA dans les années 80, est un nouvel arrivant dans le pays puisqu'il n'a pris en mains les destinées du club de Geleen que cette saison. Pour le reste, l'équipe a très peu changé et sera toujours bâtie autour des mêmes visages. Ainsi Dave Livingston sera encore là à trente-neuf ans, même s'il ne joue plus au hockey qu'en amateur aux Etats-Unis. Les naturalisés évoluant en Grande-Bretagne, Chris Brant et Mark Bultje, seront comme d'habitude les attaquants à surveiller, en compagnie du capitaine Tom Hartogs, désormais seul joueur formé aux Pays-Bas à évoluer à l'étranger puisque Leo van den Thillart est rentré au pays à Geleen. On s'attendait à ce que l'opportunité de jouer à domicile permît d'observer au niveau international Theo Krüger, meilleur joueur du championnat néerlandais ces dernières années, que ses obligations professionnelles empêchaient d'habitude de rejoindre la sélection, comme c'est le cas pour beaucoup de joueurs néerlandais amateurs, mais il ne sera finalement pas présent. A défaut, on retrouvera l'autre légende de Nimègue, le créateur Tommie Speel. Pour ne pas toujours dépendre des mêmes joueurs, les Pays-Bas espèrent que des jeunes comme Simon de Wit ou Bob Teunissen sauront se révéler. Mais l'inquiétude concerne surtout la défense, jeune et inexpérimentée autour de Van den Thillart, l'ancien de Viry, Amiens et Milan. Le gardien Marcel Nijland, dont les Français se souviennent encore dans leurs cauchemars depuis l'an passé, aura encore une fois beaucoup de travail. Le pays organisateur escompte bien réaliser un petit exploit du même ordre que le nul contre la France l'an dernier, mais le vrai objectif est plus raisonnable et est uniquement le maintien.

Gardiens : Marcel Nijland, Marcel den Hartog, Peter Seton.

Défenseurs : Leo van den Thillart, Bas de Haan, Rody Jacobs, Jeffrey van Iersel, Peter Wagteveld, Jacco Landman, Alexander Schaafsma.

Attaquants : Tom Hartogs, Mark Bultje, Chris Brant, Dave Livingston, Simon de Wit, Nicky Rohde, Dennis ten Bokkel, Peter van Biezen, Tommie Speel, Bob Teunissen, Hans Kroon, Erik Landman, Chris Eimers.

 

Promue en division I après avoir surpris l'Espagne chez elle l'an passé par un but décisif du polyvalent Kyung-tae Kim, la Corée du Sud n'a pas d'autre objectif que le maintien. C'est une équipe difficile à manier, comme s'en est aperçu le Japon lors des qualifications mondiales puisqu'il a dû concéder le nul 1-1 face à une équipe qui n'était pourtant alors composée que de joueurs d'un seul club, les Hyundai Oilbankers, champion en titre mais qui est loin de rassembler tous les meilleurs éléments du pays. L'artisan de cette performance a été le gardien Sung-Min Kim, l'homme qui avait arrêté 139 tirs sur 140 lors de ce tournoi. Cependant, il a la réputation d'être particulièrement inconstant et pourrait se voir préférer un des deux autres sélectionnés, qui ont brillé dans leur championnat national. L'effectif sera dans l'ensemble assez jeune. On y retrouvera un recordman du monde, Dong-Hwan Song, l'homme qui a marqué 31 buts dans un match, en l'occurrence le fameux 92-0 face à la Thaïlande en moins de 18 ans. Il a bien grandi depuis lors et vient d'être élu meilleur joueur du championnat avec l'Université de Corée, où il vient de terminer son cursus. Le système universitaire est le principal formateur de jeunes en Corée et continue d'amener de nouveaux talents, comme Han-Sung Kim, un joueur de dix-neuf ans qui présente l'indéniable avantage de mesurer 1m84 sous la toise, alors que la plupart de ses compagnons d'attaque plafonnent à 1m80. Le gabarit risque d'être le principal handicap des Coréens, même s'ils compensent ce déficit de mensurations par des qualités techniques au-dessus de la moyenne, comme celles de l'attaquant de poche Ho-Jung Lee. Le même problème se pose en défense, hormis pour le relativement imposant duo de Hyundai, Jong-Moon Jang et Woo-Jae Kim.

Gardiens : Sung-Bae Kim, Sung-Min Kim, Ho-Seung Son.

Défenseurs : Jong-Moon Jang, Woo-Jae Kim, Min-Hwan Baek, Sung-Min Park, Kyung-Won Yoon, Do-Yun Kim, Kwon-Jun Lee.

Attaquants : Dong-Hwan Song, Han-Sung Kim, Kyung-Tae Kim, Woo-Sam Shin, Jong-Hoon Lee, Ho-Jung Lee, Sang-Woo Song, Seung-Jae Lee, Seung-Hoon Baek, Sang-Won Seo, Tae-Woong Youn, Hong-Il Kim, Jun-Seo Bae.

 

La Croatie a été la bonne surprise de son groupe de division I l'an passé et est une des équipes qui montent dans l'échiquier international. Le hockey sur glace n'est pas une tradition aussi implantée à Zagreb que chez les voisins slovènes, mais les premiers matches remontent tout de même à 1924 et le hockey croate réussit à suivre son petit bonhomme de chemin avec ses petits moyens. Néanmoins, cet édifice est encore bien fragile : la finale du championnat était à peine terminée que les joueurs du KHL Zagreb annonçaient leur intention de boycotter l'équipe nationale parce que la fédération refusait de les payer pendant la période de préparation. Dans un pays qui ne compte que quatre clubs, ce genre de décisions peut évidemment être très dommageable. Depuis, trois des frondeurs, Dalibor Kuznar, Danijel Plahutar et Matija Kopajtic, sont revenus dans l'équipe en présentant leurs excuses, suivis par d'autres comme Dragutin et Marko Ljubic, mais la Croatie est privée de trois ou quatre titulaires logiques et ne paraît pas dans les meilleures dispositions avant un tournoi aussi difficile pour elle. Un étonnant nul en Hongrie (4-4) plaide pourtant en sa faveur. Alors, méfiance...

Gardiens : Sinisa Martinovic, Miran Spiljak, Dragutin Ljubic.

Défenseurs : Ivan Spajic, Sasa Belic, Dalibor Kuznar, Ivan Glavota, Sven Skrgatic, Marko Ljubic, Luka Novosel, Marko Sertic.

Attaquants : Damir Gojanovic, Mato Mladenovic, Matija Kopajtic, Veljko Zibret, Kresimir Svigir, Danijel Plahutar, Marko Lovrencic, Alan Franjkovic, Marijo Brcic, Dalibor Franjkovic, Trpimir Piragic, Mario Novak.

 

Marc Branchu

 

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